..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

dimanche 9 août 2020

Cadeau

En ce soir caniculaire et puisque vous avez été sages je vous offre, du fond de la Corrèze, une merveille : la voix est pure, la femme est belle, les paroles de Bruant splendides :

Plus beau, y'a pas ! 

mercredi 5 août 2020

Covid : y’a pas qu’le virus qui continue de circuler !


Le feuilleton de la Covid continue sans temps morts. La trêve estivale, c’est pas son genre. Le virus circule. Les conneries qui l’accompagnent également. On craint la deuxième vague. Certains la croient même arrivée. Les foyers (ou clusters pour les franglophones) se multiplient. Le premier ministre fait les gros yeux et menace : « Si toi pas sage, épidémie reprendre de plus belle et nous obligés de te reconfiner, ça te fera les pieds ! ».

Toujours aussi réjouissants, les experts viennent donner leur avis. Et, histoire de rester fidèle à la tradition instaurée depuis le début de l’épidémie, ils se contredisent. Pour le Professeur Bidule, aucun doute possible : le masque doit être porté dans les lieux publics ouverts. Son collègue Machin, lui, pense que le masque à l’extérieur est aussi utile qu’un chasse-neige à Tombouctou. Plus mesuré, Trucmuche, serait pour qu’on le rende obligatoire, mais seulement les jours pairs des mois en R. Tous trois, bien entendu, appuient leur thèse sur des études aussi sérieuses que contradictoires. Bref le cirque continue.

Les enfants, d’abord hyper contagieux, ont cessé un moment de l’être avant de le redevenir. Les jeunes, asymptomatiques mais contaminants en diable voient leurs comportements irresponsables fustigés par les media. Le seul hic, c’est qu’ils ne regardent pas plus la télé qu’ils ne lisent les journaux et n’écoutent les radios. Du coup, leurs errements se poursuivent au grand dam des vieux qui voient dans leurs petits enfants autant d’assassins potentiels. Le masque, inutile tant qu’on n’en avait pas sera bientôt indispensable quand on sera seul chez soi en train de prendre un bain de gel hydro-alcoolique.

Face au festival des affirmations contraires, que peut penser le non spécialiste ? A part ce qui lui plaît, je ne vois pas. Chacun donc, comme dans les domaines politiques ou religieux en est réduit à ses croyances. Les apocalypsistes croient dur comme fer à une seconde vague, de préférence plus meurtrière que la première et aimeraient qu’on rétablisse fissa leur confinement chéri. Les optimistes se disent que ça finira bien par se tasser. Quant aux j’menfoutistes, fidèles à leurs convictions, eh bien, ils s’en foutent.

Personnellement, je m’avoue lassé. Je ne suis jamais parvenu à ressentir la sainte pétoche qu’on se devait d’éprouver face à la pandémie du siècle. Il faut dire que je sors peu de chez moi et que je passe peu de temps à bavasser avec de potentiels infectés susceptibles de me postillonner sur le masque voire sur son élastique (seule de ses partie qu’il serait prudent de toucher). Sans compter que les rues du bourg sont loin d’être envahies par la foule et que les cas ont tout de même été très rares dans mon coin. Je suis assez fataliste. Il me semble que, si précautionneux soit on, le risque zéro n’existera jamais.

Ce qui me gêne dans cette affaire, ce sont ses conséquences sur les mentalités. Supposons la Covid disparue, que ce soit suite à la découverte d’un vaccin ou pour toute autre cause. Il n’en restera pas moins que des traces de la Grand Peur de 2020 demeureront. Dès l’annonce de la moindre grippette, les visages se couvriront de masques (en admettant qu’ils aient un temps disparu), le tocsin médiatique retentira. Bref on se montrera de plus en timoré face à la moindre menace. Ce culte envahissant de la santé et de la longévité m’agace. Ce n’est pas ma manière de considérer la vie. Sans compter que d’autres dangers, plus insidieux mais bien plus graves, menacent notre civilisation ou ce qu’il en reste. Mais c’est là une toute autre histoire...

