..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

lundi 2 décembre 2013

Réflexions désorientées d'un dictateur sanguinaire potentiel



 Vu qu'il n'y a pas de petites économies, qu'il ne se passe pas grand chose dans notre beau pays et que c'est avec du vieux qu'on fait du neuf, je me permets de recycler cet article publié sur Facebook le 11 mars 2011 alors que de bons vieux dictateurs voyaient leur trône vaciller. Plutôt que de me livrer sans retenue à la joie qui inonde le cœur de tout bon démocrate à l'annonce d'une révolution (qu'elle soit de jasmin, de bergamote ou à la menthe), j'y envisageais les affres que pouvait traverser tout dictateur qui se respecte.


Admettons que je sois un dictateur sanguinaire (et corrompu, bien sûr). Comment suis-je parvenu au pouvoir, déjà ? Disons que mon pays était en pleine anarchie et que mes compagnons d'armes, tous bègues, suite au petit coup d'état que nous avions organisé ensemble m'ont poussé vers le devant de la scène parce que je causais bien dans le poste. Ou alors que mon prédécesseur, lui même dictateur sanguinaire et dont j'étais le chouchou, avait tourné gâteux. A moins qu'il ne se soit fait dégommer par un exalté au cri d'Allahou akbar (mort au tyran!) !

Bref me voici dictateur sanguinaire. Je gouverne donc, comme il se doit, le dos au mur, une mitraillette à la main, prêt à faire feu sur toute velléité d'opposition. Pour employer une métaphore. Je ne suis pas réellement adossé à un mur, je sais simplement que  si je baisse ma garde, ce qui m'attend c'est dans le meilleur cas l'exil (si je cours vite) et dans le pire un nombre variable de balles dans la peau. Les démocrates n'aiment pas vraiment les dictateurs sanguinaires. C'est d'ailleurs réciproque. La mitraillette métaphorique n'est pas non plus dans mes mains.  Elle symbolise les forces de l'ordre, police et armée à qui je délègue le maintien de l'ordre. Le tout, c'est d'éviter que les chefs de mon bras armé ne me renversent. Et mettent celui d'entre eux qui cause bien à ma place. Je me méfie donc. Tout boulot a ses aléas...

Pour le reste, je fais ce que je peux.

J'essaie de faire en sorte que mon peuple (que j'aime tant et qui ne me le rend pas toujours bien) ne crève pas trop de faim. Ventre affamé n'a pas d'oreilles et comme j'aime à faire des discours, un peuple sourd  me frustrerait. De plus, la faim fait sortir le loup du bois comme l'émeutier de son taudis. Bref, on se développe un peu. Au passage, je me remplis les fouilles et j'invite mes partisans, à tous les niveaux, à en faire autant afin qu'ils sachent bien de quel côté leurs tartines sont beurrées.

J'organise de jolies fêtes qui célèbrent ma révolution. Le peuple aime les jolies fêtes, les défilés. Dans les démocraties, il en organise même spontanément sous des prétextes divers afin de pouvoir jouir du fin plaisir de marcher ensemble en braillant des conneries.  Mes défilés sont militaires plus que revendicatifs. Ils montrent au peuple que leur argent est sagement utilisé et les rappelle à la plus élémentaire des prudences sachant que même intérieur l'ennemi reste l'ennemi et n'a qu'à bien se tenir...

Bref tout serait parfait si ne se posait la question de mon éventuel départ. Dans les démocraties, la solution est simple: il suffit d'être battu aux élections ou de ne pas se représenter. Mais dans une dictature... Pas d'élections possibles ou du moins pas d'élections susceptibles de mener à un changement quelconque.  Quand à l'abandon du pouvoir, il peut mener à l'exil comme au poteau. On peut laisser le pouvoir à son fils quand on en a un pas trop naze. Ou à son fils "spirituel"... Ça marche parfois, pas toujours.

Du coup, on reste. Faute de solution valable, on s'incruste. On se fait vieux et la gachette se fait molle... Le peuple s'impatiente...  Les alliés démocrates se découvrent des réticences...  Ça branle dans le manche... Si on ne meurt pas avant, ça se termine très mal...

 Combien de dictateurs respectés et fêtés dans le monde entier on fini dans les poubelles de l'histoire ? Citez m'en UN SEUL que l'on révère en dehors d'un cercle restreint de nostalgiques fanatiques ? UN SEUL !

