Dire que, suite aux événements d'hier, je suis outré, scandalisé,
écœuré, bouleversifié, que j'ai mal à la France, que j'en ai
honte serait exagéré. Autant
s'indigner que février soit moins chaud que juillet. Il y a une
logique des choses. Et cette logique veut qu'organiser des
manifestations pacifiques ou pas dans les métropoles de ce pays
revient à y provoquer des émeutes. Parce que ces métropoles
contiennent le quota nécessaire d'extrémistes de tout poil et de
racailles diverses qui permet que tout rassemblement réellement
protestataire dégénère en troubles graves à l'ordre public. Il
est certain que si l'on proteste contre la maltraitance des chatons
mignons ou pour le port de pyjamas en pilou, les risques sont
moindres.
Ce qu'on a pu constater hier était
aussi prévisible que ce qui s'était passé la semaine d'avant. Que
cette violence discrédite le mouvement qui est à son origine ou un
gouvernement incapable d'assurer le maintien de l'ordre, qu'importe ?
Chacun fera son choix ou l'a déjà fait. Ce qui ne change rien au
fond du problème qui est l'inexorable augmentation de taxes qui met
à mal le pouvoir d'achat de bien des catégories et surtout celui
des plus modestes au nom de « nobles causes » qui ne sont
en fait que des prétextes pour masquer l'incapacité des
gouvernements à juguler la dette et sa cause, la dépense publique.
Bien que retraité, fumeur,
utilisateur d'un véhicule Diesel et me chauffant au fioul,
j'accepterais volontiers des sacrifices à une condition :
qu'ils permettent de vraiment redresser le pays. Ma bonne volonté
s'explique par ma situation : mon niveau de revenu me suffit
largement vu mes goûts modestes et mes faibles charges. Ce n'est pas
le cas d'un smicard locataire et chargé de famille. Que dire de ceux
pour qui le montant d'un SMIC à temps plein n'est qu'un rêve ?
Je comprends leur colère et la soutiens. C'est au niveau de ses
modes d'expression et des solutions envisagées que mon approbation
s'amoindrit. Il est certain qu'un gouvernement est toujours
impressionné par les troubles à l'ordre public et cela d'autant
plus qu'il n'est pas prêt à mettre les moyens nécessaire à son
rétablissement par crainte que la répression n'aggrave le problème.
Mais l'insurrection ne mène à rien.
Ne serait-il pas plus raisonnable
d'organiser des sit-in ? Cette méthode permettrait de voir si
répression injuste il y a, favoriserait peut-être une une plus
grande mobilisation et surtout séparerait le « bon grain »
de l' « ivraie », les assis ne cassant rien. Plutôt
que des blocages préjudiciables au commerce et aux déplacements, ne
pourrait-on lancer des pétitions susceptibles de rassembler des
millions de signatures ? Croire que le rétablissement de l'ISF
soit un outil magique est illusoire. Peut-être que l'établissement
d'un taux de TVA supérieur sur les produits de luxe pourrait
résoudre une partie du problème ? Mais la véritable solution
me paraît l'abaissement de la dépense publique qui n'a pas
forcément pour corollaire moins de services. Arrêter de jeter,
comme le recommande la Cour des Comptes, une partie de l'argent par
les fenêtres est une priorité absolue.
N'étant spécialiste de rien, je ne
sais pas si mes suggestions sont viables ou utiles. Tout ce que je
sais, c'est que continuer des manifestations comme nous les avons
connues ne mènera à rien de bon.