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mardi 27 décembre 2011

Réflexions sur quelques vers de Machado




Nuestras horas son minutos
cuando esperamos saber,
y siglos cuando sabemos
lo que se puede aprender.

(Nos heures sont des minutes, quand nous espérons savoir et des siècles lorsque nous savons ce que l’on peut apprendre.)



Belle et profonde réflexion, non ? Cependant, Antonio Machado décrivait-il bien la situation ? Il est vrai qu’apprendre vient de et génère l’impatience de savoir. L’impression que ce savoir ne sera jamais que partiel ou, pire, impossible peut engendrer un sentiment de vide face aux attentes déçues. De quoi alors meubler ce vide ?


Toutefois, ce désenchantement concerne  le domaine métaphysique.  Pour ce qui est de la culture du chou, par exemple, il est possible d’atteindre un niveau de connaissance opératoire satisfaisant. Ce qui mène à des récoltes abondantes et savoureuses. Pour autant qu’on aime le chou.

Maintenant, si on aborde le chou d’un point de vue métaphysique, ça se complique : Pourquoi le chou ? Où va le chou ? D’où vient-il ? Et si chou il y a, pourquoi la piéride ? Autant de questions qui mènent à des impasses.

Cela s’applique à tous les domaines de l’activité humaine. Il est pourtant des pourquoi auxquels  on peut répondre : par exemple pourquoi déboucher l’évier ?  Pour que l’eau s’écoule, tiens ! Un évier sans écoulement se transforme en cuvette difficilement  transportable et perd tout intérêt.  La question principale devient donc le comment. Plusieurs solutions simples se proposent : l’emploi d’un déboucheur chimique ou mécanique ou le démontage du siphon, toutes choses à la portée d’une intelligence et d'un savoir-faire moyens. En cas d’absence de ces derniers, il est possible encore de faire appel à un spécialiste, solution efficace mais coûteuse.

Étant totalement hermétique aux questions métaphysiques, mes heures ont tendance à rester des heures quel que soit mon niveau de connaissance.  C’est triste, je sais.

lundi 26 décembre 2011

J'ai honte !



Retour de la grand ville, enfin, si tant est que Saint-Lô mérite le qualificatif de "Grand", je retrouvai mes collines avec l'espoir secret que mon nouveau réglage de piège me permettrait de faire une photo saisissante. Propre à impressionner les foules. Celle d'un rat pris au piège. 

En pénétrant dans la grange, je vis que le piège s'était comme espéré déclenché. Mais de gros rongeur point. En le retournant je vis qu'il avait mis fin aux jours d'une sorte de souris. Mais brune. Probablement un campagnol. Ecrabouillé à mi-corps par un instrument mal adapté à sa taille. 

J'ai eu honte. Comme un qui croyant se débarrasser de quelque dangereux agresseur aurait envoyé ad patres, à la Kalachnikov, un brave pompier vendeur de calendriers. Les menus ennuis judiciaires en moins.

La photo qui illustre mon billet n'est pas celle du drame ci-dessus évoqué. Je la trouvai sur Internet, histoire d'illustrer quand même. Mon caractère breton ne m'a pas, malgré tout, laissé découragé. J'ai réarmé le piège, mis un appât de fromage dans l'espoir que la prochaine fois...

A ceux qui me diraient que mes rats n'existent pas, qu'ils ne sont que fantasmes, que ce sont les campagnols qui bouffent mes patates, je dirai que des campagnols qui laisseraient des crottes de la taille de celles que je trouve dans la grange seraient des phénomènes de foire.

samedi 24 décembre 2011

De mal en pis...




Selon un récent sondage, les français conserveraient leur titre envié de peuple le plus pessimiste de la terre. Pour une fois que nous sommes les premiers en quelque chose, ne boudons pas notre plaisir ! Nous ne serions 79 % à penser que 2012 sera pire que cette année. Avec nous sur le podium : les irlandais et les autrichiens, loin  derrière. Les grecs ? Même pas dans le top 10 ! 

Du côté des optimistes, les nigérians remportent la palme, suivi des vietnamiens et des ghanéens. Rien d'étonnant à cela : dans des pays pauvres mais connaissant une forte croissance, il est logique d'envisager des lendemains qui chantent.

Ce qui m'étonne dans l'état de dépression profonde qui affecte notre pauvre pays, c'est que, tout de même, en 2012 il y aura des élections, lesquelles devraient chasser du pouvoir l'horrible dictateur qui opprime et saigne le peuple aux quatre veines. Du moins si on en croit les sondages. Une telle perspective devrait donner de l'espoir, non ? Eh bien non. A croire  que les gens se disent qu'avec la gôche les choses seront peut-être un tout petit peu moins pires, mais pires quand même.

Maintenant on est en droit de se demander qui sont ces 21% de personnes qui pensent que les choses vont s'améliorer ou au moins qu'elles ne vont pas empirer. Dans ce climat de morosité générale, comment font-ils ? Viendraient-ils de gagner une forte somme au loto ? De faire un coquet héritage ?  On ne peut que répondre par la négative car, figurez-vous, le français, s'il voit l'avenir du pays en noir, considère le sien propre de manière plus nuancée.

