..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

lundi 14 décembre 2020

Pensées profondes

 Mon temps étant quasi-monopolisé par la rénovation de la salle de bain de l’étage qui sera je l’espère pire qu’avant afin de ne pas décevoir Fredi, histoire de donner un peu de vie à mon blog, je vous propose quelques statuts Facebook que j’ai publiés ces derniers temps. J’espère qu’ils vous divertiront et que vous saurez saluer dans ce recyclage un geste important pour le sauvetage de la planète.

Voyons le bon côté des choses : confinement = pas d’Halloween.

La situation sanitaire est désespérée mais pas grave.

Vu l’immense intérêt que les Français portent aux librairies, le confinement terminé, je pense en acheter une et faire rapidement fortune.

Si M. Joffrin représente la gauche modérée, qui représentait le nazisme modéré ? Goering ? Himmler ? Goebbels ?

Avec le Covid, nombre de petits commerçants vont avoir un sentiment de dépôt de bilan.

Sanytol supprime 99,9 % des bactéries. Il ne laisse donc que les plus costaudes, les plus dangereuses ?

Les sourds qui lisent sur les lèvres ont beaucoup de mal avec le masque.

Covid : après une première et une deuxième vagues, peut-on s’attendre à une troisième nette ?

Le succès mondial d’Aya Nakamura s’explique par le fait qu’elle est ABSOLUMENT INCOMPRÉHENSIBLE dans toutes les langues.

« Logique » gauchiste : Le Grand remplacement est un fantasme mais il est urgent de tenir compte du changement de la population.

Maradona n’est plus. Nous n’oublierons jamais ses chansons.

Je rêve d’un peu de brutalité dans ce monde de doux.

Comment pourrait-on représenter équitablement des minorités qu’il est interdit de dénombrer ?

Quand nombre de dealers et de clandestins seront des petits vieux blancs à casquette, c’est eux qu’on contrôlera au faciès.




vendredi 4 décembre 2020

Ils sont bien polis !

 

 

Votre numéro de ticket :

 

Bonjour,

Vous avez saisi le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) au sujet d’une séquence de l’émission « Par Jupiter ! », diffusée sur France Inter le 10 janvier 2020.

Le Conseil a examiné cette séquence lors de sa séance du 26 février 2020.

En vertu de l’article 1er de la loi n° 86-1067 du 30 septembre 1986 « La communication au public par voie électronique est libre (…) ». Par ailleurs, l’article 5-1 du cahier des charges de Radio France dispose que « la société participe aux actions en faveur de la cohésion sociale et à la lutte contre les discriminations (…) ». A ce titre, le Conseil se montre particulièrement attentif à intervenir lorsqu’une séquence audiovisuelle est susceptible de véhiculer des stéréotypes stigmatisants et offensants à l’égard de catégories de la population et peut, en particulier, encourager des comportements discriminatoires.

S’il a noté que de très nombreuses personnes avaient été heurtées par les propos tenus à l’antenne par l’humoriste, il a estimé que ceux-ci n’excédaient pas les limites de la liberté d’expression, dont le Conseil est le garant et qui vaut aussi pour les idées polémiques qui heurtent, choquent ou inquiètent.

Le Conseil a relevé, par ailleurs, que la directrice générale de France inter, ainsi que l’humoriste lui-même avaient exprimé leur regret par des excuses publiques, publiées sur le site de la station.

Dans ces conditions, le CSA n’a pas relevé de manquement de la station aux dispositions du cahier des charges de Radio France.

Cordialement,

La Direction de la communication

Pour plus d'information, n'hésitez pas à vous rendre sur notre site internet www.csa.fr

Je vous donne copie du mail que j’ai reçu hier de M. Céhessa. Il se trouve qu’histoire de me voir confirmé dans mon sentiment qu’il n’y serait donné aucune suite, j’avais, en janvier dernier, suite à la très fine prestation de M. Frédéric Fromet dans l’émission « Par Jupiter » et sa diffusion sur le Web (je n’écoute plus France Inter), j’avais, comme plusieurs milliers de Français, saisi le CSA.


Je ne peux pas dire avoir été surpris par la longue absence de réponse. En fait c’est qu’il m’ait été répondu qui m’étonna.


Le contenu de la missive montre à quel point la mission du CSA est claire : il est chargé de pourchasser ceux dont les propos pourraient encourager les discriminations et avoir choqué et stigmatisé une catégorie. Il est certain que, suite à la chanson de M. Fromet, il est peu probable que les chrétiens se voient discriminés. Seuls des homophobes, donc des gens rétrogrades et très méchants, prenant ce texte hautement humoristique au premier degré et croyant à la véracité de son contenu, pourraient les blâmer d’adorer un pédé et, ce faisant encourir un châtiment.


Cela dit, on ne comprend pas bien pourquoi la directrice générale de France Inter ainsi que l’« humoriste » ont cru bon de s’excuser.


La mission antiraciste du CSA est donc précisée. En a-t-il d’autres ? Je suppose que oui. Visiblement, celle de veiller à ce qu’une radio d’état, financée par l’ensemble des contribuables, respecte la diversité des opinions politiques et religieuses de la population n’en fait pas partie. Le scandale que constituent France Inter et ses « humoristes » peut donc continuer.


S’il se trouvait à cours d’inspiration, je conseillerais à M. Fromet d’écrire et de chanter d’autres textes hilarants du genre « Mahomet est un dealer »,«Vishnou est un voleur », etc. Il bénéficiera de la bienveillante bénédiction du CSA et pourra, me semble-t-il se dispenser de s’excuser. Il se peut toutefois qu’une des suggestions que j’ai faites pourrait lui attirer de menus ennuis. Mais bon, quand on est un rebelle et un vrai comme ce monsieur on ignore la pusillanimité, non ?


dimanche 29 novembre 2020

Assimilation

 



Je suis d’origine bretonne. Surtout du côté de ma mère et de mon père, tous deux nés dans le Trégor, l’un sur la côte (Armor) l’autre dans les terres (Argoat) Tous deux parlaient couramment le breton dans sa variante trégoroise. A une différence près : chez mon père on ne parlait en famille que cette langue tandis que du côté maternel on s’exprimait en français du fait que la famille avait recueilli un certain M. Le Fustec (nom de jeune fille de ma mère) qui, retraité et à la recherche de ses racines leur était un jour arrivé de Paris. Bien qu’il ne fut pas vraiment apparenté à mon grand-père, celui-ci lui loua la petite maison adjacente à la sienne et il prit ses repas « en famille ». Par politesse, vu qu’il ne parlait pas un traître mot de breton, on n’utilisa dès lors que le français en sa présence.

Autre différence : mes grands parents maternels parlaient bien français. Le grand-père avait son Certificat d’études ! Du côté de mon père, c’était moins brillant. Je crains qu’ils n’aient pas fréquenté l’école et leur français était approximatif. Quoi qu’il en soit, ce fut à l’école que mon père rencontra le français et que ma mère peaufina le sien. Savoir très utile car les vicissitudes de la vie firent qu’à la fin des années quarante ils se virent contraints de quitter leur pays natal pour s’installer à Paris puis dans sa banlieue.

Pour eux, toutefois, ce fut ressenti comme un exil temporaire. Seule la Bretagne comptait. On fréquentait ceux de la famille qui avaient émigré, d’autres exilés de leurs villages, on allait en vacances en Bretagne, on fréquentait la Mission bretonne de Paris, on était abonné à La Bretagne à Paris et surtout, surtout, le temps de l’exil terminé, on retournerait y vivre. On y fit bâtir d’abord une maison de vacances puis une maison pour la retraite. On réalisa ce rêve de retour au pays. Ce fut une déception pour ma mère car entre un pays rêvé et le pays réel, il existe pour le moins des nuances.

Et moi là-dedans ? Tout d’abord, bien que né en proche banlieue, à cause de l’exiguïté du logement, on m’expédia jusqu’à mes deux ans et demi en nourrice chez une amie de ma mère, dans son village natal. Il paraît que j’en revins parlant français (avec un fort accent breton) mais aussi, selon la grand-tante qui avait accompagné mon retour en train, le breton. Il faut croire que le changement brutal de famille et d’environnement fut fatal à ce dernier savoir car je n’en conserve aucun souvenir. Chez nous on ne parlait que français. Le breton était réservé aux échanges houleux dont mes parents ne désiraient pas que nous connaissions la substance. Leur code secret, en somme. Du coup, en dehors de quelques dizaines de mots, je n’en connais rien.