vendredi 31 juillet 2020

Modération


Modérer les commentaires présente des avantages, l’un des plus importants est que de nombreux commentaires faits sur des articles anciens, au lieu de passer totalement inaperçus sont soumis à mon appréciation. Ils constituent une source d’amusement parfois intense. Il semblerait que la mode soit en ce moment au sexe. En effet, depuis quelque temps, je reçois des propositions plutôt explicites de femmes qui semblent impatientes de profiter de mes faveurs. N’ayant aucune envie de les décevoir, j’ignore.

Plus intéressantes sont les confessions que m’adressent des femmes qui, ayant connu des temps difficiles ont retrouvé bonheur et joie de vivre grâce au docteur Boubacar ou au professeur Mamadou. Je viens d’en recevoir un pas piqué des hannetons et qui se distingue des autres par l’étendue des domaines d’action du marabout.

L’histoire de Nadia (mère de trois enfants) est assez classique. Figurez-vous que son salopard de mari avec lequel elle semblait partager jusque là une félicité sans nuages, lors d’un voyage d’affaires au Brésil, fit la rencontre d’une jeune Vénézuélienne et semblait peu enclin à retourner à Briouze (lieu de leur nid d’amour). Ne connaissant ni Briouze ni Nadia, je serais bien en mal de juger de la sagesse d’une telle décision. Toujours est-il qu’il ne répondait plus à ses appels téléphoniques sauf une fois où il lui conseilla d’aller se faire voir chez Plumeau.

Confronté à une telle goujaterie, qu’eussiez-vous fait ? Une femme moins respectueuse des liens sacrés du mariage l’eût invité à rester au Brésil avec sa pouffiasse et entamé les démarches nécessaires à l’obtention du divorce et d’une pension alimentaire conséquente pour elle et ses trois rejetons. Seulement, Nadia n’était pas de celles chez qui le froid calcul et une fierté mal placée l’emportent sur les sentiments : elle fit d’abord appel à trois marabouts qui s’avérèrent de parfaits branquignols. Un beau jour, pourtant, dans les annonces d’un « site d’ésotérisme », celle du grand maître Zokli attira son attention. Elle lui confia, sans trop d’illusions (Briouzaine échaudée craint l’eau froide, comme on dit dans l’Orne), son affaire. Zokli, se targuait de faire revenir l’être aimé en 7 jours. Que croyez-vous qu’il arriva ? Foin d’inutile suspense : 7 jours plus tard il se pointa à l’aéroport (accompagné de sa Vénézuélienne ? Nadia ne nous le dit pas. L’important, c’est qu’il soit revenu, pas vrai?) !

Reconnaissante, Nadia se sentit investie d’une mission : faire connaître Zokli au monde entier. D’où son intervention sur mon blog. Elle accompagna le récit de ses déboires puis de son bonheur retrouvé d’une longue liste de ses domaines d’intervention. Les chipoteurs noteraient dans celle-ci de légères redondances (qu’est-ce qui différencie le « retour de l’être aimé » du « retour d’affection » ? L’« évolution de poste au boulot » de la « promotion au travail »?) moi j’y vois un souci pédagogique : reformuler, répéter, est une clé de l’instruction. Il va de soi que Zokli guérit les cancers, vous fait gagner au jeu, fait de vous une star, agrandit votre pénis et vous met à l’abri des sortilèges mais il a un plus : le « portefeuille magic multiplicateur d’argent ».

Ça, c’est quand même quelque chose ! Reste à savoir comment ça marche. Est-il réglable, peut-on multiplier les billet qu’on y place par 2, 10 ou 1000 ? Est-il automatique, c’est à dire multiplie-t-il les billets à l’infini jusqu’à ce que vous le vidiez ? Peu importe. Si ça marche, certains autres talents de Zocli en deviennent caducs : pourquoi jouer au loto quand on a une telle source de revenus ? Pourquoi attendre une promotion au boulot quand on a tout l’argent qu’on veut à ne rien faire ? Quelle femme, quel homme sensés quitteraient-ils une personne pleine aux as ?

