..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

lundi 12 décembre 2011

Les rêves, n'empêche, hein !

Depuis des années, je caressais le rêve de m'offrir un salon Chesterfield. On a les rêves qu'on peut. Seulement, soit je n'avais pas la place où le mettre, soit je n'avais pas les sous, soit je pensais à autre chose. Il m'arrivait encore, envahi par le sentiment de la vanité des choses, de me dire "A quoi bon?". Tout cela ne menait pas à grand chose...

Et voilà qu'avant-hier, cette rêverie familière se réveilla et que je m'aperçus en naviguant sur Internet que, pas plus loin qu'à dix kilomètres de chez moi, existait un spécialiste du Chesterfield d'occasion importé d'Angleterre. A condition que son cuir ne soit pas abîmé, un Chesterfield d'occasion ne peut que gagner à être patiné par l'usage.  Je me rendis donc sur le site de ces braves gens. La syntaxe des descriptions me fit rapidement comprendre que l'entreprise était tenue par un de ces immigrés qui envahissent nos collines. Comme il était dit que l'on pouvait, sur rendez-vous, visiter leur entrepôt, je saisis mon plus beau téléphone et, dans mon anglais le plus raffiné,  arrangeai une rencontre pour le lendemain.

Rencontre il y eut donc. J'avoue avoir été impressionné par le stock dont ils disposaient.  Une sorte de paradis du Chesterfield. J'avais dans l'idée d'acheter une paire de fauteuils club dans les verts ou Ox Blood (élégamment traduit par "Bordeaux").  Mais de paires de ce type ou de cette couleur, point. Comme quoi, même au paradis on n'est pas assuré de trouver ce que l'on cherche... Après bien des hésitations, essais, questions, nous avons fini par opter pour un canapé trois place Bordeaux que le négociant nous proposa de nous livrer sur l'heure. Trente minutes plus tard, cette magnifique emplette trônait devant la cheminée où j'allumai un feu. Splendide ! 

A part que... Par contraste, le reste de l'ameublement paraît un rien minable. Il va donc falloir revoir l'ensemble... De plus, un canapé prenant moins de place que deux fauteuils, on pourrait envisager de lui adjoindre un autre siège. Ce qui ne sera pas de la tarte, vue la variété quasi-infinie des nuances d'Ox Blood...

Conclusion : un rêve réalisé ne nous sort pas de l'auberge aussi vite qu'on pourrait le penser.

dimanche 11 décembre 2011

Y'a des jours comme ça...




Je ne sais pas pourquoi, mais depuis quelques jours, je ne trouve pas le temps (et/ou l'énergie) pour rédiger un de ces merveilleux billets qui parlent au cœur comme à la raison et instruisent tout en distrayant.

Je prie la multitude de mes lecteurs d'excuser cette absence et leur promet mollement de veiller à ce qu'elle ne s'éternise...

jeudi 8 décembre 2011

Salut farceur !




Hier midi, le journal de Jean-Pierre Pernaut, nous montrait un employé municipal chargé de rendre de menus services aux personnes âgées ou handicapées. Ça m'a fait me souvenir du temps ancien où, pendant mes vacances, je remplaçais le facteur dans un village des Yvelines.

En ces époques reculées, c'est à vélo que le facteur courait les campagnes. Ça le rendait plus accessible. Ces petits services, les braves gens les attendaient du préposé qu'ils appelaient affectueusement "farceur" tant leur sens de l'humour était affuté. Une bouteille de gaz à changer ? Des médicaments à apporter de la pharmacie ? Un colis à poster ? Une ampoule grillée ? Le farceur était là. On lui donnait, pour sa peine, une petite pièce...

Il y avait aussi des services immatériels à rendre. Un petit vieux s'assurait une visite quotidienne grâce à son abonnement à "La Terre". Il était à sa fenêtre à attendre mon passage et il était hors de question que je ne m'arrête pas quelques minutes à bavarder autour d'un coup de rouge. Par les jours de grande chaleur, le rouge avait tendance à vous scier les pattes dans les montées, mais comment dire non ? Passant vers l'heure de l'apéro, il arrivait certains jours qu'en plus de la petite pièce on offre au farceur un petit verre de vin cuit. De plus, sauf à paraître bégueule, il fallait observer une pause chez la Nadine. Une maîtresse femme qui tenait le bistrot. Sa clientèle, surtout composée d'ouvriers agricoles, se montrait parfois turbulente. Elle savait comment calmer les plus effervescents : le fouet de cuir qu'elle gardait sous le comptoir, entrant en action, faute de les ramener à la raison, leur faisait quitter les lieux.  Certains clients payaient volontiers le coup au préposé. Qui leur remettait ça...

Bref, il y avait des jours où les côtes étaient dures à monter.

