..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

jeudi 7 juillet 2022

Ben v’la aut’chose !

 

Que la vie soit dure, ce n’est pas moi qui vous l’apprendrai. Toutefois, il arrive que son injustice dépasse un tantinet les bornes. Figurez vous que depuis plus de treize ans je fréquente assidûment les pages que M. Facebook met à la disposition de l’humanité souffrante afin qu’elle y expose ses joies, ses peines, ses idées, les plats qu’elle a concoctés, ses photos de famille ou de vacances, ses grasses plaisanteries, ses indignations, ses insuffisances orthographiques et intellectuelles, y donne libre cours à ses haines, bref, tout ce qui fait d’elle le Sel de la Terre .

Tout au long de ces années, je m’y suis tenu correctement. Jamais un mot plus haut que l’autre, toujours poli, gai, honnête et droit. Les braves gens que j’y fréquente, mes chers « amis », tous d’affreux réacs, y faisaient souvent état de leurs démêles avec le sheriff qui assure l’ordre à Facebook City. Leurs propos supposés racistes, homophobes, obscènes ou violents leurs valant une ou deux semaines de cachot. Parfois même un mois. Je me félicitais in petto de n’avoir jamais été accusé d’avoir enfreint les limites de la bienséance et pensais continuer toujours de le faire.

Jusqu’à ce qu’hier matin je découvre, sidéré, cette notification :


Les bras m’en tombèrent. Les ayant prestement ramassés, je cliquai sur ladite notification afin de voir de quelle manière j’avais pu contrarier « leurs standards de la communauté* »et découvris le pot-aux-roses : mon article d’avant-hier en était la cause. Malgré des efforts soutenus de réflexion, je ne parvins pas à saisir en quoi mes élucubrations sur les mutations des maladies de l’animal ou du végétal pouvaient être contraires à ces fameux Standards. Je tâchai donc d’en savoir plus comme on me le proposait. En fait, je n’obtins aucune réponse précise quand à la nature du ou des Standard (s) que j’aurais involontairement contrarié (s). Il me fut simplement indiqué qu’en cas de récidive, je me verrais sanctionné, voire banni. Toutefois, il m’était loisible de contester ladite décision.

Le Sheriff est donc aussi bon garçon que la République est bonne fille. Les mystérieux Standards du premier, comme les Valeurs de la seconde n’ont qu’un défaut : celui d’être d’une évidence telle que nul n’est besoin de les préciser. Ce qui rend la contestation des jugements sur leur transgression un brin compliqué. Je décidai donc de garder le silence car à quoi bon aller expliquer que l’emploi du substantif « écureuil » n’a rien d’offensant en soi si le litige porte sur celui de « pomme-de-terre » ?

Le mystère demeurera entier. Restera la terrible blessure infligée à mon honorabilité.


* pour respecter la syntaxe innovante du censeur.

mardi 5 juillet 2022

Des maux qui répandent la terreur.

La mode est aux maladies. En dehors du Covid, ce sphinx renaissant perpétuellement de ses cendres, nous avons vu récemment en émerger une nouvelle : la variole du singe. Cette dernière se montre un peu décevante d’un point de vue purement catastrophiste : elle est relativement bénigne et guérit spontanément, ses symptômes disparaissant en deux ou trois semaines. Cette maladie n’est nouvelle qu’en Europe et en Amérique alors qu’elle est endémique en Afrique de l’Ouest et Centrale. Ce qui est assez logique, vu que des contacts avec les simiens y sont plus probables qu’au Groenland, charmante région où une contamination à la diphtérie du phoque serait plus envisageable.

Fatale ou pas, l’apparition d’une nouvelle maladie ne manque jamais totalement d’intérêt au niveau médiatique. Elle permet de renforcer ce sentiment d’angoisse que nos contemporains adorent éprouver. Le passage d’une maladie d’une espèce à une autre est toujours inquiétante. Bien que le nombre de contaminés humains ait été réduit, la maladie de la vache folle provoqua une belle panique en Grand-Bretagne puis en Europe au début des années 90 du siècle dernier. Me trouvant en Angleterre à l’époque, je pus grâce à l’effondrement des cours m’y goinfrer de steaks dont j’étais alors très friand. Comme quoi les pires choses ont leur bon côté, du moins pour certains.

