..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

mardi 10 mars 2020

Sacrés vieux ruraux de droite !


J’entends que, selon un sondage, ce sont les vieux qui seraient le moins effrayés d’aller voter aux municipales. Ça peut paraître paradoxal vu qu’ils sont les plus susceptibles d’être gravement affectés en cas de contamination par le coronavirus. A l’opposé, ce sont les jeunes qui seraient le plus timorés. Sur l’échiquier politique, les électeurs De MM. Hamon et Mélenchon et de Mme Le Pen seraient les plus couards tandis que les moins impressionnés seraient ceux de M. Fillon. Au niveau géographique, c’est dans l’agglomération parisienne qu’on bouderait le plus les urnes tandis que dans les communes rurales on serait bien moins dissuadé de voter.

En reprenant point par point ces constats on peut en tirer quelques leçons. Sur l’âge d’abord. Si les 18-24 ans sont 40 % a avoir plus ou moins la trouille alors que seulement 23 % des plus de 65 ans sont dans ce cas, c’est probablement parce que la jeunesse est impressionnable. Tout est nouveau pour elle et il lui manque le recul et l’expérience qui permettent une mise en perspective des événements. Les vieux, eux, se sont vu promettre tant de catastrophes inéluctables qui ne se sont jamais produites qu’ils en sont devenus sceptiques. D’autre part, avec l’âge, on devient fataliste, on apprend que le pire n’est pas toujours garanti et que quand il survient on est désarmé.

Que les électeurs de partis dits « extrêmes » ou de gauche « modérée » soient de nature craintive est naturel : leur vision pessimiste du monde les amène à tout dramatiser. A l’inverse, la droite « modérée » et le centre sont moins tentées par les scénarios apocalyptiques.

Il est également compréhensible qu’en Île-de-France où les gens s’entassent souvent dans des espaces restreints et où l’on utilise des transports en commun bondés le développement des épidémies soit une menace plus sérieuse qu’elle ne l’est au fin fond de départements ruraux en voie de désertification.

Tout cela me paraît donc très logique. Bien que n’étant pas particulièrement apeuré par une éventuelle contagion, comme je l’expliquais ici le 16 février, date à laquelle le Covid-19 ne faisait planer aucune menace réelle ou supposée sur le scrutin, je compte bien m’abstenir dimanche mais pour d’autres raisons.

dimanche 8 mars 2020

Le pangolin : une solution !




Comme bien des gens vous vous plaignez de ce que votre logement est infesté de vermines diverses qui, malgré votre sympathie pour, comme disait le regrettable Jean Ferrat, « tout ce qui tremble et palpite, tout ce qui lutte et se bat » pourrissent votre existence. Quand les punaises de lit et les puces vous permettent de fermer un œil, vous trouvez désagréable d’être réveillé par tous ces cafards qui vous courent sur le visage. Voir vos portes, fenêtres et meubles dévorés par de gras termites nuit à votre bonne humeur. Les cloportes qui se sont établis sous votre évier ne vous paraissent qu’à moitié sympathiques. En été, les fourmilières se réveillent et les asticots envahissent votre poubelle. Ce n’est plus une vie !

Toutefois, votre foi écologiste et vos convictions anti-capitalistes vous interdisent d’avoir recours aux insecticides produits par les multinationales de l’industrie chimique qui n’ont pour raison d’être que l’exploitation (avant licenciement) de leurs personnels et l’empoisonnement de leur clientèle. Bien sûr, vous avez tenté des remèdes de bonne femme ( l’orthographe « de bonne fame » étant basée sur une fausse étymologie) comme l’huile essentielle de perlimpinpin alpestre ou les bouquets de sacrebleu tibétain mais vos persécuteurs se sont empressés de la boire ou de les boulotter avant qu’ils n’aient fait le moindre effet. Vous en êtes à éviter le rayon insecticides de votre grande surface pour éviter la tentation et lors d’horribles cauchemars vous vous voyez exterminer, une bombe de Baygon dans chaque main, tout ce petit monde avant de vous réveiller le visage couvert d’une sueur âcre dans laquelle cafards, puces et punaises tendent à patiner. Vous êtes à bout. N’y a-t-il pas de solution ?

