..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

dimanche 26 juin 2016

De la jeunesse, de l'Europe-Puissance et des tuyaux pourris

Les jeunes sont intelligents, posés, réfléchis riches en expérience et porteurs d'avenir. Les vieux sont idiots, un peu fou-fous, spontanés, n'ont en guise d'expérience que des souvenirs brouillés et ne rêvent que du retour à un passé largement fantasmé. C'est pourquoi la brillante jeunesse Britannique a voté en faveur du Remain quand sa folle vieillesse a rejoint en masse le camp du Leave. D'ailleurs si on en croit Le Monde, quotidien de référence dont l'objectivité ne saurait être mise en doute, nombre de vieux irréfléchis regrettent déjà un vote dont leur folie ne permettait pas d'envisager les apocalyptiques conséquences que l'on constate.

L'Union Européenne est notre seule planche de salut. Si nous voulons continuer de jouer un rôle dans le monde de demain, face aux géants émergents que sont la Chine, l'Inde ou le Vanuatu, ce sera au sein d'un état supranational, seul capable de nous apporter paix, prospérité et bonheur. Pour cela, il faudra oublier des cultures nationales millénaires qui ne nous ont apporté que deuil, conflits et misères. L'UE, c'est un peu comme une omelette : pour y parvenir, il faut d'abord casser ces œufs que sont les États-Nations, bien les fouetter pour qu'ils s’homogénéisent et une fois cuite, on s'en régale. Comme elle est synonyme de paix, elle n'a pas besoin d'armée surtout quand elle est déjà à l'abri de toute menace, protégée qu'elle est par le parapluie que ses généreux amis Étasuniens lui offrent dans le cadre de l'OTAN. Pour ne pas partager cette vision, il faut être un vieux (ajouter con à ce dernier terme serait pléonastique, cf.supra)

Ces questions réglées, venons en aux vrai problème de notre époque à savoir la corrosion des tuyaux d'acier. Comme tout un chacun, vous avez fait l'emplette du placoplâtre, de la laine de verre et des montants et rails nécessaires à l'isolation de vos murs. Pour entreposer tout cela, il vous a fallu ranger un peu le sous-sol et que remarquez-vous ? Un sac poubelle empli de gravats que vous aviez pour ce faire déplacé est tout trempé ! Bien que vieux, les quelques neurones qui vous restent vous font lever les yeux et constater que des gouttes s'échappent d'un morceau de tuyau rouillé que dissimule en partie le conduit en Évérite de la cheminée de l'antique chaudière à air pulsé. Ainsi s'explique la grosse tache d'humidité que vous aviez remarquée précédemment et que vous attribuiez abusivement à ces pluies torrentielles qui avaient égayé notre printemps. Alléluia, vous exclamez vous in petto ! Point d'infiltrations, juste un petit bout de tuyau et Bob sera votre oncle (expression que j'emprunte à nos amis britanniques et qui traduite moins littéralement signifie « le tour est joué »). Eh, oui, vous oubliez votre vieillesse et son inconscience ! Armé d'une masse vous cassez le tube dissimulateur vous couvrant à l'occasion de suie et, conséquence redoutée, le goutte à goutte se transforme en douche. Vous coupez l'eau puis vous ravisez vu qu'aller à Tulle acheter les nécessaires raccords noir de suie comme le Petit Savoyard de la chanson* serait indigne et que partant une vraie douche s'impose. Vous la prenez après avoir disposé un seau sous la fuite, coupez l'eau, de quatre roues allègres vous rendez au chef-lieu chez M. Leclerc (bricolage) et guidé par un bon vendeur afin d'éviter toute erreur en revenez muni des accessoires idoines. Ce n'est qu'après un frugal repas que vous constatez qu'en fait vos raccords sont inadaptés et refusent obstinément de s'introduire dans le tuyau. Vous poncez, éliminez les barbures qui pourraient expliquer cette résistance, rien n'y fait. Alors, muni de votre bout de tuyau, vous vous rendez à Treignac voir si des fois le monsieur du bricolage aurait un plan B à vous proposer vous évitant ainsi l'épreuve d'un week-end sans eau. Armé de son pied à coulisse, l'homme arrive à la conclusion que contrairement à ce qu'un gâtisme normal (cf. supra) doublé d'une absence de ce précieux appareil vous avaient amené à croire votre tube ne mesure pas 20mm mais 21 ! Tout s'explique ! Or pour ce diamètre, pas plus de raccords que de bon sens chez un vieil Anglais. La seule solution consistera donc à relier directement le compteur à la partie du réseau d'eau en cuivre. J'achète les raccords souhaités et au pied du mur je réalise que ça ne va pas être de la tarte : comme on pouvait s'y attendre ce rattachement au cuivre ne peut s'effectuer que dans un endroit difficile d'accès. Il me faudra donc me jucher sur le ballon d'eau chaude après une pénible escalade afin d'opérer la jonction. Je vous épargnerai les multiples grimpettes de plus en plus pénibles à mesure que la fatigue s'installe, les outils qui tombent, la nécessité de percer au burin un trou dans le mur afin que le PER se trouve en face du raccord bicone, la pénibilité de ces opérations effectuées dans un endroit sombre autant qu'inconfortable, la douche due à un joint défectueux nécessitant un démontage et un remontage du tout et me contenterai d'annoncer qu'après quelque trois heures d'efforts soutenus l'eau coulait à nouveau dans les tuyaux. Pour que tout soit parfait, ne me manquait qu'un raccord en T pour raccorder l'eau froide à l'évier. Je m'en occuperai demain. Voilà pourquoi, bien que farouchement anglophile, j'ai eu si peu de temps pour pleurer le Brexit.

