..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

mardi 1 février 2022

Un bouffon totalitaire

 


J’ai assisté à un débat concernant le reportage sur l’islamisme à Roubaix qui vaut à ceux qui l’ont réalisé ou présenté des menaces d’égorgement ou de décapitation et de se retrouver sous protection policière. J’ai cru halluciner en entendant l’orateur national (titre amusant) de la France Insoumise, un certain Aurélien Le Coq. Ce jeune homme est très habile ! Pas du genre à ergoter niaisement ! Il va au fond du problème.

Si son parti a attaqué ce reportage, c’est pour d’excellentes raisons : ce reportage stigmatise cette merveilleuse cité du Nord en ne l’abordant que par le biais de l’islamisation alors qu’il s’y passe tant de jolies choses. Le brave Aurélien ne s’était pas embarqué sans biscuit : il avait eu soin de se munir d’une liste de personnes qui y vivaient en toute liberté. Il s’empressa de la lire, évoquant Mme Paulette, fringante octogénaire qui y toilettait les chiens, Léon dans le magasin duquel on trouvait de tout et même des crucifix prouvant, si nécessaire, que tous y vivaient en harmonie. Pour paraphraser Oscar Wilde, parlant de la mort de la petite Nell, il aurait fallu un cœur de pierre pour ne pas éclater de rire en l’écoutant !

Il semblait oublier que le sujet du reportage n’était pas de mettre en exergue l'extrême tolérance de nos amis roubaisiens mais les signes d’islamisation qu’on pouvait noter dans leur riante cité. Autant reprocher à une enquête sur le cassoulet de Castelnaudary de ne rien évoquer de la campagne de fleurissement des espaces publics menée par la municipalité ou à un reportage sur la cueillette des olives dans l’arrière-pays niçois de passer sous silence les problèmes qu’y connaît la pisciculture.

En fait, ce que regrette l’Orateur National, c’est que l’on puisse traiter de ce problème qui ne concerne qu’une infime minorité de la population. Il oublie cependant que nombre de sujets évoqués par les media ou les politiques concernent directement très peu de monde. Le thème des « violences policières » et plus particulièrement des éborgnés des manifestations Gilet-Jaunesques qui tient tant à cœur à son patron et à ses Orateurs ne concerne que 30 personnes sur plus de 65 millions d’habitants, n’est-il pas extrêmement minoritaire et ne tendrait-il pas à stigmatiser l’ensemble de la police ?

Pour M. Le Coq, il serait donc souhaitable de ne traiter que des sujets qui lui agréent : baisse du pouvoir d’achat, misère, racisme, homophobie, désastres écologiques, etc. Et cela tant qu’il serait dans l’opposition. Si, par malheur, il arrivait que sa clique arrive au pouvoir, on peut imaginer que ces même sujets laisseraient place aux louanges des actions gouvernementales. Puissions nous en être préservés à jamais !

lundi 31 janvier 2022

Coup de torchon

 


Pour la énième foi, j’ai regardé hier soir ce qui est probablement mon film préféré (plus ou moins ex-æquo avec Les Tontons flingueurs, Coup de tête, Série noire, La Fiancée du pirate, Le Père Noël est une ordure, Les Bronzés font du ski et quelques autres encore) : Coup de torchon.

Qu’en dire ? La distribution est éblouissante. Un Noiret, jouant les faux innocents, proprement époustouflant. Une Isabelle Huppert au sommet de sa beauté et de son art, une Stéphane Audran impeccable, un Eddy Mitchell incarnant son rôle de semi-débile de manière presque trop crédible, un Jean-Pierre Marielle réapparaissant comme un clone de son frère, pour personnifier avec brio la totale incompréhension, un Guy Marchand si grotesque qu’il en devient presque sympathique, un François Perrot irrésistible de comique « involontaire » dans son rôle de Colonel Tramichel lorsqu’il se présente ou commente l’actualité.

Dix nominations aux Césars et une aux Oscar. Résultat : aucune récompense ! La concurrence était, certes rude mais quand même !

