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samedi 29 décembre 2012

Ce Tolstoï, quand même ! (suite)

Ma connexion Internet quasi-inexistante m'interdit de publier plus souvent. Peut-être s'arrangera-t-elle un jour ?

Eh bien,  malgré les fêtes de Noël, j’ai fini de lire le premier tome de La Guerre et  la paix de M. Tolstoï.  Plus de 700 pages en petits, très petits caractères. Je me lance avec impatience dans la lecture du deuxième qui est juste un petit peu plus long.

Si au départ, je n’étais pas certain d’aller jusqu’au bout tant je trouvais difficile d’identifier clairement les nombreux personnages, tous comtes ou princes, appelés tantôt par leur  nom, leur titre, leur prénom ou encore leur diminutif. S’il est diabolique de persévérer, je remercierai le diable de m’y avoir poussé.

En fait, certains personnages émergèrent  progressivement de la multitude initiale et vinrent de manière récurrente occuper le devant de la scène : ainsi, on les identifia mieux, ils prirent corps, âme et vie. Même si leur  cohérence morale ou affective n’était pas toujours évidente.

Il y a longtemps qu’une lecture ne m’avait à ce point passionné. Il faut dire que M. Tolstoï y a mis le paquet. Il nous offre une reconstitution de ce que pouvait être la société aristocratique russe d’il y a deux siècle. Du moins, l’idée que s’en faisait un aristocrate cinquante ans plus tard.  Il nous fait vivre des batailles, nous emmène à la chasse au loup, nous entraîne dans d’échevelées courses de troïkas, nous initie à la franc-maçonnerie, nous invite dans les meilleurs salons de Saint-Pétersbourg et de Moscou afin de nous en faire partager toute la superficialité et l’ennui, nous introduit dansle hauts cercles politiques et nous raconte des histoires d’amour plus ou moins crédibles. Point de vue spectacle, on en a pour ses sous !

Ce qui fait l’intérêt d’un écrivain de fiction c’est sa capacité à créer un monde ou plutôt à donner du monde qu’il décrit une vision si personnelle qu’il donne l’impression de le créer. On a beau avoir lu des ouvrages sur 14-18, il n’empêche que  Bardamu part pour la guerre comme personne.

Se transporter dans la Russie du début du XIXe siècle est en soi dépaysant pour qui ne connaît ni le pays ni l’époque, en cela le Comte Tolstoï bénéficie d’un avantage certain. Seulement, l’intérêt ne s’arrête pas là. Si Fabrice donne une vision originale de Waterloo, notre auteur nous offre plusieurs visions individuelles et non moins originales des batailles, chacun de ses héros vivant  son expérience du chaos  selon son tempérament ou ses ambitions. De même, si chasser le loup à courre sort  en soi de l’ordinaire, il n’y a pas là de quoi passionner les non-chasseurs. Une course en troïka à travers la plaine gelée ne se vit pas tous les jours en Basse-Normandie. La décrire est-il suffisant pour  fasciner les foules ?  A tout cela il  faut la manière, le style, l’élan. Tolstoï a tout ça.

Ce roman n’est pas uniquement une tentative de reconstitution historique idéalisée ou une collection d’images de la vie mondaine, militaire ou rurale de l’aristocratie russe il y a deux siècles. Pas non plus une série de plus ou moins mièvres histoires d’amour. Il est tout ça et bien plus. Car ce fatras qui au départ semble partir dans tous les sens finit par constituer un tout cohérent et, je le répète, passionnant grâce à la vision de l’auteur. Tolstoï fait de tout ça un monde. SON monde. Et c’est ce qui importe. Ce qui fait aborder l’auteur et son œuvre aux rives du sublime.


Si vous ne me croyez pas, allez-y voir !

4 commentaires:

  1. Vous aurez beau dire et beau faire, si je suis prête à vous croire sur parole, hélas, trois fois hélas, je n'aurais jamais le courage de me lancer dans une telle lecture !

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  2. Après ça, il ne vous restera plus qu'à enchaîner sur Vie et Destin, Guerre et Paix du XXe siècle, et vous serez paré !

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    1. Je ne sais... Les heures noires ne me passionnent que modérément.

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