*Mes vieux lecteurs comprendront l'allusion

Photo de l'auteur présumé du crime :



samedi 18 juin 2016

Restauration et homogénéité architecturale

Jean a un couteau. De temps à autre la lame s'use et il la change. Quand le manche est HS, il en met un autre. Mais ça demeure le couteau de Jean. Supposons qu'il ne se donne pas la peine de le réparer, qu'arrivera-t-il ? Viendra un jour où manche et lame seront en un tel état que Jean n'aura d'autre choix que de jeter son couteau et d'en acheter un autre. Ce sera le nouveau couteau de Jean et l'ancien ne sera plus qu'un souvenir.

Ça y est : le père Étienne est complètement gâteux. Il nous raconte une histoire sans plus d'intérêt que de rapport avec le titre de son billet. A moins qu'il ne s'agisse d'une métaphore. Ceux qui auront choisi la deuxième hypothèse ont raison. Cette histoire de couteau illustre ma manière de considérer la restauration ou l'entretien des maisons ou des objets.

Beaucoup sont d'avis qu'il faudrait laisser bâtiments ou meubles « dans leur jus ». Ce serait « authentique ». Comme si le buffet de l'arrière grand mère avait été confectionné en bois vermoulu ! Comme si cette maison multicentenaire avait été construite en pierre érodée. Comme si le respect consistait soit à laisser les choses aller vers leur perte où à arrêter leur décrépitude à un instant I.

Je vois les choses différemment et il me semble que ce respect de l'usure des temps est un signe de plus de la haine que se porte notre époque. Si nos ancêtres avaient eu la même attitude que nous resterait-il comme monuments ? Des tas de pierres dans le meilleur des cas. Si Viollet-le-duc avait montré le même respect sourcilleux, à quoi ressembleraient, entre autres, Notre-Dame de Paris, Carcassonne ou la Sainte-Chapelle ?

De même nos aïeux n'hésitaient pas à accoler des constructions modernes aux bâtiments anciens ou à continuer un même édifice dans un style différent. Les clochers dissemblables de Chartres en témoignent. À mon sens, construire des immeubles modernes dans des îlots anciens n'a rien de choquant. Vouloir figer un quartier dans le temps, est une erreur. Toutefois les ajouts contemporains se devraient d'être de qualité.

Cela dit, je vais aller tondre la pelouse car après-demain je retourne en Corrèze.

jeudi 16 juin 2016

De la belle ouvrage !

Comme il a fait beau et que j'ai pu repeindre les portes du garage, celle de la cabane et le portillon du jardin, comme j'ai également eu le temps d'enfin planter mes dahlias, cela mérite une petite récompense. Étant d'un naturel altruiste, ce cadeau c'est à vous que je le fais. Je ne sais si vous l'apprécierez, mais ne dit-on pas que c'est l'intention qui compte ?

