..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

vendredi 28 août 2015

Compte-rendu d'excursion



Eh oui, me voilà revenu de Corrèze depuis trois jours. Dire que ce furent des vacances serait abusif. En fait, la dizaine de jours que j’y ai passée fut riche en stress divers, en longues journées et en courtes nuits. Emménager dans une maison vide, inhabitée depuis vingt ans, n’est pas de tout repos.  J’avais prévu un matelas pneumatique et quelques bouteilles d’eau pour la première nuit. Le lendemain matin, j’avais rendez-vous avec les livreurs de meubles, les gars d’Orange, les gars de l’eau, et le plombier. Les employés communaux arrivèrent les premiers, me permettant de constater que certaines conduites avaient sauté. Dieu merci, le plombier ne tarda pas à arriver, à envisager la manière de remédier à ce regrettable état de fait et à prendre des notes en vue de procéder à l’installation du ballon d’eau chaude le mardi suivant. Quatre jours sans douche ne serait pas la mort… Les livreurs de meubles (et électroménager) furent à l’heure et déposèrent bien vite leurs divers colis. Les installateurs de téléphone furent plus lents. Dans un premier temps, ils me dirent que pour installer la ligne, il me faudrait équiper la maison d’un mât. Je leur fis humblement remarquer que de l’autre côté de la maison les réseaux avaient été enterrés et que ce n’était donc pas nécessaire. Après une rapide inspections ils en convinrent et me raccordèrent apparemment sans problème. L’avenir prouva que ce raccordement en posait cependant. Laissant le plombier œuvrer je me rendis à la poste pour y récupérer les sept colis qui m’y attendaient depuis quelques jours déjà. A midi, l’eau ne fuyait plus et je pouvais commencer mon travail de déballage. Deux matelas, deux sommiers, un buffet, une table et ses six chaises, une table basse, un dressing, un congélateur, un lave-vaisselle, une cuisinière, un lave-linge, un sèche linge, un radioréveil, un aspirateur, une cafetière, des téléphones, un téléviseur, rien qu’à déballer ça prend du temps et ça laisse bien des déchets, qu’ils soient en plastique ou en polystyrène expansé



ou en carton 




qui en fin de séjour m’amenèrent à découvrir les fastueuses installations de la déchetterie de Treilhac.

Ces déballages se firent dans un environnement rappelant celui de la Belle au bois dormant où, curieusement, le prince ne finit pas la tête couverte de toiles d’araignées noirâtres et avec des vêtements maculés de sombres zébrures ce  qui eût gravement nui au charme qui lui vaut son nom. Je n’eus pas sa chance. Armé de mon bel aspirateur, je me lançai, pièce après pièce, dans une Saint-Barthélémy des araignées et dans un dépoussiérage méticuleux. Le pauvre appareil voyait son réservoir se remplir bien vite et réclamait, pour recouvrer son appétit, de fréquents et complets nettoyages.  Il ne rendit pourtant pas l’âme. Grâce soit rendue à ce vaillant et robuste auxiliaire sans lequel la tâche eut été digne d’Hercule :





Après bien des jours de ménage et de mise en place des meubles et appareils, l’intérieur commença à devenir habitable et il me fut loisible de contempler, fenêtres ouvertes, la vue sur le lointain massif des Monédières qui est un des atouts de la maison :







 En dehors de ces prouesses ménagères, mon séjour fut l'occasion de surprises pas toujours heureuses...

A suivre

lundi 10 août 2015

Mettons fin aux rumeurs !



Non, je n’ai pas été enlevé par des extraterrestres avides de culture raffinée. Pas plus que je  n’ai été atteint d’une maladie bénigne quoique mortelle. Je n’ai pas non plus été nommé ministre plénipotentiaire à Oulan Bator.