En dehors du début des années soixante-dix où souffla un fort vent de « bretonnitude » (Tri Yann, Glenmor, Stivell, Servat ; succès en librairie du « Cheval d’orgueil » de Per-Jakez Hélias, etc.) et où mon entourage d’alors s’y prêtait, mon sentiment d’appartenance à la Bretagne alla s’étiolant au fil du temps. Ma mère mourut en 84, entraînant la fin des Noëls en famille. En dehors de quelques séjours dans notre maison de vacances, mes visites se firent de plus en plus rares. La maison vendue, le décès de mon père y mit fin. Mis à part quelques visites touristiques à Dol-de-Bretagne et à Saint-Nazaire où réside mon frère aîné, je n’ai depuis pas mis les pieds en Bretagne et jamais dans le Trégor.

Je ne me sens plus que Français. Je suis assimilé. Quand on me demande d’où je suis je réponds « de nulle part » faute de pouvoir dire « de France » ce qui ne renseignerait aucunement mon interlocuteur vu qu’il s’en doutait probablement déjà (en dehors des Anglais qui ont tendance à me croire Néerlandais quand je parle leur langue).

Je pense que ce phénomène d’assimilation est très fréquent chez les immigrés de l’intérieur de deuxième génération. Combien, du fait de leur sédentarité, de Le Braz, de Le Guen, de Le Fur, de Piriou, se déclarent Parisiens, Marseillais, voire même Normands ? Ayant mené une vie plutôt errante de pays en pays, de province en province, je ne me reconnais que dans la France, plutôt celle du Nord-ouest si l’on excepte mes escapades limousines. Je m’y sens chez moi. 

Depuis plus de neuf ans, je vis en Normandie. Je pourrais y demander ma naturalisation mais ce serait tricher car je ne me sentirai jamais Normand. Pas plus que Breton, Sénégalais, Anglais, Eurélien, Limousin, Tourangeau ou Berrichon. Je suis Français, de langue et de culture, j’aime la France : c’est tout.

mercredi 25 novembre 2020

Le macron : un NAC bien ennuyeux.




Voici plus de 3 ans, une majorité de Français a choisi d’adopter un macron. Il faut dire que leur choix était réduit : entre un macron propre sur lui, bien coiffé, qui dit bonjour à la dame et sa compétitrice présentée comme un croisement entre un tigre mangeur d’homme et un diable de Tasmanie qui en plus de perdre pied en économie n’avait aucune idée précise sur l’aménagement des accotements du chemin vicinal 58 qui relie Vazy-en-Bérouette à Trifouilly-les-oies (toutes question sur lesquelles un NAC digne de ce nom, comme un chef d’État se doit d’avoir des convictions) comment hésiter ?


Hier soir, j’ai regardé et entendu notre macron qui pour la énième fois s’adressait à ses maîtres. Je n’ai pas de poisson rouge, mais je crains que ceux qui n’ont pas pris la précaution d’éloigner le leur du poste n’aient pu ensuite que constater sa noyade. Dieu qu’il est soûlant ! Quel charisme d’huître! Il a tant causé de choses et d’autres qu’à la fin je n’ai rien retenu des mesures annoncées.


Plus j’y pense et plus je me dis que l’adopter n’a pas été une bonne idée et qu’il serait grand temps de s’en séparer. Avec le temps, il trouvera bien preneur...

dimanche 22 novembre 2020

Délires parlementaires (2)

 M. Christophe Euzet n’est pas (lui non plus) n’importe qui. Élu député LREM de l’Hérault en 2017, il vit la lumière en 2020 et rejoignit le groupe Agir ensemble en 2020 tout en restant dans la majorité (mouvement subtil !). Auparavant, il était Maître de conférence en droit public à l’université de Perpignan, ce qui n’est pas rien et devait faire la fierté de ses vieux parents.


Homme d’action et de courage, il a pris la tête d’une croisade contre la glottophobie, un des fléaux principaux qui ravagent notre pauvre République. Peut-être ignorez-vous ce qu’est la glottophobie ? Je ne saurais vous en tenir rigueur vu que je n’en ai appris le sens qu’hier matin. Il s’agit de la discrimination par l’accent et non de la peur irrationnelle que provoquerait la diffusion des films de Marcel Pagnol. M. Euzet a donc présenté mercredi dernier à la commission des lois de l’Assemblée Nationale un projet de loi visant à lutter contre cette calamité. Selon ce Perpignanais de naissance, beaucoup de Français ne se sentent pas représentés du fait que les accents régionaux sont bannis des sphères publique et médiatique.


Il est indéniable qu’au contraire, par exemple, du Royaume-uni, en France les présentateurs de télé ou de radio ou les politiciens parlant avec un accent régional sont rares. A cela, plusieurs raisons : d’une part, la France est un état jacobin centralisé et partant, tend à encourager une prononciation standard de sa langue. De ce fait, les accents régionaux tendent à disparaître. Ma mère parlait avec un accent breton assez prononcé. Ceux de mes cousins restés en Bretagne l’avaient (comme la langue bretonne) totalement perdu. A la fin des années soixante, en Eure-et-Loir, il me fallait parfois tendre l’oreille pour comprendre certains vieux du Perche. J’ai pu également constater en Corrèze une forte atténuation voire une quasi-disparition de l’accent entre mon premier séjour en1990 et ces dernières années. C’est peut-être bien triste mais d’un autre côté la disparition des accents et des patois qui les accompagnaient facilite la communication entre les gens de différentes régions. Pour revenir au Royaume-Uni, s’il est compris par tous, l’« Anglais de la reine » (celui qu’on enseigne avec le succès que l’on sait dans nos écoles) ne serait pratiqué que par environ 10 % de la population. Un Cockney a bien du mal à comprendre un Glaswegien ou un gars de Newcastle (qui le lui rendent bien). Les présentateurs et autres politiciens « à accent » n’en pratiquent donc qu’une version légère et intelligible de ses concitoyens.


Pour conclure il me semble que le combat d’arrière-garde de M. Euzet et celui d’avant-garde de M. Rebeyrotte montrent à quel point la majorité qui nous gouverne est préoccupée par des sujets fondamentaux et que nous ne pouvons qu’avoir confiance en leur capacité à faire naviguer en toute sécurité le char de l’État sur le volcan moderniste.


J’attends avec impatience le jour ou une présentatrice issue de la diversité, lesbienne ou transgenre, bègue et dotée d’un fort accent des hautes vallées béarnaises, pourra enfin présenter les actualités dans la novlangue de Mme Nakamura, renforçant ainsi la cohésion nationale comme le prestige mondial de la langue française.

samedi 21 novembre 2020

Délires parlementaires (1)

 M. Rémy Rebeyrotte n’est pas n’importe qui. La preuve : il est député LREM de Saône-et-Loire depuis 2017. Entre 2001 et 2017, avant de voir la lumière macronienne, il fut maire socialiste d’Autun. Diplômé de Sciences-po, titulaire d’une maîtrise d’économie politique obtenue à l’Université Panthéon-Sorbonne, ses multiples compétences ne s’arrêtent pas à ces domaines : c’est également un distingué linguiste ( de l’école rosaellienne*). A ce titre, il a tenu à l’Assemblée Nationale les propos qui suivent :


“Face aux anglicismes, nous avons intérêt nous aussi à réinventer en permanence notre langue. Quand je vois des jeunes comme Aya Nakamura qui aujourd’hui par sa chanson est en train de réinventer un certain nombre d’expressions françaises, ça me paraît absolument remarquable, c’est-à-dire qu’elle est en train de porter au niveau international de nouvelles expressions et évolutions de la langue.” 


