..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

jeudi 3 mai 2012

Quand l’ultra spécifique se pense universel




Lendemain de débat. Que dire ? Chacun selon ses œillères, proclame son champion vainqueur, et haut la main, s’il vous plaît ! C’était tellement prévisible !  Les lignes bougeront-elles ? Dans quel sens ? J’aimerais être plus vieux de trois jours et demi que ça soit plié, une bonne fois pour cinq ans. Malheureusement, ça ne s’arrêtera pas comme ça : il y aura des législatives avec plus ou moins d’incertitudes encore. Allergique aux catastrophismes de tout poil, je ne parviens pas à me dire que le monde s’écroulera ou se régénérera le 6 mai. Il continuera.  Course folle à sa perte ? Lent pourrissement ?  Marche forcée vers un monde meilleur ?  Lent cheminement vers le bonheur ? Rien de tout ça ? Une chose est certaine : ce n’est pas moi qui en changerai le cours.

En ce matin gris où l’inspiration se traîne, je lis les échanges d’hier sur le blog de Didier Goux et j’y découvre ce petit joyau, intervention de l’inénarrable Léon : « les peintres ne cessent de créer, et nous courons les vernissages, les musées, les salles de cinéma, en masse, de plus en plus nombreux, de plus en plus ouverts à la culture, (connaissez vous la consommation et l'offre culturelle en 1936, voulez-vous échanger?)n'est-ce pas réconfortant de vivre un temps où les cultures s’interpénètrent, jusque dans nos rues, nos marchés, où nous avons en permanence à la seconde des nouvelles du monde entier, moi ça m'enthousiasme, même si les dangers de l'humanité sont toujours présents, je ne veux pas perdre mon temps sur le sort qui m'est fait, et dans cet arc-en-ciel culturel je trouve de quoi vivre mes passions joyeuses et vous laisse à vos passions tristes. »

Rien que ça. Léon vit dans un monde de cocagne. Une telle félicité me ferait « pleurer de tendresse » comme le loup de la fable  si elle correspondait à l’une quelconque de mes aspirations.

J’apprends avec bonheur que les peintres créent et que nous nous ruons comme guêpes affamées sur pot de confiture vers les vernissages… J’ai des amis peintres. Je ne comprends rien à ce qu’ils font. Quand ils m’invitaient  à leurs vernissages, j’évitais parce que la foule, moi… Maintenant, je suis loin. La question est ainsi réglée.

On court aux musées, aussi. On se demande pourquoi on court vu qu’un musée ça ne bouge pas beaucoup…  A moins qu’il s’agisse de ne pas rater l’exposition de Duraton-Bidochon où des millions de clampins, toujours anxieux de participer à ce qui se fait,  pourront après des heures de queue s’extasier, tassés comme sardines en boite,  devant ce qu’il est de bon ton d’admirer ?

On court encore (on finira par s’essouffler !) au cinéma voir des navets populaires ou des âneries venues des States.

On est ouvert sur LA culture, mieux sur les cultures, lesquelles s’interpénètrent dans les rues et les marchés (sans que personne ne songe à leur jeter un salutaire seau d’eau), créant un magnifique « arc-en-ciel culturel » propice à l’épanouissement des « passions joyeuses ».

Mouais. Mais bénéficier de tout ça suppose que l’on habite une grande ville d’Europe ou d’Amérique, que l’on ait un goût prononcé pour l’art pictural, les moyens de s’offrir les billets de cinéma ou d’expositions, que l’on ait le goût de la foule, que l’on place la bigarrure culturelle sur un piédestal, bref ce monde de cocagne n’est en fait que le rêve plus ou moins éveillé d’un bobo urbain et occidental du XXIe siècle commençant et en aucune manière une aspiration universelle.

J’habite un hameau isolé d’une commune sans rues, sans cinémas, sans expositions, sans marchés, sans diversité. Et curieusement, je n’en suis pas malheureux. Je n’ai pas plus de ces « passions joyeuses » de bobo que de  ces «  passions tristes » supposées tarauder  le réac dans l’Évangile selon Saint-Léon. Je me contente d’occupations paisibles comme le jardinage, le bricolage, la lecture, la tenue d’un blog ou  la cuisine. Son paradis boboïque, je le laisse volontiers à Léon.

mercredi 2 mai 2012

Travail des enfants : une honte !


Le cheval était gris pommelé, la vigne plus petite, mais bon...