Simplement mon ordinateur, suite au téléchargement d’une soi-disant mise à jour, s’est mis à complètement dérailler faisant exploser mon forfait satellite et me rendant défiant vis-à-vis de ses errances. Il semblerait qu’après quelques désinstallations salutaires nous soyons revenus à la normale. Un bonheur n’arrivant jamais seul, la climatisation de la Daimler a fini par recouvrer sa santé après de coûteux soins et je suis parvenu à regrouper les livraisons de meubles et les divers rendez-vous en Corrèze. Seule ombre au tableau : il semblerait que l’électricien qui devait m’installer un chauffe-eau ait totalement disparu  des écrans de contrôle.

Si on ajoute à ces petits soucis le temps consacré aux récoltes et à la préparation de légumes variés, mon silence se trouve expliqué. Et il risque de se prolonger vu que dans trois jours je pars pour une grosse dizaine de jours en Corrèze où je ne disposerai pas dans les premiers temps de l’Internet et où,  n’importe comment, le montage des meubles et l’installation de l’électroménager risquent de monopoliser mon temps et mes pensées.

Il est donc probable que  la fréquence de parution des articles sur ce blog se trouve assez durablement perturbée. Je prie mes fidèles lecteurs d’avoir la bonté de m’en excuser.

lundi 3 août 2015

Orange, Ô désespoir (2)



Si la vie n’était qu’une succession de félicités, ça se saurait. Toutefois, on pourrait espérer que nous soient épargnés des moments de grande tension lorsqu’on effectue des démarches simples comme s’abonner au téléphone. Ce serait trop demander. Ainsi ce matin ai-je vécu une expérience particulièrement stressante. Lorsqu’on appelle le 3900, service commercial d’Orange, on tombe d’abord sur un serveur vocal qui vous demande d’appuyer sur telle ou telle touche en fonction de votre situation. Ainsi vous tapez 1 si votre appel concerne la ligne d’où vous appelez et 2 si c’est pour une autre ligne. Vous tapez donc le 2 et là on vous demande de taper le numéro de la ligne en question. Si vous voulez faire installer une nouvelle ligne, vous n’avez donc pas de numéro à taper. Le premier réflexe qu’on aurait logiquement serait de se dire que l’on a appelé le mauvais numéro et d’en chercher un autre. Erreur ! Ce qu’il convient de faire est de ne rien taper. Après quelque temps, le serveur vous demande de taper 1 si vous souhaitez faire une demande d’abonnement. Vous tapez 1 et, oh miracle, une voix enregistrée sur fond musical vous annonce qu’un conseiller vous prendra en charge dans un maximum de 3 minutes. Après un bon quart d’heure d’un extrait de chanson anglaise qui passe en boucle, soudain une voix féminine vous arrache à votre torpeur naissante. Vous vous croyez sauvé. Vous avez tort.

En fait, le plus pénible vous attend. La charmante personne censée vous assister semble rencontrer de sérieux problèmes avec le maniement de la langue française. Ce n’est pas qu’une impression. Après vous avoir donné, d’une voix teintée d’un fort accent, un nom que vous n’avez pas compris mais qui paraît bien exotique, elle vous demande si vous avez déjà une ligne Orange. Vous acquiescez et lui en donnez le numéro. Après quelques vérifications elle vous gratifie d’un « M. Jacques » qui ne présage rien de bon. Et en effet, va suivre pendant plus d’une heure une série de malentendus. Lui ayant dit qu’il s’agissait d’une résidence secondaire, elle comprend que je veux une deuxième ligne pour ma maison de Normandie. Elle finit par comprendre et recommence tout à zéro. Le moindre nom est l’occasion d’épeler mais le résultat n’est pas souvent atteint aussi dois-je recommencer en collant un prénom pour chaque lettre… Stressant. L’ancien propriétaire, M. Bassaler dont j’ai dû épeler le nom trois fois se voit appeler tour à tour Bessalard ou Bassalar, et elle ne parvient pas à le trouver dans ses listings. Étrange, non ? Après bien des vicissitudes, je me vois attribuer un numéro et confirmer un rendez-vous. C’est alors que je lui demande ce qu’il en sera de l’Internet. Elle me dit qu’il aurait fallu le signaler avant. Je l’avais fait mais visiblement ça lui avait échappé. Il faudra donc faire une demande quand j’aurai le téléphone. L’aurai-je un jour ? Le technicien ne parcourra-t-il pas en vain la Normandie à la recherche du mystérieux Bissalourd ? Les factures me parviendront-elles dans le Mortainais comme je l’ai demandé ? Je crois qu’il sera plus sage d’aller à la boutique Orange de Tulle, en espérant que le personnel n’y parle pas qu’Occitan.

