..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

vendredi 6 janvier 2017

Parlons chasse (1)

Disons-le tout de suite, je trouve la chasse ennuyeuse. Je n'y suis allé qu'une fois, un matin, en compagnie d'un oncle de mon ex-épouse et ça m'a suffi pour en être dégoûté à vie. En effet, j'ai eu du mal à percevoir l'intérêt que présentaient de longues promenades en compagnie d'un chien qui renifle un peu partout à travers les sillons fangeux dont la boue, collant à vos bottes finit par affecter votre démarche. Mais bon, il doit y en avoir que ça amuse ou passionne. Après tout certains font bien du vélo...

Seulement, ne pas apprécier ne signifie pas être contre. Un des arguments des anti-chasse est que cette activité ne représente plus aucun intérêt pour la survie de l'espèce, vu qu'il existe d'autres façon de se procurer de la chair d'animaux morts. D'une part, cette possibilité est très ancienne et d'autre part, si on supprimait toutes les activités dont l'utilité est peu ou pas du tout justifiée par un besoin vital, il ne resterait plus grand chose de celles qui occupent nos contemporains.

Un autre axe d'attaque est le fait que tuer des zanimaux, c'est pas bien. Malheureusement, cette sensibilité ne concerne au mieux que les vertébrés. J'ai rarement vu des gens faire un écart en voiture pour éviter moustiques ou moucherons. Pas plus que je n'ai rencontré de personnes pleurant à chaudes larmes sur le triste sort des insectes écrasés, parfois par milliers, sur le pare-brise de leur auto. Anthropomorphisme, quand tu nous tiens !

Une charmante amie, affichait avant-hier sur Facebook un article accompagné de photos dénonçant les lâchers d'animaux opérés par les sociétés de chasse. Dont des lâchers de... ...sangliers ou plutôt de cochongliers. Les arguments utilisés par ces gens que l'on peut soupçonner braves autant que stupides prouvent leur complète ignorance des réalités. Selon eux, «  Ces sangliers ou "cochongliers" (Croisement avec des cochons) sont élevés par les hommes, habitués aux hommes, ils se rapprochent donc des cultures, des habitations, ils ont perdu leur côté sauvage, de plus les chasseurs les nourrissent hors période de chasse, pour mieux les retrouver dès l'ouverture, et cela près des habitations humaines......
Il faut savoir aussi que souvent on voit des sangliers sur les routes quand une horde de chasseurs les poursuit et qu'ils ne savent plus où aller pour sauver leur vie (Source ONCFS) ». Quel ramassis de conneries !


Si les sociétés de chasse répandent de la nourriture dans les bois, c'est justement pour éviter qu'ils n'aillent ravager les cultures. Quand aux sangliers sur les routes, il arrive que ce soit suite à des battues diurnes mais c'est surtout la nuit que, nocturnes comme les chevreuils, ils provoquent ensemble entre 400 et 500 accidents dans le seul département du Gers. Il est vrai qu'il est rare de voir un suidé ou un cervidé venir se jeter contre votre voiture en milieu urbain, là ou vivent les VRAIS amateurs de nature sauvage. Moi qui vis par goût dans des trous perdus, je peux vous assurer que l'expérience peut être stressante. La prolifération des sangliers comme des cervidés, est due à la disparition de leurs prédateurs naturels (loups, ours, lynx). Elle est endiguée par les prélèvements des chasseurs (2800 sangliers par an en Corrèze et entre 6 et 7000 dans le Lot). Imaginez le nombre de loups, d'ours et de lynx qu'il faudrait pour en éliminer autant. Surtout s'ils préfèrent s'attaquer à des animaux moins agiles comme les brebis.



jeudi 5 janvier 2017

Diabolisation

Ma mère me disait que je mettrais de l'eau dans mon vin (jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de vin). Je ne sais pas si cette critique d'un caractère affirmé s'est avérée mais il y a une chose dont je suis certain : elle s'applique aux mouvement politiques.

