Ma fille et son mari devant déménager suite à la mutation de ce dernier, ils se trouvent confrontés à la rude épreuve dite de « l’état des lieux ». Comme la plupart d’entre vous l’ont vécue, inutile de souligner les affres par lesquels elle vous fait passer surtout quand la personne à qui on le confie se montre particulièrement tatillonne. J’en ai vu qui comptaient les petits trous qui pouvaient être dus à l’accrochage de sous-verres ou autres tableaux et gravures et les comparer au nombre constaté lors de l’entrée ! Sachant que ces trous d’un demi millimètre de diamètre étaient quasi-invisibles ce constat prit du temps…
Loin d’être un saccageur de logement, j’ai toujours eu tendance à améliorer un peu les choses et ma caution me fut toujours restituée dans son intégralité. Curieusement, si la moindre détérioration est dûment facturée, il ne vient à l’idée d’aucun propriétaire d’offrir à son locataire une somme en compensation des améliorations effectuées quelle que soit la valeur de celles-ci. Il est même possible, si celles-ci ne sont pas à son goût que le locataire se voie condamner à remettre le logement dans son état original à ses frais. Pour être indemnisé, le locataire devra prouver que les modifications effectuées apportent une plus-value au bien et encore sous certaines conditions, ce qui n’est pas toujours évident.
Tout ça est bien triste mais ainsi va la vie…
Ce sombre constat m’a donné une idée : et si on appliquait le principe de l’état des lieux aux locataires de l’Élysée et des différents ministères ? Bien entendu, il ne s’agirait pas de limiter ce constat au seul logement de fonction occupé par le président ou les ministres concernés mais au domaine dont ils ont été chargés. A leur entrée en fonction, on établirait un état des lieux et un autre lorsqu’ ils quitteraient leur poste.
S’ils laissaient leur domaine de compétence dans un état égal ou meilleur qu’à leur arrivée on considérerait qu’ils n’ont fait que leur boulot tant il est rare qu’un politicien ait pour programme la dégradation du domaine qu’il souhaite prendre en charge.
Dans le cas contraire, il devrait indemniser l’État des tristes résultats de son impéritie. Il est évident que le calcul du montant de ces indemnités ne serait pas chose facile mais on peut, vues leurs infinies capacités, espérer que nos bons technocrates de Bercy y parviendraient. Il faudrait, bien entendu, tenir compte de la conjoncture internationale. Aussi, en cas de crise économique, sanitaire ou sociale généralisée, le président et ses ministres ne pourraient être évalués que par rapport aux résultats obtenus par des pays comparables. Si, par rapport à la moyenne de ces derniers, ils n’ont pas fait pire, on leur donnerait quitus.
Dans le cas contraire, selon un barème à fixer, ils devraient réparer. On peut penser que dans certains domaines la note pourrait se monter à des sommes faramineuses. Mais, comme c’est le cas pour les autres particuliers, on leur laisserait, leurs biens une fois confisqués, l’équivalent du RSA : on saurait se montrer humain !
Il va sans dire que ce système aurait pour conséquence une raréfaction des candidats aux hautes fonctions voire leur totale disparition et que les chances de le voir jamais appliqué sont inexistantes. Si j’ai envisagé cette mesure démagogique, c’est simplement pour souligner une évidence : ceux qui se proclament « responsables politiques » sont en fait totalement irresponsables. On me dira que le vote les sanctionne, chose qui reste à prouver vu qu’on peut très bien être réélu par un peuple mécontent malgré un bilan catastrophique, faute de mieux et/ou par crainte d’autre chose. Et quand bien même seraient-ils battu aux élections, du moment que ça n’affecte pas leur confort matériel, ils s’en tirent bien.
Je vous trouve bien sévère avec tous ces braves gens. Devrait-on selon vous réserver le même sort à tous les politiciens (maires, présidents de départements ou de régions), tous les PDG d'entreprises, tous les juges et autres fonctionnaires qui ont par leur impéritie ruiné les collectivités, les entreprises qu'on leur avait confiées ou mal exercé les fonctions qu'ils étaient censés remplir ?
RépondreSupprimerLes seules personnes à qui, dans ce pays, l'on fait payer (et très cher) leurs échecs sont les petits indépendants et les particuliers "trop dépensiers". Même si leur ruine est due à des circonstances totalement indépendantes de leur volonté ou de leurs aptitudes.
Il y a au moins une chose qui ne va pas, dans le système de la caution. Vous avez par exemple loué un appartement en 1990. Le loyer étant alors l'équivalent actuel de 400 euros, vous avez donc versé une caution de 400 x 2 = 800 €. Lorsque vous quittez ce même appartement en 2021, votre loyer atteint la somme de 1900 €, ayant suivi plus ou moins le cours de la vie.
RépondreSupprimerIl me semble que l'équité voudrait que le propriétaire vous rendît les deux mois de loyer que vous lui avez versés, soit 3800 €, et non les ridicules 800 € qu'il va vous donner… si vous avez de la chance.
Surtout qu'on peut imaginer qu'avec les 800 € il a pu jouer au loto et gagner le gros lot. La moindre des choses eût alors été qu'il partageât ce lot avec vous.
RépondreSupprimerTout à fait d'accord. Et puis, somme toute, s'il n'y avait plus de candidat, il n'y aurait plus de président, on peut très bien s'en passer, au fond et l'économie serait considérable.
RépondreSupprimerAmitiés.
Comme vous le faites remarquer, les hommes et femmes politiques peuvent être sanctionnés à minima en n'étant pas réélus. Cela fait mal à certains. Mais il me semble que du coté de la magistrature, l'irresponsabilité est encore plus grande et là, aucune sanction, caution, amende ou procès n'est de mise ....
RépondreSupprimerC'est ce que je suggérais dans ma réponse à Fredi.
SupprimerJe ne sais si cela a un rapport avec le sujet d'aujourd'hui, mais il y a quelques années j'avais écrit un texte intitulé : "Janine B., soixante-six ans, prioritaire pour la rue".
RépondreSupprimerJ'y expliquais par le détail comment, de fil en aiguille, un bailleur social, avec la complicité de la police et des juges, avait pu condamner, en toute légalité, une femme à la rue. Ce que je crois qu'aucun propriétaire privé pourrait se permettre.
Le rapport est en effet difficile à établir... Pourriez-vous cependant me dire si, et en cas de réponse affirmative, où on peut lire ce texte ?
SupprimerJ'aimerais bien vous le faire parvenir mais il faudrait m'en indiquer le moyen car j'ai peur d'avoir de mauvaises surprises avec la fenêtre des commentaires.
SupprimerVous êtes un doux rêveur.
RépondreSupprimerVous vous focalisez sur les marionnettes, alors que je m'occuperais plutôt de casser les genoux des marionnettistes à coups de barre de fer.
C'est plus efficace ! et plus jouissif !
Il est rare qu'on m'ait considéré comme un doux rêveur. Merci.
SupprimerJe suppose que les marionnettistes auxquels vous faites allusion sont les suppôts du Grand Capital (prononcer à la Georges Marchais). Au risque de vous décevoir, je n'ai rien contre un système qui nous permet de vivre de manière plutôt confortable et en tout cas plus confortable que les alternatives proposées.
<je me rapproche un peu des Japonais qui, quand les occidentaux sont arrivés avec la bible et le fusil, ont balancé la bible et gardé le fusil. Je profite des bon côtés de ce système en en rejetant autant que faire je peux ses inconvénients.
LES inconvénients.
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