..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

dimanche 15 janvier 2012

Curieux "Français"



L’oisiveté est dite mère de tous vices. Mère, sœur, cousine, tante ou belle-sœur, qu’importe, n’empêche que c’est elle qui, hier, m’a poussé à aller faire un tour sur le forum que je hantais voici quelques années, avant que la lassitude ne m’en éloigne. C’était, et c’est toujours,  un lieu hanté par une gauche plutôt radicale.  Enfin, hanté est un bien grand mot, vu que les interventions s’y font de plus en plus rares. Un de ces soubresauts qui indiquent que le lieu n’est pas  totalement déserté fut créé par Sébastien (Sébastien, si tu me lis…)qui lança l’idée d’un quiz sur Jeanne d’Arc.

S’ensuivirent diverses considérations plus ou moins (souvent TRÈS moins) intéressantes sur la pucelle, ses divers aventures et mérites comme sur les légendes et rumeurs qui courent sur elle. Un intervenant habituel écrivit cette phrase qui retint mon attention :
« L'histoire ridicule de jeanne d'arc n'a aucun intérêt. Beaucoup de Français en revanche vibrent aujourd'hui au souvenir d'Abdelkrim, d'Ali la Pointe ou de Fanon.
On y peut rien* ».

C’est pas mal, non ? Qui sont ces « Beaucoup » qui n’ayant rien à battre de la ridicule pucelle d’Orléans s’enflamment à l’évocation du rebelle du Rif, du voyou de la casbah devenu héros du FLN et de cet antillais qui appelait dans ses écrits au meurtre des Français ?  Je doute que ce soient les braves gens que je croise au marché aux veaux de Sourdeval. Je soupçonnerais même ces Français-là de mieux connaître Jeanne d’Arc que les « héros » ci-dessus évoqués. « Héros » qui ont pour point commun d’avoir, dans le cadre de leur combat anticolonialiste, partagé une haine fervente des Français.

Les plus futés d’entre vous auront deviné qui sont ces « Beaucoup ». L’auteur de cette phrase d’anthologie est lui-même un « Beaucoup ». Un de ces « Beaucoup »  qui, bien que devenus Français,  font allégeance à tout ce qui hait la France. Expression de l’aigreur résultant de l’exclusion ? Détrompez-vous : ce « Beaucoup »-là est fonctionnaire de la République, il est même professeur de lettres dans le 9-3 où, je lui fais confiance, il doit transmettre à ses élèves (très souvent "Beaucoup" eux-mêmes) son message d’amour pour le pays qui lui a offert sa nationalité.

Voilà où nous en sommes : des « Beaucoup », français de fraîche date, n’ont que mépris pour l’histoire de « leur » pays et dégoulinent d’admiration pour ses ennemis.  

Après ça, ils s’étonneront que certains jugent qu’être « Beaucoup » c’est déjà « Trop ». Et d'ailleurs, n'y pouvons-nous vraiment RIEN ?


*Notons au passage que notre ami,  s’il ignore les majuscules pour Jeanne en redécouvre par miracle l’usage pour ceux qui peuplent son panthéon personnel.  Maladresse de qui ne domine que partiellement l’usage ou  acte délibéré ?

samedi 14 janvier 2012

Au fil des ondes...



J'écoutais ce matin un débat intéressant sur l'urbanisme. C'était sur France Inter, radio de service comique.

Parmi les choses intéressantes qui furent dites, deux m'ont paru dignes d'être relevées.

La plus édifiante fut l'intervention d'une participante déclarant qu'ayant demandé à un maire d'une commune de gauche particulièrement défavorisée pourquoi il ne tentait pas d'y implanter une zone résidentielle, il lui fit répondu que cela amènerait une population qui ne voterait pas pour lui et risquerait de lui faire perdre les élections. Ce n'est pas un scoop, mais c'est toujours amusant d'entendre des gens qui parlent sans cesse de mixité sociale se montrer sincères. La gauche prospèrant sur le fumier de la misère, il est bien naturel qu'elle l'entretienne...

L'autre fut  la tendance à construire des résidences sécurisées et à voir de plus en plus d'urbains fuir la ville pour s'installer dans de paisibles villages. Cela fut attribué à une société de la peur. Peur de quoi ? Va savoir... Paranoïa, probablement. Vu qu'évidemment, il n'y a aucune raison de fuir, quand on le peut, nos riantes et paisibles banlieues. Il paraîtrait même que certains promoteurs sécuriseraient les résidences qu'ils construisent afin de faire des profits supplémentaires  alors que les acheteurs potentiels n'auraient aucun désir de sécurisation. On suppose que ces mêmes promoteurs, s'ils travaillaient en Afrique équatoriale, équiperaient les logements de puissants et coûteux calorifères. Les clients renâcleraient un peu sur le prix mais finiraient par se résigner...