Vous ne connaissez peut-être pas Aya Nakamura. Je vous pardonnerai d’autant plus volontiers cette lacune qu’hier soir encore j’ignorais son existence. L’enthousiasme d’un élu de la république pour la créativité linguistique de Mme  Nakamura ne pouvait que piquer ma curiosité aussi googlai-je son nom pour voir ce qu’il en était et suis tombé sur le colossal chef d’œuvre, intitulé « Pookie**» que vous trouverez ici.  J’avoue, même aidé par les sous-titres n’y avoir rien compris. Il est vrai que, selon M. Rebeyrotte, la jeune Aya «  est en train de porter au niveau international de nouvelles expressions et évolutions de la langue. »   et qu’il n’a rien dit de leur intelligibilité au niveau national. En voici un extrait : 


« Ah, depuis longtemps

J'ai vu dans ça, depuis longtemps

Toi t'es bon qu'à planer

Ouais, je sens t'as l'seum, j'ai la boca

Entre nous y'a un fossé

Toi t'es bon qu'à faire la mala

Bébé fait du sale, allô allô allô

Million d'dollars, bébé tu vaux ça

Bébé fait du sale, allô allô allô

Million d'dollars, bébé tu vaux ça

J'suis gang, hors game

Boy ne joue pas, bang bang bang

J'suis gang, hors game

Boy ne joue pas, bang bang bang

Blah blah blah d'la pookie

Ferme la porte, t'as la pookie dans l'side

Blah blah blah d'la pookie

Ferme la porte, t'as la pookie dans l'sas

Pookie, pook-pook-pookie

Ferme, ferme la porte, t'as la pookie dans l'side

Pookie, pookie, pookie

Ferme la porte, t'as la pookie dans l'sas, etc »

(Je vous épargne le reste)


C’est peut-être un peu répétitif, un brin obscur, mais au risque de contredire M. Rebeyrotte, « ces anglicismes qui nous ont fait tant de mal »,  pour parodier un Maréchal qui connut une notoriété certaine au siècle dernier, n’en sont pas totalement absents comme en témoignent les mots  gang, game, side et l’expression « million d’dollars, bébé » traduction littérale de « Million dollar baby ».  Que voulez-vous, nul n’est parfait, pourquoi La Bonne Aya et l’excellent Rémy le seraient-ils ?


* Les fidèles comprendront

** Du Rom « poucave », fayot, cafteur, cireur de botes, ou vil dénonciateur

jeudi 19 novembre 2020

Coup de folie !


Je me plais à regarder des émissions telles que « Faites entrer l’accusé » ou « Héritages ». Non par je-ne-sais-quel goût du morbide ou parce que les faits qu’elles relatent provoqueraient en moi une quelconque indignation face à l’état de la société. Seule une froide curiosité m’y pousse. Voir des gens se livrer à des meurtres voire des assassinats pour des motifs souvent dérisoires m’intrigue toujours.


La passion d’Arsène pour les courses de bourrins rend ses fins de mois difficiles, il assassine sa vieille mère afin d’en hériter. Le mari de Gisèle la trompe éhontément, elle le tue à coups de fourchette à huîtres avant de le découper en morceaux qu’elle congèle. Ce faisant ces braves gens se retrouvent face à une cour de justice qui les condamne à X années de prison dont ils ressortiront pour le premier sans s’être mis à l’abri du besoin et la seconde sans risquer de se retrouver à nouveau trompée. Visiblement, ils n’ont pas choisi la meilleure des solutions à leurs problèmes.


Confrontés aux mêmes soucis, la plupart des gens réagissent de manière plus raisonnable car sinon la question du surpeuplement de la planète serait vite réglée. Je ne peux que ressentir, en dehors d’une certaine peine pour leurs (plus ou moins) innocentes victimes et leurs proches un brin de pitié pour les bourreaux. Pour éviter l’inconfort, ils ont, comme dirait l’Anglois, « sauté de la poêle dans le feu » . Ce qui n’est pas très malin.


Ces considérations hautement morales me sont inspirées par un procès qui se tient actuellement et passionne les media et peut-être même les foules, celui d’un mari ayant sauvagement occis madame son épouse avant de tenter de brûler son corps. Pour tout arranger, ledit individu, une fois la disparue retrouvé avait, en compagnie de ses beaux parents montré la plus grande affliction et crié vengeance avant d’avouer son terrible forfait. Du coup, aux yeux de beaucoup, il est passé du rôle de mari modèle éploré et de gendre parfait à celui de monstre odieux.


Il me paraît évident que si ce meurtre a eu lieu, ce n’est pas qu’en rentrant d’une journée chez ses beaux-parents en compagnie de sa délicieuse épouse, ce monsieur, ne sachant pas pas trop quoi faire de sa soirée, s’est dit que massacrer sa moitié d’orange avec qui il s’entendait si bien serait une manière agréable de sortir de la routine. Il est très probable que quelque incident soit venu perturber la paix de ce couple sympathique. On peut même envisager que, sous des dehors parfaits l’harmonie entre les deux tourtereaux était loin d’être toujours totale. La défense des parties civiles tentera sans doute d’accabler le mari tueur, celle de ce dernier de mettre en doute l’angélisme de la victime. C’est de bonne guerre.


Le problème c’est qu’en dehors du prévenu (qui, selon le proverbe, en vaudrait deux), il n’existe aucun témoin de la scène et que par conséquent on ne saura jamais avec certitude le détail de ce qui s’est passé. Quel que soit l’élément déclencheur, force est de constater que l’homme a totalement perdu pied et, pris de folie meurtrière, s’est acharné sur sa victime. A partir de ce moment, il s’est trouvé pris dans une spirale d’autant plus infernale qu’il n’avait pas le courage d’avouer son forfait. D’où tentative de détruire le corps. Ensuite, vu les rapports étroits qui l’unissaient à sa belle-famille, que pouvait-il faire sinon pleurer (Sur lui-même ? Sur la perte de sa compagne ? Sur sa vie brisée ? Sur l’horreur de son crime ? Allez savoir…) ? Pouvait-on l’imaginer dire sur un ton blasé après la découverte du corps « Bah, c’est pas la première joggeuse qui se fait assassiner, c’est la faute à pas de chance ?  Elle s’est trouvée au mauvais endroit au mauvais moment, c’est tout.» Bien sûr, son retour sur ses aveux, ses accusations de complot familial ne jouent pas en sa faveur et témoignent d’un esprit pour le moins perturbé. Mais pour en venir à tuer son épouse ou toute autre personne de son entourage sur un coup de colère, quelles qu’en soient les raisons, n’est-on pas, au moins temporairement, dérangé ?


J’avoue être troublé par ce genre d’affaires. Qui peut dire qu’un être capable de perdre tout contrôle est à l’abri d’une rechute ? Qu’une peine de prison, si sévère soit-elle, qu’un traitement psychiatrique ou que l’association des deux seraient en mesure de le régénérer ? Personnellement je n’en sais rien et me réjouis, vue mon incapacité, de n’avoir pas à en juger et que cette obligation sociale soit remplie par d’autres aux idées mieux arrêtées.


mercredi 18 novembre 2020

Merco ou pas Merco, telle est la question oiseuse.

Je n’aime pas vraiment les voitures. De temps à autre, cependant, me vient l’envie d’en acquérir une belle. Ainsi ai-je un temps été au début des années 80 l’heureux propriétaire de deux 604 puis d’une Mercedes 230 e et plus récemment d’une superbe Daimler XJ 40. Le seul problème, c’est qu’au contraire du fan de bagnoles, bichonner mes carrosses ne m’intéresse pas et que l’attrait que je leur trouve tend à vite s’étioler.