Et si, au lieu de délocaliser les plateformes afin de gagner trois francs six sous, on les gardait en France et qu’on y employait des gens pour qui la Corrèle (sic) n’est pas en Normandie et pour lesquels le moindre nom français n’est pas une énigme ? L’idée est audacieuse mais peut-être satisferait-elle le client, allez savoir…

dimanche 2 août 2015

Insoutenable !



L’actualité marque le pas en ce début août. Les ministres sont en vacances (en France car ainsi ils peuvent se rendre sur les lieux d’éventuels sinistres en moins de temps). On espérait battre le record de bouchons routiers de 2014 mais cette attente fut déçue. Probablement  à cause de la crise qui contraint de plus en plus de Français à partir en vacances à pied. Heureusement, un événement capital est venu combler le vide laissé par l’absence de déclarations ministérielles : on a trouvé, à la Réunion, un fragment d’aile de Boing !

De là à penser qu’il pourrait provenir de l’appareil effectuant le vol MH370 de la Malaysia Airlines mystérieusement disparu en avril de l’an dernier, il n’y avait qu’un pas que les media se sont empressé de franchir. Du coup s’est déroulé sous les yeux ébahis du public un feuilleton d’une rare intensité dramatique. Je la nommerai « La Saga du bout d’alu ». Le premier épisode relata sa découverte. Vint ensuite le voyage et l’arrivée en France. Encore plus palpitant fut son transfert de Paris à Toulouse par voie routière. Parvenu dans la ville occitane nous apprîmes qu’il avait été confié à un laboratoire spécialisé qui l’analyserait. Nous en sommes là ! Il nous faudra attendre 24 heures pour connaître la véritable origine du bout d’alu : suspense insoutenable !

En attendant, on nous abreuve de commentaires autorisés. De doctes spécialistes en dérive maritime des bouts d’alu viennent nous révéler que celui-ci pourrait venir d’un peu n’importe où. Dépêchés sur place, les envoyés spéciaux, postés comme il se doit devant le laboratoire concerné, nous apprennent qu’ils n’en savent pas plus que nous quant à la nature du bout d’alu. Tout ça est passionnant.

L’actualité tient à peu de chose, quand on y réfléchit. Imaginons qu’au lieu d’en faire part à tout un chacun, l’inventeur du fragment se soit contenté d’aller le vendre moyennant quelques Euros à un ferrailleur qui l’aurait bien vite ratatiné à l’écrabouilleuse. Nous aurions été privés d’un sujet d’information majeur et le découvreur du bout d’alu se serait (suivant le cours de l’alu dont je ne sais rien) offert une ou plusieurs bières avec le fruit de sa trouvaille. Heureusement il n’en fut rien !

De deux choses l’une : soit le fragment s’avère provenir de l’appareil disparu soit il ne s’agit que d’un de ces morceaux d’ailes que les avions perdent quand on les a mal fixés. Dans ce dernier cas, ce sera la fin de la saga et il faudra bien trouver autre chose pour meubler les antennes. Dans l’autre, en attendant mieux, on pourra continuer d’exploiter le filon en faisant venir des spécialistes qui nous expliqueront en quoi la trouvaille de ce débris ne permet pas plus de localiser l’épave de l’avion que de nous renseigner sur la cause de sa disparition. D’autres, moins timorés, hasarderont qu’il doit se trouver quelque part dans l’eau entre les pôles nord et sud. A moins bien entendu qu’il ne se trouve sur terre et que ce fragment arraché à la carcasse par une tornade ait terminé sa course aérienne dans l’Océan Indien.