Le gros problème des dictateurs et des dictatures c'est : comment on (s') en sort ?

dimanche 1 décembre 2013

Toi aussi, renonce à ta retraite !

La semaine passée, l’« affaire » Philippe Varin, Président du directoire de PSA, a défrayé la chronique. Et il y avait de quoi ! Figurez-vous que ce dégoûtant personnage aurait, si l’on n’en avait pas donné l’alerte, touché, sur 25 ans, quelque 21 millions d’Euros en guise de retraite-chapeau. Et au nom de quoi, je vous prie ?    D’un contrat qu’il aurait signé lors de son embauche ! Vous parlez d’une justification !  Si on se mettait à respecter les contrats, où irait-on ? Heureusement, la CGT veillait ! Il dénonça le scandale !  Le sénateur PS, David Assouline, en fut, le premier, tout retourné, MM. Borloo, Lemaire, Moscovici et Montebourg ainsi que tout ce que la France compte d’âmes nobles et élevées lui emboitèrent le pas.  

Chez Peugeot, où l’on est  sans vergogne, on argumenta qu’il s’agissait d’une simple provision, qu’il n’était aucunement question de verser 21 millions à ce monsieur. Le délinquant prit lui-même la parole (comment osa-t-il ?) pour expliquer qu’en fait, il ne toucherait « QUE » 300 000 € nets par an après taxes et impôts divers.  25 000 € par mois alors que tant de malheureux n’ont même plus les moyens d’acheter l’entrecôte qui nourrirait leurs chères têtes blondes, comme le dit la belle chanson !

M. Varin, acculé, céda sans enthousiasme face aux multiples pressions auxquelles il fut soumis. Medef et Afep saluèrent sa courageuse autant que sage  décision. La France respira à nouveau. Les 8000 employés de PSA  mis sur le carreau retrouvèrent le  sourire, l’État qui avait prêté 7 milliards à PSA fut soulagé de l’avoir fait à de braves gens, bref  tout rentra dans la normale.

Sauf que… 

L’État de droit sort en bien piètre état de cette aventure. Si l’on peut contraindre quiconque à renoncer à ce qui lui était garanti par un contrat en règle et conforme à la loi, pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Pourquoi ne pas déclarer clairement qu’aucun contrat n’a de valeur ?

La démagogie qui se gargarise de soi-disant « égalité » peut mobiliser les foules contre un homme dont les avantages sont jugés scandaleux en comparaison du lot commun. L’envie est une source inépuisable de haine. L’égalité, hélas, n’est jamais revendiquée que vis-à-vis de ses supérieurs.  Les belles consciences ci-dessus mentionnés vont-elles lors d’une nouvelle nuit du 4 août abandonner leurs propres « privilèges » afin que leur propre retraite ne puisse provoquer l’envie de personne ? J’en doute.

Si M. Varin a pu négocier un tel contrat, c’est qu’il était en position de le faire. Essayez un peu d’en faire autant, il est probable que votre employeur vous enverra vous faire voir chez Plumeau (à moins qu’un langage relâché  ne le pousse à exprimer de plus vertes suggestions). Car le problème, voyez-vous, c’est que vous n’êtes pas M. Varin, c'est-à-dire un homme qui se montra auparavant capable de redresser  les comptes du groupe sidérurgique Corus au point de multiplier sa valeur par quinze lors de sa revente à Tata Steel.  Si son passage à la tête de PSA n’a pas été couronné du même succès, cela ne change rien à la valeur d’un contrat signé sans qu’une clause de réussite y soit stipulée.

Cette envie pseudo-égalitaire me fait penser au sketch des Deschiens « Le pape » où M. Morel  compare M. Lochet au pape et lui trouve bien des mérites par rapport au Saint Père.  Il me paraît ridicule de  comparer  sa situation matérielle (ou autre) à celle d’une personne dont on n’a eu ni le succès  ni l’histoire. A moins bien sûr que l’on ne réclame une égalité pécuniaire totale, dans ce cas, il faudrait le dire clairement et avouer que la seule société tolérable soit un communisme sans nomenklatura. Je doute qu’un tel  projet ne rallie beaucoup de suffrages. Mais, a supposer que ce soit jamais le cas, en attendant ce beau jour, continuons de respecter les contrats, nous ne nous en porterons que mieux…

samedi 30 novembre 2013

Curieux ? Pas vraiment !