Je n'en veux pour preuve que l'évolution récente du FN. A force de se « dédiaboliser » on peut se demander ce qu'il peut apporter par rapport à un autre parti populiste comme, à des degrés divers, LR, le PS ou le Front de Gauche. Si je qualifie ces partis de populistes c'est qu'avec plus ou moins de ferveur tous flattent les sentiments d'envie et les aspirations égalitaires du peuple. Ledit peuple se trouvant être de plus en plus « divers » suite à une irresponsable politique d'immigration de masse, on se voit amené à flatter le loup, la chèvre et le chou par des discours vagues permettant à chacun d'y trouver son compte.

Tout parti, tout mouvement politique, se déclare porteur de changement et aussi, quand il est en forme, pourquoi pas, d'"Idéal". Malheureusement, l'époque n'est plus aux idées. Pour séduire des masses abouliques refusant de choisir entre le beurre, l'argent du beurre et le cul de la crémière, il faut lui servir non pas un axe ferme, clair et en rupture avec les pratiques ordinaires de la démagogie populiste, mais une pâtée pseudo-politique aux composants méconnaissables quand ils ne sont pas totalement inconciliables. Ainsi peut-on promettre à la fois une baisse des prélèvements, une augmentation des aides sociales, une économie dynamique, une multiplication des contraintes imposées aux entreprises, la maîtrise des flux migratoires et des frontières largement ouvertes.

Dans ces conditions, tout parti ou mouvement politique adoptant une ligne claire se verra taxer d’extrémisme et diabolisé. Car ce n'est pas leur ligne, quelle qu'elle soit, qui en fait des suppôts de Satan mais leurs adversaires politiques. Et cette diabolisation ne vise pas que les tenants d'une ligne claire...

Prenons le cas du gentil M. Fillon. Je crains qu'il ne faille un peu de mauvaise foi pour voir en lui un révolutionnaire prêt à mettre notre merveilleux système cul par dessus tête. Et pourtant, n'entend-on pas tous les chiens de garde de la "pensée" de gauche aboyer à son passage ? Inutile de rappeler les invectives que lui valent la moindre de ses déclaration. Fillon, c'est le diable (en pire) !

Or donc, dans l'espoir d'arriver au pouvoir, Mme Le Pen s'est mis en tête (ou s'est laissée persuader) que la seule manière de parvenir au pouvoir serait de présenter une image lisse, neutre, systémo-compatible et d'éliminer de son entourage tous ceux dont les « dérapages » pourraient nuire à son image. Selon moi, c'est un tort car qui qualifie de « dérapage » la plus anodine phrase, qui fait semblant de ne pas comprendre certains propos pour leur donner une gravité qu'ils n'ont pas, sinon des ennemis qui vous attaqueraient si vous repreniez leurs propres déclarations ?

La politique est de plus en plus devenue une question d'occupation de postes or, que ce soit à la tête de l'État ou pour un poste de député ou d'élu local, une seule personne sera désignée. Il faut donc que le concurrent soit porteur d'apocalypse. Tant que ce dernier fait partie du cénacle il ne s'agit que d'une apocalypse douce, acceptable. Si un troisième larron vient troubler le jeu du 50/50 où l'on se tient mutuellement par la barbichette, ça devient diabolique. Il faut l'abattre, quoi qu'il défende.

C'est pourquoi il n'y aura de véritable changement que le jour où, diabolisé ou non, un (e) dirigeant (e) aura le courage d'affirmer des positions tranchées et d’œuvrer afin que s'y rallie une majorité de suffrages. Le reste, c'est un jeu où des cyniques entraînent, de compromis en compromissions, des gogos souvent sincères dans une lente glissade vers les abîmes. 

Je ne vois personne de cette trempe,capable de rassembler de nombreux électeurs en notre France d'aujourd'hui.

lundi 2 janvier 2017

Résolutions


A l'occasion du nouvel an, il est dans la tradition de prendre de « BONNES » résolutions. Lesquelles seraient susceptibles de conduire à une vie plus saine et par conséquent au bonheur. On se promet de cesser de fumer, de boire moins, de faire du sport, de divorcer, bref, on se planifie une autre vie.