Certains trouveraient paradoxal de voir Zekli s’emmerder à écouter des histoires de cocus quand il pourrait se contenter de vivre de son « portefeuille magic ». Ce sont des gens qui ignorent tout de la grandeur d’âme qui pousse les meilleurs d’entre nous à venir en aide à autrui par simple amour du prochain.

mercredi 29 juillet 2020

Surprise immobilière (2)


Le 2 juillet, j’exprimai ici même la surprise que la rapidité de la vente de ma maison m’avait occasionné. Lorsque je reçus le compromis afin d’y apposer ma signature électronique, je constatai que mon acheteur était porteur d’un nom assez exotique. Cela s’expliquait du fait que, bien que militaire français et domicilié à Brive -la-Gaillarde, il était né aux Comores. J’en fus légèrement intrigué, me demandant ce qui pouvait attirer un Mahorais dans un village perdu du fin fond de la Corrèze. Mais bon, l’important c’était que ma maison fût vendue. De plus, la présence d’un jeune homme venu de Mayotte, mettrait un peu de couleur dans un village dont la leucodermie n’était aucunement tempérée par la présence d’importantes « communautés » anglaise et néerlandaise. Je pensai également au plaisir qu’aurait M. le maire de voir une maison occupée à plein temps par un jeune couple susceptible de participer à la régénération d’une population vieillissante.

Hier, alors que je téléphonais au jardinier qui s’occupe de l’entretien de mon terrain afin de lui demander de tondre la pelouse je connus une nouvelle surprise. Je lui annonçai que ma maison, sauf problème de financement, était vendue. Il s’étonna que la vente ait été si rapide puis me demanda si mon acquéreur était quelqu’un du pays. Je lui précisai son origine, et il m’apprit que déjà trois maisons du village avaient été achetées par des Mahorais. Je tombai un peu des nues, ne serait-ce que parce que j’ignorais la présence d’une colonie d’originaires de Mayotte dans le secteur.

Une recherche me permit d’élucider cet apparent mystère. Tapant « Mahorais de Brive » sur Google, je découvris l’existence d’un club de football nommé APCS Mahorais de Brive (Association pour le Progrès Culturel et Sportif Mahorais de Brive dont le but est de « développer la culture mahoraise au sein du département de la Corrèze, faire connaître les tradition et faire participer les jeunes mahorais aux manifestations sportives et culturelles, notamment dans le football et lutter contre l’isolement social »).

Certains parleront de communautarisme. Ça se discute. La tendance des minorités à se regrouper, à tenter de faire survivre leurs racines dans un milieu différent me paraît naturelle. Mes parents, Bretons, adhéraient à des associations bretonnes de Paris. Tout dépend d’où on place le curseur. S’il s’agit de refuser son environnement au profit d’un idéal originel largement fantasmé et de s’y enfermer, le risque communautariste est évident. Si ce n’est qu’une manière de se raccrocher à ses origines sans refuser pour autant l’assimilation, pourquoi pas ?

L’éparpillement d’une « communauté » dans la masse rurale est plus propice à l’assimilation que sa concentration dans des ghettos où le rejet de la culture majoritaire est le seul ciment de la « diversité ».

samedi 25 juillet 2020

Laurent Joffrin et les droits de la racaille




M. Joffrin veut relancer la gauche. Il s’agit d’un homme remarquable, au sens où les gens de gauche peuvent l’être, c’est à dire que plus que le gauchiste de base, il a cette attitude méprisante vis-à-vis des pauvres benêts qui ne partageraient pas ses « vérités », ce petit sourire dédaigneux face à toute contradiction qui ne saurait émaner que de microcéphales. Il remplace avantageusement mes habituelles têtes de turc, Noël Mamère et Edwy Plenel qu’allez savoir pourquoi on voit moins ces derniers temps.

