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samedi 20 novembre 2021

Comme une poule qui a trouvé un couteau…

 


...et qui ne sait pas l’ouvrir. Voilà mon état d’esprit quand je me trouve confronté à des mystiques. Comme la poule en question, intriguée par cet objet étrange, je tourne autour sans bien réaliser à quoi peut leur servir cette foi ardente supposée leur apporter d’ineffables bonheurs. Ce qui me trouble le plus c’est quand ils attribuent leurs succès à l’intercession de Saint Glinglin, de Saint Frusquin ou encore de Dieu lui-même. Ce sont leurs prières qui leur valent d’obtenir un emploi, de guérir de la castapiane galopante ou de tout autre succès.

Et pourtant, ce n’est pas faute d’avoir été fortement incité à suivre ce chemin. Né dans un foyer catholique très pratiquant, d’une mère ayant été catéchiste, où l’on n’aurait pas lâché sa place à la messe dominicale pour un boulet de canon, l’existence de Dieu me parut d’emblée aller de soi comme l’aurait été celle d’un Tonton Robert dont l’éloignement ou toute autre raison aurait rendu la visite impossible. Pourquoi aurais-je mis en doute la parole de mes parents ? Seulement, loin de partager l’enthousiasme parental pour les réunions de prière organisées à la maison ou les cérémonies religieuses, je m’y ennuyais copieusement, comme à l’école mais ça faisait partie des obligations. Avec l’adolescence, vint le temps des questions. Vers quinze ou seize ans, suite à une conversations houleuse avec ma mère qui me demandait de me dépêcher pour éviter d’être en retard à la messe, je lui répliquai que, vu que je n’y allais que pour lui faire plaisir, elle pourrait éviter de m’importuner. A quoi elle me déclara que si c’était ma seule motivation ce n’était pas la peine d’y aller. Je bondis sur l’occasion et décidai de mettre fin à cette corvée hebdomadaire. Ça n’alla pas sans quelques mesures de rétorsion mais je tins bon.

Quelques années plus tard, alors que le sentiment de culpabilité permanente qu’instillent en nous certaines formes de religiosité me tourmentait quant à mon devenir spirituel, je décidai de suivre une retraite dans une communauté religieuse dont une de mes cousines était membre. Histoire de faire le point. Et le point se fit : je sortis de cette semaine convaincu de n’être aucunement touché par cette grâce qu’est censée être la foi.

Depuis plus de cinquante ans, je suis devenu hermétique à toute angoisse métaphysique. L’éternité de bonheur que me vaudraient mes rares mérites ou la géhenne sans fin qui sanctionnerait mes minimes peccadilles me laissent de marbre. J’accepte la vie dans sa finitude en me bornant, comme disait le bon Georges, « à ne pas trop emmerder [mes] voisins ».

Entendons nous bien : je n’ai aucune animosité envers les croyants. Je suis culturellement catholique et le serai toujours. Si la foi illumine leur vie, grand bien leur fasse ! Cependant, les discours que m’a tenu hier soir un « ami » Facebook me paraissent aussi étranges que ceux que me tiendraient des adorateurs de la Petite Fée bleue ou du Macaron Sacré : comme émanant d’un autre monde à moi fermé.

18 commentaires:

  1. N'ai pas la foi non plus et je le regrette énormément. Car quand on regarde autour de soi et que l'on voit le bazar, le gâchis, quelle désolation de ne pas se dire, "Ce n'est pas grave, c'est un mauvais moment à passer et ensuite heureux pour l'éternité".
    Quoique, reste les anges, on ne sait pas trop quel est leur genre. Et c'est reparti mon kiki...

    Le Page.

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    1. Le regard que je porte sur le monde n'est pas si triste. Je l'accepte sans états d'âme, comme j'accepte ma finitude.

      Quant au genre des anges, selon la mode d'aujourd'hui : à eux d'en décider.

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  2. Les petits anges sur terre qu'on envoie au cathé sucer la bite du curé...

    Il faudra un jour envisager de raser les églises.

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    1. Je vous assure que ce n'était pas dans le but dont vous parlez qu'on m'envoyait au catéchisme. Des prêtres, il en venait beaucoup à la maison. J'en ai vu de toutes sortes mystiques, bons vivants et même égrillards mais jamais pédophiles.

      Pourquoi raser les églises ? Ce sont souvent des merveilles architecturales dont les sculptures font passer les œuvres grecques et latines pour de gentillettes tentatives. Je n'en donnerai pour exemple que la cathédrale de Chartres, ses portails, sa clôture de chœur, etc. En tout environ 4 000 figures sculptées.

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  3. Elles sont si minimes qu'elles ne sauraient requérir un pardon. Tout au plus un sourire bienveillant...

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  4. Ne désespérez pas. Le Très Grand choisira son heure pour vous approcher et il vous fera son élu. Plus votre attente sera longue, plus forte sera Sa voix.