Quoi qu’il en soit, l’affaire finira par lasser et on n’en parlera pas plus que des autres sujets qui ont connu leur heure de gloire.

mercredi 29 juillet 2015

Un climat de rêve



Ce qui fait la spécificité et l’attrait du climat normand, c’est son côté changeant et sa clémence : frais en été, doux en hiver. A la différence des malheureux du Sud, nous y connaissons rarement la canicule, la sècheresse et les feux de forêts. Je m’étonne d’ailleurs que les Landais et les Provençaux n’aient pas plus souvent recours aux conseil des soldats du feu normands en matière de prévention des incendies car vu les succès que ces derniers rencontrent en la matière, ils doivent en connaître un bout.

Bien sûr, il existe à ces heureux états de fait de regrettables exceptions. Ainsi, lors de la canicule de 2003, vit-on à Cherbourg, trois jours consécutifs durant,  le mercure flirter avec les 18 degrés centigrade. Les morts prématurées s’y comptèrent par milliers. Comment s’en étonner quand certains inconscients quittèrent alors bonnets, cirés et même pulls s’exposant aux rayons émis par une boule ronde mystérieusement apparue dans un ciel tirant sur le gris-bleu ?

On raconte que durant la grande sècheresse de 1976, dans les environs de Vire il arriva par endroits que l’on passât en juillet plus de deux jours sans la moindre bruine. Mais peut-on vraiment ajouter foi à de telles divagations ? 

Nos vaillants pompiers furent, dit-on, appelés en 1995 à combattre un feu de forêt aux environs de Bayeux. En fait les fumées signalées provenaient de saucisses grillant sur un barbecue imprudemment installé à moins d’un kilomètre d’un bosquet. Les Canadairs, arrivés en catastrophe de Marignane, en vinrent bien vite à bout mais il fallut toute l’énergie des sauveteurs venus du littoral pour éviter que les convives de ce repas champêtre ne se noyassent quand les flots tombés du ciel firent dangereusement monter le niveau d’eau de la prairie marécageuse où ils s’étaient installés. 

L’aventure procura à ces braves jeunes gens chargés de la surveillance des plages une heureuse diversion car, à l’accoutumée, ils interviennent plutôt pour apporter des couvertures de survie aux malheureux frappés d’hypothermie qui prennent le risque de quitter leur anorak sur le sable. Ce qui explique pourquoi, au lieu d’être tournés vers une eau où nul ne s’aventure, leurs sièges rehaussés regardent vers la plage.

Certains esprits chagrins colportent une rumeur maligne selon laquelle en Normandie, il pleuvrait tout le temps*. C’est faux. Il arrive qu’il y neige par temps froid et ce en toutes saisons.

On ne vantera jamais assez les vertus d’un climat volontiers changeant qui permet au cours d’une même journée de passer des chaleurs d’un été lapon à la froidure grise d’un hiver écossais en passant par des trombes d’eau que nous envieraient les tropique (la chaleur moite en moins).

Ce n’est pas ici que l’on verrait jeunes ou vieux farnienter sur les places ou les pas de portes. Ici, on s’active, c’est une question de survie. De plus on y gagne un teint couperosé qui n’est pas étranger au charme irrésistible de nos belles (toute occasion de se réchauffer étant bonne à saisir !) et qui souligne la force sereine quoique rude de nos hommes.

Je n’en dirai pas plus, de crainte que le maximum de 10 degrés que marqua hier, sous une pluie battante, le thermomètre et les quatre degrés de moins qu’il affichait ce jour à l’aube n’attirent ici les foules égarées dans un midi torride.

*Nos voisins Bretons, quant à eux, affirment que dans leur province il ne pleut que sur les cons. Formule à la fois séduisante et inquiétante car, si on la suit, on en arrive à la conclusion qu’on y trouve des cons partout.