Je l’observai récemment lors d’un de ses nombreux passages sur les media. Bien sûr, il était pour une sévérité exemplaire envers les criminels. On sentait le gars à qui on ne la raconte pas : une main de velours dans un gant de latex. Seulement, lorsque d’autres parlaient d’apporter un soutien réel à la police, il insista pour que l’on commence par infliger des sanctions exemplaires aux policiers qui manqueraient ou seraient soupçonnés de manquer à la déontologie, ce qui laissait sous-entendre que l’origine des « incivilités » devait être trouvée dans ce laxisme de la justice vis-à-vis de la police. Laquelle est, comme l’on sait, responsable du sentiment d’insécurité qui jette son ombre fantasmagorique sur des esprits attardés.

Ce M. Joffrin appartient à l’école de « pensée » du « c’est-plus-compliqué-que-ça ». Supposons qu’un soleil ardent brille sur un fond de pur azur. Esprit simpliste, vous vous direz « il fait beau aujourd’hui ! ». Le « c’est-plus-compliqué-que-ciste», sourire narquois aux lèvres , raillera votre innocence, arguant que le ciel se couvre à Vladivostok et qu’on est en plein hiver au sud de l’hémisphère austral, ce qui rend votre affirmation erronée. S’il est d’humeur conciliante, il ira peut-être jusqu’à vous concéder que votre affirmation est trop localement exacte pour qu’on puisse lui reconnaître le statut de vérité. En fin de compte, le « c’est-plus-compliqué-que-cisme» mène à tout relativiser et au laisser faire. Vu que la police n’est pas parfaite, on ne peut pas vraiment la soutenir. Ce qui revient à laisser la racaille libre de pourrir la vie de son entourage et à laisser les policiers dans l’incapacité d’établir un semblant d’ordre en dehors des endroits où il règne déjà et où ils peuvent encore sévir sans problème.

Le problème c’est que MM. Joffrin et consorts ont permis au fil des années à la peur de changer de camp. On ne respecte que ce qu’on craint et la crainte ne naît que si la sanction est suffisamment dissuasive. Le reste est du bavardage.

Pour illustrer mon propos, je vous propose une anecdote que me conta Mme X (j’ai changé son nom), surveillante dans un établissement où j’exerçais. Lors de vacances dans son pays d’origine (pays que je ne nommerai pas mais qui, situé de l’autre côté de la Méditerranée, a connu, plus d’un siècle durant, les affres de la colonisation française). Or donc, Mme X se trouvait avec quelques uns de ses parents sur une plage familiale de la capitale. Arrive alors, venu de France, un jeune homme visiblement originaire du pays qui, à l’aide d’un ghetto blaster s’emploie à mettre fin au calme régnant. On lui signifie qu’il dérange. Il fait la sourde oreille. On appelle la police. Elle arrive. Un policier explique au jeune incivil que son bruit dérange la tranquillité des familles présentes. Peu semble en chaloir au trublion. Avec calme, le policier se saisit de la source du bruit et la jette dans la mer. Interloqué par cette action si peu concevable en France, le jeune se montre menaçant et déclare bien fort sa volonté de porter plainte contre le policier. Peu impressionné, ce dernier, sourire au lèvres, lui répond qu’il ne voit là aucun problème et qu’avec ses collègues il se fera un plaisir d’escorter le plaignant jusqu’au commissariat où il pourra expliquer tranquillement les raisons de son mécontentement. Que croyez-vous qu’il se arriva ? Le jeune, réalisant probablement à temps qu’autre pays, autres mœurs, cessa plaintes et menaces avant de quitter la plage.

Vous me direz que ces méthodes sont en contradiction avec les droits imprescriptibles de la racaille à emmerder le monde qui sont la règle chez nous. Certes, et ce n’est pas l’intransigeant M. Joffrin qui vous contredira. Mais vu qu’il est difficile de faire coexister notre règle et la tranquillité publique, vient un moment où il faut faire des choix.