Je viens de traverser ce qui fit que ma fille, lorsque je lui déclarai avoir trouvé en une Cadillac Bsl la voiture de mes rêves, me répondit « Revoilà une phase maniaque qui se profile ! » prouvant ainsi sa bonne connaissance de son animal de père. Il faut dire que je sortais tout juste de la crise d’enthousiasme fébrile qu’avait suscité en moi un cabriolet Mercedes SLK 200 Kompressor :

 


Pas mal,non ? Seulement, pour un gars de 70 ans un brin corpulent, j’ai craint qu’il ne me faille un chausse-pied pour y entrer et un palan pour en sortir. Ainsi s’évapora le rêve…


Plus berline que coupé mais coupé quand même, je tournai mes regards vers une CLS CDI :



Je fus même sur le point d’en acheter une samedi soir, l’ayant marchandée à un prix correct. Seulement, celle-ci se trouvait en région parisienne, et, confinement aidant, la récupérer posait problème. Je proposai donc à son aimable vendeur turc de me la réserver moyennant acompte. Il s’en trouva d’accord moyennant un virement de 300 €. La somme me parut trop dérisoire pour être honnête et quand il m’envoya son RIB ayant googlé son nom et adresse, je vis que sa société était domiciliée à Saint-Denis , 93, dans ce qui ressemblait plus à une boîte aux lettres qu’à un garage. J’ai beau avoir une confiance infinie dans mes semblables, pigeon déjà plumé redoutant l’arnaque, je ne donnai pas suite. Décision d’autant plus sage que, vérification faite je m’aperçus que cette belle automobile était trop longue pour entrer dans mon garage. L’expérience m’ayant appris à quel point une Mercedes attire le vandale, la laisser dans ma rue me parut hasardeux.


J’abandonnai ce modèle et me tournai vers un moins long, une classe E, bien moins tentante. Mais de Merco en Merco l’enthousiasme fit place au scepticisme : pourquoi cette marque ? Parce que son entretien en est hors de prix ? Parce que sa fiabilité est plus légendaire que réelle ? Pour une esthétique qui ne saurait manquer de me lasser ? Pour un « prestige » dont je me bats le coquillard ?


Foin des voitures de prestige, après tout pourquoi ne pas se tourner vers une Française moins glamour mais fiable et robuste ?  Une Peugeot 508, par exemple ? N’importe comment, tant que nous serons confinés et qu’une occasion en or ne se présentera pas à deux pas de chez moi, tout ça relève de la spéculation. Sans compter que mon vieux break 407 me donne entière satisfaction et pour ce qui est d’apporter déchets végétaux et autres à la déchetterie bien mieux adapté qu’un coupé ou une berline  si élégants soient-ils.



jeudi 12 novembre 2020

Que faire face à la situation dramatique que nous vivons ?

 

La situation est grave, très grave même. Une large majorité de Français tremble. La perspective de voir un vaccin venir les priver de ces confinements qu’ils aiment tant leur fait perdre tout espoir. La consolation que le vaccin pourrait avoir des effets secondaires désastreux est bien maigre. Désorientés, nombre de nos concitoyens se demandent que faire, cherchent en vain un semblant de lueur au bout de ce tunnel sans fin qu’est devenu leur vie. Que faire ? Que faire ? Que faire ?


J’ai une réponse : DU PÂTÉ !


Vous prenez de la gorge de porc, de la poitrine et de l’échine du même métal. Vous désossez, découennez et coupez en morceaux. Ces morceaux, vous les placez dans un saladier contenant une marinade composée de cognac, de porto, d’ail, d’oignon, d’échalote, de thym de laurier et d’estragon puis vous mettez au réfrigérateur pour la nuit :


Le lendemain matin, après un petit déjeuner copieux, vous passez le tout au hachoir à main (ou électrique) muni d’une grille à gros trous (10 ou 12 mm). Vous ajoutez à votre viande ce qu’il faut de sel et de poivre, un peu d’arôme Maggi, deux œufs et un bouquet de persil haché :


Vous mélangez bien puis vous placez cette préparation dans un moule :


Ayant préchauffé votre four à 110° C, vous laissez mijoter entre 4 et 5 heures avant d’en sortir ce beau pâté bien doré :


Lorsqu’il aura refroidi, après un séjour d’un jour dans votre réfrigérateur, vous pourrez déguster ce succulent pâté. Vu que le mien pèse environ 1,5 kilos et que je ne connais pas les ineffables joies qu’apporte une famille nombreuse, en venir à bout prendrait du temps. Qu’à cela ne tienne : vous pouvez le découper en tranches et le congeler. Ainsi vous profiterez longtemps de ses vertus anxiolytiques et verrez sans trop d’angoisse se profiler le déconfinement ou toute autre catastrophe (allocution présidentielle, retour de l’être aimé, chute brutale et/ou massive des dents et/ou des cheveux, etc.). 

Vous trouverez la recette détaillée ici

jeudi 5 novembre 2020

Petits commerces et grande distri

Je suis pour la réouverture des petits commerces. 8 ans durant j’ai été commerçant indépendant en moyennes surfaces et en libre-service. J’ai connu les affres que l’on traverse quand on voit son gagne-pain, pour une raison ou pour une autre, devenir un gouffre financier qui engloutit tout ce qu’on a et surtout ce que l’on a pas, la peur qu’engendre la perspective de se retrouver sans emploi, sans indemnités aucunes, couvert de dettes, sans avenir imaginable. Certes, comme de toute expérience, on en tire des leçons. Ça renforce même à condition de s’en sortir et de ne pas se retrouver indéfiniment contraint à une vie misérable.


C’est pourquoi je trouve inadmissible que des confinements à répétitions suivis d’une molle reprise limitée par des protocoles d’accès viennent inéluctablement mener à la ruine un nombre immense de petits commerçants et les plonger, avec leur famille, dans des années de misère voire les amener à des gestes de désespoir. Surtout que leur rôle dans la propagation du virus me semble plutôt négligeable, au moins en dehors des centres urbains où les clients ne se bousculent pas et où les rues commerçantes sont loin d’être encombrés par des foules nombreuses.


Plutôt que de les rouvrir, le gouvernement qui n’en rate pas une à préféré interdire à la grande distribution de vendre des produits qui ne seraient pas de première nécessité (concept on ne peut plus flou). Ainsi, plus de textile, de vaisselle, de livres, de jouets chez MM. Leclerc, Carrefour, Lidl et consorts. Afin d’empêcher une concurrence déloyale, nous dit-on. C’est stupide, car voyant leurs chiffres baisser, les grandes surfaces mettront une partie de leur personnel en chômage partiel. Sans compter que si, comme c’est très probable, cette situation se prolonge bien au-delà du 1er décembre, seuls MM. Amazon, Cdiscount et autres Rakusen obtiendront un monopole de fait du vêtement, des jouets, de la vaisselle et de bien d’autres choses. On pourrait, en poursuivant la logique gouvernementale, interdire ces ventes au e-commerce, ce qui entraînerait encore plus de chômage et une baisse des rentrées de TVA.


Plutôt que de tout interdire, ne vaudrait-il pas mieux tout autoriser et faire confiance au civisme ? N’importe comment, ceux qui en manquent ne se gêneront pas pour contourner les interdictions.


Ce n’est pas par amour du petit commerce que je dis ça. En fait, je suis un inconditionnel de la grande distri et ni le sourire commercial des boutiquiers ni leur conversation n’ont d’attraits pour moi. Je fais toutes mes courses en grandes et moyennes surfaces, généralistes ou spécialisées et ce qu’ils ne proposent pas, je me le procure sur le Net. A cela plusieurs raisons : Les centre-villes où sont les boutiques posent des problèmes de parking, je ne suis pas intéressé par le lèche vitrine, j’ai horreur que l’on vienne m’importuner sous prétexte de m’aider dans mes choix, et les prix et les promotions sont y sont nettement plus intéressants. Je laisse donc le plaisir des boutiques aux badauds et à ceux qui apprécient le « contact humain » qu’on y trouve. Leur fermeture ne me gène en rien, je ne vois cependant aucune raison valable pour qu’on les assassine.

lundi 2 novembre 2020

Va te faire vacciner chez Plumeau et autres billevesées

Je n’ai pas cette merveilleuse faculté de me précipiter dans un commerce en cas de menace de pénurie. J’ai tort. Ainsi ne me suis-je pas rué à la pharmacie le 13 octobre afin d’y retirer le vaccin antigrippal gratuit auquel me donne droit mon grand âge et mon état de santé. J’ai eu tort. Quelques jours plus tard, je me rendis à l’officine et m’entendis dire qu’ils étaient en rupture de stock. Un nouvel arrivage était prévu pour le 28. Seulement, le 28, je devais être en Corrèze et j’y étais. Le 30, à mon retour, je me rendis de nouveau chez le potard et il me fut annoncé que, certes,  une nouvelle nouvelle livraison avait eu lieu le 26 mais que celle-ci avait été immédiatement épuisée. On me précisa que les deux fournisseurs auxquels ils avaient recours n’en avaient plus et qu’aucune nouvelle livraison n’était envisagée. On me suggéra d’aller voir si par hasard d’autres pharmacies n’en auraient pas… Vu le contexte de confinement actuel et peu convaincu que les Sourdevalais soient les seuls à être stupides, je me voyais mal sillonner le département à la recherche de mon vaccin.  Je suppose qu’il en va de même partout en France aussi la campagne télévisuelle en faveur de la vaccination  me paraît s’inscrire dans le droit fil de l’actuelle efficacité gouvernementale.