Moi, Messieurs-Dames, je suis de ceux qui bossent, ont bossé et bosseront. J’ai commencé tôt, très tôt. J’avais 12-13 ans et, à Marcoussis, village alors inconnu de l’Essonne, j’aidais le père Petit, Albert de son prénom,  sur son exploitation maraîchère.  Il était bien vieux Albert. Plus de quatre-vingts ans. Il travaillait encore  parce que c’était sa vie. Pas par avarice, il avait de quoi vivre et bien plus mais il n’aurait su faire autre chose. Il est même mort à la tâche. Un jour, se sentant fatigué, il s’est adossé au grand cerisier de son clos et s’y est endormi pour toujours. Un Molière du maraîchage…

Il travaillait avec un cheval, vieux lui aussi, nommé Pompon. Quand il avait besoin de moi, le père Petit faisait appel à mes services. Le jeudi, le samedi ou pendant les vacances scolaires. Je gagnais pour mes efforts 1 franc de l’heure. Mes services, c’était curer le cheval, le mener entre les rangs de légumes, planter, biner. « Tu passes à razelpied (au ras du pied) » me disait le vieux. Biner, c’est une question de rythme. Seulement, à force d’essayer d’aller vite et de passer au ras, il m’arrivait de raser carrément le pied. Je le replantais alors sans ses racines. Histoire de ne pas avoir l’air trop con.

Les journées faisaient dix heures. Pas toujours d’efforts intenses.  Certains champs étaient éloignés et une fois pris le temps d’harnacher le cheval, de charger la charrue ou la herseuse et les autres outils dans la charrette, de l’atteler et de se rendre au champ, il ne restait que peu de temps de travail utile. Le père Petit avait une vigne dont il tirait une piquette infâme (son cidre aussi était redoutable !) à Nozay. Pour monter la côte en lacets, ça prenait un temps fou.  Le brave Pompon peinait. Au retour, sentant l’écurie, il retrouvait sa jeunesse et se mettait au trot. Il fallait  « serrer la mécanique » pour actionner le frein.  « Ah c’te vérole de ch’val ! » s’écriait l’Albert quand Pompon faisait l’andouille. Sinon, il le flattait de petits noms affectueux. Au pas lent du cheval passaient les journées. J’aimais bien ça.

Bien sûr, comme se moquait mon frère aîné, qui ne se serait jamais abaissé à de si basses besognes,  j’avais tendance à puer le cheval en fin de journée mais j’avais dix francs dans la poche.  Gabrielle, la femme d’Albert,  me les comptait le soir. J’étais content : je pouvais me payer ainsi mes petites fantaisies : jouer au flipper (20 centimes la partie !) et me payer des clopes. De plus, en en mettant un peu de côté, j’ai pu m’acheter un Solex d’occasion sans rien demander à personne.

Aujourd’hui  ce serait impossible, le travail comme les cigarettes. On les bichonne les petits.  Faut pas qu’ils se fatiguent. Faut qu’ils arrivent au chômage en pleine forme ! Moi, ça m’a donné le goût du travail manuel. A moins qu’il n’ait été inné…

mardi 1 mai 2012

Joyeux 1er mai !




En ce jour de la saint-premier-mai, à tous les travailleurs, vrais ou faux, à tous les fainéants assumés ou pas, je souhaite un joyeux muguet.

Je comptais bien ne pas en faire lourd en ce beau jour. Mais justement, pour la première fois depuis longtemps il semblerait que le temps ne soit pas à la pluie et que, par conséquent, il serait pour le moins judicieux de profiter de cette fenêtre météorologique pour tondre la pelouse si elle se trouve suffisamment sèche pour que l’opération puisse se faire sans trop de problèmes.

De plus,  j’ai acheté hier un superbe bidon de 12 litres de peinture pour la salle d’eau et la tentation sera grande de vérifier s’il fonctionne correctement. Je pourrais également envisager de refaire le joint silicone de la baignoire du rez-de-chaussée.

Il est peu probable que je fasse tout ça. La pelouse, si le temps s’y prête sera ma priorité.

A part ça, mon petit blog est de plus en plus visité. En avril, selon M.  Blogger, 15 685 pages y auraient été vues par plus de 9200 visiteurs. Merci donc à tous ceux qui y sont fidèles et bienvenue aux nouveaux!

lundi 30 avril 2012

Xénophobie


Xénophobe (portrait flatté)


Toute personne s’opposant à une immigration incontrôlée, à la « libre circulation »* des hommes,  comme on tente de nous la vendre,  est selon la « bien-pensance »  un xénophobe et donc un raciste, un fasciste, bref un bien mauvais sujet qui mérite de se faire  démocratiquement casser la gueule.

