..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

vendredi 22 novembre 2013

Et si c’était tout le contraire ?


Un tireur fou (ou pas mais j’ai du mal à considérer que pour allez zigouiller un gars qu’on ne connaît pas dans le hall d’un quotidien on puisse être très sensé) menace BFM,  fait un carton à Libé, tire sur la façade d’une banque. Tout de suite, des gens de gauche s’empressent  comme le porte-parole du PS  M. Assouline  de dénoncer  un climat délétère créé par une droite revancharde. Mme Caroline Fourest de même que M. Daniel Goldberg, député socialiste de Seine-Saint-Denis, jamais en retard d’une ânerie prennent le relais. Manque de chance pour ces braves gens, le tireur s’avère être d’extrême gauche. C’est triste mais c’est comme ça. Pour parodier le vieux Victor, ils attendaient Anders  Breivik,  c’était  Abdelhakim Dekhar !  Vont-ils, suite à leur Waterloo présenter des excuses,  faire précéder leurs prochaines déclarations de mises en garde contre leur grave propension à dire n’importe quoi ?  J’en doute !

Le pauvre Méric meurt au cours d’une bagarre avec  des skins que lui et ses amis avaient attendus dans la rue pour en découdre. Des « antifas » attaquent les « veilleurs » à Toulouse. Des jeunes de la même mouvance mettent à sac un bar où se trouvaient des militants LMPT dans le XVe arrondissement de Paris. Des individus lancent une grenade fumigène lors de l’office à Saint-Nicolas-du-Chardonnet .Mis à part le martyre de Méric, ces actions ne semblent pas intéresser les media ni troubler les grandes consciences de gauche. Aucun appel au calme n’est lancé, aucune condamnation prononcée. Car tout mal ne peut venir QUE de l’extrême droite. Et, pour nos chers gauchistes, dès que l’on émet la moindre réserve sur les bienfaits d’une émigration de masse, les vertus du multiculturalisme ou l’opportunité du mariage pour tous  on est d’extrême droite, ergo fasciste voire même, les jours de grande forme,  nazi.

On serait pourtant en droit de se demander si ces Guillot qui crient au facho à tout bout de champ ne créent pas eux-mêmes, pour reprendre les termes de la « gentille » Caroline, un  «climat particulier » propre à faire passer à l’action des esprits fragiles.  La jeunesse, l’inexpérience, un caractère impulsif, un esprit dérangé peuvent pousser certains à foncer tête baissée sur le premier ennemi qu’on leur désigne. Et cela d’un côté comme de l’autre. La grande différence, c’est que la gauche se croit porteuse de valeurs aussi incontestables qu’universelles et généreuses.  Ce qui a pour conséquence de faire de tous ceux qui ne les partagent pas des gens de mentalité douteuse, étriquée et mus par l’égoïsme. Et de ceux qui s’en réclament des personnes excusables et ceci QUOI QU’ELLES FASSENT. Au point qu’un modéré de gauche ne saurait blâmer les « antifas » lorsqu’ils commettent des exactions, vu qu’ils le font au nom d’un « idéal généreux ».

Je sais qu’il existe également des boutefeux à droite. Seulement, contrairement à leurs contreparties gauchistes, on ne les voit ni les entend appeler à combattre des idées « mortifères » à longueur d’émission sur les media nationaux. Combien y entend-on de déclarations ouvertement « fascistes » face au flot d’appels à la lutte contre les « nauséabonds » ? Combien d’appels à la haine raciale face à la dénonciation  perpétuelle d’un racisme ambiant ?

Je crains que finalement, le discours de la gauche n’ait pour double conséquence de pousser ses extrémistes à l’action violente et d’exacerber les passions des plus excités de la droite.

Plus qu’une extrême droite largement fantasmée, n’est-ce pas elle qui, par bêtise, calcul ou haine,  nuit  à la paix civile, souffle sur les braises, favorise l’éclosion d’un climat délétère, prêche hypocritement la paix quand elle ne vise qu’à créer d’inutiles conflits, et détruit le peu de cohésion nationale qui nous reste ?


IMPORTANT : Toujours à l’écoute de notre lectorat et désireux de mieux connaître ses motivations et ses attentes, nous vous proposons de participer à un SONDAGE que vous trouverez en haut de la colonne de gauche.

jeudi 21 novembre 2013

Appel au peuple !

Une oisiveté doublée de paresse m'a amené à vouloir modifier la présentation de ce blog afin de le rendre plus lisible. J'en ai profité pour effectuer d'autres modifications.

J'aurais mieux fait de rester couché !

Sans que je sache pourquoi, Ma liste de blogs a complètement disparu ! Je l'ai en grande partie restaurée mais il se peut que certains blogs en aient disparu. N'hésitez pas à me le signaler si c'est le cas du votre.

J'ai également voulu simplifier l'intitulé de mon blog du coup, LE LIEN DE VOTRE LISTE DE BLOGS NE FONCTIONNE PLUS.

IL FAUT CHANGER LE LIEN POUR : http://vudescollines.blogspot.fr/



mercredi 20 novembre 2013

Une vision d’enfer !