Comment expliquer cette pénurie ? Parce que les années précédentes, peu de vieux se faisaient vacciner. Et puis avec le Covid, la panique s’est instaurée. Bien que n’en étant pas, je comprends que les trouillards aient eu peur, en plus du Covid de choper la grippe, ce qui les eût mis dans une position délicate. D’autant plus que rien ne les met totalement à l’abri, comme moi récemment, d’une pleurésie ni de milliers d’autres maladies….



Décidément, notre gouvernement est admirable. Il est à l’écoute de l’opinion : les petits commerçants qu’on a contraints à fermer boutique, n’étant pas dotés de l’esprit civique qu’on serait en droit d’attendre d’eux, au lieu de se réjouir de participer au combat sanitaire de la France, s’en émeuvent et crient à l’injustice quand ils voient que les grandes surfaces continuent à vendre des articles qui ne seraient pas de première nécessité.  Plutôt que de les autoriser à rouvrir, le premier ministre, droit dans ses bottes, a pris la décision salutaire d’interdire aux grandes surfaces de vendre ce qui n’est pas essentiel. Moi, je dis bravo !  Et je suis certain que MM.  Amazon, Cdiscount et autres Rakuten m’approuveront. A moins que ce louable esprit d’égalité  n’amène nos gouvernants à interdire à ces derniers toute livraison… Ça ne fera que quelques milliards de TVA en moins dans les caisses, on n’est plus à ça près. Et comme il est envisageable que le confinement se prolonge jusque et au-delà du 25 décembre, afin de sauver les meubles, ne pourrait-on pas envisager de reporter Noël à une date ultérieure, celle, par exemple où on pourra produire un vaccin qu’il sera, on peut l’espérer, possible de se procurer en pharmacie ?



Le shadokisme a connu ce matin un de ses plus beaux moments : après une minute de silence qu’on a craint de voir perturbée  par on ne sait trop qui, on a lu aux élèves du primaire la lettre admirable que M. Jules Ferry adressa en 1883 aux instituteurs. Discuter de son contenu n’est pas mon propos : on ne peut qu’admirer les écrits d’un homme qui a défendu avec zèle et vigueur la colonisation même si les bienfaits de cette politique sont parfois remis en question aujourd’hui. Ce qui provoque mon scepticisme, c’est que ce faisant on considère qu’aujourd’hui, un enfant de l’école élémentaire est en mesure de comprendre un texte écrit il y a 137 ans pour exalter la mission des enseignants et aucunement pour éveiller la conscience citoyenne des enseignés. La critique que j’adresserais à cette émouvante lecture est qu’elle me paraît inadaptée. Le rôle primordial tenu dans la consolidation d’une république encore mal établie par les « hussards noirs » ne me paraît pas faire partie des principaux centres d’intérêt d’un enfant de dix ans ou moins. Me reportant 60 ans en arrière, je crains que la lettre de ce Jules ait eu pour moi la même résonance qu’aurait eu celle d’un passage du De Bello gallico  (dans le texte) d’un autre Jules. 



Mais pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? N’est-il pas évident qu’être incapable de comprendre des choses simples permet d’en dominer de plus complexes ?  Nous vivons une époque formidable où plutôt que d’offrir à l’enfant les outils de base nécessaires à  la formation ultérieure de son esprit on brûle les étapes et lui parle comme on ferait à un adulte réfléchi.  Les résultats de cette politique ne sont pas toujours très convaincants. 


dimanche 1 novembre 2020

De plus en plus fort !

 Le confinement, c’est bien. C’est même très bien. Mais est-ce suffisant ? Il faut croire que non. Ce matin, sur Facebook, j’eus la surprise de découvrir un lien posté par une ancienne collègue indiquant que dans sa grande sagesse madame la préfète d’Eure-et-Loir, département où je vécus pas loin de 20 ans, avait décidé l’obligation du port du masque dans les lieux publics sur l’ensemble du territoire qu’elle administre de manière magistrale (ou du moins on le suppose).


Bigre, m’écriai-je in petto, notre amie la Covid-19 (20,21,22,etc.) ravagerait-elle la Beauce,le Perche, les sept baronnies du Perche-Gouet et les mégalopoles de Chartres, Dreux, Châteaudun, Nogent-le-Rotrou ? Les rares habitants des communes de la Beauce profonde expectoreraient-il tant d’aérosols que l’air de leur vaste plaine en serait infesté ? Un coup d’œil à la carte que publie le journal Sud-Ouest sur la progression du Coronavirus en temps réel m’apprit que ce département était loin d’être parmi les plus touchés.


C’est alors qu’une angoisse me saisit : et s’il en allait de même dans mon département ? J’interrogeai M. Google sur la question et j’appris la terrible vérité : la préfecture de la Manche avait décrété le port obligatoire du masque dans l’espace public de tout le territoire à compter du vendredi 30 octobre. Et je n’en savais rien ! Ainsi en ce beau jour m’étais-je rendu à la pharmacie, à la banque et au bureau de tabac en ne mettant mon masque que juste avant de pénétrer dans leurs locaux ! Je m’étais donc comporté en délinquant et j’avais risqué 135 € d’amende à l’insu total de mon débordant gré !


Pour tenter de minimiser ma culpabilité, je dirai que je n’ai commis ce délit que sur les quelques mètres qui séparaient ma voiture de l’entrée des boutiques. En effet, sauf en cas de beau temps, je ne me déplace dans le bourg qu’en voiture car quand il pleut il est fréquent qu’il vente ce qui rend délicat l’usage du parapluie. De plus, dire que les rues de Sourdeval sont noires de monde serait exagéré. Par exemple, en ce dimanche matin, vers onze heures trente, la curiosité m’a poussé à jeter un œil dehors, histoire de contempler la foule qui ne manquerait pas de se ruer vers les commerces. Eh bien, je dois avouer qu’outre la totale absence de chats (il pleuvait) je n’aperçus aucun passant sur les quelques centaines de mètres de perspective qu’offre mon avenue et la rue commerçante qui la prolonge.


Il est facile de railler, je le sais bien. Ces mesures sont probablement utiles et se montreront sans doute aussi efficaces que celles prises auparavant. D’ailleurs, les premiers effets bénéfiques du confinement se font déjà sentir. Contrairement à l’an dernier, hier, jour de la détestable fête d’Halloween, aucun sale gosse n’est venu sonner à ma porte pour me réclamer des bonbons que je n’ai pas ou me jeter un sort auquel je ne crois pas. Une journée pourrie de moins, c’est toujours ça de pris !


samedi 31 octobre 2020

Je m'avais trompé !

Le vendredi 21 août, à 13 h 47 pour être précis, j’eus l’outrecuidance, la légèreté ou l’inconscience de publier un article intitulé « Privé de confinement, tu seras ! » . Il faut dire que cette déclaration péremptoire se basait sur les dires d’un certain E. M. , homme sage et de sens rassis, qui préside, présidait et présidera peut-être encore longtemps aux divagation erratiques de notre Titanic de pays. En ce trente-et-unième jour d’octobre, force est de reconnaître que je m’avais trompé (je prends des libertés avec la syntaxe, vu que de libertés, il ne nous en reste plus beaucoup et que celles-là ne sont sanctionnées par aucune amende). Confiné tu seras donc et ce jusqu’au énième jour du mois qu’on verra.