Rassurez vous, il en est une simple, naturelle, écologique : Le pangolin. Ce petit animal s’avère un redoutable insectivore s’il est un piètre animal de compagnie. Ne vous y attachez donc pas trop, car sa vie en captivité ne dure guère que quelques mois et sa conversation est inexistante. Si par malheur vous le caressez à rebrousse-écailles il se met en boule et, pour couronner le tout, il est très laid. Vous pourrez en adopter un couple sans craindre la prolifération : il ne se reproduit pas en captivité. A deux, ils devraient donc normalement vous débarrasser de votre vermine plus rapidement. Grâce à une langue longue et visqueuse, il peut traquer les insectes dans les moindres recoins où ils se tapiraient. Se cachent-ils sous la moquette ou dans votre literie ? Pas de problème ! Ses doigts griffus lui permettront de les en débusquer.

Vu qu’il en existe diverses espèces, autant choisir la mieux adaptée. Nous ne saurions trop vous conseiller d’en choisir une diurne et arboricole. Elle vous foutra la paix de nuit et installer un tronc d’arbre dans votre salon vous évitera les inconvénients des espèces fouisseuses à terrier ( à moins, bien entendu, que vous veniez de vous débarrasser de votre wombat).

Reste le problème de sa courte existence en captivité. En fait, ce n’en est pas un car à sa disparition, vous n’aurez aucun mal à vous débarrasser de sa dépouille. Il se trouve que nos amis asiatiques sont de grands amateurs non seulement de sa chair mais de ses écailles auxquelles ils attribuent des vertus curatives, comme augmenter la virilité, favoriser la santé des femmes allaitantes et mettre à l’abri des contrôles fiscaux. Tout restaurateur chinois se fera donc un plaisir de vous échanger son cadavre contre la fourniture d’un nombre conséquent de Chow mein à la chauve-souris, de Chop suey au crotale ou de tout autre plat à votre convenance.

Du point de vue écologique, vous serez donc comblé : élimination naturelle des vermines et recyclage profitable des restes du pangolin. Pourrait-on rêver mieux ?

mercredi 4 mars 2020

Féminisme


J’ai du mal à me déclarer féministe. Je ne parle pas des hystériques comme les végans ou les LGTB+ rabiques, dont les prises de position appellent plus un traitement qu’un débat. Non, même les féministes modérées qui se contentent de réclamer la parité dans certaines professions et de se déclarer maintenues dans une position d’infériorité sans pour autant voir en tout homme un violeur et un assassin dans le meilleur des cas potentiel. Ça doit être dû à mon expérience personnelle.

Il se trouve que ma mère (que ce Dieu qui finit par monopoliser toute ses affections l’ait en sa sainte garde !) était féministe à sa manière. Étant dotée d’un caractère dominateur et d’une ténacité remarquables, elle régnait en maîtresse sur toute la maisonnée. Ce qu’elle n’arrivait pas à imposer d’emblée, elle l’obtenait par les scènes, le chantage affectif et d’interminables bouderies. Ne pas lui obéir, c’était la contrarier. Toute contradiction entraînait des maux d’estomac. Ne pas partager ses opinions revenait donc à la torturer.

Alors que mon père ramenait par son seul travail de quoi faire tourner la maison, il n’était aucunement autorisé à engager la moindre dépense. Je me souviendrai toujours de ce jour de grande scène où mon père s’aventura à payer d’un chèque un petit magnétophone. Cette action inconsidérée fut jugée de nature à ruiner le ménage, à compromettre à jamais son équilibre financier. La somme était pourtant minime mais le sacro-saint principe que cet achat foulait au pied était celui de de la souveraineté financière maternelle. Certes, mon père avait le droit de posséder un carnet de chèque, mais il n’était pas permis qu’il l’utilise. Jusque dans les moindres détails, tout était organisé par la maîtresse de maison qui coupait le nombre de tranches de pain nécessaires selon elle à un repas. En réclamer plus eût été contrariant. De même son organisation prévoyait qu’un plat devait constituer tant de repas : quand ses prévisions se montraient erronées, on avait le choix entre manger léger et se bourrer de restes. Malgré cette tyrannie domestique, elle se sentait en position d’infériorité dans la maison et soumise à l’arbitraire autorité de son mari. Sur quelles bases ? Va savoir Charles…

Cela dit, il me fut ensuite difficile ensuite de trouver anormal qu’une femme exerçât une position de direction. Ça ne m’a même jamais traversé l’esprit. Grâce à ma mère, j’ai, entre autres choses appris le respect des femmes et à manger de tout. Deux atouts dans la vie ! Elle a également su faire naître en moi l’impatience de quitter le cocon familial et la résolution de ne jamais reproduire son modèle. Ainsi mes compagnes n’ont jamais été importunées par mes regrets de ne pas les voir ressembler à ma génitrice. Ce qui est déjà ça. Prenant le contre-pied de mon expérience, j’ai eu tendance à souhaiter, en toute concertation, me charger de l’administration domestique au point qu’un jour ma première épouse déclara à la seconde : « Avec lui, tu n’as pas à t’en faire : il s’occupe de tout ! » . Je traitais les affaires courantes et, en dehors de leur participation aux frais, elles faisaient ce qu’elles voulaient de leurs ressources.

