Curieusement, il semblerait qu'en
Italie une alliance entre l'extrême droite et la droite
« traditionnelle » soit possible sans que le pays se
retrouve à feu et à sang voire perde à jamais son âme. Le même
phénomène extraordinaire se constate en Autriche où, horresco
referens, une telle alliance serait même au gouvernement sans que
pour autant ait éclaté une sanglante guerre civile. Ce n'est pas en
France qu'on verrait, ou simplement envisagerait, pareilles horreurs.
Car en France ON SAIT PERDRE ! Et puis, à droite, on écoute
religieusement les degauches qui savent ce qui est bien et ce qui ne
l'est pas. La eux-disant extrême droite est le mal incarné, les
HLPSDNH aux aguets, prêtes à replonger le pays dans les ténèbres
et la barbarie. Le problème est que c'est la gauche qui décide de ce qui
est extrême ou pas. Alors qu'à droite, tenir des propos qu'eût
tenus sans problème un politicien modéré de décennies pas si
lointaines est considéré comme fasciste voire pire, à gauche on ne
saurait désapprouver et encore moins condamner quelque parole ou
action, si violentes soient-elles, du moment qu'elle s'inscrivent
dans la droite ligne du gloubi-boulga qui lui tient lieu d'idéologie.
Admettons qu'un membre de la eux-disant
extrême droite déclare qu'il fait jour à midi (ou toute autre
évidence). Cette audacieuse position se verrait condamnée par tout
ce que la gauche compte de beaux esprits. Et à juste titre, si on
considère sa manière particulière d'envisager tout problème. En
effet, si le bon peuple tend à croire qu'il fait jour à midi, c'est
parce qu'il ne réfléchit pas. Et surtout qu'il généralise
outrageusement à partir de constats discutables parce que ne prenant
pas en compte TOUTES les données du problème. En effet, si on se
trouve en hiver au-delà du cercle polaire, on constate qu'il ne fait
pas jour à midi. De même, à l'occasion d'une éclipse solaire
totale ayant lieu à midi, et quelque soit l'endroit où l'on se
trouve, on se trouve plongé dans les ténèbres. Pour un esprit de
gauche, déclarer qu'il fait jour à midi est donc le signe d'une
vision partielle, locale et étriquée des choses. Et donc, en aucun
cas l'expression d'une quelconque vérité.
En accordant à l'exceptionnel ou au
minoritaire autant sinon plus d'importance qu'aux constats généraux,
il lui est donc possible de faire passer le loup pour un agneau et
réciproquement et cela au nom d'une prétendue connaissance profonde
des choses.
Mais revenons à nos alliances. En
France, la main sur le cœur, tout dirigeant de droite
« traditionnelle »clamera à tous les vents qu'envisager
une alliance de toutes les droites est inconcevable. Comment
expliquer ce curieux phénomène ? J'avancerai deux hypothèses :
d'une part, la droite traditionnelle pense que seule une alliance
centriste lui permettra d'accéder au pouvoir. En conséquence, elle
accueille dans ses propres rangs des « centristes »
penchant fortement à gauche. Du coup son discours s'en
ressent : ménager la chèvre et le chou nuit à l'établissement
d'une ligne politique claire. D'autre part, en prenant (ou affectant)
des attitudes clairement à droite, les politiciens « traditionnels »
craignent de voir le FN siphonner leurs voix car on préfère
généralement l'original à la copie. Toutefois, M. Sarkozy avait , en 2007,
repris au FN son discours et était parvenu à être élu grâce à
ses voix avant de mettre en œuvre une toute autre politique.
Lorsqu'il a tenté de réitérer cette manœuvre en 2012, des votes
lui ont manqué...
A moins de vouloir que notre pays ne
reste éternellement aux mains de « modérés » qui le
conduisent d'une main molle à l'abîme, il me semble donc
souhaitable que les droites s'allient tout en restant fidèles à
leur particularités. La porosité des électorats montre que rien ne
s'oppose à une telle alliance qui pourrait porter assez rapidement
ses fruits si l' « enmêmetempstisme » macronien
connaît une débâcle méritée (ce qui semble assez bien parti) affaiblissant durablement le "centrisme" .