..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

dimanche 2 décembre 2018

A quoi bon ?

Dire que, suite aux événements d'hier, je suis outré, scandalisé, écœuré, bouleversifié, que j'ai mal à la France, que j'en ai honte  serait exagéré. Autant s'indigner que février soit moins chaud que juillet. Il y a une logique des choses. Et cette logique veut qu'organiser des manifestations pacifiques ou pas dans les métropoles de ce pays revient à y provoquer des émeutes. Parce que ces métropoles contiennent le quota nécessaire d'extrémistes de tout poil et de racailles diverses qui permet que tout rassemblement réellement protestataire dégénère en troubles graves à l'ordre public. Il est certain que si l'on proteste contre la maltraitance des chatons mignons ou pour le port de pyjamas en pilou, les risques sont moindres.

Ce qu'on a pu constater hier était aussi prévisible que ce qui s'était passé la semaine d'avant. Que cette violence discrédite le mouvement qui est à son origine ou un gouvernement incapable d'assurer le maintien de l'ordre, qu'importe ? Chacun fera son choix ou l'a déjà fait. Ce qui ne change rien au fond du problème qui est l'inexorable augmentation de taxes qui met à mal le pouvoir d'achat de bien des catégories et surtout celui des plus modestes au nom de « nobles causes » qui ne sont en fait que des prétextes pour masquer l'incapacité des gouvernements à juguler la dette et sa cause, la dépense publique.

Bien que retraité, fumeur, utilisateur d'un véhicule Diesel et me chauffant au fioul, j'accepterais volontiers des sacrifices à une condition : qu'ils permettent de vraiment redresser le pays. Ma bonne volonté s'explique par ma situation : mon niveau de revenu me suffit largement vu mes goûts modestes et mes faibles charges. Ce n'est pas le cas d'un smicard locataire et chargé de famille. Que dire de ceux pour qui le montant d'un SMIC à temps plein n'est qu'un rêve ? Je comprends leur colère et la soutiens. C'est au niveau de ses modes d'expression et des solutions envisagées que mon approbation s'amoindrit. Il est certain qu'un gouvernement est toujours impressionné par les troubles à l'ordre public et cela d'autant plus qu'il n'est pas prêt à mettre les moyens nécessaire à son rétablissement par crainte que la répression n'aggrave le problème. Mais l'insurrection ne mène à rien.

Ne serait-il pas plus raisonnable d'organiser des sit-in ? Cette méthode permettrait de voir si répression injuste il y a, favoriserait peut-être une une plus grande mobilisation et surtout séparerait le « bon grain » de l' « ivraie », les assis ne cassant rien. Plutôt que des blocages préjudiciables au commerce et aux déplacements, ne pourrait-on lancer des pétitions susceptibles de rassembler des millions de signatures ? Croire que le rétablissement de l'ISF soit un outil magique est illusoire. Peut-être que l'établissement d'un taux de TVA supérieur sur les produits de luxe pourrait résoudre une partie du problème ? Mais la véritable solution me paraît l'abaissement de la dépense publique qui n'a pas forcément pour corollaire moins de services. Arrêter de jeter, comme le recommande la Cour des Comptes, une partie de l'argent par les fenêtres est une priorité absolue.

N'étant spécialiste de rien, je ne sais pas si mes suggestions sont viables ou utiles. Tout ce que je sais, c'est que continuer des manifestations comme nous les avons connues ne mènera à rien de bon.

mercredi 28 novembre 2018

Vers un décembre 2018 ?

Depuis le temps que certains attendent en vain un nouveau mai 68, il semble que nous soyons plutôt partis pour un décembre 2018 qui, s'il se produisait, n'aurait rien à voir avec ces événements d'il y a cinquante ans qui font s'embrumer les yeux de tout ce que la France compte de vieillards gauchisants. Car tout a changé.

En mai 68, on connaissait le plein emploi, les banlieues ne s'enflammaient pas pour un oui ou pour un non, le Parti Communiste et la CGT cornaquaient la classe ouvrière, la révolte était le fait de jeunes petits-bourgeois rêveurs que leur avenir ne préoccupait pas particulièrement , l'armée, moyennant certains aménagements, était prête à intervenir si les choses se compliquaient, le Président, quoi qu'on en dise et comme le montrèrent les subséquentes élections, bénéficiait d'un fort soutien populaire, des grandes entreprises généralement basées en France étaient en mesure de supporter des augmentations de salaire, le budgets était en équilibre, etc.

Que reste-t-il de tout cela ? RIEN. Et c'est ça qui peut inquiéter si se déclenchait une révolte de grande ampleur : pas de partis capables de la canaliser, des jeunes, trop souvent chômeurs (ils ne savent pas traverser la rue) qui ne se voient que difficilement un avenir, une armée pas forcément très macroniste, un président complètement discrédité, des multinationales promptes à délocaliser pour que baissent les coûts, des budgets en grave déséquilibre, etc.