Depuis des années déjà, j’ai un compte Facebook qui m’a permis de nouer des contacts intéressants et d’autres moins.  J’eus jusqu’à une centaine d’amis jusqu’à ce qu’un beau jour j’en supprime une bonne moitié qui ne m’apportaient pas grand-chose. Je réduisis ma liste à ceux dont les statuts présentaient à mes yeux un intérêt  et à des personnes que je connaissais et appréciais dans la « vraie » vie. Ainsi, je passe d’agréables moments sur ce réseau social. J’y publie des liens vers mes billets ou vers des articles ou vidéos qui m’ont plu et des statuts que j’espère parfois divertissants pour mes éventuels « amis » sans qu’ils puissent constituer un sujet de billet.

Ce fut le cas récemment lorsque je narrai cette anecdote concernant l’aménagement de mon entrée :


Le fait que l’on ne puisse résoudre un problème qu’au moment où il ne se pose plus me parut amusant et me valut quelques « likes » et commentaires, parmi lesquels celui d’un éducateur avec qui j'avais eu des rapports de travail lorsque j'enseignais dans un internat pour jeunes en grande difficulté.


« Aisance épistolaire », « esprit vif et taquin » bon sang, mais c’est bien moi ! J’en fus quasi-rose de plaisir… Sed in cauda venenum comme dit ma boulangère. Suivit un nouveau commentaire qui doucha ma fierté naissante.


Ben mince alors ! Voilà-t-il pas que j’émettrais des considérations, probablement nauséabondes, propres à ennuyer, énerver et mettre en doute l’estime qu’on peut me porter !  Mais c’est que c’est pas bien ça, pas bien du tout !

Je soupçonne donc cet ami de s’inscrire dans une modernité qui supporte difficilement ceux qui n’y adhèrent pas. Soit. Mais de là à me le faire remarquer !  Après tout, les chances de me voir changer à mon âge sont plutôt minces, d’autant plus qu’est ancien mon enracinement dans la nauséabonderie. Ce qui est à noter dans cette remarque c’est l’évidente difficulté à accepter qu’existent  des points de vue différents. On ne les considère même pas comme des opinions mais comme des erreurs graves provoquant colère et mépris. Soit.

J’ai bien du mal à différencier en moi  l’esprit vif et taquin de l’être aux positions inacceptables. Serais-je atteint d’une forme (bénigne ?) de schizophrénie  du genre Docteur Jacques et Monsieur Étienne ?  Ou bien un endoctrinement de style pavlovien pousserait-il des gens au demeurant plutôt sympathiques à se mettre dans tous leurs états dès qu’on s’oppose à leur catéchisme ?  Même s’il arrivait que l’on m’internât afin d’extirper de mon esprit mon double malfaisant, je pense que je continuerais  à pencher pour la seconde hypothèse.

vendredi 29 novembre 2013

Les leçons d’’un sondage



128 personnes se sont donné le mal de participer au sondage exclusif concernant ce blog. Ce qui tendrait à prouver que je serais suivi par un nombre au moins égal de lecteurs. Ce qui est extrêmement encourageant !



Ces 128 votants ont exprimé en tout 154 opinions. Ce qui implique que certains ont exprimé plusieurs opinions, ce que permettait la configuration du sondage.  Un certain  M.D. a même déclaré avoir coché toutes les cases, ce qui n’est pas très sérieux, vu qu’il est difficile d’affirmer en même temps que blog donne un sens à sa vie et que le lire ou peigner la girafe… Mais passons…

Donc 68% des lecteurs trouvent cet endroit distrayant voire intéressant. C’est beaucoup, ce n’est pas trop. Il est vrai que si on ajoute à ce chiffre celui de ceux à la vie desquels il donne un sens  (en admettant bien entendu que personne n’ait voté pour les 2, ce qui n’est, comme je l’ai signalé, pas le cas) on arrive à 85% d’opinions encourageantes.

Que 24% des votants se déclarent fans de notre cher président n’a rien d’étonnant : le connaître, c’est l’aimer. Je continuerai donc de parler de lui de temps à autre même si, à ma courte honte, je dois avouer que je crains d’avoir déjà exprimé à peu près toutes les raisons qui me poussent à lui vouer un culte fervent. Mais on se doit de satisfaire le client…

Les indifférents ne sont que 12% : je leur conseillerais pourtant de préférer le peignage de girafe à la lecture de mes bavardages car des girafes bien peignées ajoutent toujours au prestige d’une grande nation.