Qui sont-ils donc ? Des inconscients ? Des délirants ? Pensent-ils que le président Coty a la situation bien en main et qu'il va nous sortir de la crise en deux coups les gros ? Sont-ils sourds, illettrés et aveugles  (Dans ce dernier cas, on se demande comment on aurait pu les sonder.) ?

Quoi qu'il en soit, je vous souhaite à tous un joyeux Noël. Profitez-en bien, le prochain sera pire !

vendredi 23 décembre 2011

La politique à l'huile, c'est bien difficile mais c'est bien plus beau que la politique à l'eau !



Contrairement à ce qu'on pense communément, la politique n'est pas de la tarte.

Ainsi j'entends que M. Sarkozy, notre bon président (que Dieu continue de l'inspirer !), aurait fait voter une loi bannissant le négationnisme afin de se concilier le vote Arménien. Certes, mais ce faisant, il met le Turc en colère.  Or il est de notoriété publique que plus fort qu'un Turc, y'a pas. Alors, un Turc en furie...

Le bon M. Erdogan, premier ministre de Turquie, s'est fâché tout rouge. Comme le drapeau de sa noble patrie ! Et son ire va croissant* ! Finie la coopération militaire (nous ne bombarderons plus ensemble...), adieu la coopération culturelle, "les plaies sont irréparables" (espérons qu'elles ne sont que superficielles, car une plaie à la fois profonde et irréparable, ça vous expédie au paradis d'Allah en moins de deux).


Les compatriote de M. Erdogan qui font à la France la faveur de l'enrichir, du moins certains d'entre eux, sont même allés manifester leur courroux devant l'Assemblée Nationale où nos bons représentants, ou du moins 10% d'entre eux, s'apprêtaient à voter la loi qui les marrit.


Les avantages que ne manquera pas de nous valoir auprès des 3,2 millions d'Arméniens d'Arménie cette merveilleuse loi contrebalanceront-ils les désagréments d'un éventuel boycott par les 73 millions de Turcs de Turquie ? Pas certain.

Au niveau international, les gains ne sont pas évidents. Et à l'interne ? Eh bien, ce n'est pas gagné non plus. Figurez-vous que les communautés d'origine Arménienne et Turque sont, en nombre, sensiblement équivalentes en notre beau pays. On peut se dire que l'immigration Arménienne étant plus ancienne que la Turque, les premiers sont plus nombreux à voter. On peut se dire également que, mieux intégrés, plus ou moins dissous dans la population générale, ils ne sont pas tous passionnés par les effets d'une telle loi...

Et si cette loi n'était, par-delà toute considération politicienne, tout simplement qu'une connerie de plus ? Elle aura du moins présenté l'avantage de me mettre d'accord avec Nicolas Jégou et Me Badinter. Ce qui est plutôt rare...

* Pour l'étoile, je n'ai rien trouvé. Ou j'ai la flemme...

jeudi 22 décembre 2011

Rat-le-bol !



Le rat est un animal très habile. Je le constate chaque jour un peu plus. Suite à une attaque sournoise contre mes patates, je lui ai déclaré la guerre. Je pensais me débarrasser de ce rongeur à l'aide d'une tapette à rats en deux temps trois mouvements. Innocent que j'étais !

Il était indiqué sur l'appareil qu'en guise d'appât on pouvait utiliser du pain ou du fromage. J'optai d'abord pour le pain. Rien ne se passa d'abord. Puis, mystérieusement le pain disparut sans que le piège ne se déclenchât.  "Ah ah!"  me dis-je, "ne faudrait-il pas avoir recours au fromage, plus difficile à arracher ?" Je fixai donc un beau morceau de fromage au crochet du piège. Rien ne sembla d'abord se passer. Puis, observant de plus près le piège, je vis que progressivement le fromage diminuait. Je tentai de mieux régler le piège afin qu'il devienne plus sensible. Peine perdue. Bien que ce déclenchant à la moindre pression, le bout de fromage continua de se réduire et finit par disparaître totalement pas plus tard que ce matin. Comment le rat s'y prend-il ? Mystère...

Il y a bien les grains empoisonné mais je m'en méfie pour deux raisons : d'abord je crains que l'adorable petite chienne Yorkshire de ma compagne n'en absorbe par mégarde avec les conséquences qu'on devine. Ensuite, je n'ai pas envie, en faisant du rangement dans la grange de tomber sur des cadavres de rats en décomposition. 

Que faire ?  Me résigner à vivre en cette douteuse compagnie ? Rendre mon piège plus sensible ? Espérer que la crise qui frappe la France et la perte programmée de son triple A pousse les rats à fuir vers des cieux plus cléments ? Attendre le printemps prochain qu'une victoire de la gôche vienne résoudre ce problème comme elle résoudra tous les autres ?  Voyez à quelles extrémités j'en suis réduit !

S'il y a, parmi mes lecteurs, quelqu'un qui connaisse une solution valable, qu'il me la donne. Il ou elle n'aura pas obligé un ingrat : je lui conférerai le titre envié de Dératiseur des Collines de Première Classe, qui, inscrit sur une carte de visite, apporte à qui l'obtient (jusqu'ici personne) un prestige indéniable.