C'est une erreur. Profonde ! Tout ça ne saurait mener qu'à un échec avec pour corollaire le constat qu'on est un (ou une) être velléitaire, incapable de se réformer, en résumé un bien triste personnage, une sous-merde que seule sa lâcheté préserve du suicide.

Si on était fait pour ne pas fumer, être tempérant, faire du sport ou quitter un conjoint désagréable, ça nous viendrait naturellement. Est-ce que, pour ne prendre qu'un exemple, Teddy Riner se dit chaque premier de l'an qu'il devrait se mettre au judo ? En fait, les peccadilles qu'on se reproche sont moins de véritables défauts que de naturelles tendances. En tentant de lutter contre elles, on ne fait que démontrer que la moindre d'entre elle n'est pas une tendance à la culpabilisation (en général doublée d'un manque chronique de volonté).

La solution n'est donc pas là. Si vous tenez vraiment à prendre des résolutions, prenez-en de « MAUVAISES ». « Cette année, je continuerai de boire, fumer, de pratiquer pour tout sport la télé-sur-canapé, de m'écraser devant ceux que je crains (conjoint, chefaillon, etc.) » pourrez-vous écrire en lettres d'or sur un parchemin joliment encadré . Chaque fois que vous passerez devant, vous vous sentirez homme ou femme de parole !

Assumez vous, que diable ! A quoi bon tenter d'être un (e) autre ? Faites avec ce que vous êtes. Surtout qu'à bien y réfléchir, il y a peu de chances que les quelques jours que tiendraient vos « BONNES » résolutions parviennent à compenser des années et encore moins des décennies de mauvaise hygiène de vie.

samedi 31 décembre 2016

Importante mise au point

Selon certains, les pièces de Shakespeare auraient été écrites par Marlowe et celles de Molière par Corneille ! Autant dire que les discours de notre (estimé) Président seraient l’œuvre de L. F. Céline !

Tout ça ne tient pas debout, ne serait-ce que parce que selon des témoins dignes de foi, M. Marlowe n'était pas plus capable d'écrire sa liste de courses chez Leclerc que d'escalader l'Everest en tongs en moins de cinq minutes par temps froid.

Quant au pauvre Corneille, médiocre écrivaillon normand, même pas foutu d'orthographier sa boisson régionale correctement*, comment aurait-il pu écrire ces Mémoires d'Outre-tombe dont la représentation à Versailles fit tant rire le Roi-Soleil qu'il se pissa dessus ?

Aussi pénible que ça puisse paraître aux esprits forts d'aujourd'hui, Marlowe n'est pas plus Shakespeare que Molière n'est Corneille (et vice-versa).

Mais alors, me demanderiez vous, qui est l'auteur des chefs-d’œuvre dont s’enorgueillissent ces deux (jadis) grandes nations ?

Des années d'âpres et, reconnaissons le, profondes études m'ont permis de percer ce secret. L'auteur de toutes ces amusettes n'est autre que Jacques-Étienne Le Squirniec, dont le lointain descendant, Robert-Tugdual, devait tant faire pour le renouveau de la philosophie occidentale et l'augmentation du chiffre d'affaire des débits de boissons et autres bobinards du Finistère.

Doué d'une imagination prodigieuse, J E LS, comme le nommaient ses familiers, vous torchait une tragédie ou une comédie débordantes de personnages cocasses et originaux en moins de temps qu'il n'en faut à un lapin pour apprendre l'Hébreu. Cette facilité déconcertante s'accompagnait hélas de certaines lacunes syntaxiques et orthographiques en français et d'une connaissance médiocre de l'idiome pratiqué Outre-Manche. C'est ainsi que s'expliquent les nombreuses fautes que l'on relève en lisant Shakespeare, Marlowe, Corneille ou Molière dans le texte. Personne n'est parfait.