Cette chanson me trotte dans la tête depuis plusieurs semaines. Plus je me la remémore, plus je la fredonne (je suis un grand fredonneur devant l'Éternel (et même en son absence)), plus je lui trouve de qualités. C'est comme un petit film, tout plein de pudeur, de délicatesse, d'élégance, d'émotion. Ça change des raps et autres musiques anglo-saxonnes qui font aujourd'hui florès. Il faut dire qu'elle date du XVIIIe siècle qui connut l'apogée d'une civilisation française révolue même s'il finit bien mal. 

Mais trêve de bavardages, place à la chanson :

mercredi 15 juin 2016

Philosophons un peu

Les sujets des épreuves de philosophie du baccalauréat 2016 nous ont été révélés. Comme toujours, ils posent les question que tout honnête homme du XXIe siècle ne manque de se poser, surtout les lendemains de fête. S'interroger, c'est bien, répondre c'est encore plus bien. Je vais donc traiter, de manière succincte (car avec l'âge vient le goût de la concision), l'ensemble de ces sujets, n'excluant de ma réflexion que les commentaires de texte car l'exercice suppose leur lecture et celle-ci me fatigue.


Nos convictions morales sont-elles fondées sur l'expérience ?

Pas forcément.

Le désir est-il par nature illimité ?

Non, avec l'âge, il tend bougrement à s'émousser.

Savons-nous toujours ce que nous désirons ?

Non, surtout quand le menu du resto chinois est mal traduit.

Pourquoi avons-nous intérêt à étudier l'Histoire ?

Parce qu'avec la note qu'on va se ramasser en philo, ça s'impose.

Travailler moins, est-ce vivre mieux ?

Tout dépend du niveau de flemmardise de l'intéressé.

Faut-il démontrer pour savoir ?

En fait, c'est tout le contraire ! Un gars qui vous ferait une démonstration d'appareil sans savoir comment il fonctionne aurait plus l'air d'un con que d'un archevêque.

Pour être juste, suffit-il d'obéir aux lois ?

Non, car un pantalon peut ne pas être juste tout en étant parfaitement légal.

Pouvons-nous toujours justifier nos croyances ?

Non.

lundi 13 juin 2016

Retour de noces

Eh oui, malgré le peu d'envie que ça m'inspire, il m'arrive d'assister à des baptêmes, communions et autres mariages. S'il m'est facile d'éviter ceux de ma famille qui me sait ours et qui s'y est habituée, mon âme généreuse m'interdit de peiner ma compagne en la laissant s'y rendre seule. Bien entendu, c'est avec un enthousiasme mesuré que je me prépare à l'épreuve. Ce qui n'est pas sans avantages : m'attendant au pire, je suis à l'abri de toute déception. Je dois même reconnaître que ça se passe toujours bien mieux que je ne le redoute. Or donc, je fus de la noce.

Le fils de ma compagne, après vingt cinq années de réflexion et deux enfants déjà bien grands convolait en justes noces avec l'élue de son cœur. Décision qui bien qu'un rien hâtive n'en était pas moins sage. Les invités étaient cordiaux, la nourriture et les vins aussi savoureux que généreusement servis. Bref, je terminai la soirée un peu las mais bien content. Entre autres rencontres, je fis la connaissance de Jean-marc, le père de la mariée. Un homme charmant et plein d'humour qui, simulant la colère, reprocha avec une feinte amertume au père de son gendre d'avoir négligé de lui offrir quelques chameaux, bœufs et moutons comme il eût convenu qu'il le fît avant qu'il ne lui accordât la main de sa fille.

La Normandie est terre de mystère et de coutumes étranges, cependant celle d'offrir une dot au père de la mariée ne fait pas partie de ses bizarreries. Il faut dire que cette comédie trouvait sa source comme son sel dans le fait que Jean-Marc, de son vrai prénom Ousmane, est d'origine malienne et qu'arrivé en France, il a trouvé chaussure à son pied en la personne d'une belle Normande qui lui offrit quatre enfant avant de disparaître prématurément, lui en laissant la charge qu'il assuma. Amateur entre autres de whisky et de pêche, infirmier de profession, il joua avec succès la carte de l'assimilation. Portant des prénoms chrétiens, ses enfants suivirent sa voie et pour déceler chez ses petits enfants des traces d'africanité, il faudrait un œil bien exercé.

