..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

jeudi 29 septembre 2011

Parlons culture !




« La culture c’est ce qui reste quand on a tout oublié » aurait dit Edouard Herriot.   Peut-on en inférer  qu’a contrario «  l’inculture c’est ce qui s’en va quand on a tout retenu. » ? 

Histoire de ne pas trop me faire de peine, je préfère m’en tenir à la première de ces phrases. Grâce à elle, je me trouverais  jouir d’une culture littéraire phénoménale.  En admettant que j’aie lu, depuis 54 ans un livre par semaine, j’en aurais lu plus de 2800. Il se peut même que j’en aie lu davantage. Et que m’en reste-t-il ?  Résumons-nous : Rien. Ou pratiquement rien.

L’adolescence fut le temps des classiques. Stimulé par mon frère ainé, je dévorai  littéralement  Balzac, Zola, Camus, Sartre, Flaubert, Voltaire, Rousseau,  Simenon  ainsi que tout ce qu’on était censé lire à l’époque.  Ensuite,  j’ai eu, c’était la mode, ma période beat/hippy avec Kerouac, Henry Miller, Rezvani et consorts.  Puis je me suis laissé aller aux rencontres de hasard…

La capacité d’autrui à retenir non seulement le nom mais les caractéristiques  des principaux personnages de grands romans classiques me laisse sur le cul. Comme m’étonne le sentiment de révérencieuse admiration que bien des « grands »  auteurs  inspirent aux « culturés ».  Personnellement, je suis capable d’oublier l’intrigue, voire le sujet de bien des chefs-d’œuvre…  Alors disserter  des mérites comparés de Mimile et de Ginette dans l’inoubliable « Autant en emporte ta sœur » de Glutzenbaum …

Certains mal-intentionnés pourraient penser que je n’ai lu aucune  des  œuvres qui constituent le fonds de bibliothèque du moderne honnête homme. Ils auraient tort. Même si, n’ayant pas de photos me montrant en train d’en savourer  les délices, ce n’est pas mon discours qui pourra leur prouver leur erreur.

Mais, malheureux enfant, ne suivîtes- vous point, au temps de votre jeunesse  (ou vous avez plus qu’autre gallé, mais là n’est pas la question) des études littéraires ?  Ne vous en tirâtes-vous pas  si honorablement  que le bon gouvernement de Giscard vous paya pour les suivre ?  Si fait, si fait. Il me fallut tout de même me livrer à des exercices de critique sur de bons et moins bons auteurs, mais, je n’en abusai point. En fait, ce qui m’intéressait, c’était la langue. Plutôt que de me vautrer dans de douteux « plaisirs » exégétiques je me livrais aux félicités moins souvent partagées  de la grammaire, de la linguistique, du vieil françois, du latin, de la philologie. Je billevesais déjà !

Parce qu’après tout, les œuvres sont-elles autre chose que des travaux pratiques de langue ?

mercredi 28 septembre 2011

Juste pour voir...

Je constate avec amertume que les nouveaux billets de ce blog appelé à réveiller les consciences occidentales n'apparaissent plus sur les blogrolls qui ont l'honneur et la sagesse de lui faire une place.

Qu'on ne vienne pas me dire que c'est un coup des piérides. Ces charmants animaux (je deviens prudent) ne sauraient m'en vouloir d'exposer de simples vérités.

Ce bref message n'a pour but que de vérifier si ce malheureux état de fait perdure.

mardi 27 septembre 2011

A poil ! Tout le monde à poil !



"Plusieurs enseignants, regroupés en collectif, ont décidé de poser nus dans un calendrier disponible sur Internet. Ils souhaitent ainsi, à leur manière, dénoncer «le dépouillement de l'école». Ils invitent d'autres profs à les rejoindre."

Pour en savoir plus, rendez-vous ici

Chaque photo est accompagnée d'un slogan "humoristique". Je vous laisse juge : "Shakespeare... to pire" ! J'ai failli me pisser dessus face à tant de drôlerie !


Plutôt que de dépouillement, n'eût-il pas été plus approprié de parler de dénuement ? En cas d'annonce de la mort de l'école, aurions-nous eu droit à des photos de cadavres d'enseignants ?