La catégorie des gauchistes qui viendraient ici se livrer aux plaisirs douteux de la délectation morose est peu représentée. Seulement 6% ! Ainsi s’expliquerait, malgré les efforts déployés, le grave déficit de trolls que connaît ce blog depuis sa naissance.

En résumé, si je devais continuer d’alimenter cet endroit, quasi-quotidiennement,  en billets, ceux-ci se devraient d’être à la fois lourds de sens, distrayants,  intéressants et souvent consacrés à M. Hollande. Ce qui n’est ni forcément paradoxal ni de la tarte.

Un grand merci à  tous pour avoir consacré un peu de leur temps, que je sais précieux et minuté, à une enquête qui m’a permis de mieux cerner leurs attentes.

jeudi 28 novembre 2013

Les souffre-douleurs



Plus qu’un jour pour participer à notre sondage exclusif  (en haut à gauche)! Rejoignez les 118 lecteurs qui se sont déjà exprimés. Si demain à 12 h 15 vous n’avez pas voté, lorsque vous vous plaindrez de ne jamais être sondé, vous ne pourrez vous en prendre qu’à vous-même.

Avant-hier, le bon monsieur Peillon a lancé une campagne contre le harcèlement à l’école. Excellente initiative. Mais ce phénomène ne se produit pas qu’à l’école. Il se trouve que le jour d’avant, j’en avais rencontré dans le riche et complexe roman de Michel Desgranges, Je vous hais, un exemple particulièrement extrême qui m’avait un rien bouleversé. Je n’en dirai pas plus, mais ce qui est intéressant, au-delà du malaise que provoque la lecture de ce passage d’une violence inouïe, c’est le fait que la victime, d’une certaine manière, sans être consentante, est résignée à son malheur ordinaire et refuse tout secours qui l’en délivrerait.  Ce refus peut s’expliquer par la débilité légère du personnage et l’attachement profond qu’il ressent pour le misérable environnement qu’il a su se créer. Il ne trouvera comme échappatoire à cet enfer « chéri » que le suicide…

Un autre personnage, prêtre catholique, attribuera cette mort non pas aux persécuteurs mais à la nature que lui avait donnée le Créateur laquelle, quels que fussent l'époque ou le pays aurait fait de lui une victime puisque « [sa] pacifique et douce résignation était une insolente invite au Mal ». Soit. Les êtres de ce genre sont des proies désignées pour des abrutis dont la cruauté n’a d’égale que la lâcheté.  Même en bande ces charognes ne sauraient s’attaquer qu’à des faibles.

Mais je crains qu’il n’y ait pire… En tant qu’enseignant, j’ai eu l’occasion de rencontrer quelques cas de souffre-douleurs, dont un tellement discret, que je n’ai appris que plus tard que son assiduité au CDI était en partie due à la protection que lui assurait ma présence.  Un cas rationnel où la victime avait bien soin d’éviter ses tourmenteurs. Les deux autres, furent bien plus inquiétants.  Ces deux pauvres enfants étaient régulièrement rossés par leurs "chers camarades". On les retrouvait en pleurs, mais, sitôt la douleur passée, ils commençaient à provoquer de nouvelles bagarres dont ils ne pouvaient ignorer qu’ils en sortiraient roués de coups.  UN PEU COMME SI LE MARTYRE QU’ILS SUBISSAIENT ÉTAIT LEUR MOYEN D’EXISTER AU SEIN D’UN GROUPE AUQUEL ILS N’AVAIENT TROUVÉ D’AUTRE MOYEN DE S’INTÉGRER ! Hypothèse désespérante mais que je crains fondée. En l’admettant, on est en droit de se demander l’impact réel que peut avoir, dans de pareils  cas, le prêchi-prêcha laïcard de MM. Peillon et consorts.

La « nature » humaine est complexe et bien tordue. Les chances qu’on a de ramener certains profils psychologiques à une norme acceptable et compatible avec une vie en société harmonieuse me semblent bien faibles. Si la force peut contraindre certaines « natures » de bourreaux à limiter le nombre de leurs victimes, qui empêchera jamais la victime « naturelle » de trouver son bourreau ?

Mais cessons d’être lugubre et terminons sur une note optimiste : je vous invite à lire cet article du Garofi  où l’on apprend que le racisme a été officiellement  éradiqué de France grâce à des pétitions et des badges !