Quand le ciel bas et lourd pèse comme
un couvercle sur l’esprit gémissant en proie aux longs ennuis, je
l’ai déjà dit, on se mitonne un pot au feu. Y’a pas à revenir
là-dessus. Seulement, et quel que soit le plaisir qu’on en tire, on
ne peut pas passer sa vie à en manger. Comme disait Houdard de la
Motte (ou Émile Louis, je confonds toujours les deux) :
« L’ennui naquit un jour de l’uniformité ».
Que faire du reste de bouilli se demande le béotien tandis que
l’homme de culture a la réponse : on fait un hachis
parmentier.
C’est
donc ce que j’entrepris en ce dimanche matin frisquet où le vent
s’acharne à hurler dans les câbles. A l’aide de mon hachoir
ancien cri, je hachai donc le bouilli ainsi qu’un gros oignon coupé
en quatre :
Pendant
ce temps, cuisaient des pommes de terre. Celles-ci cuites, à l’aide
de mon presse purée à manivelle (toujours à la pointe du
conservatisme!), je les écrasai.
A
cette purée j’ajoutai du lait, du beurre et un œuf. On peut y
ajouter des dizaines d’autres ingrédients si on tient absolument à
se compliquer la vie et obtenir un résultat déplorable. Ensuite,
sur une première couche de purée, on étale son hachis que l’on
recouvre de purée puis on saupoudre le tout de parmesan, emmental râpé ou de chocolat (pour les malades mentaux).
Dans
un four préchauffé à 180°, on place
le plat pendant un quart d’heure avant de
faire
gratiner le fromage cinq à dix minutes. On en sort ceci :
On
s’en sert une part, on se régale et se rit du climat. Simple comme
une réforme du français !
Il va falloir que je consulte...
RépondreSupprimerEmporté par une votre réputation injustifiée suite à vos deux articles précédents, figurez vous que je lisais:
"Haschich parmentier" !!!
Quel dommage que ce ne soit pas mon truc : une couche de purée, un couche de haschisch, une couche de purée et bon voyage !
SupprimerDu parmesan sur le hachis parmentier : il y a des jours où vous mériteriez la roue, vous savez ?
RépondreSupprimerVous avez de la chance que je sois "gastronomiquement libéral", allez…
Je sais, Didier, mais j'avais oublié d'acheter de la purée d'anchois.
SupprimerOn peut remplacer la purée d'anchois par un subtil mélange de ketchup et de sauce gribiche. Mais uniquement sur ordonnance.
SupprimerIl est vrai que le parmesan c'est un peu inusité mais si ça vous fait plaisir, nul ne saurait vous en tenir rigueur. Surtout qu'il a l'air très sympa, votre parmentier!
RépondreSupprimerBon appétit et amitiés.
En fait, j'utilise en général, pour gratiner de l'emmental râpé mais, le paquet que j'avais étant moisi, je e suis rabattu sur le parmesan. Faute de merles je me suis donc contenté de grives et c'est très bon.
SupprimerBien que le hachis parmentier ne soit pas spécialement le truc qui me ferait grimper aux rideaux, je finis tout de même par me dire que vous seriez exactement l'homme qu'il me faudrait à la maison, cher Oncle Jacques.
RépondreSupprimerVous me flattez, chère Mildred, mais je crains de ne pas mériter de tels compliments. De plus, j'ai développé ces derniers temps un goût de la solitude qui semble aller grandissant.
SupprimerJe saisis l'occasion pour vous demander que vous allez faire des restes de hachis compte tenu de la quantité gargantuesque que vous avez préparé...
SupprimerJ'en mange une partie et je congèle le reste.
SupprimerJe tiens à donner mon grain de sel dans cette tambouille Franchouillarde :
RépondreSupprimerIl faut absolument conserver le bouillon du pot-au-feu pour confectionner une délicieuse soupe à l'oignon au lieu de jeter le jus de cuisson à l'égout.
Mais enfin, qui serait assez stupide pour jeter le bouillon du pot-au-feu ? Pourquoi pas, alors, les haricots du cassoulet ou le riz de la paella ?
SupprimerJe dois confesser être de ceux qui jettent le délicieux bouillon, qu'il soit de poule ou de bœuf pour la simple raison que je ne mange jamais de soupe. Il arrive que, saisi de remords face à un tel gâchis je passe les légumes restants à la moulinette et prépare ainsi des soupes que je congèle et qui, quelques années plus tard, connaissent une triste fin dans l'évier. Quelle honte !
SupprimerJe préfère ne rien dire, tiens…
SupprimerPour moi qui suis ce qu'on pourrait appeler un béotien ou un minus habens des fourneaux, vous arrivez encore à nous donner l'eau à la bouche avec de la farce, des patates, du parmesan...et même avec d'antiques instruments de cuisine que n'auraient pas reniés, il n'y a pas si longtemps, nos mères et nos grand-mères.
RépondreSupprimerLa poésie des fourneaux a été remplacée par les conserves et les surgelés.
Autres temps, autres moeurs...
Vendémiaire.
Vendémiaire.
Merci pour cet hommage ! Si j'emploie des ustensiles anciens, c'est que je trouve qu'ils fournissent des résultats meilleurs que les modernes.
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