Je ne vais pas parler de nouveau de M. M’bala-M’bala dont
seuls quelques Martiens peu attentifs aux affaires terrestres ignorent l’identité
des ennemis (je parle évidemment de tous les amoureux d’une république dont ses
propos sapent les fondements les plus sacrées) mais de notre (pas très) bien aimé président.
D’ordinaire, quand un journaliste apprend les frasques d’un
président, il fait celui qui n’a rien vu, genre :
- Dis donc, Coco, le gars qui est en train de
culbuter ta femme sur les poubelles, ça serait pas le président ?
- Qui qu’tu
dis qui culbuterait qui où ça ?
- Ben, là,
le président, ta femme, sur les poubelles !
- Moi, je vois
rien.
- A bien y
réfléchir, moi non plus je ne vois rien du tout. On retourne au bistro ?
Comment se fait-il que dans le cas présent un organe de
presse, fût-elle de caniveau, se mette à raconter, photos à l’appui, les
peccadilles du chef de l’État ? Sa « normalité » ferait-elle de
lui une personne ordinaire ? Mais
des galipettes des gens ordinaires, nul n’a souci ! Si ma boulangère s’envoie
en l’air avec le commis, ça n’intéresse qu’elle, le commis et parfois le
boulanger qu’il soit jaloux (de sa femme ou du commis, soyons moderne) ou
préoccupé par la baisse de productivité que ces ébats entraînent .Seules celles
des peoples intéressent. Le président n’est pas un people. Il est un exemple pour le peuple. Un mauvais exemple
diront beaucoup, mais un exemple tout de même.
En imaginant qu’un journaliste ait auparavant osé évoquer
quelque incartade présidentielle, on peut penser qu’au cas où la Première Dame
en eût été marrie au point qu’on ait dû lui prodiguer des soins, ça aurait
probablement donné la conversation qui suit
- Dis-donc,
Coco, y’a notre informateur de l’Hôtel Dieu qui nous dit que suite à la liaison
du président avec Pauline Carton, Mme Y de G (j’ai choisi des initiales au
hasard) serait hospitalisée en état de grande détresse dans le service du
Professeur X.
- N’importe
quoi ! Ça ne peut être qu’une homonymie, des Y de G, j’en connais des tas.
- Ben, il
dit qu’elle est arrivée dans une DS noire immatriculée 1 PR 75, avec cocarde.
- Et qu’est ce
qui nous dit que c’est pas une voiture volée ? Purée, les gens ne
respectent plus rien ! Faudrait qu’on fasse un papier sur les vols de
voitures officielles.
- Ça, c’est
une bonne idée, Coco. On va en discuter au bistro ?
Comment se fait-il qu’un journal dont le titre rappelle le
gentilé d’une célèbre capitale Ouest-Européenne, ait révélé la présence de Mme
V. T. dans un hôpital parisien, information ensuite confirmée par ses services ?
Se contrefoutrait-on de la discrétion qui devrait normalement entourer les
problèmes de santé d’une personnalité
publique ?
Ces deux « indiscrétions » inclinent à penser que
quelque part il existe une voire des personnes qui voudraient mettre des bâtons dans les roues
du scooter présidentiel. C’est d’autant moins élégant qu’un tel désir s’apparente,
vue la présente popularité de notre chef (pas très) bien aimé, à du tir sur ambulance. Pratique unanimement peu prisée.
Je dis ça, je dis rien, hein ? Voir des complots
partout n’est pas mon genre. Seulement tout ça m’intrigue…