J’avoue que l’annonce du reconfinement général m’a surpris et que, si j’étais du genre à parler vulgaire, j’irais jusqu’à dire qu’elle m’a tout simplement troué le cul. Je m’attendais à des mesures locales plus ou moins drastiques, mais pas à ça. Je n’ai pas écouté l’allocution du président, occupé que j’étais à me taper la cloche dans un joli hôtel-restaurant de la charmante cité de Chauvigny (Département de la Vienne) par laquelle, revenant de Corrèze, j’avais décidé de faire étape afin d’y admirer la citadelle, ses cinq châteaux et sa collégiale romane. J’avais en fin de matinée signé la vente de ma maison limousine et je m’en retournai, cœur léger et poches pleines, vers ma pluvieuse Normandie. Dans la salle, se trouvait attablée une équipe de huit travailleurs qui, se restauraient au mépris de toute distanciation sociale et parlaient comme il se doit de leurs histoires de cul. Je m’enquis auprès du tenancier du contenu du message présidentiel. D’où surprise.


Le lendemain, après avoir rapidement visité la cité médiévale (le cœur n’y était plus), je repris la route. Entre Poitiers et Neuville-du-Poitou, je croisai par deux fois des convois d’ambulances du Samu et de camions de pompiers. Il semblait donc y avoir eu quelque part comme un sérieux accident. Je ne tardai pas à constater le bien-fondé de ma déduction car la route se trouva coupée dans les deux sens et, la déviation la longeant, je pus constater qu’un grave manquement à la distanciation sociale avait provoqué une collision frontale entre deux véhicules que leur état rendait totalement non identifiables. Bilan : un mort et un blessé grave. Autre bilan : trois morts lors d’un nouvel irrespect de distanciation dans une église niçoise. Ce dernier jour de liberté s’annonçait mal. Autres constats amusants sur le chemin : dans un Intermarché je vis que le rayon de papier hygiénique avait été dévalisé. Je suppose qu’une épidémie de gastro-entérite provoquera une pénurie de masques… Longeant le cimetière d’une bourgade voisine, je constatai que ses abords étaient saturés de voitures : les braves vieux ne voulaient pas se retrouver avec leurs chrysanthèmes sur les bras...


Rentré chez moi, je n’écoutai pas M. Castex. J’attendis le lendemain pour m’enquérir des prescriptions gouvernementales. Ainsi cette couillonnade d’« Attestation de déplacement dérogatoire » était rétablie. Elle s’était enrichie de quelques nouveaux motifs justifiant son emploi. Ainsi, le Petit Chaperon Rouge pourrait sans problème aller porter une galette et un petit pot de beurre à sa mère-grand dans le cadre d’un « déplacement pour motif familial impérieux, pour l’assistance aux personnes vulnérables ou précaires ». Ça rassure ! En revanche, le terroriste islamiste se mettrait dans un mauvais cas en allant égorger ou décapiter s’il s’éloignait pour ce faire de plus d’un kilomètre et pour plus d’une heure de son domicile. Ça rassure aussi ! On pourra également « effectuer des achats de première nécessité ». Pour ceux de deuxième, troisième ou énième nécessité, je suppose qu’il y aura amende. Les cartouches d’imprimante appartiennent à quelle catégorie ? Je pose la question, car en imprimant une vingtaine d’attestations j’ai épuisé la noire.


Ma journée se passa en démarches pour résilier assurance et abonnements d’eau, d’assainissement et d’électricité suite à ma vente. Je passai également à la banque histoire de répartir mes nouveaux avoirs sur des comptes non encore saturés et en créer un autre pour absorber le reste. A six heures trente et à ma grande surprise, la sonnette retentit. Alors que je croyais que son sens civique l’en aurait dissuadé, bravant les interdits, l’acheteur de mon réchaud était venu de Vire le chercher. La tentation de dénoncer ce mauvais Français fut vive mais ayant égaré l’adresse de la Kommandantur, j’y renonçai.


Ces notations parfois cyniques ou amères, ne constituent pas l’ébauche d’un « Journal de confinement ». Elles ne sont que l’expression du désenchantement croissant et j’espère passager que provoque en moi la situation actuelle de notre asile à ciel confiné. Si elles ne divertissent que moi, ça sera toujours ça de pris.


mercredi 21 octobre 2020

Ras-le-bol !

 

On aura tout vu ! On attaque la république dans tout ce qu’elle a de plus sacré à savoir ses forces de l’ordre, ses enseignants, ses personnels hospitaliers, ses promeneuses de chiens, ses églises*, ses Juifs, ses passants  ! C’est tout bonnement inacceptable ! Il faut rendre hommage, défiler, allumer des bougies, lâcher des ballons, déposer bouquets, poèmes et, éventuellement nounours sur les lieux du drame, se déclarer outré, s’écrier « plus jamais ça ! », pleurer, gémir, sortir la grosse artillerie en somme ! On me dira que tout ça est trop violent, que rien ne justifie un tel déploiement de force. Il n’en est rien : la violence de l’attaque justifie celle de la riposte selon la bonne vieille loi du talion : un assassinat : un défilé, un massacre : des discours indignés, des pleurs, des gémissements, des envols de ballons, des fleurs, des bougies et des nounours. Cette loi est dure, mais c’est la loi.


Ceux qui ne saisiraient pas l’amère ironie du paragraphe précédent sont priés de cesser ici leur lecture car ce n’est pas à eux que je m’adresse.


Je n’en peux plus d’entendre ces jérémiades aussi vite oubliées que geintes ! L’affaire du prof décapité, pour moi, ne fait que s’inscrire dans le droit fil de tout ce qui l’a précédé dans le domaine de l’activité terroriste passée. Le modus operandi et son côté grand-guignolesque est certes propre à choquer les belles (et même moins belles) âmes et mène les pompiers-pyromanes qui passent leur temps à attiser le feu verser des larmes crocodiliennes sur le triste sort des victimes de l’incendie qu’ils aident à propager. Pour ce qui me concerne, si on me donnait le choix entre être égorgé, décapité, écrabouillé par un « camion fou », poignardé, ou fauché par une rafale de kalachnikov, j’aurais du mal à me prononcer. J’irai même jusqu’à dire que ce choix ne me convient aucunement et qu’à tout prendre je préférerais mourir de ma (plus ou moins) belle mort.


La sensiblerie qui ne mène qu’à des jérémiades et des gesticulations m’insupporte plus qu’elle ne m’émeut. La dérive islamiste d’une partie de la population musulmane qui vit sur notre territoire n’est qu’une des multiples menaces que subit la France**. Est-ce une raison pour qu’on tolère qu’elle vienne s’ajouter aux menaces internes que constituent les idéologies mortifères cultivées en son sein ? Ma réponse est : NON !


Les solutions sont pourtant simples. Tout est question d’assimilation. Une minorité ethnique ou religieuse a deux choix : soit rester dans l’entre-soi et ne pas faire de vagues, soit se diluer et finalement se dissoudre dans la population générale. Mais pour cela, il faut que son nombre soit soit restreint, soit facilement assimilable car de mœurs globalement semblables. Sans ces deux critères, il y a problème. L’Islam, en France, ne répond à aucun de ces deux critères.


Il faut, pour résoudre ce problème des mesures évidentes : Fin de l’immigration musulmane, suppression du droit du sol et du regroupement familial, expulsion des sans papiers, rétablissement de la « double peine », fermeture des mosquées islamistes, expulsion des imams radicaux, voter la déchéance de nationalité, etc. On me dira mais c’est compliqué, c’est même pas possible, il y a l’État de droit, l’Europe, les droits de l’homme, l’humanisme, les accords internationaux et tout le saint frusquin ! Si on écoute les belles âmes, il ne nous reste plus qu’à attendre le moins inconfortablement possible l’inéluctable islamisation de notre pays ou du moins de ce qu’en auront laissé les délires gaucho-destructeurs.

* Les églises, ça peut aller.