Cette petite ville coloniale, ses rues de sable bordées de demeures décrépites (ce qu’elles n’étaient probablement pas au temps ou est censée se dérouler l’intrigue) vient par son délabrement accompagner le sentiment de déréliction qu’engendre une société promise à la disparition (j’en ai traversé d’aussi mélancoliques au Sénégal lors de mon (trop long) séjour dix ans avant que n’y ait lieu ce tournage).

Le problème, avec ce grand film, c’est que plus je le vois et moins je parviens à comprendre les motivations et, plus largement, le fonctionnement psychique de Lucien Cordier, à la fois pitoyable, monstrueux et sympathique « héros » de l’histoire. Le réduire à un personnage trop souvent humilié se vengeant de façon machiavélique de ses « bourreaux » me paraît simpliste. Il y a évidemment vengeance, mais ça va beaucoup plus loin car sa « folie » meurtrière peut toucher également ceux qui ne lui ont fait aucune offense. Il semble agir comme un agent du destin, animé par une force qui lui échappe et à laquelle il se résigne à obéir.

Bertrand Tavernier aurait tourné une autre fin à ce film, et justifié son choix d’une fin qui n’en est pas vraiment une. Je n’ai pas vu cette fin alternative et ne sais rien des raison de son rejet. Peut-être est-ce mieux. Ainsi le mystère demeure entier, du moins à mes yeux...

vendredi 28 janvier 2022

Émission de merde !

 


Je n’ai pu la regarder que quelques minutes. Assez pour me convaincre que M. Hanouna devrait faire autre chose. Je le verrais bien posticheur sur les foires, animateur de supermarchés ou commentateur de matches de catch. Mais pas organisateur de débats politiques. Ne serait-ce que parce qu’il n’organise rien. Nous en avons eu la triste démonstration hier soir.

Déjà le titre de « Face à Baba » est ridicule. Que ce pauvre Cyril se soit vu surnommer « Baba » par sa mère (probablement une sainte femme) est une chose, qu’il se serve de ce sobriquet pour nommer une émission en est une autre. Surtout quand il est question de faire débattre des politiciens. Il sont face à des invités, aux électeurs mais pas face à un animateur qui par cette formule laisse penser qu’il est au centre du débat, que c’est à lui que se mesure l’invité.

Si j’ai bien compris, l’idée de ce foutoir consiste à confronter pendant un temps donné l’invité et des contradicteurs ou des laudateurs. Le temps donné, M. Hanouna semble s’en taper le coquillard. Ce qui compte, c’est l’affligeant spectacle. Si le combat est bien sanglant, si les insultes pleuvent comme à Gravelotte, si un énergumène vocifère, interrompt, se conduit comme ferait un abruti dans une discussion politique en fin de soirée dans un bistrot, s’est fait accompagner d’une claque prête à applaudir la plus imbécile de ses interventions et à huer le contradicteur, c’est parfait et donc interminable. Pour cela, quel meilleur client que M. Mélenchon ? Comme un taureau rendu fou par les cris des gradins et enragé par la présence d’un torero haï, il s’est même surpassé.

Face à lui, M. Zemmour, dont je ne suis pas vraiment un fan, tenta d’argumenter, se vit interrompre sans cesse, sa voix couverte par les mugissements du « tribun » déchaîné, se laissa insulter et garda son calme. Et que fit le maître de cérémonie ? Rien qui pût tendre à donner une forme acceptable à la confrontation. Je suppose que le regard fixé sur l’audimat, il se réjouissait in petto du bordel qu’il laissait s’amplifier , que ce soit par incapacité et/ou par calcul. J’eusse été à la place du polémiste, j’aurais quitté le plateau. Mais il était piégé : le faire eut été offrir une apparence de victoire au bolchevique enragé. J’éteignis donc. Je rallumai un peu plus tard pour voir que la parodie de débat s’éternisait J’éteignis pour de bon.