J'avoue que la démarche me paraît un rien suspecte. Contre quoi ces braves gens protestent-ils au juste ? Il semblerait que ce soit contre les réductions de postes ou plus généralement contre la dégradation du "service public d'éducation", non ? Pas contre la paupérisation du corps enseignant. Je ne vois pas en quoi ces suppressions, cette dévalorisation pourraient avoir pour conséquence que les enseignants se retrouvent "un bouquin devant, un cahier derrière".


Ces "enseignants syndiqués (de différents syndicats) et non syndiqués" seraient-ils atteints de confusion mentale ? Honnêtement, ça m'étonnerait. Ayant fréquenté de près le corps enseignant des décennies durant, je n'y ai rencontré que gens d'intelligence aiguë.

Aussi me demandé-je si tout cela ne cacherait pas autre chose. Si sous des dehors de protestation corporatiste ne se dissimulerait pas une opération séduction visant à raviver l'intérêt parfois fugace des élèves pour une école peinant à les séduire.

Analysons l'image ci-dessus. La belle personne aux charmes qu'elle laisse deviner opulents y apparaît sous le nom de Mme X, professeur de mathématiques. Mme X ! Tout un programme ! Elle fait des photos, ne ferait-elle pas des films ? L’œillade coquine que nous décoche la sympathique donzelle, n'est elle pas plus apte à pousser l'esprit vagabond de l'apprenant vers des pensées folâtres que vers d'autres "fonctions de X" ?

Quant au slogan (hilarant) "La fonction éducation est décroissante", ne laisse-t-il pas entendre que l'école pourrait apporter d'autres bonheurs ?

Tout ça est bougrement habile. J'avais failli me laisser prendre...






lundi 26 septembre 2011

Qu'est-ce que je vous disais ?


Voici quels furent les 5 présidents du sénat de la Ve république. Admirez la mâle assurance, la fière beauté et le double-menton qui caractérise ces 5 éminents serviteurs de l'état.

Et maintenant comparez :

Ce maigrichon ne PEUT PAS présider si noble assemblée.



Mon monde s'est écroulé hier soir.




La journée avait bien commencé, pourtant. J'avais quasiment terminé de construire ma serre, j'étais plutôt satisfait du résultat. Le ciel était d'une couleur qu'on ne lui connaissait plus. Bleu pour tout dire. Une légère brise empêchait qu'on étouffât. Le repas de midi, vite expédié pour retourner à mon chantier, avait été correct. Pour le soir était prévu un steak à l’échalote accompagné de frites. Bref, tout semblait réuni pour une journée heureuse.

Et puis voilà que le soir venu, rompu de saine fatigue, tandis que je pelais les délicieuses pommes de terre du jardin avant de les découper en épaisses frites, ma compagne alluma la télé. Geste souvent anodin. Et alors, consterné, j'appris la nouvelle : une majorité de gauche avait été élue au sénat ! Je n'en crus d'abord pas mes oreilles. Je pensai à un lapsus. Mais je vis bientôt trop de commentateurs et de socialistes confirmer la nouvelle ou s'en réjouir pour continuer de m'illusionner. Ainsi, c'était vrai : suite à un vote HISTORIQUE, la haute chambre basculait.

Ce fut presque machinalement que je me servis quelques rasades de whisky : le cœur n'y était plus.

Le sénat à gauche ? Le sénat ! Cette institution sans taches totalement souillée, d'un coup ? Comme ça ? Sans que rien n'ait pu le laisser présager ? Mais le sénat, monsieur, c'est à droite, par définition. Ça a un bon gros président débonnaire et sage qui dans ses moments d'égarement pourrait se laisser aller à penser qu'un centriste n'a pas toujours tort... Imaginez : un président du sénat de gauche ! Quelqu'un qui, si les malheurs de notre république étaient sans fin pourrait se voir appelé à assurer l’intérim de sa présidence ?

Ça ne s'arrêta pas là : je vis un nommé Bel s'imaginer conquérir le "plateau" ! Non mais, vous l'avez vu ? Presque svelte ! On croit rêver. Un président du sénat, ça se doit d'avoir une silhouette propre à rassurer le français : rond, démarré au cassoulet, fini au tripou. Ça doit vous avoir une trogne patinée aux grands crus, aux cognacs hors d'âge...  Maurois pourrait faire l'affaire : il en aurait l'âge et la stature... Mais là...

Hier soir, c'est MA France qui a basculé. Rien de moins.