** Je parle de France car la république n’est qu’un système politique relativement récent (bien moins de 2 siècles en comptant les nombreuses éclipses de ce régime basé sur une atroce boucherie) alors que la France, c’est plus de 15 siècles.

dimanche 18 octobre 2020

Formation

 

On nous répète sans cesse qu’il faut 11 ans pour former un médecin réanimateur. En admettant qu’on trouve suffisamment de candidats pour envisager d’embrasser cette magnifique carrière, il faudrait donc attendre 2031 pour obtenir un nombre adapté de praticiens, quel que soit celui-ci et quels que soient les critères retenus pour l’établir. On peut imaginer que d’ici cette date la situation aura changé et que grâce aux couvre-feux, confinements et autres gestes barrières, le Covid se sera un peu calmé voire aura disparu ou laissé place à une autre pandémie.


On comprend la prudence de nos sages gouvernants, face à une telle situation. Ayant déjà du mal à gérer les problèmes au jour le jour, ils n’osent trop envisager des politiques à moyen, voire long terme.


Le problème est que nous dire qu’il faut 11 ans pour former ces spécialistes relève du foutage de gueule. En effet, s’il faut 9 ans pour former un médecin, il suffit de deux ans de formation spécifique pour qu’il devienne spécialiste. Il suffirait donc d’encourager les nouveaux titulaires d’un doctorat en médecine à poursuivre dans cette spécialité pour que nous disposions du nombre suffisant de réanimateurs pour faire face aux crises sanitaires à venir car on peut espérer que d’ici deux ans l’actuelle épidémie sera passée.


Le chiffre de 11 années est d’autant plus stupide qu’il ne prend en compte que les études universitaires. Pourquoi ne pas compter également la maternelle, l’école élémentaire et les études secondaires ? Dans ce cas, ce seraient au moins 24 années que nécessiterait la formation.


Des gouvernants responsables reconnaîtraient que la situation dont ils ont hérité ne leur permet pas de faire face correctement à la situation actuelle et s’engageraient à prendre les mesures nécessaires pour éviter que nous nous retrouvions à l’avenir en pareille position.


Blâmer les seuls gouvernants serait injuste. S’ils se contentent de gouverner à vue et de tenir des propos ineptes, c’est qu’ils s’adressent à une population apeurée qui préfère les sornettes aux constats rationnels. Il est aisé de dire que cette dernière est manipulée par les media : si c’est la cas, c’est qu’elle est manipulable parce qu’incapable de réfléchir calmement et de concevoir que des catastrophes, mêmes relatives, puissent arriver et que l’État-Nounou ne saurait la prémunir de tout.

lundi 12 octobre 2020

Interdisons !

 


Des jeunes gens de Champigny, armés de leur seule affection pour leurs amis de la police leur ont offert un feu d’artifice. Au lieu de saluer cette main tendue en vue d’une meilleure entente entre jeunesse de banlieue et forces de l’ordre, certains esprits chagrins y ont vu, allez savoir pourquoi, une insupportable agression et réclament à cor et à cri l’interdiction de la vente des mortiers d’artifice car ils peuvent se transformer en armes par destination.


Interdire, voilà la solution ! Il suffit de voir à quel point leur interdiction a permis de quasi-éradiquer la vente et la consommation du cannabis, de l’héroïne ou de la cocaïne. Depuis qu’on a interdit vente et achats d’armes à feu on n’entend plus parler de règlements de comptes à la kalachnikov ou au revolver. La limitation de vitesse à 80 km à l’heure est unanimement appliquée par les conducteurs. C’est pourquoi il faut interdire et non réprimer sottement : la répression est inefficace, l’interdiction l’est souverainement.


Il serait donc urgent que fussent interdits à la vente non seulement les mortiers d’artifice mais tout objet pouvant se voir transformé en arme par destination. Seulement, en dresser une liste exhaustive n’est pas chose aisé. La nocivité potentielle de certains objets comme la barre à mine, la batte de base-ball, la boule de pétanque, la feuille et autre couteaux de boucher, le manche de pioche, la hache, la masse, la tronçonneuse, et quelques autres est évidente. Seulement, ces objets sont nécessaires à l’exercice de certains sports ou professions. Leur interdiction totale serait donc problématique car on voit mal un boucher détailler une carcasse de bœuf à l’aide d’un seul couteau à beurre en plastique ou un bûcheron abattre un chêne centenaire avec une égoïne (aux dents arrondies par précaution).


Pour éviter les redoutables conséquence économiques de certaines interdictions, il faudrait donc les moduler et accompagner leur possession de mesures de sécurité drastiques. Par exemple pour pouvoir acheter une feuille de boucher, il faudrait produire un certificat d’exercice de cette profession, un casier judiciaire vierge et une attestation de bonnes et douces mœurs rédigée par une autorité morale incontestable (élu de la république, notaire, prêtre, directeur de banque, imam islamiste, etc.) Le bouliste, lui, aurait à produire une licence sportive avec le casier et l’attestation de mœurs. Les détenteurs des objets précités seraient tenus de les enfermer après usage dans une armoire forte et de les déposer au poste de police ou à la gendarmerie les plus proches en cas d’abandon du sport ou de l’activité justifiant leur possession.


Ce que je viens d’exposer, ne constituerait, hélas, qu’un petit pas dans la bonne direction car nombre d’autre objets peuvent, s’ils tombent en de mauvaises mains, s’avérer des armes redoutables. Tous ceux qui on pris un coup de fourchette ou de ciseaux de broderie dans l’œil vous le confirmeront.


Il y a donc du pain sur la planche sur la planche des prohibiteurs mais ça ne devrait aucunement entamer leur enthousiasme. Une fois l’essentiel des interdictions promulgué, il ne restera plus qu’à les faire appliquer ce qui ne devrait pas être compliqué.


samedi 10 octobre 2020

Le cerf, un joli coco !

S’il est un animal qui peut servir de modèle à la jeunesse, en admettant qu’il en existe, chose dont je doute, ce n’est certainement pas le cerf. Ce matin, j’ai visionné une courte vidéo censée encourager le public à se rendre à Chambord afin d’y observer le brame. Pour ceux qui l’ignoreraient , ce dernier terme désigne le cri du cerf en rut et le Wiktionnary l’accompagne de cet exemple : « La nature nous offre, lors du brame du cerf, l’un de ses plus beaux spectacles. — (Pascal Durantel, Le gibier et ses chasses, 2007) ». Je ne sais pas qui peut bien être ce monsieur Durantel, mais le moins qu’on puisse dire c’est que son sens esthétique est  douteux. Regardez plutôt : 


Quel spectacle en effet ! Ce malheureux ruminant dont la tête et l’œil morne ne sont pas sans rappeler ceux d’un bovin dont un facétieux aurait affublé le crâne de ridicules branchages produit dans cette attitude ridicule un cri si disgracieux qu’il serait cruel de vous en accabler les oreilles. Il rappelle bien plus le beuglement d’une vache agonisante que le charmant appel à l’amour du rossignol ! 


Et s’il n’y avait que ça !  Mais la vidéo nous montre bien d’autres côtés peu reluisants de cette bête immonde. D’abord, pour maintenir ou acquérir sa domination sur une harde de biches apeurées à la tête de laquelle il se pavanera avec toute la fatuité d’un polygame décomplexé, on le voit se livrer à des joutes d’une violence inouïe avec ses concurrents.


D’autres images le montrent en train de poursuivre une malheureuse biche peu encline à lui accorder ses faveurs. On nous épargne la conclusion de cette séquence mais point n’est besoin d’être grand clerc pour deviner qu’épuisée, la femelle finira par être violée par ce satyre encorné. 


Résumons nous : qui est réellement cet énergumène que certains vont jusqu’à honorer du titre de « Roi des forêts » ?  Un atroce chanteur, un bagarreur, un violeur polygame dont la soi-disant  « fierté » du port de tête ne fait que souligner la déficience mentale ! Cela dit, quelle mère verrait d’un bon œil sa fille épouser un gendre de cet acabit ? Bien sûr, il ne fume pas, ne boit pas et est végétarien. Mais ces « qualités » il les partage avec un certain Adolf s’étant « illustré » au siècle dernier et que l’on ne saurait donner en exemple à la jeunesse...


jeudi 8 octobre 2020

Anecdote

 

Sur cette photo récente, on voit clairement les tablettes auxquelles je fais allusion
et la chicotte du maître

En 1971, alors que je trouvais, pour cause de coopération au titre du service national dans la ville de Thiès, au Sénégal, je prenais mes repas dans une popote, c’est à dire chez un coopérant qui acceptait d’accueillir des collègue célibataires dans sa maison pour qu’ils y prennent leurs repas et partagent les frais occasionnés par un boy-cuisinier qui se chargeait des courses, de la préparation de nos agapes et de la vaisselle.