Le problème est que le nombre de maladies dont souffrent les animaux est infini et que l’on peut concevoir que, suite à des mutations, celles-ci finissent par se transmettre aux humains. Rien ne nous dit qu’un jour nous ne souffrirons pas de la fièvre aphteuse, de la tremblante du mouton, voire de la castapiane fulgurante du hérisson ou de la colique verte du serin. Et si ça ne s’arrêtait pas là ? Si les maladies des végétaux mutaient au point que des épidémies de mildiou, d’oïdium ou de cloque viennent décimer notre espèce ?

Ces lugubres interrogations me sont venus suite au constat que la peau des premières pommes-de-terre que j’ai récoltées au jardin présentait des taches peu ragoutantes comme celle-ci :


Une rapide recherche m’indiqua la source de ce désagrément : elles étaient atteintes de la gale de la pomme de terre, maladie due à la présence de bactéries dans le sol. Dieu merci, cette affection est superficielle et ne rend pas les tubercules impropres à la consommation. Il suffit de les éplucher pour éliminer les toxines contenues dans la peau, lesquelles, en grande quantité, pourraient se montrer nocives. Je fus donc rassuré. Cette « gale » n’a rien à voir avec son homologue humain et ne saurait donc l’affecter. Ce qui est rassurant pour les belles dames et les beaux messieurs qui dans le cas contraire se verraient contraints à se faire écorcher pour rester consommables. Et ce serait bien triste.



jeudi 30 juin 2022

Du droit à la tête de veau sauce gribiche

 


Il y déjà quelque temps, certains ont été saisis d’effroi à l’annonce des honteuses attaques de la Cour Suprême des US of A contre la tête de veau sauce gribiche (ou TDVSG). Depuis des décennies déjà, suite à une jurisprudence, nos amis d’Outre-Atlantique avaient autorisé la consommation de ce mets succulent dans l’ensemble des États. Mais c’était compter sans les odieuse manigances de l’infâme Trump. Profitant de son pouvoir de nommer les juges de ladite cour, ce monstre y avait fait entrer des réactionnaires résolument anti-tête de veau qui après mure réflexion avaient décidé que désormais il incomberait à chacun des États de décider de l’autorisation ou de l’interdiction de ce plat. La nouvelle, comme on pouvait s’y attendre, provoqua une levée de bouclier non seulement dans le pays tout entier mais aussi dans notre belle république.

Il faut dire que la France s’intéresse beaucoup à ce qui se passe dans bien des pays dont la population se soucie comme d’une guigne de ce qui agite ses débats. La remise en cause du droit fondamental à la tête de veau par cette grande nation provoqua la juste inquiétude des plus belles consciences républicaines que compte l’hexagone. Car, vue la propension qu’ont les pratiques étasuniennes à s’imposer - avec quelque retard – dans notre cher pays, ne risquait-on pas de voir certains esprits malades réclamer qu’une telle mesure y fût prise avec les conséquences désastreuses que l’on peut deviner ? Il fallait réagir avant qu’il ne fût t trop tard ! Des voix s’élevèrent pour réclamer que le droit imprescriptible à la consommation de la TDVSG fût inscrit dans la Constitution.

Mesure salutaire s’il en est ! Gravé dans le marbre constitutionnel, ce droit serait à l’abri des menées sournoises de ses opposants. Sauf que…

Le leader du parti qui réclamait avec la plus extrême véhémence ladite inscription se trouve être partisan de l’abrogation de la constitution et son remplacement par une nouvelle qui instaurerait une sixième république. Cinq républiques se sont succédé avec des constitutions différentes. Si on y ajoute les senatus-consulte del’an X et de l’an XII, les chartes de 1814 et de 1830, la constitution de 1852 instaurant le Second Empire, et la Loi Constitutionnelle du 10 juillet 1940, on s’aperçoit qu’en 230 ans, notre pays a changé onze fois sa loi fondamentale. Moins de 21 ans en moyenne ! C’est dire le peu d’intangibilité d’une telle inscription.