En fait, pour redresser le pays il y a un créneau évident : exploiter les peurs irraisonnées des français. Puisqu'on est parvenu à leur faire croire que pouvait exister de l'insécurité dans les grandes métropoles, ne pourrait-on pas leur faire craindre la submersion dans les hautes montagnes, l'installation d'un climat tropical en Normandie ou la pénurie de céréales en Beauce ? Il n'y aurait plus qu'à produire les moyens permettant de lutter contre ces périls et à nous le sextuple A (celui grâce auquel c'est le prêteur qui vous verse des intérêts) !

vendredi 13 janvier 2012

Soignons nos bobos !



Il est frappant de voir comme le vote socialiste est fréquent parmi les cadres. C’est un peu comme si une fois qu’il  a le vêtement seyant,  la belle auto, le logement confortable, la femme qui va avec et des enfants qui préparent la grande école dès la maternelle, l’ex-bouseux , l’ex-prolo de base, promu bobo se disait qu’il lui faudrait une idéologie assortie. Question de standing.

Or,  quoi de plus classieux  que des idées « généreuses » ?  Comme les vacances exotiques et le ski, c’est bon pour le teint.

Des idées généreuses, certes, mais modérées. Seuls les cons vont aux extrêmes, c’est bien connu. Le cadre n’est pas un con. La preuve, il a des diplômes, des vêtements seyants, etc (cf supra). Il va donc naturellement vers la gauche modérée. Il n’est pas question de mettre le système cul par-dessus tête, non, simplement  de le fustiger et d’en corriger les excès. Et quels sont ces excès, s’il vous plaît ? Eh bien, les I-NÉ-GA-LI-TÉS. Le bobo de base rêve d’une société égalitaire où tout le monde serait comme lui et où lui-même monterait d’un petit barreau sur l’échelle, histoire que son mérite se voit reconnu tout de même.

Il aime les pauvres. Enfin, pas tels qu’ils sont maintenant mais comme ils deviendront une fois qu’ils ne le seront plus. C’est pourquoi, en attendant l’égalité, il les évite soigneusement. Un peu comme, malgré tout l’intérêt qu’il présente, les riches ne le fréquentent pas. On finirait par se demander s’il ne déteste pas plus les riches qu’il n’aime les pauvres.

Réduire les inégalités, donc. En prenant aux détestables riches l’argent qu’ils volent pour le rendre  aux pauvres qu’ils lèsent. En voilà une belle justice sociale ! Mine de rien, notre bobo est un Robin des bois moderne. Rien que du bel et bon dans son esprit généreux.

Seulement, le riche est rusé. Pas facile à faire aux pattes. Il planque ses sous, l’avare ! Et il a un gros défaut : il est rare. Tandis que le bobo, lui, est nombreux et ne demande qu’à se faire tondre. Moi, si j’étais le gouvernement, plutôt que d’arpenter la campagne à la recherche d'un hypothétique riche sauvage je préfèrerais me rabattre sur les bobos d’élevage. Il faut croire que le gouvernement n’est pas plus aventureux que moi. Il se contente de plumer le bobo. Et le bobo est content tant la cause est bonne.

Seulement, il se peut qu’un jour vienne où le bobo, se voyant  petit à petit ramené au niveau du pauvre sans que le pauvre ait beaucoup progressé, quitte l’état d’hypnose idéologique où l’avaient plongé ses généreuses convictions.

Et le jour où le bobo s’éveillera, le monde tremblera.

jeudi 12 janvier 2012

J'existe, Dieu m'a rencontré




La nuit dernière, j’ai, en rêve, rencontré Dieu. J’en vois, au fond, qui commencent à ricaner.  En rêve ? Ça compte pour du beurre ! J’ignorerai ces mécréants mais leur conseillerai de relire l’Ancien Testament où les rencontres de ce type sont fréquentes.