Dante Alighieri a donné sa vision de l’enfer, entonnoir où les damnés sont répartis dans neuf cercles selon la gravité de leurs fautes. Plus on a mal agi, plus on s’enfonce. C’est tout plein de bêtes voraces, de monstres peu amènes, de fleuves bouillonnants ou gelés.  On voit qu’on n’a pas lésiné sur les moyens, que rien n’a été épargné pour assurer l’inconfort des résidents. Seulement, l’esprit simple du bon Dante lui a fait négliger une donnée pourtant fondamentale : l’enfer des uns peut être le paradis des autres. Et vice-versa. Infliger à tous le même supplice peut donc s’avérer contre productif.

Par exemple, les gaspilleurs y sont poursuivis et dévorés par des chiennes.  Sans trop m’avancer et quoiqu’étant de mœurs ordinaires, je suis persuadé qu’existent de braves gens prêts à dépenser des fortunes pour se faire bouffer les fesses (et le reste) par des chiennes vénales dans des maisons à cet innocent  passe-temps dédiées. Vous pensez bien que si on leur proposait la même chose pour l’éternité et sans un rouge liard débourser, ils se mettraient à gaspiller comme des fous,  histoire de s’assurer une place au septième cercle. De même, la punition des gourmands (immergés dans une fange puante) pousserait certains à reprendre trois fois de chaque plat, quitte à s’en faire péter la sous-ventrière…

On me dira qu’en ce quatorzième siècle commençant, l’humain était moins tordu qu’aujourd’hui, que ces petites déviances, naguère jugées perverses et aujourd’hui, grâce au progrès, considérées normales n’existaient pas. Permettez-moi d’en douter. L’homme ne change pas tant que ça, ni en bien ni en mal.

Tout ça pour dire que pour être efficace, l’enfer doit être individualisé. Cette conclusion, à laquelle j’étais parvenu il y a des lustres, m’est revenue à l’esprit suite à la glorieuse victoire de l’équipe de France lors d’un match de baballe pas plus tard qu’hier soir. Suite à l’inespéré résultat du match aller, s’était ancrée en mon esprit l’idée que les carottes de l’équipe de France étaient aussi archi-cuites que peuvent être archi-sèches les chaussettes d’une archiduchesse et qu’ une longue trêve footbalistique allait s’ensuivre. Mon optimisme m’avait encore joué un tour ! Les bougres ont gagné et 2014 sera une année maudite.  Car s’il y a une chose que je déteste c’est bien le sport et particulièrement ce jeu où des jeunes gens en short courent comme des possédés après une baballe afin de loger icelle dans une sorte de cage tandis que leurs adversaires tentent de les en empêcher et de s’emparer de la baballe dans le but avoué de la loger dans la cage opposée. Tout ça en présence de foules nombreuses et vociférantes que le passage d’une boule de cuir entre deux poteaux semble apte à mener à l’extase ou au désespoir selon l’auteur de l’ « exploit ».

Pour toutes ces raisons, je me suis fait une idée assez claire de ce qu’un Créateur cruel et  vindicatif pourrait m’infliger comme punition infernale pour mes peccadilles. Bien entendu, il y aurait les privations : rien à visser, pas  de potager, pas de livres, pas d’internet, pas de bons repas, pas de whisky du soir, pas de compagnie féminine. Ça serait éternellement bien triste et ennuyeux. Mais bon, fallait y penser avant. Là où ma vision se fait vraiment atroce, c’est quand aux privations s’ajoute le supplice. Je me vois, cloué à jamais dans un fauteuil de préférence inconfortable, devant un grand écran  sur lequel passent en boucle des matchs de foot. Un dispositif oculaire maintient mes yeux éternellement ouverts tandis qu’un autre m’empêche de tourner la tête. Des oreillettes dispensent dans mes oreilles les commentaires de Thierry Roland. De temps en temps, pour varier mes peines, on introduit entre deux parties des interviews de joueurs, de sélectionneurs ou de pronostiqueurs. L’horreur atteint alors son comble. Je prie, supplie, réclame le neuvième cercle de Dante. En vain, je le sais.

Devrais-je, pour me mithridatiser tenter de regarder un match, une mi-temps, un résumé ? Non, c’est au-dessus de mes forces ! Mon seul espoir est que mon athéisme soit fondé  ou qu’un tel châtiment ne puisse être conçu par un Dieu juste et bon.

mardi 19 novembre 2013

Joe




Un jour il m’a déclaré qu’il me classait en cinquième position parmi les personnes les plus intéressantes qu’il ait rencontrées.  Je me demande bien pourquoi. Quoique injustifié, ce propos est flatteur surtout venant de quelqu’un de plus de quarante ans qu’on soupçonne en avoir rencontré plus de cinq. Même si c’était au cours d’une de nos nombreuses conversations copieusement arrosées.  Joe A., si je tenais ce genre de classement, y serait  en excellente place.

