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dimanche 8 août 2021

J’ten foutrai, moi, d’la pédagogie !

 

Les animateurs de débats, commentateurs politiques de tout poil, invités de toutes sortes, sont aussi heureux, voire encore plus heureux, qu’Ulysse après son long voyage. Et qu’est-ce qui provoque ce soudain bonheur ? Eh bien ils ont découvert un mot : PÉ-DA-GO-GIE ! L’employer, en détachant bien les syllabes, vous permet d’apparaître comme un de ces gars qui ont tout compris, un esprit alliant brillance et profondeur. Grâce à la pédagogie, toutes les difficultés s’aplanissent, les problèmes les plus ardus se résolvent en un clin d’œil, l’harmonie unanime règne. 

Avec un peu de pédagogie, juste une larme, on convainc le malade que la santé c’est surfait, le cocu qu’il faut bien que sa femme s’amuse, le miséreux que l’argent ne ferait pas son bonheur,  l’athée d’aller entendre la messe tous les matins avant l’turbin, etc. Seulement, il y a un hic : c’est que les malheureux qui sont aux commandes en sont totalement dépourvus. Ainsi s’expliquent tous nos malheurs comme par exemple les jérémiades des malades, la rancœur parfois hargneuse des cocus, les revendications pécuniaires des pauvres, ou l’anticléricalisme rabique des bouffeurs de curés.

Avant d’aller plus loin, peut-être serait-il utile de définir cette panacée. M. Petit Robert nous en donne deux acceptions : 

1, Science de l'éducation des enfants (ET, PAR EXTENSION, des adultes) ; méthode d'enseignement. Pédagogie des langues vivantes.

2, Qualité du bon pédagogue. Il manque de pédagogie.

Notons que pour le deuxième sens, l’exemple donné déplore, comme nos présentateurs, commentateurs et invités des media son absence.

Nous avons donc bien avancé. Nos décideurs sont ignares en matière d’éducation des adultes, leur méthode d’enseignement est défaillante. D’où nos malheurs. 

Avec mon esprit simpliste j’avais avant cette révélation tendance à penser qu’un décideur était là pour décider, un chef pour cheffer, un gouvernant pour gouverner. Que nenni ! Ils sont là pour éduquer et si possible efficacement. A croire que les citoyens adultes ne sont pas suffisamment éduqués. Insinuerait-on que l’Éducation Nationale (que le monde entier, selon une légende urbaine,  nous envierait)  n’aurait pas fait ou du moins pas terminé son boulot et qu’une bonne louchée de pédagogie serait nécessaire pour permettre à nos concitoyens de juger par eux-mêmes du bien-fondé des mesures prises ? Le peuple manquerait-il de maturité éducative ?

Ça fait frémir mais c’est hélas possible. Il n’y aurait là, au fond, rien d’étonnant vu que plus qu’éduquer (dérivé du latin ex ducere, c’est à dire « guider ou conduire hors » hors de quoi si ce n’est de l’ignorance et des comportement puérils ?) le «pédagogisme » met l’enfant au centre de l’enseignement et se propose de l’épanouir. Épanouissement de ses tendances égocentriques et capricieuses ou bien de ses capacités cognitives ? Je crains que les résultats obtenus ne fasse pencher vers la première hypothèse…

Je pense qu’aux niveaux de la société comme de l’école on ait plus besoin d’un minimum de discipline et de rigueur que d’un surcroît de pédagogie et qu’un gouvernement  digne de ce nom, plutôt que de fluctuer en fonction des attentes contradictoires d’ultra-minorités devrait après avoir pris les mesures qui lui semblent convenir , quitte à les adapter en fonction de l’évolution des situations, faire respecter ses décisions. Mais je rêve. Une telle attitude serait le fait d’hommes d’État, État qui, de renoncement en lâchetés, finira par totalement disparaître.


12 commentaires:

  1. La pédagogie ayant déjà presque tué l'école (en remplaçant l'instruction), elle devrait réussir à abattre le reste : soyons optimistes à son sujet…

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    1. Elle a en effet de l'avenir, sauf peut-être en Asie du Sud-est où le progrssisme semble moins de mise ce qui pourrait expliquer en partie les rapides progrès économiques que connaît cette région.

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  2. Mais ça pourrait aussi s'appliquer aux "zélites".
    Eduquons, éduquons, éduquons...

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    1. "Eduquons", à ne pas confondre avec "Eh! Du con !!"

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    2. @ Alix : Je soupçonne realist d'avoir voulu suggérer cette confusion.

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  3. J'ten foutrai, sembliez-vous dire déjà, il y a longtemps ! Tout ce que vous entrevoyiez est devenu horrible réalité. Reste votre clairvoyance et les échanges de vos commentateurs dont le plus séduisant a aujourd'hui disparu, et qu'il me plaît de ressusciter :

    http://vudescollines.blogspot.com/2011/12/evaluation-des-profs-la-solution.html

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    1. "vos commentateurs dont le plus séduisant a aujourd'hui disparu, et qu'il me plaît de ressusciter" : à qui faites-vous allusion ? Jazzman ? Aristide ?

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  4. La pédagogie désigne l'art et la manière de faire passer un message d'un émetteur, le maitre, à un récepteur, le disciple, avec un rendement maximum.

    Il existe un autre problème :
    Le message peut être faux, et vous n'envisagez pas ce cas de figure.
    Ni non plus, le cas où l'élève dépasse (outsmart) le maitre de la tête et des épaules, comme Aristote dépassa Platon.

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    1. A condition que le récepteur soit réceptif... D'autre part, la pédagogie qui conviendrait à tous et à chacun risque fort de ne pas exister.

      Pour ce qui est de la fausseté ou de la véracité du message, elle est, en dehors des sciences exactes, difficile à déterminer.

      Contrairement à ce que pensent beaucoup de parents modernes, les cas où l'élève dépasse le maître sont assez rares surtout dans le primaire et au collège. Je me souviens cependant de deux génies en herbe de l'informatique dépassaient de cent coudées le professeur chargé de la leur enseigner.

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    2. Je vais vous donner un bref aperçu de mon expérience avec mes rejetons sur l'éducation, à ne surtout pas confondre avec l'enseignement et vous verrez pourquoi.
      Votre enfant a fait une bêtise :
      Pour éviter la répétition de la bêtise vous commencez par la manière douce, aussi appelée manière pédagogique, ou carotte.
      Si la manière douce ou carotte ne marche pas, alors vous passez à la manière forte, ou bâton.
      Le Régent, Philippe d'Orléans a fait l'éducation de Voltaire en suivant cette démarche graduée comme je l'explique dans un billet.

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  5. Quel dommage que tous les gens intelligents, éduqués , instruits n'aient pas la "vocation" d'apporter leurs lumières à la masse inculte !
    Tout irait mieux probablement...

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    1. Quel dommage en effet ! A mon humble niveau c'est ce que je tente de faire surtout en matière d'éthologie comme le montrera, j'espère, mon prochain article consacré à l'unau ou paresseux à deux doigts.

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