Ai-je eu raison ou bien tort ? Qu’importe ! Il n’en demeure pas moins que le féminisme me laisse sceptique dans son exigence d’égalité et/ou de parité et sa dénonciation de la domination masculine. La parité n’est voulue que pour des postes de « prestige » et jamais dans les professions largement féminisées comme l’enseignement ou certains secteurs paramédicaux. L’égalité des salaires, quand elle n’est pas réalisée, s’explique généralement par des interruptions de carrière généralement dues aux maternités, qui, tant qu’on n’aura pas suffisamment bricolé la matière humaine dans ce sens, affectent davantage les femmes que les hommes. Quant à la domination, elle n’est pas si générale que les féministes peuvent le dire. Dans combien de ménages la femme, pour reprendre une expression vieillotte, porte-t-elle la culotte et/ou rudoie sans vergogne un mari qui n’en peut mais ?

Quoi qu’on fasse, l’autoritaire, quel que soit son sexe, dominera toujours le docile. Ce n’est pas une question de sexe mais de caractère, l’égalité ne pouvant exister qu’entre des personnes indépendants et de nature débonnaire...

dimanche 1 mars 2020

Une nouvelle preuve du génie humain


Les challenges que l’homme a dû relever afin d’accéder au bonheur sont légion. Il a fallu créer et perfectionner l’agriculture et l’élevage afin de s’assurer une nourriture abondante et de qualité, il a fallu maîtriser les techniques du bâtiment afin de se mettre à l’abri des rigueurs du climat, il a fallu inventer des moyens de transports, de communication, de transmission des savoirs, il a fallu développer la médecine, il a fallu trouver des sources de divertissement et bien d’autres choses encore. Une fois ces problèmes résolus, l’homme put enfin mener une existence confortable et regarder les passionnantes émissions de M. Hanouna à la télé (privilège dont seuls les Français et leurs voisins francophones peuvent bénéficier et que le monde entier leur envie).


L’homme moderne peut profiter pleinement de la vie, à un détail près. Si, comme moi, il habite une maison individuelle à étage (s) (ou un duplex) une ombre plane sur son bonheur : lorsqu’il contemple avec tristesse le papier vieillissant de sa cage d’escalier, une angoisse l’étreint et son bonheur tranquille cède la place à la morosité. Comment pourrai-je remplacer ce papier quand ni mon échelle ni mon escabeau ne sauraient me permettre d’atteindre le plafond ? A quoi a-t-il servi que je rénove les pièces de l’étage si l’escalier qui y mène demeure cette affreuse mouche dans le lait de ma félicité ? De là à ce que l’homme moderne se pose des questions sur le sens de sa vie, il n’y a qu’un pas (De droite à gauche ? De gauche à droite ? De haut en bas ? De bas en haut ? Etc?)

Il doit bien exister une solution ! Ses doigts fébriles pianotent le clavier espérant que M. Google saura lui fournir des pistes. Il en trouve. Mais entre les échafaudages coûteux et difficiles d’accès et le système D des bricolos du dimanche qui n’hésitent pas à courir le risque de se retrouver, suite à une confrontation avec la rude loi de la gravitation, en train de baigner dans une mare de sang au bas de leur escalier après avoir tendu une planche entre escabeau et échelle, que choisir ? MM. Mano-Mano et Amazon s’étant montré décevants, il tente, sans trop d’espoir, une dernière recherche chez M. C-discount et sous ses yeux éberlués apparaît la solution : le pied réglable pour échelle ! Comme toute les grandes idées nées du génie humain (fil à couper le beurre, masse d’arme, râpe à fromage) l’objet est simple, d’un coût modéré et efficace. En effet, vissé sur l’un des montants de l’échelle, il permet de compenser un dénivelé d’une ou deux marche. Les avis clients, pour une fois, sont unanimes : l’appareil donne entière satisfaction, pas un pour se plaindre de graves chutes suite à son utilisation.