En l’an de grâce 1990, suite à bien des vicissitudes, je trouvai un poste de Prof de Français dans l’East End de Londres. Même si l’enseignant était mieux traité là-bas qu’ici, mon salaire ne me permit de m’offrir pour tout logement qu’une chambre meublée dans une maison occupée par 6 ou 7 autres célibataires, tous mâles. Joe était l’un d’entre eux. Je ne sais comment nous entrâmes en contact. On ne le voyait pas beaucoup vu qu’il travaillait de nuit et que le reste du temps il ne sortait guère de sa cambuse.  Comme, outre les sanitaires et les salles de bains, nous partagions une cuisine, je suppose que c’est en préparant un repas que nous en vînmes à parler…

Ça commence toujours comme ça : quelques mots sur la pluie et le beau temps et en général ça s’arrête là. Sauf quand pour X raison la conversation se poursuit, devient plus personnelle, qu’on se met à raconter  sa vie, ses joies, ses peines… Ainsi j’appris que ce colloc travaillait comme préparateur de commandes d’un entrepôt de disques. Qu’il était arrivé quelques années auparavant du Nicaragua où ses Anglais de parents s’étaient installés et où  il avait passé l’essentiel de sa vie. Il y exerçait la noble profession de chasseur-pêcheur professionnel. Dans un camp où il initiait de riches Américains aux joies de la pêche au tarpon ou de la chasse en forêt vierge. Profession qu’il est, pour des raisons évidentes, difficile d’exercer sur les bords de la Tamise. D’où sa reconversion.

Une anecdote qu’il me conta me laissa pour le moins perplexe : un jour qu’après moult libations il était parti à la pêche en mer avec un Américain qui bossait pour la CIA et une vague copine, une tempête tropicale les avait emportés loin des côtes et durant quelques semaines ils avaient dérivé quasi morts de faim et de soif, couverts de furoncles, brulés par le soleil, buvant leur propre urine et le sang des rares poissons qu’ils pêchaient et dont ils se nourrissaient. Leur martyre prit fin lorsque leur route croisa celle d’un cargo américain qui les recueillit. Alors qu’avec ses compagnons d’infortune ils s’étaient juré de ne plus jamais boire, ce fut l’occasion de prendre une sacrée cuite ! Belle histoire mais qui sentait plus le scénario de film que la vérité. Je me demandai s’il n’était pas un brin mytho… Sauf que…  Quelque temps plus tard alors que nous étions dans ses quartiers, il sortit d’un placard  un morceau de tissu blanc maculé de striures multicolores  contenant des coupures de presse. Lesquelles narraient son aventure. On relatait les recherches aériennes entreprises pour les retrouver, d’abord à la une, puis en pages intérieures,  on annonçait la fin des recherches  jusqu’à ce qu’une manchette annonçât, bien plus tard,  ON LES A RETROUVÉS ! (Tout ça, bien entendu en espagnol). Le linge qui entourait ces souvenirs était un tablier de cuisinier où tout à la joie de cet incroyable sauvetage l’ensemble de l’équipage du cargo avait écrit quelques mots.

Nous en vînmes, avec un autre colloc irlandais, à fonder un « club » dont l’activité consistait, le samedi, à confectionner un repas chacun notre tour. C’était l’occasion de boire des coups jusqu’à plus soif et au-delà, de tenir d’interminables conversations et d’agacer prodigieusement les autres en squattant la cuisine. On se distrait comme on peut en terre étrangère…

Les aventures de Joe ne s’arrêtèrent pas à  son escapade maritime. En 1979, les Sandinistes renversèrent la dictature des Somosa, établissant la justice sociale et ruinant accessoirement le pays. Les riches Américains ne vinrent plus. Le camp ferma. Il se trouva fort dépourvu. Il tenta de survivre grâce à de menus trafics mais les temps étaient bien difficiles. Il finit par rejoindre les Contras, soutenus d’abord par l’Argentine puis par les États-Unis. Je ne vous raconterai pas les joyeux massacres opérés par les deux camps qu’il me narra : ça découragerait les partisans d’une guerre civile fraîche et joyeuse. Et puis éclata le scandale de l’Irangate qui eut pour conséquence la fin de l’aide Étasunienne et la nécessité pour les contras de s’accrocher au pinceau, vu qu’on les privait d’échelle… Ils furent joyeusement massacrés par les gouvernementaux. Joe s’en tira, parvint à rejoindre les USA puis l’Angleterre.

Un beau jour, Joe prit la décision héroïque de cesser de boire et de fumer. Vu qu’il carburait à (au moins) une bouteille de vodka par jour, il s’enferma quelque temps dans sa chambre afin de s’entretenir en tête à tête avec le DT. Il en sortit vainqueur. Mais ce fut la fin du club. De mon côté j’avais fait la rencontre d’une jeune personne avec qui je finis par me mettre en ménage, quittant de ce fait la maison.  J’allai le voir de temps à autre. Et puis lui aussi trouva chaussure à son pied, déménagea et nous nous perdîmes de vue.

Il m’arrive de penser à lui de temps en temps, de souhaiter que les circonstances lui aient permis de renouer avec sa vraie vie, au Nicaragua. Ou au moins de vivre un relatif bonheur en Angleterre, sans trop de nostalgie…