Il faut à la France un président bien coiffé, propre sur lui, ni trop petit ni trop grand, ni gras ni maigre, qui possède des cravates et des costumes et qui dise n’importe quoi et son contraire. |
Soyons sérieux : je ne vois aucune raison de voter pour M. Macron. Ce titre n’est là que pour voir s’il attire la curiosité des lecteurs et leurs éventuelles réactions. On s’amuse comme on peut. Je ne voterai pas pour leur cher président. Je ne l’ai jamais fait, ne le ferai jamais et ne saurais engager quiconque à la faire.
Revenons à nos moutons ou plutôt quittons les. J’ai, chez M. Facebook, trouvé ce court extrait d’un essai de M. Haig, écrivain anglais. Je l’ai traduit pour vous et le fais suivre, pour mes lecteurs anglophones, de la version originale. On me dira que M. Haig enfonce des portes ouvertes. C’est vrai. Mais en une période où une pseudo-culture tend à nier les évidences, je ne pense pas inutile d’en rappeler certaines. Entendons nous bien : loin de m’indigner face à la société de consommation, je lui trouve des avantages à condition de se borner à profiter de la prospérité et des conforts qu’elle offre sans tomber dans l’asservissement consumériste qui engendre plus de frustrations que de satisfactions.
« Le monde est de plus en plus organisé de façon à nous déprimer. Le bonheur n’est pas très bon pour l’économie, si nous étions heureux avec ce que nous avons, pourquoi aurions-nous besoin de plus ? Comment vend-on une crème anti-age ? On rend les gens inquiets de vieillir. Comment fait-on voter les gens pour un parti ? On les inquiète au sujet de l’immigration*. Comment les fait-on souscrire à des assurances ? En les rendant inquiets de tout. Comment les pousse-t-on à avoir recours à la chirurgie esthétique ? En soulignant leurs défauts physiques. Comment les incite-t-on à regarder une émission de télé ? En leur faisant craindre de rater quelque chose. Comment les fait-on acheter un nouveau smartphone ? En leur faisant croire que sinon ils ne seraient plus dans le coup. Être apaisé devient une sorte d’acte révolutionnaire. Se satisfaire d’une existence non-remise à niveau, se sentir à l’aise avec ses imperfections humaines ne serait pas bon pour les affaires. »
Matt Haig
* ou de tout autre sujet jugé suffisamment anxiogène (NDT)
“The world is increasingly designed to depress us. Happiness isn’t very good for the economy. If we were happy with what we had, why would we need more? How do you sell an anti-ageing moisturiser? You make someone worry about ageing. How do you get people to vote for a political party? You make them worry about immigration. How do you get them to buy insurance? By making them worry about everything. How do you get them to have plastic surgery? By highlighting their physical flaws. How do you get them to watch a TV show? By making them worry about missing out. How do you get them to buy a new smartphone? By making them feel like they are being left behind. To be calm becomes a kind of revolutionary act. To be happy with your own non-upgraded existence. To be comfortable with our messy, human selves, would not be good for business.”
- Matt Haig, in "Reasons to Stay Alive".