Étant actuellement souffrant, je vous prie d'excuser les fautes ou coquilles que ma fatigue aurait pu laisser passer.
Plus je connais les animaux, plus j’aime les humains. Robert Tugdual Le Squirniec, Philosophe Breton, in Être Breton et philosophe n’est qu’apparemment paradoxal.
Il arrive parfois que, lassé de la compagnie d’un animal à pattes, nageoires ou ailes, à poil, à plumes ou à écailles et des nombreux inconvénients qu’ils présentent on se tourne vers cette espèce plus proche de soi que l’on appelle l’humain. Seulement, vue sa grande diversité, il est parfois difficile de déterminer de quel type d’humain on aimerait se rapprocher. C’est pourquoi, afin d’éclairer votre lanterne, j’ai décidé de vous en décrire quelques-uns et de vous en indiquer les éventuels inconvénients et avantages. Vous serez ainsi, je l’espère mieux à même de choisir celui ou celle qui sera votre pote, avec qui vous boirez des canon, repeindrez la cuisine et irez taquiner le goujon (Toutes choses dont on est souvent privé en cas d’absence de beau-frère) . Il est important de le souligner d’emblée, l’humain, quel qu’il soit, présente un avantage indéniable sur l’animal : comme le montrèrent clairement Messieurs Montaigne et La Boétie, vous pouvez profiter de sa compagnie sans pour autant vous voir contraint de l’installer chez vous, de le nourrir et de payer ses frais de santé, d’habillement, de toilettage et autres produits de beauté.
Nous commencerons par définir ce qu’est au juste un islamophobe et à quoi on le reconnaît. L’islamophobie est une maladie qui, comme toutes les autres phobies, consiste en « une peur démesurée et dépendant d’un ressenti plutôt que de causes rationnelles, d’un objet ou d’une situation précise. L’objet ou la situation qui déclenche la phobie est nommé « phobogène » ». C’est ce qu’en dit M. Wikipédia et pourquoi ne lui ferait-on pas confiance ? Le phobogène qui plonge l’islamophobe dans des abîmes de terreur est tout ce qui de près ou de loin rappelle l’Islam. C’est totalement incompréhensible pour vous et moi qui savons que cette religion n’est qu’amour, douceur, bonté et paix, mais c’est comme ça. Encore plus bizarrement, à la différence de l’arachnophobe, du claustrophobe ou de l’agoraphobe, cet être fragile est parfois mis au ban de la société. C’est pourquoi, lui témoigner votre amitié fera de vous ce rayon de soleil qui illuminera sa vie et il se montrera envers vous d’une fidélité constante. Votre absence de préjugé sera donc largement récompensée.
En dehors de tout indice de présence musulmane réelle ou supposée, l’islamophobe se comporte aussi rationnellement qu’il en est capable. Si donc, pour d’autres raisons, vous vous sentez des affinités avec lui, il sera un ami aussi acceptable que reconnaissant. Afin d’éviter qu’il ne se mette à trembler comme une feuille avant de s’enfuir en courant et n’attire l’attention des éventuels passants par ses cris de terreur, il est prudent de ne pas l’exposer à quoi que ce soit qui puisse provoquer une crise. Je vous en donnerai quelques exemples.
Si vous êtes musulman, inutile d’essayer : au contraire des racistes et autres antisémites que, comme le proclament leurs ennemis, l’on reconnaît à ce qu’ils déclarent selon le cas, avoir des amis arabes, noirs, berrichons ou juifs, il ne pourra que vous éviter. C’est plus fort que lui. Il réagira de même, si par coquetterie, vous vous êtes laissé pousser une barbe par trop fournie et/ou portez une djellaba.
L’Islamophobe, par prudence, ne vit que dans des endroits ignorant largement l’immigration musulmane. Ses crises étant proportionnelles à la densité de musulmans , ou supposés tels, dans son environnement, il est préférable d’éviter en sa compagnie les métropoles où, quoi qu’il en pense, notre enrichissement se fait le plus sentir.
Il est également conseillé de ne pas fréquenter avec lui les boulangeries-pâtisseries où la seule vue d’un croissant, surtout au beurre*, l’irriterait gravement.
Il est toutefois, pour peu qu’il soit amateur d’art et en particulier d’architecture romane ou gothique des lieux où vous pouvez l’emmener en toute quiétude : il est en effet assez rare de rencontrer ses phobogènes dans les musées, abbatiales et autres cathédrales, lieux que leur timidité les pousse à ne pas trop fréquenter.
J’espère que ces quelques conseils vous encourageront à accorder votre amitié à ces malheureux dont la maladie ne saurait raisonnablement engendrer le réflexe d’exclusion qu’ont, à tort, certains partisans de valeurs de la république mal comprises.
*Jeu de mots d'une finesse remarquable !
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