Dieu était attablé au bar-tabac où j’allai acheter des cigarettes. De la main, il me fit signe de m’approcher. Je sus d’emblée que c’était Lui : cheveux, blancs, lunettes, la soixantaine un rien fatiguée, de taille moyenne, un peu corpulent, Il me rappelait quelqu’un de manière troublante. J’en fus surpris jusqu’à ce que je me souvienne que c’était parfaitement logique, vu qu’Il m’avait créé à son image.
-          Qu’est-ce que tu prends, me demanda-t-Il ?
J’hésitai un instant car je bois rarement entre les repas puis me décidai pour un café.
-          Que me vaut l’honneur, m’enquis-je ?
-          Rien de bien spécial. Il se trouve qu’hier ton blog entamait son cinquième mois et que je souhaitais t’en féliciter. On s'y sent comme dans une bonne chaumière, les pieds en éventail au coin du feu, un verre de cognac au bord des lèvres, et de la chaleur entre le maître de maison et ses hôtes.
Ces compliments me touchèrent autant qu’ils me troublèrent. Après une gorgée de café, je repris :
-          Merci, Mon Dieu. Votre attention me flatte sans que je sois certain de la mériter. Une chose me trouble cependant : il me semble qu’il n’y a pas si longtemps, un ami m’a dit mot pour mot la même chose…
-          Ah, Labeuche ? Rien d’étonnant à cela : je l’inspire beaucoup ces temps derniers. Au fait, tu peux me tutoyer, pas de manières entre nous.
-          Je Vous remercie Mon Dieu, mais je n’oserais pas… Je n’ai pas le tutoiement facile, Vous savez. Sauf Votre respect, j’aimerais savoir pourquoi Vous Vous intéressez à moi qui ne pense pas souvent à Vous.
-          Pas souvent ? Ça c’est de l’euphémisme !  En fait, tu m’amuses, ça me détend de lire tes conneries…
-          Encore merci Mon Dieu, mais reconnaissez que si je ne pense jamais à Vous c’est un peu de Votre faute : Vous ne m’avez pas fait le don précieux de la foi…
-          Pleure pas la bouche pleine, Jacquot ! Si je ne te l’ai pas donné, c’est que tu n’en avais pas besoin.  Je t’ai donné le goût des femmes et des alcools forts, ce n’est déjà pas si mal…
-          Ça se tasse, tout ça…
-          Ah bon, ça se tasse ? Le moins qu’on puisse dire c’est que ce n’est pas très frappant quand tu vas mettre des bouteilles au tri.
-          Je parlais des femmes, Mon Dieu…
-          Ah je voulais te demander une chose : il m’arrive de venir faire une belote ici de temps en temps avec des amis. Ça te dirait de faire le quatrième ?
-          En suis-je digne, Mon Dieu ? Je ne joue pas si bien que ça. Pourquoi ne pas choisir Lorraine ? Elle est nettement plus forte que moi.
-          Justement ! Je n’aime pas tellement perdre…
-          Entendu. Bon, mais c’est pas tout ça, j’étais venu en coup de vent, j’ai des choux de Bruxelles sur le feu, je n’aimerais pas les retrouver cramés, alors si Vous n’y voyez pas d’inconvénient, je vais prendre congé. A la prochaine, pour une belote !
-          Je comprends, allez, à la revoyure !
Je poussais la porte quand Dieu me rappela :
-          Quand tu verras Didier Goux, tu lui diras que j’aime bien ce qu’il fait.
-          Quand je le verrai ? Jusqu’ici, on n’a pas eu la chance d’une rencontre…
-          Je vais t’arranger ça, mon p’tit gars !
-          Merci Mon Dieu !
Rasséréné, je rentrai chez moi en me disant que Dieu était bien agréable, même si  prononcer toutes ces majuscules ne facilitait pas la conversation.

mercredi 11 janvier 2012

Ah, l'amour... (2)




Bien que n’ayant aucun rapport avec le thème du billet d’hier, il s’agit de nouveau de se pencher sur les effets de ce sentiment polymorphe sur l’âme humaine.

Il m’est arrivé, comme tout le monde, sous l’emprise de cette  émotion, de transfigurer en anges des personnes qui, les choses tassées, y ont laissé toutes leurs plumes et me sont apparues comme de bien ordinaires créatures.  C’est la loi du genre : pas d’amour sans idéalisation et pas d’idéalisation sans amour.

Ce qui m’étonne cependant c’est que certains étendent le domaine de l’amour à la politique et parviennent à réaliser le rêve des alchimistes, transmutant le plomb du champion de leur camp en or.

Ça me paraît d’autant plus surprenant  que la matière de base génère difficilement le rêve. Prenons un exemple au hasard : le candidat désigné du Parti Socialiste. Sauf à être affecté de cécité, de surdité et d’une capacité peu commune à mal évaluer les gens, il est difficile de ne pas remarquer que M. Hollande n’a que peu d’atouts dans son jeu. Un physique de sous-chef de bureau, une gestuelle aussi embarrassée que son élocution est hésitante et sa voix mal placée, un charisme d’huître trop restée au soleil. Voilà ce que voit, entend et sent  l’observateur objectif.  L’intéressé lui-même ne s’est-il pas rêvé « président normal » alors qu’on exige ordinairement d’un président qu’il soit exceptionnel ?

Eh bien, aveuglé, rendu sourd et le jugement altéré par l’amour, il arrive à certains de trouver à cet homme de l’allure, de l’éloquence et le charisme d’un leader naturel. Étonnant, non, comme disait le bon Cyclopède ?

Ce curieux phénomène, je l’avais déjà constaté il y a 5 ans lorsque, sur un forum de gauche où j’étais employé en qualité de réactionnaire en résidence, je vis Mme Royal  outrageusement idéalisée jusqu’au moment, où, baissant dans les sondages et la victoire du camp qu’elle menait apparaissant de plus en plus aléatoire, ses « amoureux » finirent par noter que sa voix ne passait pas, et qu’il lui arrivait d’adopter des attitudes, de tenir des propos, profondément  ridicules. Bref, le crack sur lequel ils avaient un temps misé se transforma  à la veille de la course en vieille rosse bonne pour la boucherie.

Le désamour suit souvent l’amour. Il ne le tue pas. Tout au plus le fait-il changer d’objet… Et c'est reparti pour un tour.