Mon ami Mat
s’étonnait hier de ce que je n’aie jamais dit un mot sur la guêpe, ce charmant
animal dont la robe zébrée réjouit notre œil. C’est qu’entre moi et cette
bestiole vrombissante existe un grave contentieux, même si la rudesse du climat
la dissuade de trop s’installer dans les parages chose que, comme on le verra,
je lui déconseille fortement de faire.
Ma phobie de la guêpe remonte à ce jour de ma lointaine
enfance je fus une première fois victime de sa piqûre. J’en gardai longtemps le
souvenir douloureux. Au point que sa seule vue me rendait un brin hystérique. Je
m’emparais, en cas d’une telle rencontre, d’un torchon ou de tout autre bout de
tissu que je faisais tournoyer autour de moi afin d’éloigner l’importune. Ce
qui amusait les éventuels spectateurs d’une telle scène. Cela dura jusqu’à la
grande sècheresse de l’an soixante-seize où la chaleur les fit proliférer. Un
jour que je discutais le bout de gras avec la directrice du centre aéré où
travaillait celle qui devait devenir mon épouse, je sentis qu’un insecte quelconque montait le long de
ma jambe. Machinalement, j’écrasai d’une tape la bestiole qui m’infligea une
piqûre un peu douloureuse, sans plus. Retroussant la jambe de mon pantalon, je
découvris à ma grande surprise que c’était une guêpe, animal abhorré, qui m’avait
piqué. Ainsi, ce n’était que ça ?
Ma terreur de la guêpe s’envola d’un coup.
Mais ça ne devait pas durer. La même année, en camping aux
environs de Londres, je me trouvai de nouveau piqué. Et ça ne se passa pas bien
du tout. Très rapidement ma cuisse, endroit de la blessure, se mit à gonfler (œdème)
puis une douleur lancinante suivit, me poussant à me rendre à l’hôpital où l’on
me prescrivit quelque remède. Ce
doublement du volume de ma cuisse se résorba bien vite et je n’y prêtai pas
plus d’attention que ça, même s’il fit ressurgir ma crainte de l’hyménoptère.
Ce n’est que quelques années plus tard qu’un médecin
justifia mes alarmes. Alors que mon épouse avait connu une alerte inquiétante
suite à la prise d’un médicament auquel elle était allergique, nous en vînmes à
parler allergies avec le praticien. Il évoqua, entre autres, l’allergie aux
piqûres de guêpe. Je lui racontai ma
déconvenue de 1976 et il me déclara que j’étais allergique au venin de la bestiole
et qu’une prochaine piqûre pourrait s’avérer fatale. Rien que ça !
Du coup, n’ayant aucune envie de mourir suite à ce genre d’incident,
la rencontre de la moindre guêpe me fait recourir à des méthodes que tout ami
des animaux réprouvera : vu que c’est elle ou moi, je ne laisse aucune
chance à la bête et l’extermine sans pitié ni haine. J’ai ainsi détruit plusieurs
colonies qui n’avaient rien trouvé de mieux que de s’installer dans le sol de
mon jardin en Eure-et-Loir ce qui rendait la tonte de la pelouse problématique.
Je réserve le même sort aux frelons.
DENIÈRE MINUTE :
Saisi d’un doute quant aux mises en garde de mon ex-médecin
traitant, je viens de vérifier sur Internet qu’il ne m’avait pas raconté d’âneries.
Hélas, hélas, trois fois hélas, le bougre avait dit vrai et la situation est
bien pire que je ne le pensais : cette allergie concerne le venin de TOUS les hyménoptères ! En fait,
ce n’est pas des seuls guêpes et frelons que je devrais me méfier mais aussi
des gentilles abeilles et des patauds
bourdons lesquels pullulent ici! Moi qui couvais ces industrieux insectes d’un
regard bonasse ! La solution serait donc plutôt de me procurer un kit d’adrénaline
injectable… et de contacter le SAMU en cas d’attaque. Je ne cesse de me le répéter : nous côtoyons
des gouffres !
Avez vous la même méfiance envers les femmes qui ont une taille de guêpe.
RépondreSupprimerJe n'en ai jamais rencontré de si petites !
SupprimerJe comprends qu'aborder ce sujet vous ait été difficile. Surtout, tenez-vous loin de ces créatures vomies par l'enfer !
RépondreSupprimerDifficile quand on est souvent dehors !
SupprimerLes piqures d'abeilles sont utilisées en Chine pour soigner : Thérapie grâce aux piqures d'abeilles
RépondreSupprimerLes allergiques au venin d'hyménoptères doivent être bien vite guéris de tous leurs maux !
SupprimerAinsi c'est vous qui seriez à l'origine de ce fameux "tourner les serviettes" qui amuse tant les Français, paraît-il ?
RépondreSupprimerMaintenant que vous le dites... J'aurais dû le faire breveter !
SupprimerBrrrrrrr! Ca fait froid dans le dos!
RépondreSupprimerAmitiés.
Jen ne savais pas que les bourdons pouvaient piquer.
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