Alléluia ! m’écriai-je en tapant ma commande de deux doigts rassérénés. Quelques jours plus tard j’allai récupérer mon achat au point relais et à moi les accès faciles, à moi les ivresse ineffables de la tapisserie ! Il me suffisait de réaliser quelques travaux d’installation électrique avant d’en jouir pleinement, mon pied réglable m’en facilita l’achèvement. Mais trêve de discours, place aux images :




Magnifique, non ?



samedi 29 février 2020

Sacrée soirée !


Le côté héroïque de mon existence n’a certainement pas échappé aux plus attentifs de mes lecteurs. Au nombre, déjà élevé, de mes exploits, est venu s’en ajouter un nouveau : hier soir, au risque d’y perdre à jamais les dernières bribes de ma santé psychique j’ai regardé la soirée des césars. Malgré le terrible ennui que je ressentis tout au long de cette interminable « cérémonie », j’ai tenu jusqu’au bout. Ça na pas été sans mal. J’étais loin de me douter que tant de récompenses y étaient distribuées à tant d’inconnus qui, pêle-mêle remerciaient Dieu, leur boucher-charcutier, l’amant de leur grand-mère, la bicyclette du cousin Jules, l’humanité en général et les concessionnaires Renault de la région Nouvelle Aquitaine en particulier, sans l’aide et le soutien sans faille desquels ils n’auraient pas même osé rêver d’obtenir d’obtenir un jour le César de la meilleure dame-pipi ou celui de meilleur troisième grand mamamouchi de la pelloche.

Mais, vieil âne, suite à quel absurde défi, suite à quelle impitoyable coercition, vécûtes-vous cette redoutable épreuve, me demanderez-vous ? Ma réponse sera simple : la curiosité, mes bons amis ! Je voulais savoir si M. Polanski et/ou son film « J’accuse» obtiendraient ou non la moindre récompense. N’ayant pas vu le film, je ne saurais dire si ce dernier, sous le mince prétexte de traiter de l’affaire Dreyfus est ou non une apologie du viol, de la sodomie, de la pédophilie et de toutes sortes de répugnantes perversions. On serait tenté de le penser vues les raisons mises en avant pour prôner son boycott.

En fait, il semblerait que le tohu-bohu provoqué par les nombreuses nominations dudit film soit dû à une affaire vieille de quarante trois ans sur le détail de laquelle je ne reviendrai pas car il faudrait avoir vécu sur Mars ces cinq dernières décennies pour n’en rien savoir. Ce qui est curieux, c’est que, sans provoquer tant d’émoi dans le Landerneau cinématographique, le même délinquant aux crimes imprescriptibles avait été couronné par la même institution en 1980, 2002,2011, 2012 et 2014. Simple distraction ? Manque d’information sur la vraie nature du monstre ?

Se poser ces dernières questions relève de la plus crasse mauvaise foi. C’est prétendre tout ignorer de la profonde révolution qui a ébranlé les bases du milieu cinématographique d’abord puis de la société en général. « Me too », « Balance ton porc », « Embastille ton chameau » sont passés par là, libérant la parole des femmes meurtries à vie et au-delà, sortant les cadavres des placards où on les espérait oubliés. Le milieu du cinéma, comme celui de la triperie ou des farces et attrapes a ses particularités. Vu que parmi les articles qu’il propose à sa clientèle, en plus de la violence, des crimes, des super-héros, de l’exposition des multiples tares d’une société injuste, le sexe a sa place peut-être n’est-il pas si étonnant que, poussée par une soif de gloire moins commune chez les détaillants en fruits et légumes, la « promotion canapé » y tienne un rôle important ?

Il se trouve que mon meilleur ami de jeunesse évoluait dans ce milieu : fils d’un directeur de production de la plus ancienne société cinématographique du monde, après quelques stages, il devint vite l’assistant de réalisateurs célèbres (le cinéma est une grande famille!) et j’appris par son canal certaines anecdotes concernant le comportement sexuel de telle ou telle personnalité en vue du grand écran. Oserai-je esquisser que parmi les gros consommateurs de partenaires se comptaient certaines vedettes féminines et non des moindres ?

Mais tout ça, c’était avant. La starlette qui posait ravie au bras de Weinstein, ayant atteint son but se découvre, le temps passant, être une quasi-rosière à la moralité austère. Le monde a changé, vous dis-je ! Mais, comme le disait si bien Lao-Tseu (à moins que ce ne soit mon poissonnier, je les confonds toujours), on ne m’empêchera pas de penser que « Plus ça change et plus c’est pareil » en dépit des progrès de l’hypocrisie.