Le but proclamé de M. Hanouna serait d’attirer vers le débat politique son public qui généralement n’en est pas friand. Il l’atteint peut-être mais l’image qu’il donne de ce débat par son indifférence à le dominer, est lamentable. Je le crains plus cynique qu’imbécile, plus roublard qu’incapable. Pour qui roule « Baba » sinon pour sa petite personne ? Il m’apparaît comme prêt à toutes les bassesses afin d’améliorer son audience auprès de décérébrés et ce faisant augmenter ses revenus.

Pour la première et dernière fois, faute de mieux, j’avais choisi de regarder une de ses émission. Dégoûté, je tire de cette courte excursion en terre méprisable deux conclusions : d’abord que ce pitoyable bateleur de foire est à l’image de ce que notre époque produit de pire, ensuite que débattre avec M. Mélenchon est une erreur.

Ce lamentable duo de clowns ne fut même pas divertissant, juste désolant.

mercredi 26 janvier 2022

Panégyrique



Il est des jours où on se demande ce que peuvent bien foutre les fées. La question ne se pose pas pour le 13 juillet 1969 : elles se trouvaient au Lamentin en Guadeloupe. Qu’est-ce qu’elles pouvaient bien y faire ? C’est simple : elles se penchaient sur le berceau de Christine Eugénie Tigiffon, ensuite plus connue sous le patronyme de Kelly, afin de lui faire de multiples dons : beauté durable, grâce, intelligence, voix douce, empathie, gentillesse, charme, résilience, autorité, courage pour ne citer que les principaux. Hélas, comme il se doit, Carabosse (ou une de ses adjointes) était elle aussi venue. Si on en croit ce qu’en dit M. Wikipédia, elle lui offrit une enfance et une adolescence bien difficiles qui expliquent ses engagements ultérieurs.

Cinquante-deux années ont passé. Il faut le savoir pour le croire, car le temps semble n’avoir aucune prise sur elle. Christine Kelly présente du lundi au jeudi soir, à dix-neuf heures sur la chaîne maudite Cnews, et cela depuis 2019, l’émission Face à l’info. Une émission qui sort de l’ordinaire mais, exceptionnellement, par le haut. Elle eut jusque récemment pour éditorialiste un certain Éric Zemmour qui depuis s’est reconverti avec un certain succès dans l’organisation de meetings. Ce départ forcé fit craindre pour l’avenir de l’émission. Il n’en fut rien. La télévision, comme la nature, ayant horreur du vide, un jeune homme venu du lointain Québec, vint occuper de manière plus volumineuse, plus humoristique, avec davantage de faconde et un brillo égal sinon supérieur le siège du malingre Éric. Mathieu Bock-Côté, puisqu’il faut l’appeler par son nom, constitue, avec l’intelligente et délicieuse Charlotte d’Ornellas, l’époustouflant Marc Menant qui vous raconte le sacre de Clovis ou la mort d’Henri III mieux que s’il y avait assisté la veille et le brillant Dimitri Pavlenko, l’équipe de choc de Mme Kelly.

En nos temps de grand Zemmourisme et d’épidémie plus ou moins dévastatrice, dans un climat bon enfant, on traite plus volontiers d’autres fariboles comme l’économie, la culture, la géopolitique, l’histoire ! Une honte quand on considère que sur d’autres chaînes, respectables elles, sévissent avec succès, à la même heure des gens sérieux comme MM. Cyril Hanouna et Yann Barthès avec leur clique et leur claque.

La reine Christine (bien plus digne de ce titre qu’une personne que je ne nommerai pas) règne sur ce petit monde avec une bienveillante autorité : chacun parle à son tour, sans éclats de voix intempestifs et en l’absence de tout public braillard. Elle intervient pour obtenir des précision, ou, avec une grande équanimité, pour corriger d’éventuels dérapages (comme ce fut le cas avec M. Zemmour). Elle sait, malgré le sérieux des sujets abordés, maintenir une ambiance sympathique et amicale. Ce faisant, elle est un modèle difficilement dépassable d’animatrice.