Aujourd'hui, finis les petits coups payés au facteur, il passe à fond la caisse dans sa jolie voiture jaune. Finies aussi les petites pièces. Les petits vieux ont droit aux services à la personne. Ce n'est plus amical, c'est programmé. Nous sommes dans un pays sérieux.

mercredi 7 décembre 2011

Piéride : le complot



Ceux qui suivent ce blog depuis sa naissance savent à quel point j'ai souffert à cause de cet horrible bestiole qui ravageait sans vergogne mon carré de choux. L'eût-il fait avec vergogne que ça n'aurait pas changé grand chose, je vous le concède. Toujours est-il que le temps du deuil est passé : le lépidoptère maudit a disparu, détruit, je suppose, par la rigueur du climat automnal. Mes choux se sont remis, pommes et bourgeons se forment et de cette invasion funeste ne restent que quelques feuilles dentelées.

L'heure de la froide réflexion est venue. 

Comme le signalait Suzanne dans un commentaire, curieusement, dans son coin de Bretagne où ces brassicacées pullulent, il semble que ce soit en vain que l'on chercherait la trace d'une queue de piéride. Je m'étais fait la même réflexion en parcourant les routes du Trégor où l'on semble vouer un culte au dieu-chou. Étonnant, non ? Alors que leur nourriture de base s'offre par milliers d'hectares à leur concupiscence, ces papillons boudent la région. Il semble qu'elles préfèrent aller dans d'autres contrées réduire à néant les modestes espoirs de potée de l'industrieux jardinier.

La piéride serait-elle masochiste ? Défendrait-elle le pot de fer contre le pot de terre ? Foin des considérations anthropomorphiques ! Regardons plutôt à qui profite le crime. La réponse est évidente : au puissant lobby du chou, "Prince de Bretagne" et consorts ! Quelques pieds de choux dans les millions de jardins que compte notre beau pays, c'est au bout du compte, des milliers de tonnes de choux qui passent sous le nez de ces rapaces. Allaient-ils l'accepter ? Ce serait mal connaître leur désir d'hégémonie !

C'est alors que dans les cerveaux des tenants de la manipulation génétique, vils laquais de l'agriculture intensive,  est née une idée diabolique : inoculer à la piéride un gène qui la rende allergique aux grandes étendues vert-choux. La pauvre bête, ainsi modifiée, dès qu'elle aperçoit une surface de cette couleur supérieure à une vingtaine de mètres carrés, est frappée de nausées et de vomissements. Du coup, elle transporte son habitat dans des régions où le chou n'est qu'un innocent passe-temps et là elle se goinfre. Imaginez l'accueil enthousiaste que rencontra auprès des oligarques des brassicacées cette trouvaille !

Et voilà pourquoi votre fille chou est muette bouffé.

mardi 6 décembre 2011

La France a peur !




Comme tous les français, et nos amis qui, bien que n'étant ni français ni citoyens de l'Union Européenne, nous font l'honneur de partager notre misère et s'emploient à nous en sortir, depuis hier, je tremble.

Et pourquoi tremblez-vous pusillanime blogueur ?  Pusillanime, vous en avez de ces mots ! Vous ne seriez donc pas au courant ? Pas plus tard qu'hier des militants de Greenpeace se sont introduits dans l'enceinte de deux de nos centrales nucléaires !  A Cruas, selon EDF quand on les a arrêtés, "Les deux hommes étaient cachés, depuis le matin, dans un 'big bag' sur une aire de stockage de gravats aux abords immédiats de la clôture du site". A Nogent-sur-Seine, les militants sont parvenus à déployer, sur le dôme d'un réacteur une banderole proclamant : "Le nucléaire sûr n'existe pas" !  A Cadarache et à Blaye, ils n'auraient pas réussi à pénétrer dans les enceintes, mais quand même ! 

Quand je pense que pendant ce temps-là j'étais, à moins de 100 km à vol d'oiseau de La Hague, sous ma serre , armé d'une houe et d'une fourche-bêche occupé à désherber puis retourner le sol et que la gendarmerie n'est même pas venue m'inquiéter !

Nous sommes mal protégés.

Tout ça après Fukushima ! Vous me direz qu'un séisme de force 9 et des militants, fussent-il mal intentionnés, présentent une dangerosité peu comparable. C'est que vous connaissez mal ces derniers ! Vous n'imaginez pas les dommages qu'armés de burins et de massettes ces gars-là peuvent infliger au dôme de protection d'un réacteur nucléaire !  Votre confiance irraisonnée en la solidité de la croûte terrestre vous interdit de concevoir que deux solides gaillards tapant du pied en cadence sous leur sac en plastique sont capables de l'ébranler et de faire s'écrouler comme château de carte les soi-disant protections d'une centrale avec les conséquence apocalyptiques que l'on imagine.


Greenpeace, nous a, une fois de plus, démontré que nous dansions sur un volcan. Les autorités compétentes, face à cette preuve de leur coupable négligence, sauront-elles prendre les mesures de sécurité qui s'imposent ? N'en doutons pas. Aussi ne serais-je pas étonné que de nouvelles consignes autorisent les agents de sécurité à tirer à balle réelles sur tout intrus. 

Gageons qu'ainsi les prochaines démonstrations de nos pacifiques amis verts dureront bien moins longtemps et que, rassurés par la mort de quelques uns de ces militants, les français pourront retrouver un sommeil apaisé.