Plutôt que de protéger la TDVSG par une inscription dans la constitution, ne serait-il pas plus sage de faire confiance au bon sens des Français ? D’autant plus qu’à ma connaissance aucun parti ne cherche à l’interdire.

dimanche 26 juin 2022

N'est-ce qu'un au revoir ?

 

Juste un mot pour rassurer ceux qui m’ont fait l’amitié de s’inquiéter de ma disparition : malgré une grosse fatigue due à un mois de travaux chez ma fille, tout va bien.

Malheureusement, allez savoir pourquoi, je ne parviens pas à trouver l’enthousiasme nécessaire à une reprise de mes bavardages. J’espère que ça finira par s’arranger.

Avec toute mon amitié.


samedi 7 mai 2022

Vers un avenir radieux !

 

J’ai de plus en plus l’impression de vivre dans un asile à ciel ouvert.

Sur les chaînes dites d’information en dehors d’une propagande pro-ukrainienne tout en finesse, on nous amuse avec la nomination d’un premier ministre, on vante l’habileté diabolique (et si sympathique) du clown Mélenchon qui rallie à son panache rouge et vert-islam une gauche à la ramasse, bref, tout va bien.

Sauf quand comme moi l’autre jour, on doit se faire livrer du fioul et qu’on constate que, en un an et deux mois, le prix des 1000 litres a doublé (dont 125 € de TVA supplémentaire, les 100 € de la généreuse prime de février compensant cela partiellement). Sauf quand on va à la pompe faire son plein et que celui-ci dépasse allègrement la barre des 100 €. Je vous fais grâce des prix alimentaires qui s’envolent mais qui pour une personne seule comme moi ne représentent qu’un poste de dépenses relativement secondaire.

Et ce n’est qu’un début ! La hausse des prix des produits pétroliers n’est pour l’instant pas directement liée au conflit Russo-Ukrainien, pas plus que celle de l’huile de tournesol ou du blé. Si nos approvisionnements en gaz et pétrole russes devaient s’arrêter, que ce soit suite à la fermeture des robinets par les Russes ou par notre décision de les boycotter (ce qui serait d'une habileté remarquable), ça se corserait bougrement. Le baril de Brent tourne actuellement autour des 110 $. Certains prévisionnistes le voient monter à 200 $ dans un avenir proche. Quant au gaz, vu notre manque de méthaniers et d’usines de regazéification, on voit mal comment échapper à une prochaine pénurie et à une précarité énergétique généralisée.

Malgré cela, les Français se passionnent ou sont censés se passionner pour la nomination du premier ministre. Sera-ce un homme, une femme, un trans ? Sera-t-il (elle ou iel) de race blanche, noire, jaune ou bleue ? De gauche molle, de droite molle ou de centre mou ? Jeune, vieux, d’âge moyen ? Ses préférences iront-elles au bilboquet ou au hula hoop ? On ne sait trop mais une chose est certaine à mes yeux : vue la crise qui s’annonce, quel qu’il (elle, iel) soit, il aura du mal à satisfaire le bon peuple !

Mais foin du pessimisme ! L’orage venu de l’Est est évitable ! Si on en croit la propagande télévisée, les Russes sont de gros nuls, leur armée ne vaut pas un pet de lapin, leurs dirigeants sont totalement discrédités. Dans ces conditions, qu’attendons nous pour entrer en belligérance avec eux comme semblent vouloir nous y engager nos amis polonais, d’Outre-Manche et d’Outre-Atlantique ? Nos belles armées n’en feront qu’une bouchée, on atteindra Moscou en quelques jours, on y placera un gouvernement convenable, les populations libérées couvriront chars et soldats de fleurs, pétrole et gaz pas chers couleront à flots, pour nous remercier nos amis de Kiev nous fourniront gratuitement tournesol et blé…

Si on ajoute à cela une victoire électorale éclatante de Mélenchon aux législatives, tout sera réuni pour qu’un bonheur durable s’installe en Doulce France.

Certains esprits chagrins trouveront des failles à mon joli scénario. Ne les écoutons pas !

Allons, ne soyons pas chien. En prime une petite chanson adaptée à la conjoncture :