Malgré cela, elle est en butte à la haine, reçoit moult menaces d’égorgement ou de décapitation et vit sous protection policière. Comment expliquer cela ? Eh bien figurez vous que, contrairement à ce qui siérait, son beau visage ne se couvre pas de boutons quand une parole s’éloigne un tant soit peu du politiquement correct, que le gauchisme de son équipe est très relatif. On pourrait même avancer que ses complices ne défendent pas avec la vigueur nécessaire le wokisme, le multiculturalisme, et toutes les espiègleries « modenistes » qui mènent l’Occident à son tombeau, que, sans prendre parti, elle donne la parole à des gens qui pensent mal. De tels crimes sont impardonnables aux yeux de certains « démocrates », de certains « progressistes » et autres partisans d’une vision dévoyée des droits humains qui semblent regretter sinon qu’on ne remette pas en usage la bascule à Charlot du moins le goulag pour  crimes de lèse-gauchisme montrant ce faisant que le totalitarisme n’est pas du côté qu’ils prétendent.

Espérons que, malgré cela, les bonnes fée continueront de la protéger ! 

lundi 24 janvier 2022

Pour ou contre l’Europe ?

 


Autant se demander si on est pour ou contre la loi de la pesanteur ! L’Europe est une réalité, de l’Oural à l’Atlantique, de la Mer de Barents aux rives Nord de la Méditerranée. Ce qui caractérise cette péninsule du continent Eurasiatique, c’est la leucodermie de ses population et leur christianisation. En dehors des confetti islamiques balkaniques souvenirs de l’Empire Ottoman ainsi que ceux subsistant des anciens empires coloniaux européens (qui se trouvent en Afrique, en Océanie ou en Amérique, ce qui nuit gravement à leur Européanité), c’est une réalité indiscutable.

Le problème est que l’on tend à vouloir que s’établisse une confusion entre Europe et Union Européenne comme on est globalement parvenu, en France a établir une confusion entre France et République et entre république et démocratie (comme si, dans les douze monarchies subsistant en Europe régnaient encore le servage et autres joyeusetés d’un système révolu !).

A une réalité continentale indéniable on oppose la création, selon moi utopique, d’États Unis d’Europe dont serait exclue la Russie. Le but étant de créer une puissance économique seule capable de rivaliser avec les autres superpuissances mondiales (USA, Chine, Inde).

Pour nous allécher, on met en exergue des réussites européennes comme Ariane ou Airbus. Reste à savoir si les indispensables synergies entre industriels et états européens à l’origine de ces succès eussent été totalement impossibles en dehors de l’UE. On peut en douter, vu que dans le cas d’Airbus, la collaboration entre Anglais, Français et Allemands date d’avant l’entrée des Britanniques dans la CEE et l’émergence de L’UE. Il ne semble pas que le Brexit empêche Rolls-Royce d’équiper en moteurs les appareils produits par Airbus. On pourrait faire les mêmes observations pour ce qui est de l’ESA et d’Ariane.

Il n’est donc pas besoin d’une structure supranationale pour que se développent des projets communs en Europe. La coopération entre entreprises soutenues par des gouvernements nationaux suffit.

L’Europe-puissance, née d’une union économique puis politique, me semble utopique dans la mesure où il est difficile de fondre en un seul bloc plus ou moins homogène des nations que leur langue, leurs traditions, leur culture leur histoire, malgré le socle commun mentionné plus haut, séparent depuis des siècles. Sans compter qu’une puissance digne de ce nom se doit d’avoir une armée à la hauteur de ses ambitions, chose qui semble difficilement réalisable surtout lorsqu’à travers l’Otan, une partie de ses membres est inféodée à un de ses rivaux.

L’union monétaire qui prit si longtemps à se réaliser ne regroupe que 19 des 27 pays de l’Union connaît de temps à autre de graves crises et n’a pas réellement tenu les promesses de développement économique qu’on nous a faites tout en nous privant de la possibilité de dévaluations compétitives.

Pour ces raisons (et bien d’autres encore) j’ai du mal à croire au rêve fédéraliste européen. Il me semble que l’Europe existe, que les nations qui la composent ont suffisamment de points communs pour collaborer et trop de différences pour se fédérer.

A quoi bon d’ailleurs soutenir la notion fumeuse d’une Europe des Nations, vu qu’elle existe déjà de fait ?