Tout est réuni pour que cette révolte, si elle se déclenchait, soit difficilement canalisable et qu'elle parte dans tous les sens avec tous les dangers que cela comporte.

Le plus dangereux est peut-être la totale incompréhension que semble avoir le pouvoir en place face à la montée des mécontentements. On lui parle difficultés au jour le jour, il répond long terme. On lui demande respect, il se montre méprisant. On s'adresse à lui en langue française, il répond en langage technocratique. Il ne doit son existence qu'à une série d'événements qu'on veut bien croire fortuits, il se déclare élu sur un programme que pratiquement personne n'a lu. On aimerait qu'il tente d'apaiser les colères, il les alimente. Il disait vouloir rassembler, il a atomisé la société.

Dans ces conditions, on voit mal comment les choses pourraient tourner.

mardi 27 novembre 2018

Élire un con.


Macron est intelligent, très intelligent, intelligentissime. Sa pensée est complexe, très complexe, complexissisme. Au point que peu peuvent en saisir la véritable teneur. Tout le monde médiatique le sait et vous le dit. Ce ne sont pas les preuves qui manquent. Ses déclarations, toujours brillantes, prouvent qu'il maîtrise la situation. Le chômage ? Pas un problème : il y a du boulot de l'autre côté de la rue ! Vous avez l'impression que votre pouvoir d'achat est en baisse ? Pauvres niais qui ne savez pas compter ! Il augmente sans arrêt ! La plupart des Français ne savent plus quoi faire de leur pognon ! Vous n'arrivez pas à finir le mois ? Vous allez voir ce que vous allez voir dans trois mois, dans 10 ans ou dans 25 ans !

Curieusement, le peuple, du moins si on en croit les sondages, ne suit pas. Et c'est bien là le problème. Le peuple est con. Macron le sait et, comme il se doit, il le lui fait sentir. Pour qu'il puisse se reconnaître dans son président, il faudrait que celui-ci soit con, et même, si possible encore plus con que lui. Quelqu'un qui penserait par exemple, que le chômage existe. Que multiplier les prélèvements divers qui touchent indifféremment pauvres, moins pauvres et riches, a pour effet de mettre les plus humbles dans une situation délicate. Quelqu'un qui croit que lorsqu'il y a le feu dans la maison, il faut appeler les pompiers et non préconiser l'emploi de matériaux ignifugés dans les maisons du futur et la formation de soldats du feu mieux qualifiés pour les casernes d'ici 2030. Un vrai con, quoi.

Malheureusement, nous avons un président intelligentissime !

dimanche 25 novembre 2018

Billevesées d'un dimanche matin

Nos commentateurs, à l'occasion du mouvement des gilets jaunes et après mure réflexion, sont arrivés à une conclusion : il existe deux France : la périphérique et celle des métropoles que l'on pourrait aussi appeler France des Ploucs et France des Bobos. Les deux ayant bien du mal à se comprendre.

Je ne partage pas ce constat. Ne serait-ce que parce que bien des ploucs habitent les métropoles et qu'il existe des bobos au sein de nos vertes campagnes. De plus, si on suivait ce découpage, il serait aisé de gouverner le pays. On créerait un Parti Métropolitain et un Parti Périphérique qui s'opposeraient lors des élections et, suivant le résultat des scrutins, la France deviendrait Périphérique ou Métropolitaine.

En fait, à mes yeux, il n'existe pas deux mais une multitude de France. Il y a, par exemple, des réacs de droite, de gauche et du centre comme des progressistes extrémistes, modérés ou rétrogrades. Et au sein de ces sous-groupes de multiples nuances. C'est probablement ce qui rend le pays de moins en moins gouvernable car si un gouvernement y obtient assez facilement une large majorité de rejet, c'est une toute autre paire de manche que d'y bénéficier d'une majorité d'adhésion.

« On ne peut pas avoir le beurre, l'argent du beurre et le cul de la crémière(j'ajouterai « ou du crémier », car il faut tenir compte du sexe et des orientations de chacun et de chacune) ». Tout le monde en convient en théorie mais bien peu dans la pratique. Souvent, on voudrait moins d'impôts (l'argent du beurre) mais garder les mêmes services ou aides (le beurre). Beaucoup s'imaginent que la solution serait de mettre uniquement à contribution les riches qui, au lieu de fuir la spoliation, prendraient ça avec le sourire ( comme la crémière sodomisée). Resterait à avoir une claire notion de ce qu'est un riche car, pour certains, la richesse commence bien bas.

Il faut bien comprendre qu'une fois supprimés une grande partie des taxes, impôts et cotisations sociales on aura certes plus d'argent disponible mais qu'en cas de coup dur il faudra y faire face seul et que bien des services deviendront payants (routes, hôpitaux, écoles, etc.). De même si on veut davantage de services et d'aides, il faut bien cracher au bassinet. Dans l'état providence qu'une majorité continue de souhaiter les seules marges de manœuvre dont on dispose sont l'assiette et l'usage qu'on fait des prélèvements. Là encore arriver à un consensus n'est pas simple car chacun a ses priorités et son idée de la « justice » fiscale.