Certains m'objecteront qu'on ne voit pas pourquoi J E L S n'aurait pas publié ses œuvres sous son propre nom. A cela deux raisons : il souffrait d'une modestie quasiment maladive (comme Brassens qui lui emprunta la formule) et, en pieux chrétien, il craignait que la fréquentation des gens de théâtre, dont les mœurs étaient aussi corrompues à l'époque que ne le sont aujourd'hui celles d'un président socialiste, ne l'entraînassent sur les chemins du vice et ne compromissent ses chances de félicité éternelle. Ce qu'on ne peut que saluer. D'autre part, l'écriture théâtrale n'était pour lui qu'un aimable passe-temps qui le reposait des longues heures consacrées à cette passion du bilboquet qui donnait un vrai sens à sa vie.

Cette importante mise point effectuée, chers amis de la véritable érudition, il ne me reste plus qu'à vous souhaiter avec quelques heures d'avance une

Bonne et Heureuse année 2017.
* Ne déclara-t-il pas que « les pièces de Molière ne val[ai]ent pas un coup de cid » ?

vendredi 30 décembre 2016

Prénom perdu

Du temps de ma lointaine jeunesse, Jacques était un prénom très répandu. Surtout parmi les hommes et les enfants de sexe masculin. La plupart des gens importants le portaient, comme en témoignent en France Jacques Anquetil, Jacques Chirac, Jacques Chaban-Delmas, Jacques Delors, Jacques Pompidou et à l'étranger Jacques Staline, Jacques Mussolini, Jacques-Tsé-Toung ou encore Jacques Hitler.

Et puis, il a disparu. Seuls quelques vieillards cacochymes continuent, faute de choix, de le porter. Sur les centaines d'élèves que j'ai rencontrés au cours des 20 dernières années de ma carrière, j'ai pu, en tout et pour tout , en compter un seul ! Comment expliquer cette quasi-disparition ?

On pourrait arguer de la mode. C'est en effet tentant, cependant, de l'expression « Pierre, Paul, Jacques » censée représenter tout le monde du temps de leur splendeur, seul Jacques ne connaît pas le moindre regain de faveur .

Je crains que la raison véritable ne soit dans la croyance répandue qu'un prénom conditionne l'existence de qui le porte. Nombre de publications décrivent le caractère qui leur correspond. C'est en général très positif. C'est en vain qu'on y rechercherait des portraits du genre « Les Népomucène sont des personnes chez qui la fourberie n'a d'égale que la cruauté, l'avarice et la perversité. D'une lubricité qui les mène aux pires déviances, ils sont généralement ivrognes et toxicomanes. Leur fainéantise naturelle leur font préférer le vol, l'escroquerie et toute forme de crime à un honnête labeur. Obséquieux avec les puissants, orgueilleux avec les faibles, ils ne trompent vraiment personne et font l'objet d'un mépris général. Ils finissent généralement sur le gibet ou massacrés par une foule d'honnêtes citoyens révoltés par leur conduite. Ce n'est que justice. ». Même les Jacques y ont de bons côtés. D'autre part, comme le montre la liste ci-dessus dressée, nombre de personnages éminemment respectables ont porté ce prénom. Seulement, il y a un hic...

« Ne fais pas le Jacques ! » entendait-on souvent. Cette expression signifiait au mieux « Jouer les plaisantins » et au pire « Se comporter en niais ». En langage moderne, l'expression ambivalente la plus proche serait : « Ne fais pas le con ! ». Or les Jacques ne font pas le Jacques, ils le sont ! C'est rédhibitoire. En effet, le temps est loin où un peu de fantaisie voire de niaiserie était socialement acceptable. A notre époque, on ne fait plus le Jacques, on tend à faire, avec plus ou moins de succès, l'intelligent, le sage, le raisonnable. Il n'y a donc plus de place pour les Jacques.

Peut-on espérer les voir refleurir ? Mon optimisme tend à me le faire espérer. Après tout, n'a-t-on pas vu Jules revenir à la mode après des décennies de total ostracisme ? Je me souviens d'un ami de mon père qui se faisait appeler Paul tant il croyait que se nommer Jules aurait fait de lui l'objet d'incessantes moqueries. Seulement pour que la renaissance espérée des Jacques se produise, il faudrait que notre société change. Et grandement...