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    1. Je suppose que vous vous adressez à Le Page car en ce qui me concerne mon désespoir est aussi inexistant que mon espérance : je me contente de vivre ce qui n'est pas si mal.

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    2. Mais ignorer son désespoir est le début de l'Espérance.Il faut être dans la nuit pour voir le jour. Le Très-Grand viendra et vous aidera, soyez-en sûr.

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  5. Je ne sais pas qui est la poule, qui le couteau, ni à quel mystique vous faites référence ici.
    Votre billet me semble aussi obscur que vos interrogations.
    Etes vous ce fameux bipède sans plume que tenait Diogène ?

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    1. J'ai lu et relu votre commentaire sans rien y comprendre. Merci quand même.

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    2. Vous parlez de mystiques mais en fait votre billet traite de superstitions.
      Les mystiques ce sont les athlètes de la foi, ils n'ont pas grand chose à voir avec votre description.

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  6. J'en suis un autre! Je n'ai jamais compris comment on pouvait croire à pareilles calembredaines, pour moi c'est du même ordre que le Père Noël ou l'horoscope. Mais bon, si ça fait plaisir à de braves gens, ce n'est pas gênant. En revanche quand ça pousse nos amis Musulmans à zigouiller les "incroyants" là ça devient carrément nocif et terriblement démoralisant.
    Amitiés.

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    1. Il est important de souligner que la tolérance renforce la tolérance et que son contraire est source de rejet violent. Le catholicisme d'aujourd'hui, quoi qu'en pensent certains laïcards attardés se contente de défendre ses opinions de manière pacifique et ne justifie donc pas l'agressivité de ses ennemis.

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  7. J'ai tardé à commenter car j'étais contrariée de devoir voir en vous cette poule stupide devant son couteau.
    Quant à l'au-delà et à ses manifestations même si, à ce jour, cela ne vous concerne pas, pourquoi en rejeter la possibilité d'un revers de main désinvolte ? Et pourquoi vouloir que la perception de l'au-delà soit une manifestation d'angoisse alors que pour beaucoup de convertis célèbres, elle a été tout le contraire, de Saint Paul jeté au bas de son cheval sur le chemin de Damas à Paul Claudel fondant en larmes derrière un pilier à Notre-Dame de Paris ?

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    1. Je me doutais que votre réaction tardive était due à une désapprobation. Que voulez-vous, j'ai la spiritualité d'une amibe. Aux pire moments de ma vie, quand j'envisageais d'en finir, ii ne m'est jamais arrivé de prier, d'espérer un quelconque secours venu d'on ne sait où, d'attendre quelque "illumination". J'envisage ma mort avec calme et même je l'organise car il se peut qu'elle m'advienne demain.

      Je suppose que vos grand convertis devaient avoir en eux un vide que la foi est venue combler. Aussi curieux que ça puisse vous paraître, ce vide, je ne le ressens pas.

      Je serais très étonné qu'un jour la "grâce de la foi" vienne à me toucher. derrière le pilier d'une de ces églises romanes que j'aime tant et que je visite si souvent pour leur valeur architecturale.

      Cependant, on ne peut jurer de rien...

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    2. Pour commencer, vous devriez arrêter de vous conforter dans l'idée stupide que vous avez "la spiritualité d'une amibe" car tout ce que vous écrivez nous dit le contraire.
      Ainsi vous pourriez reconnaître que s'il vous est arrivé de vivre de "pires moments" où vous envisagiez d'en finir, les choses se sont finalement arrangées d'une certaine manière, puisque vous êtes encore là pour nous en parler.
      Ne rien demander est une chose, mais remercier lorsqu'on reçoit en est une autre.
      Ainsi je peux témoigner qu'il est des circonstances tragiques de l'existence où on reçoit, sans l'avoir demandé, la force de continuer.
      Dans pareille circonstance il est inconcevable de ne pas remercier Dieu (car qui d'autre remercier ?) pour ce don gratuit !
      Et je note déjà que : "on ne peut jurer de rien" n'est pas, à ce que je sache, une phrase qu'on pourrait être tenté d'attribuer à une amibe !

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    3. Chère Mildred, de mon point de vue, si j'ai rebondi, ce n'est pas suite à une intervention divine mais plutôt à une famille et surtout à mon père qui, sans être parfaits ont su m'insuffler une capacité à la résilience. Maintenant, je conçois que l'on puisse considérer que c'est Dieu qui ait fait don de ce pouvoir à mes parents. Mais au fond, qu'importe ? Dieu, s'il existe , a-t-il besoin de moi pour exister et m'envoyer son secours (et ses épreuves) ?

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    4. Et moi j'ai eu besoin de vous pour me souvenir que "Dieu a besoin des hommes" :

      https://www.youtube.com/watch?v=k7IJP3UL3Kk

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