Il est temps de revenir aux fondamentaux. Ces derniers temps, je me suis parfois laissé aller à la facilité. Les fonctionnaires, le vote des étrangers, l'Amérique, le temps de travail... J'admets qu'il faut parfois distraire. Mais à courir après le lecteur futile ne risque-t-on pas d'éloigner le sérieux ? Un éminent membre de mon blog vient de se désinscrire. Je note l'avertissement.
Ce qui fait l'originalité et l'intérêt de ce lieux d'expression, c'est la place qu'il réserve au chou. Jusqu'au plus humble d'entre eux, ce modeste cousin du cabus que l'anglais, toujours railleur, ravale au rang de simple "Pousse de Bruxelles". Jusqu'ici je l'ai défendu, traquant l'infâme larve de piéride afin qu'il pût prospérer jusqu'à maturité. Ce combat, je l'ai gagné. Le temps de la récolte est venu. Et avec lui celui de la désillusion pour ne pas dire du deuil.
Avant-hier, je pris la décision de cueillir ceux de ces premiers bourgeons qui avaient atteint une taille raisonnable. Enthousiaste, je décidai de les cuisiner sur l'heure. Là commença la déception. Tout d'abord, les éplucher prend un temps fou. Il faut leur ôter les feuilles extérieures trop coriaces et souvent attaquées par les limaces et autres prédateurs. Une fois les éléments peu comestibles ou souillés éliminés, que constate-t-on ? Eh bien qu'il y a plus d'épluchures que de "chou".
Et s'il n'y avait que cela... Pour qu'ils deviennent consommables, il faut, à l'instar de leurs lointains cousins, crabes, homards et missionnaires, les plonger quelque temps dans l'eau bouillante. Ensuite, on les passe un peu au beurre, on déguste et vient le temps du verdict : je suis au regret de le dire mais le résultat n'est pas à la hauteur des efforts déployés. Je n'irai pas jusqu'à en faire comme Robert Rankin un objet de détestation aux pouvoir maléfiques, mais honnêtement, c'est moyen. TRÈS moyen.
Conclusion (patriotique) : Jeunesse de France, pense à ton grand pays, travaille à le relever, porte-le de nouveau à la place qui lui revient de droit, rend-lui son rôle de phare culturel et moral, fais en ce paradis où tous les hommes rêvent de vivre (sans pour autant passer à l'acte), et crois m'en : consacre moins de temps à tes choux de Bruxelles : ils n'en valent pas la peine (Marseillaise, youpi, liesse générale etc.).