Il advint qu’un de ses membres, prof d’histoire-Géo et curieux d’esprit acheta un jour un « gri-gri » c’est à dire une amulette consistant en un petit sac de cuir de forme carrée et renflée cousu de tous côtés et que les Sénégalais portent, attaché par un lien de cuir au bras autour de la ceinture ou au cou. Ces « gri-gri » sont censés protéger leur propriétaires des touts sortes de problèmes : maladies, envoûtements, pannes d’automobile, accidents divers et bien d’autres choses. Ils en portent généralement plusieurs et on peut penser que leur nombre est un indicateur du degré de paranoïa ou d’hypocondrie de leur possesseur.


Le renflement de l’objet laissait deviner qu’il contenait quelque chose, mais quoi ? Notre commensal décousit donc le petit sac et en sortit un morceau de papier qui, déplié, s’avéra recouvert de caractères arabes. Aucun de nous n’ayant la moindre connaissance de cette écriture, le mystère demeurait total. Nous demandâmes à notre cuisinier s’il était capable de déchiffrer pour nous ce document. Il nous déclara que ça ne posait pas problème et se mit à la tâche. D’une voix assurée et avec sérieux et aisance, il nous psalmodia le texte arabe du papier. Après nous être fait confirmer qu’il s’agissait d’un « gri-gri » de qualité, la curiosité nous poussa à nous enquérir de son contenu exact. C’est alors que ce bon Mamadou nous annonça n’en rien savoir. Il s’agissait d’un verset du Coran, mais son savoir s’arrêtait là, vu qu’il n’avait aucune connaissance de cette langue arabe qu’il déchiffrait avec tant d’aisance.


Cela peut paraître étonnant si on ignore ce qu’étaient (et que sont souvent encore) les « écoles coraniques ». J’en ai vu se tenir au bord de la route qui menait de l’ancienne base aérienne de Thiès au centre ville. Elles réunissaient, assis dans le sable autour d'un marabout, quelques jeunes garçons munis de tablettes en bois sur lesquelles étaient écrits des versets du coran qu’ils devaient apprendre par cœur avant de les psalmodier. Ils apprenaient à lire l’arabe, à mémoriser le Coran mais ils n’apprenaient pas les subtilités voire les rudiments de la langue (Le marabout les dominait-il?). La moindre erreur de récitation valait aux fautifs quelques coups de chicotte qui les faisaient pleurer à chaudes l’armes. Même en admettant que le contenu pédagogique de ce genre d’enseignement se soit amélioré, il n’en demeure pas moins que la violence continue d’y régner.


Deux articles du Monde, consacrés à ce sujet vous permettront de vous en faire une idée. Le premier relate les causes et le déroulement du procès d’un maître d’école coranique qui s’est tenu à la fin de l’an passé et a fait grand bruit au Sénégal. Le second dépeint le calvaire des « talibés » (élèves des « daara » ou écoles coraniques) dans ce même pays. Ces lectures sont édifiantes et peuvent amener à se poser la question de la capacité d’assimilation par les pays occidentaux d’enfants qui viendraient s’y installer après avoir connu ce genre d’« éducation » qui ne peut que laisser des séquelles. Je vous en laisse juges.

mardi 6 octobre 2020

Apprendre l'arabe

 


العربية ليست فطيرة

D’après la machine à traduire cela signifierait « L’arabe, c’est pas de la tarte »


M. Macron a plus d’un tour dans son sac et son chapeau déborde de lapins. L’autre jour, ce magicien a ébloui de nouveau son public en annonçant deux mesures susceptibles de lutter contre le « séparatisme », à savoir l’enseignement de la langue arabe à l’école et celui de la théologie islamique dans les universités. Admettons que cette dernière mesure, si elle vise à instaurer un Islam compatible avec les valeurs fondamentales françaises (ou du moins ce qu’il en reste), puisse être un moyen de réduire les frictions et autres fractures qui menacent notre corps social. Reste à savoir où quand, comment on va recruter des théologiens modérés susceptibles d’assurer l’enseignement désiré. De plus, qui sera chargé de s’assurer de la valeur de leur enseignement et sur la base de quels critères ? La mise en place de ce projet ne me paraît donc pas de celles que l’on réalise facilement.


Quant à l’enseignement de l’arabe dans les écoles, le moins qu’on puisse dire c’est qu’il pose des questions. Quel arabe voudrait-on enseigner ? Dans quel but ?


Je me suis, dans ma folle jeunesse laissé tenter par l’apprentissage de l’arabe littéral (également appelé littéraire). Des cours du soir étaient organisés à Dreux, ville où j’enseignais au collège du quartier des Chamards qui connaissait alors une forme de célébrité nationale en tant que quartier « sensible » comme on dit aujourd’hui. Je m’y inscrivis. Bien qu’ayant une certaine facilité pour les langues, je dois dire que ce ne fut pas une mince affaire. Car la langue arabe est assez complexe. L’assimilation de l’alphabet (28 consonnes et 3 voyelles généralement non notées) ne pose pas trop de problèmes hormis la prononciation de certains phonèmes gutturaux. Seulement, s’y ajoutent les problèmes des déclinaisons, de la quantité des voyelles, de l’acquisition de la syntaxe et du vocabulaire. Tout ça ne se fait pas en un jour. Mon expérience fut brève car mes condisciples avaient un but différent du mien : la langue littéraire ne les tentait pas, ils préféraient apprendre la variante dialectale algérienne. Le professeur accéda à leur désir et je quittai ce cours devenu à mes yeux sans intérêt. Depuis, j’ai tout oublié du peu appris.


Il existe donc plusieurs sortes d’arabes. Un multiplicité de formes dialectales, celui du Coran et la forme moderne standard, celle qui est enseignée dans les écoles des pays arabophones et qui y fonctionne comme langue-toit (langue permettant aux locuteurs de différents dialectes de communiquer entre eux comme c’est le cas en Italie ou en Allemagne ou langue nationale et dialectes locaux coexistent à des niveaux différents de communication verbale.). Il paraît clair que c’est cette dernière qu’il faudrait choisir, vu que la langue du Coran ne présente qu’un intérêt religieux et que les formes dialectales n’ont qu’un intérêt limité.


Seulement, là encore se pose la question du recrutement des professeurs lequel ne va pas sans poser problème. Il semblerait que le nombre de professeurs qualifiés en France soit plutôt restreint. Ce fut également le constat qu’entraîna la décision, dans les années 60, du président Boumédiène d’arabiser l’enseignement. Pour y remédier, on fit venir d’autres pays, et principalement d’Égypte des enseignants. Seul petit problème : ces braves gens avaient tendance à être des Frères Musulmans et c’est ainsi que se répandit l’islamisme dans le pays avec les tragiques conséquences que l’on sait.


Estimons le problème résolu et que la France dispose d’un nombre suffisant de bons enseignants de l’arabe moderne standard, bien laïcards. Reste à savoir en quoi l’apprentissage de cette langue permettra de résoudre les problèmes que pose le « séparatisme » ou le communautarisme. Je serai tenté de penser qu’au lieu de les apaiser ça ne ferait que les renforcer en enracinant davantage les jeunes dans la culture de leurs origines.


Car le meilleur moyen de lutter contre est, de toute évidence, l’assimilation et non une pseudo-intégration (concept vague voire totalement vide de sens). C’est plutôt en favorisant la maîtrise de la langue française qu’on parviendra à consolider le sentiment d’appartenance à la communauté nationale.


Pour conclure, il me semble que les recettes-miracles de Macron l’Enchanteur(-qui-n’enchante-pas-grand-monde) présentent deux défauts majeurs : celui d’être difficiles à mettre en œuvre et, accessoirement, celui de risquer de s’avérer totalement contre-productives voire dangereuses.