Selon certains, la phobie serait une maladie très répandue. Elle consiste en
une crainte excessive, maladive et irraisonnée de ceci ou de cela. Selon ces
mêmes certains, elle affecterait de préférence les gens de droite. Ou plutôt ceux
qu’ils taxent d’extrémisme droitier. Les principales phobies seraient l’islamophobie
et la xénophobie. J’ai déjà
exprimé ce que je pensais de cette dernière. Quand à la phobie de l’Islam, je ne m’en sens
pas plus atteint que ça.
Pourtant aux yeux du clan du bien, je dois, comme tous les « Réacs »,
souffrir gravement des deux principales
phobies qui lui font mal et peur. Si j’affiche un logo « certifié
réacosphère » c’est plus par autodérision que par adhésion à je
ne-sais-quel passéisme. J’ai, il y dix mois, précisé ma position sur ce
point. N’étant pas encore gâteux, je ne me lancerai pas dans une resucée de
cet article. Disons simplement que je crois au progrès ne serait-ce que parce
qu’il est inévitable mais que le progrès ne consiste pas à adhérer sans réflexion au contenu que la gauche qui tend à confisquer ce terme
en donne. Ainsi, bien des aspects de la vision de l’évolution du monde selon Nicolas me
paraissent tout à fait raisonnables et
je n’hésite pas à le dire. Le passéisme n’est pas mon truc.
Maintenant entre la phobie et une vision parfaitement exacte
des choses il y a la place pour bien des nuances. Sans être murophobe on peut éviter de foncer à
tombeau ouvert vers les murs. Si l’Islam n’est pas ma préoccupation principale,
je ne souhaite pas pour autant que s’installe en France une forte minorité
clairement enracinée dans cette religion.
Parce que ça nuit à l’homogénéité culturelle
du pays et qu’une trop grande
hétérogénéité, toujours selon moi, nuit à terme à sa paix intérieure. Idéalement je
souhaiterais l’assimilation totale
des minorités. Le « melting pot », oui. Le multiculturalisme non. Eh
bien de telles positions vont pousser certains à me taxer d’islamophobie, de
xénophobie et bien entendu de racisme. Ce
qui est tout sauf rationnel. Pourquoi
taxer de phobie ce qui n’est qu’une divergence d’opinion sur ce qui est
souhaitable ou non pour l’avenir de la société ?
C’est là je qu’intervient le concept de phobophobie. Le
phobophobe voit des phobies partout. Et ça lui fait peur. Une crainte
irraisonnée, maladive, excessive. Tout de suite il s’imagine que les phobiques
qu’il imagine vont nous ramener aux « heures les plus sombres de
notre histoire ». Il a des visions apocalyptiques : expulsions,
persécutions et bien sûr exterminations. Voilà à quoi ne peut manquer de mener
toute divergence d’avec ses propres convictions. Alors, au nom de la défense du
bien, il se laisserait bien aller à devenir totalitaire. Animé par la même
angoisse irraisonnée qui pousse l’arachnophobe à souhaiter l’éradication totale
de l’araignée, le phobophobe en vient à
souhaiter la disparition de tous les phobiques que suscitent ses fantasmes. Quand
on en n’a pas une peur panique la présence d’un arachnide n’est rien. On n’en
veut pas plein sa maison mais elle ne gêne pas plus que ça. Quand on souffre de
cette phobie particulière elle se transforme en drame. On ne peu rester dans la
même pièce. On ne pourra y rentrer qu’une fois la bête écrabouillée. Car à ses
yeux elle constitue un danger terrible. Alors qu’en fait…
Le problème, c’est que la phobophobie, sans être devenue
universelle, loin s’en faut, est entretenue
par un courant de pensée assez répandu. Il est de règle, dans le discours
politique correct, de transformer de simples opinions en vérités indiscutables.
Ainsi apparait-il inacceptable de trouver ridicules un métissage présenté comme obligatoire ou un
multiculturalisme déclaré salutaire voire nécessaire.
Cela a pour conséquence de mettre dans le
même panier les modérés et les extrémistes (car il y en a aussi !). Au
risque de transformer les premiers en phobiques…