Bien entendu, parvenir à ce niveau d'assimilation demande de la part de l'immigré bien des renoncements. D'un autre côté, si l'on choisit de couper ses racines, de choisir une autre terre pour y mieux vivre, il paraît logique que ce n'est pas pour s'y installer dans la nostalgie morbide d'une patrie idéale de plus en plus fantasmée à mesure que s'écoule le temps. Émigrer devrait résulter d'un choix et non d'un simple rêve de prospérité matérielle.

Une de ses filles à qui je m'ouvris de l'admiration que je ressentais fasse à cette réussite me dit qu'en fait, tous les immigrés de sa génération étaient ainsi. Ayant rencontré ou oui parler de plusieurs cas similaires, je le crois.

Qu'est-ce donc qui fait qu'aujourd'hui l'assimilation semble devenue si difficile pour certains ? Ne serait-ce pas dû à un trop grand afflux d'allogènes qui, du fait de leur nombre, ne se trouvent pas contraints de se noyer dans la masse des « Français de souche » et sont en mesure de se constituer en « communautés » ? Cela n'est-il pas dû également au ralentissement de la croissance économique qui laisse sur le carreau les moins armés ? L'idéologie communautariste venue des USA où on l'a préférée au mythe du « melting pot » n'y jouerait-il pas un rôle ? Les courants fondamentalistes qui parcourent l'Islam compliqueraient-ils les choses ?

Quelles qu'en soient les multiples causes et leurs interactions, je pense et continuerai de penser que l'assimilation est la seule solution capable d'éviter que ne se produisent des conflits plus ou moins graves entre des « communautés » soi-disant parfaitement « intégrées ».

Avec Jean-marc, on s'est quittés en se promettant de boire quelques canons ensemble. En aurons-nous jamais l'occasion ? Moi, j'aimerais bien.

mercredi 8 juin 2016

Déshabiller Pierre pour habiller Paul ?

On quitte la Corrèze content de soi après avoir peint volets et porte, taillé les haies, offert à l'évier le mitigeur qu'il méritait et après 8 h de route voilà ce qu'on découvre :








Un jardin et un potager retournés à la sauvagerie !

Et on se prend à penser qu'on est en train de déshabiller Pierre pour habiller Paul puisque les améliorations obtenues d'un côté se payent par la détérioration de l'autre. Pourtant ce n'est pas si simple. D'une part, jardin et potager retrouveront bien vite leur aspect de naguère et puis ce qui est en jeu est bien plus important que les conséquences que ça entraîne. Pour moi, retaper la maison du Lonzac est un défi et les défis sont, ont été et seront aussi longtemps que la vie me le permettra mon moteur et son carburant. A soixante-cinq ans se lancer dans un pareil chantier peut paraître déraisonnable à certains. Seulement c'est aussi et surtout un pied de nez adressé à l'inéluctable vieillissement. C'est un acte de foi en soi et en la vie. C'est refuser d'anticiper une éventuelle déchéance en se ménageant. Je n'ai jamais été prudent, pourquoi le deviendrais-je maintenant ?

Il n'empêche que cette saison, les récoltes potagères sont bien compromises : j'ai très peu semé ou planté. Qu'importe ? Ce qui est en cause est l'organisation de mon temps : en fait, partir pour un mois ou plus est une erreur : mes séjours dans l'un et l'autre de mes lieux de résidence devraient être plus courts de manière à éviter les désagréables surprises des retours en périodes de croissance végétale, c'est tout. Ce qui implique de nombreux voyages. Or il se trouve que dans sa grande générosité le Royaume Uni vient de m'attribuer une retraite bien supérieure à celle que j'escomptais. Je pourrai donc sans mettre en péril mon fragile équilibre financier voyager davantage ou éventuellement rétribuer une entreprise effectuant l'entretien de l'un ou l'autre lieu. 

Elle est pas belle, la vie ?

vendredi 3 juin 2016

Manque de temps !

Une fidèle commentatrice s'étant inquiétée d'un si long silence, je voudrais rassurer mes éventuels lecteurs : il ne m'est rien arrivé de fâcheux, à moins que l'on ne considère comme tel un excès d'occupation. Peinture, plomberie, excursion en terres gersoises, landaises et espagnoles, et, depuis hier, taille des haies et remise en ordre du terrain ont pris tout mon temps. Disons aussi que l'actualité un rien chaotique de ces derniers temps ne m'inspire guère.

Devant rejoindre la Normandie lundi, j'aurai davantage de temps à consacrer à l'écriture. Espérons que l'inspiration sera au rendez-vous.