Le xénophobe est selon M. Petit-Robert « hostile aux étrangers, à tout ce qui vient de l’étranger ». Son opposé, le xénophile (terme noté comme rare),  « a de la sympathie pour les étrangers, est ouvert à ce qui vient de l’étranger ».

Les deux termes me paraissent,  dans leur manichéisme, d’une totale idiotie. Ainsi un bon  xénophobe devrait faire une poussée d’urticaire à la seule vue d’un Belge et refuser le pétrole, le gaz, le thé, le café etc. Le xénophile, lui, se sentirait attiré par tout ce qui est étranger. Un narcotrafiquant pourvu qu’il ne soit pas français serait donc ‘achement sympa à ses yeux.

Soit les définitions sont stupides, soit en dehors de quelques malades monomaniaques  il n’existe pratiquement pas de xénophobes ni de xénophiles.

Disons qu’en gros, on taxe de xénophobie quelqu’un qui ne serait pas totalement  xénophile. On aurait même tendance à appeler xénophobe toute personne n’étant pas en faveur d’une immigration de masse et d’un métissage généralisé. Ceux qui adhèrent à ces deux belles causes étant eux-mêmes non pas xénophiles mais tout simplement « normaux ».

Pour les « normaux » je suis donc  xénophobe en dépit de mon anglophilie (il est vrai qu’elle est plus globale que systématique), de mon goût pour les cuisines chinoise et indienne, du fait que je ne m’assure pas que mon pétrole vient bien de France,  que depuis de nombreuses années je conduis des voitures fabriquées en Allemagne et que, faute d’amour profond,  je n’éprouve aucune animosité particulière à l’égard de ceux qui plongent leurs racines dans des terres étrangères pourvu qu’ils s’assimilent à notre culture. Je suis un affreux xénophobe du simple fait que recevoir à bras ouverts n’importe qui, aussi inassimilable soit-il, ne m’emballe pas.  Parce que je ne vois aucune raison pour que le « métissage » devienne une obligation quand il ne devrait découler que d’une initiative personnelle et qu’une société multiculturelle me paraît présenter plus de dangers que d’avantages.

On ne m’ôtera pas de l’idée que les « normaux » marchent sur la tête. Qu’ils sont les jouets de manipulateurs dont, sauf à avoir  la manie du complot, j’ai bien du mal à discerner les motivations profondes si ce n'est un humanisme mal compris.

*en confondant circulation et stationnement.

dimanche 29 avril 2012

L’Arabe facile !





Toujours assoiffé de nouvelles connaissances, j’ai profité du « Printemps Arabe » et des magnifiques avancées démocratiques  qui l’ont suivi pour apprendre les rudiments de la langue arabe. Je retire de cette expérience une double conclusion : l’Arabe est une langue très simple et de cette simplicité découle une certaine ambiguïté.

Prenons quelques exemples.

Lors des premières manifestations, les insurgés défilaient au cri d’ « Allahou akbar », expression que l’on pourrait traduire par « A bas le tyran ! Vive la démocratie ! »

Lors de l’enterrement des premières victimes de la répression , on put entendre « Allahou akbar » c'est-à-dire « Nous vengerons le sang de nos martyrs ! Leur sacrifice n’aura pas été vain ! Nous placerons nos pas dans leurs pas jusqu’à la victoire de la démocratie ! » (Notons au passage combien cette langue est concise !)

Des « Allahou akbar »(On a gagné ! On a gagné ! ) frénétiques saluèrent la fuite ou la chute des dictateurs .

En Libye, on entendit les habitants de Bengazi s’exclamer, ivres de joie, « Allahou akbar » (Vive la France ! Vive le pays des droits de l’homme auxquels nous sommes si attachés !)

Un peu plus tard, des heurts opposèrent les tenants de « Allahou akbar » (La charia, c'est maintenant !) aux partisans du « Allahou akbar » (Nous ne nous laisserons pas confisquer nos conquêtes démocratiques !).

Ces quelques citations  vous auront permis, je l’espère, de comprendre à quel point cette langue est, comme je l’expliquais plus haut, parfois difficile à interpréter.

Comment savoir, quand,  grâce à une politique communautariste salutaire, dans quelques années,  des cortèges vociférant parcourront les rues de nos villes au cri d’« Allahou akbar » si ces braves gens réclament l’établissement de la charia ou la baisse du prix des nouilles ?

Ne vous inquiétez pas  : comme ils l’ont fait lors des événements que j’évoquais, les journalistes nous renseigneront.