Cela dit, on s'étonnera de me voir soutenir le mouvement des gilets jaunes. Si je le fais, c'est qu'il existe quand même des évidences : ajouter inconsidérément de nouvelles taxes qui pèsent autant voire plus sur des gens déjà en difficulté est TRÈS maladroit et ne peut mener qu'à une juste révolte. Bien que fumeur, retraité, me chauffant au fioul et roulant en Diesel, je ne me plains pas de mon sort car même si mon pouvoir d'achat se trouve chaque jour un peu plus amputé, cela ne me met aucunement dans une situation délicate, ne serait-ce que parce que j'ai des goûts simples, des revenus acceptables, des charges réduites et un peu d'argent devant moi. Ce n'est pas le cas de la mère de famille isolée, payant un loyer et occupant un poste à temps partiel payé au SMIC. Ventre affamé n'a pas d'oreilles, c'est bien connu, alors lui parler de transition énergétique et penser que sa révolte est due à un manque de pédagogie, c'est se foutre de la gueule du monde et cela que le ventre en question soit métropolitain ou périphérique.

jeudi 22 novembre 2018

Piétons écrasés et accidentés de la route : la nouvelle menace !

Depuis quelque temps, main dans la main comme ils le sont très souvent, gouvernement et media soulignent l’inouïe dangerosité du mouvement des « Gilets jaunes ». Déjà DEUX morts et des centaines de blessés dont quelques uns l'ont été gravement. Vous vous rendez compte ? DEUX morts en quelques jours alors que les émeutes de 1968 n'en avaient fait aucun ! L'anarchie est à nos portes ! Il est temps d'agir, de mettre fin à l'hécatombe ! La Patrie est en danger ! Entendez-vous dans nos campagnes, mugir ces féroces gilets ?

Si j'ai bien suivi, la première mort fut provoquée par une personne qui, paniquant, aurait foncé sur un barrage et la deuxième par la collision entre une moto et un camion qui manœuvrait. Dans un cas, donc, on ne saurait taxer de violente une personne qui s'est fait écraser par une automobiliste aux nerfs pour le moins fragiles et aux talents de conductrice discutables. Dans l'autre, on peut ne voir qu'un regrettable accident de la route.Pour les autres victimes, on nous laisse dans le flou artistique quant aux raisons de leurs blessures : renversés par des automobilistes paniqués ou lors d'affrontements à la barre de fer, au cocktail Molotov ou au gigot congelé avec les forces de l'ordre ? Allez savoir...

Je me souviens, il y a quelque temps déjà, avoir dû patienter dans un embouteillage causé par un barrage filtrant de nos amis de la CGT, portant gilets fluos et drapeau rouge au vent. Je me demande si, au cas où la fantaisie m'aurait pris de foncer sur un de ces braves défenseur d'une cause aussi juste qu'inconnue de moi et de l'écrabouiller, on m'eût décrit comme « paniqué » et on eût accusé de violence ces bons syndicalistes.

Je n'irai pas jusqu'à dire que j'approuve sans réserve toute action des « Gilets jaunes ». N'étant pas, à la différence du regretté (et souvent regrettable) Jean Ferrat « de ceux qui manifestent » leurs choix ne me paraissent pas nécessairement les meilleurs. Il n'empêche que la manière dont le gouvernement cherche à criminaliser et discréditer leur mouvement est pour le moins cousue de fil blanc. Au point qu'on en connaît la suite : les manifestations de samedi donneront forcément l'occasion à nos gentils casseurs de se livrer à leurs traditionnelles émeutes. A qui en attribuera-t-on la culpabilité ? A ces « Gilets jaunes » qui viendront jusque dans nos bras égorger nos fils et nos compagnes après les avoir agonis d'insultes homophobes, racistes, antisémites, etc.

Fait-on de même lorsqu'en marge d'une manif de gauche se produisent des faits similaires ? Que nenni ! Et pour une raison bien simple : les syndicats et autres organisations de gauche ne représentent aucun danger, ils font partie de la famille comme le Tonton Nestor que chanta Brassens : on se passerait volontiers d'eux mais on les sait inoffensifs et minoritaires. En revanche, un mouvement spontané dans lequel peut se reconnaître une majorité de Français représente une réelle menace pour le pouvoir en place en ce qu'il peut favoriser l'émergence d'une vague populiste susceptible de remettre en cause le jeu politique traditionnel, de donner naissance à un « nouveau monde » politique bien différent de celui prôné par Macron qui, recyclant de vieux chevaux de retour et obéissant au doigt et à l’œil aux diktats bruxellois, n'a rien de bien nouveau.

Il est donc urgent de décrédibiliser ce mouvement, de transformer l'espoir dont il peut être porteur en une salutaire peur qui fasse bien vite rentrer les moutons dans le rang. Nous saurons bientôt si ça marche ou si ça s'avère contre productif.