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jeudi 26 août 2021

Un chef-d’œuvre inégalable ?

Hier soir, j’ai, pour la énième fois, regardé un de mes films préférés. Peut-être le meilleur de tous. Rien n’y manque : une réalisation d’une rigueur impeccable, des acteurs incarnant avec talent et profondeur des personnages magistralement campés, une virtuosité musicale venant à merveille souligner les passages les plus dramatiques d’une action mêlant avec brio la cruauté des drames et les moments de tendresse, une scène de danse, à rétrograder Fred Astaire et Gene Kelly au rang de bateleurs de foire, une cruelle satire des mondanités cinématographiques, des clins d’œils appuyés à la gastronomie française et une manière originale d’exprimer le contentement.


Ce film, comme tous les grands moments du septième art, est bien entendu français. Le public, lors de sa sortie il y a vingt-sept ans déjà (comme le temps passe!), a immédiatement été conquis : près de deux millions trois cent mille spectateurs se sont rués aux guichets des salles obscures de l’Hexagone. Ce film, plus hilarant que les meilleurs opus d’Ingmar Bergman, plus poignant que le plus émouvant sketch de Benny Hill, je ne vous tairai pas plus longtemps son titre, espérant toutefois que nombre d’entre vous, fidèles lecteurs, l’auront deviné (surtout que l’image illustrant cet article aura mis sur la piste les plus attentifs d’entre eux) c’est bien entendu le film sans pareil de les nuls : LA CITÉ DE LA PEUR



Certains, et comment leur en vouloir, m’accuseront de futilité. Les grands films ne sont pas drôles, tout le monde sait ça ! Si on regarde la liste des meilleurs films de tous les temps qu’établit de temps à autre tel ou tel media, force est de constater que si les comédies y tiennent peu de place elles pullulent littéralement de films yankees que je n’ai généralement jamais eu la curiosité de regarder. Quand j’y vois apparaître des films de science-fiction, des films de Tarentino (ceux que j’ai vus m’ont ôté toute envie d’en voir d’autres), bref, des films soit violents, soit ineptes, ça me conforte dans l’idée que mes goûts différent de ceux de la majorité sans que j’en retire la moindre amertume. Loin de moi l’idée de dénier tout mérite à nos amis d’Outre-Atlantique à qui nous devons la liberté, les McDo, la culture woke, les zones commerciales et bien d’autres éléments de notre épanouissement culturel. Pour ce qui est de produire des images qui bougent, y’ a pas à dire : ils savent faire. Il y en a même qui bougent tellement bien que je n’y comprends rien (Matrix, que ma fille m’avait jadis entraîné à voir en sa compagnie en est le meilleur exemple à ce jour).


Disons que ce que j’attends d’un film c’est qu’il me distraie. Le drame, c’est bon pour la vie de certains. Personnellement, plus j’avance en âge et plus j’en perds le goût et ne m’en porte que mieux. Balzac a regroupé son œuvre sous le titre « La Comédie humaine ». Bien que ce soit en vain que l’on y rechercherait des passages hilarants, utiliser le terme de « comédie » peut être interprété (à tort puisque ce faisant l’auteur se référait plutôt à Dante, écrivain auquel les qualificatifs de « tordant » ou « bidonnant » sont rarement attribués) comme le constat que l’étude qu’il mena de l’humaine condition en son temps prêtait plus à rire qu’à pleurer.

A tort ou à raison, c’est la leçon que je tire d’une vie dont j’ai, selon toute vraisemblance, vécu l’essentiel de la durée. Ce qui m’avait, sur le moment, paru des drames, avec le recul ne me semblent que des épisodes anecdotiques de ma petite existence. Je les considère avec plus d’amusement que de tristesse, comme autant d’étapes d’un long chemin d’apprentissage menant à une sérénité plutôt joyeuse.

Que voulez-vous, je préfère le « juste un doigt » de Chantal Lauby et la réplique de Darmon qui suit, la supplication des clapiottes, la publicité pour « une voiture qu’elle est bien pour la conduire », la difficulté d’Émile à citer le président Lincoln, le restaurant où l’on sert « les meilleures gencives de porc ce la Côte », le rythme envoûtant de « la Carioca » qui fait qu’ « il faut dire aux autres danses au revoir », les passages répétés sur les marches du palais du festival de la sous-préfète et de son jeune amant, Chabat étalant Chantal Lauby d’un direct suite à une soirée bien arrosée et je ne sais combien d’autres scènes hilarantes aux plus profondes méditations sur le côté tragique de l’existence. Je n’y peux rien.


13 commentaires:

  1. Vous devriez encourager vos lecteurs et groupies à nommer leurs films préférés, dans un grand sondage gratuit, sur l'imaginaire collectif des Gaulois.
    Pour ma part, mon film préféré c'est la Soupe au chou.
    Matrix est un film réalisé par un psychiatre sur la schizophrénie, avec plein d'hallucinations dedans. J'ai tenu 10 minutes. C'est, par excellence, LE film nocif pour la santé mentale.

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    1. Je suis resté jusqu'à la fin sans comprendre de quoi ça parlait.

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    2. Pour moi, c'est "Easy Rider" (allez savoir pourquoi...)

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  2. Le premier paragraphe est satirique n'est ce pas ? Ou bien je crois que je suis complètement passé à côté de ce chef d'œuvre !

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    1. Disons que je m'y suis un peu laissé aller au dithyrambe. Il n'empêche que je regarde toujours ce film avec un immense plaisir. Si j'étais porté aux hit-parades il serait probablement sur le podium avec d'autres comédies cultes. Plus j'avance en âge, moins j'ai de goût pour les drames et encore moins pour les films à contenu social ou sociétal.

      Pour reprendre les mots de Caussimont : "Léger, de plus en plus léger"...

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  3. D'accord avec vous pour la cité de la peur,d'ont se renvoie beaucoup de "punch line",j'ai bon?,avec mes enfants,mais pas d'accord sur Tarentino,Pulp fiction,ou once upon a time...que j'ai déjà du voir 5 fois sont géniaux

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  4. J'ai du mal à supporter son goût pour la violence.

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  5. Je vous fais un aveu, j'en suis un autre!
    Ces gens-là étaient des maîtres dans l'art de débloquer les zygomatiques.
    J'en parle au passé parce que de nos jours on ne les laisserait plus faire et c'est très regrettable pour ne pas dire catastrophique.
    Amitiés nostalgiques.

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  6. Comme vous êtes un ancien enseignant de Français, je vous suggère un nouveau sujet de billet, inspiré par Alexandre Dumas père et ses Trois Mousquetaires :
    La figure de Mylady, espionne au visage d'ange et à l'âme d'un démon.
    Vous trouverez facilement dans l'actualité de quoi inspirer votre chronique des temps modernes :
    Julie Gayet
    Maman Brizitte
    Anne-Elizabeth Lamoine, tellement stupide qu'elle est toujours supervisée par Pierre Lescure.
    Marlène Scarpa, âme damnée d'un psychopathe.


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    1. Merci de vos suggestions mais je connais très peu ces personnes et serais bien en mal d'en faire un portrait qui mette en évidence leur apparent angélisme et leur machiavélique rouerie. D'ailleurs, paraissent-elles vraiment angéliques et sont-elles réellement diaboliques ?

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