Pour la gôche, et surtout quand elle est radicale, l’ennemi
c’est le fascisme.
Je regardais, mercredi soir, le documentaire consacré à MM. Hitler
et à Mussolini. Une chose m’a frappé : que tout ça était vieillot !
La manière dont ces dictateurs s’exprimaient, ces foules de militants portant
uniforme et défilant au pas de l’oie en adressant un salut (fasciste comme il
se doit) à leur adoré Duce ou Führer ! Après tout, il n’y a rien là que de normal :
ça se passait il y a 80 ou 90 ans. En
1936, la France ne se définissait pas par rapport au bon roi Louis-Philippe !
Eh bien, pour la gôche, les années 20 et 30 du siècle passé
sont d’une actualité brûlante. On n’y peut rien, c’est comme ça. Ses idées, ses
principes, ses solutions, elle va les
chercher, quand elle se veut moderne, il y a 68 ans (programme du CNR), quand
elle se veut plus fondamentale, un
siècle, deux siècles, voire plus de
voyage dans le temps ne l’effraient pas.
La gôche est archaïque. Elle n’y peut rien, c’est sa nature.
Elle ne voit pas le temps passer. Elle continue de faire semblant de défendre
une classe ouvrière qui depuis des lustres l’a laissée à ses chimères de bobos.
Elle ne sait même plus qui elle est ni qui elle représente.
C’est là que j’en reviens à l’inénarrable Jean-François
Kahn, (ex ?) militant du Modem, c’est à dire d’un parti qu’à force d’être
nulle part aucun électeur ne parvient à rejoindre. Lui aussi est à la ramasse.
Il imagine un retour du fascisme ! Rien moins !
Mais le fascisme, mon bon monsieur, ça demande un contexte
bien défini. Il résulte des frustrations d’anciens combattants de la Grande
Guerre et de la crise de 1929. Où est-elle NOTRE Grande Guerre ? Où
sont-ils ces millions de combattants des tranchées ? Où sont-ils ceux qui ont connu un enfer de
boue, de canonnades et de gaz asphyxiants rendant la mort, ses cadavres, leur puanteur
et ces rats qui dévoraient tout omniprésents ? Ces
hommes qui rêvaient dans leur misère d’un avenir Rouge, Noir ou Brun ? Où
est la nostalgie de l’uniforme et de l’esprit de camaraderie né du combat ?
Où sont-ils, aussi, les vaillants petits soldats du Kominterm
obéissant au doigt et à l’œil au Petit Père des Peuples ? Où sont leurs
bagarres de rues qui les opposaient pour conquérir un pouvoir que les urnes
leur refusaient ?
Les temps ont changé. Je suis au regret de vous l’annoncer
mais le fascisme ne passera pas. Ne serait-ce que parce qu’il est mort et
enterré depuis des décennies. Comme l’est son alter ego communiste. Est venu le temps du confort et du festif. Même
les pauvres ont un écran plat. C’est triste mais c’est comme ça. La guerre
civile, M. Kahn, n’est pas à l’ordre du jour. Pour qu’elle ait lieu, il
faudrait qu’il n’y ait rien à la télé : aucun match de foot, aucune Star
Ac’, pas de « Plus belle la vie », pas de « Le bonheur est dans
le pré » ni d’émission de bricolage…
A part une poignée d’excités dont les forces de l’ordre, si elles en
avaient, justement, l’ordre, n’auraient pas besoin de 5 minutes pour
débarrasser la voie publique, les gens ont « mieux » à faire.
L’ennemi de l’idéologie gôchiste n’est pas le fascisme mais le bon
sens. Il finira par triompher. Peut-être même en son sein…