Tous les Français sont conviés à
participer au Grand Débat. Il s'agirait de faire part à nos
gouvernants de nos diverses revendications afin que ceux-ci, plutôt
que de faire ce qu'ils jugent bon pour le pays, s'attachent à
répondre aux véritables aspirations du peuple. Quoi de plus beau,
de plus noble, de plus démocratique, de plus et tout et tout ?
Pourtant, ce Grand Débat se fera sans
moi. Non que je pense que son véritable but soit de noyer le poisson
comme il est de bon ton de l'affirmer mais pour diverses raisons dont
la première est, qu'étant satisfait de mon sort, je ne revendique
rien de précis. De plus, si mon sort ne me convenait pas, je ne
compterais pas sur une quelconque mesure gouvernementale pour
l'améliorer. D'autre part, au niveau politique, mes sujets de
mécontentement ne sont pas si originaux que j'en vienne à penser
que nul ne songera à les formuler ni suffisamment partagés pour que
je puisse rêver de les voir portés par une majorité de
participants et encore moins pris en compte par le gouvernement. Dans
ce cas, à quoi bon aller bavarder à la mairie ou en tout autre lieu
où l'on débattrait ?
La fameuse « crise des Gilets
Jaunes » m'a fait réaliser à quel point je me sentais éloigné
des idées qui courent rues et rond-points. Si, au départ, ce
mouvement avait rencontré ma sympathie, ne serait-ce que parce
qu'augmenter les taxes sur les carburants à un moment où le prix de
ceux-ci atteignait des sommets me paraissait aussi maladroit
qu'absurde, qu'avoir amputé le pouvoir d'achat déjà en régression
de modestes retraités n'était pas souhaitable et que l'aspiration
de certaines catégories particulièrement défavorisées à plus de
bien être était parfaitement justifiée. Ensuite, quand on en est
venu à réclamer une démocratie participative ou le RIC, quand les
revendications sociales sont devenues totalement irréalistes, quand
la démission du président et/ou la dissolution de l'assemblée
devinrent des priorités, mon enthousiasme premier s'est bougrement
refroidi. Il disparut totalement quand je vis, de toute part,
s'élever la condamnation des violences policières d'un "État
totalitaire ».
J'ai eu de plus en plus nettement
l'impression que se créait une majorité de mécontents n'ayant en
commun que le rejet d'un homme, une coalition hétéroclite ne
partageant que la haine d'un pouvoir aussi récent que sont anciennes
ses raisons et qu'en admettant qu'on exauce ses vœux de destitution
ou de dissolution cela ne mènerait qu'à montrer de manière encore
plus évidente que notre pays est devenu ingouvernable.
Tout cela m'amène à me demander si,
plutôt que d'attendre le salut de l'avènement de Bidule ou de
Machin, voire d'un peuple souverain qui part dans tous les sens, on
ne ferait pas mieux de s'éloigner des débats qui agitent les foules
et de se contenter de consacrer le peu de temps qu'il nous reste à
cultiver notre jardinet et, comme le préconisait Brassens, faute
d'un idéal surhumain, à se borner à ne pas trop emmerder ses
voisins.
Excellent article en effet. Je l'ai partagé sur facebook. Je sens qu'avec lui je vais encore me faire des amis !
RépondreSupprimerSi je comprends bien, et inutile de faire un débat là-dessus, ce n'est pas demain que nous aurons cette "série noire" puisque vous voyez la vie en rose !
RépondreSupprimerJe crains qu'il y ait un malentendu :je n'ai jamais eu dans l'idée de raconter une série d'anecdotes dramatiques. Dans mon titre je voulais simplement dire que les choses vraiment graves ne manquent jamais de se produire, tôt ou tard. Quant à voir la vie en rose, ce n'est pas le genre de la maison. Je suis aussi heureux que je suis capable de l'être, c'est déjà pas mal et je m'en satisfais.
Supprimer« Quand les nazis sont venus chercher les communistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste.
RépondreSupprimerQuand ils ont enfermé les sociaux-démocrates, je n’ai rien dit, je n’étais pas social-démocrate.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste.
Quand ils sont venus me chercher, il ne restait plus personne pour protester. »
L'essentiel n'est-il pas d'avoir de belles carottes?
Le Page.
Quand les nazis sont venus chercher les communistes, bien que non communiste, il protesta vivement. Le nazi vinrent le chercher. Fin de son histoire.
SupprimerPlaisanterie mise à part, je ne vois pas bien le rapport qui peut exister entre les années trente et notre époque : les menaces, probablement encore plus graves, ne sont pas les mêmes.
Ah oui !... Brassens !
RépondreSupprimergloire à qui n'ayant pas d'idéal sacro-saint
se borne à ne pas trop emmerder ses voisins !
et gloire à don juan qui rendit femme celle
qui, sans lui, quelle horreur ! serait morte pucelle !
Dans mon souvenir l'idéal était "surhumain" mais vous avez raison, c'est de "sacro-saint" que Brassens l'avait qualifié.
SupprimerCher Jacques !
SupprimerPour le surhumain vous aurez confondu Georges Brassens avec Fiedrich Nietzsche ...
Un abus de poiré ?
Dominique
N'y ayant jamais goûté, j'ignore tout du poiré.
SupprimerVotre dernier paragraphe est celui d'un sage,surtout si on veut s'éviter un ulcère....
RépondreSupprimerMalheureusement,à la campagne aussi,certains rivalisent d'imagination pour emmerder leurs voisins,à croire qu'ils sont trouvé là leur vocation...
Vous me mettrez aussi beaucoup de roses dans le jardinet, pour accompagner agréablement les années qui nous restent,surtout de la variété appelée demoiselle...
Vendémiaire.
Vendémiaire : jusqu'ici je n'ai pas à me plaindre de mes voisins. Pour ce qui est des rosiers, il en existe déjà beaucoup dans mon jardinet mais j'en ignore le nom.
SupprimerAh les demoiselles !
SupprimerEt pourquoi pas de grands ébats ?...
RépondreSupprimerDominique
Vous savez, les grans ébats, ça m'est passé... L'âge peut-être ?
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