J’entends ici et là que le vote pour Marine Le Pen serait un
signe de désespoir. A mon sens, c’est tout à fait le contraire.
Ma situation n’a rien de désespérée. Je n’attends rien du point de vue matériel. Ma retraite suffit à
mes petits besoins. A part la maladie et
la mort (et sauf accident, les deux sont inéluctables dans leur succession), je
ne vois pas ce qui pourrait m’arriver de bien désespérant.
On parle encore de souffrance : là je comprends mieux.
Il ne s’agit pas, faut-il le répéter, d’une souffrance matérielle mais
morale. Je souffre de voir le Front de
la Haine (autrement nommé gôche qu’elle soit molle, dure ou extrême) s’acharner
sans trêve à saper les fondements de
notre société.
Si je parle de Front de la Haine, c’est parce que sous leur
masque bonasse, voire bienveillant et pourquoi pas généreux, ces gens-là ne
savent que haïr.
Haïr leur pays avant tout. L’aimer, est « franchouillard », rétrograde, c’est
se montrer partisan du repli sur soi, être consanguin.
Haïr sa culture au prétexte que toutes se valent et surtout les autres.
Haïr le peuple français
de souche.
Haïr le système économique qui a fait qu’une immense majorité
des gens d’ici mènent une vie confortable.
Haïr les riches.
Haïr l’ordre rebaptisé oppression.
Haïr la famille traditionnelle.
Haïr la liberté.
Haïr toute opposition, toute contradiction.
Haïr la religion catholique (et pas les autres).
Haïr, haïr et encore haïr...
Oh bien sûr, il leur arrive d’aimer… En fait ils aiment tout
ce qui peut concourir à affaiblir le pays et tous ceux qui peuvent de près ou
de loin lui nuire.
Le désespoir, la souffrance extrême mènent à la résignation
qu’elle prenne, au niveau électoral, la
forme de l’abstention ou pire d’une molle adhésion aux partis du système.
Voter Marine Le Pen, pour moi, c’est taper sur la table,
dire non à la résignation, envoyer un signal au parti dominant de la droite,
lui dire que l’on existe et que plutôt que de tenter de séduire le Front de la
Haine, quand il ne s’agenouille pas devant lui, il ferait mieux de défendre les
valeurs qu’il lui arrive de proclamer comme siennes. C’est un geste d’espoir.