..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

jeudi 23 mars 2017

J'ai touché le (pla)fond !

A deux tiers de siècle, le temps est venu des bilans, d'évaluer en son for intérieur le poids respectif de ses succès, ses échecs, ses mérites, ses défauts, ses désirs, ses réalisations... A soixante-six ans et des broquilles, j'en suis là. Si le bilan est globalement positif (on fait c'qu'on peut avec c'qu'on a !) il n'en demeure pas moins qu'en un domaine au moins l'échec aura été total : celui de la peinture de plafonds.

Combien de fois, le rouleau à la main, me suis-je lancé le défi de couvrir de blanc immaculé un plafond ? Je n'ose les compter car ce serait du même coup récapituler nombre de cuisantes désillusions. Têtu comme mes ancêtres bretons, je ne suis pas homme à me résigner ou capituler au moindre revers. Pourtant, à l'automne de ma vie, je me vois contraint d'accepter l'inéluctable conclusion que j'emporterai dans la tombe le regret amer de n'avoir JAMAIS réussi à peindre un plafond correctement.

Et pourtant, j'ai tout essayé : les meilleures peintures, les rouleaux les mieux adaptés, rien n'y a fait, au lieu d'un blanc uni je finis avec des inégalités de teinte que toute lumière met cruellement en évidence. Comme si j'avais omis de passer une deuxième couche ici ou là, comme si je n'avais pas désespérément tenté d'égaliser le résultat en croisant les passages de rouleau ! Rien n'y a fait.

Un jour, n'y tenant plus, je me suis ouvert de ce tourment à un professionnel dans l'espoir ultime qu'il me révèle le secret du plafond immaculé qu'il venait de peindre chez sa belle mère, compagne de feu mon père. L'homme commença par me dire que la réussite d'un plafond était ce qu'il y avait de plus difficile dans la peinture en bâtiment. Je m'en doutais déjà un peu. Il m'expliqua qu'il fallait que l'opération fût menée sans trêve. Pas question de s'arrêter pour fumer une cigarette ! Comme si une telle idée me serait venue ! Qu'il fallait partir du fond de la pièce pour aller vers la lumière. Que les coups de rouleaux devaient, se dirigeant vers la fenêtre, venir mourir comme une caresse... Je mis tous ces conseils en œuvre et terminai avec un plafond aussi raté que les précédents. Celui de ma cuisine corrézienne que je viens de louper n'est pas moins pitoyable que celui du séjour de la même maison.

Lors d'une conversation avec mon ex-directrice et son époux qui connaissait en ce domaine les mêmes déconvenues, cette brave femme tenta de nous consoler en disant qu'il était rare que des invités passent leur temps à examiner le plafond afin d'y déceler d'éventuels défauts. C'est juste. Je dois reconnaître ne l'avoir fait chez personne. Il n'empêche que chez moi, je ne peux m'empêcher de lever vers les plafonds un regard qui en revient navré.

lundi 20 mars 2017

Des effets désastreux du cocktail alcool-stupéfiants

Prenez un gars comme vous et moi (bien sous tous rapports). Bon, il a fait un peu de prison, des juges un brin taquins ont fait inscrire des broutilles sur son casier judiciaire histoire de passer le temps, on est même, à tort, allé jusqu'à le soupçonner de radicalisation islamique mais grosso-modo un brave type, bien Français comme on n'a pas manqué de le signaler.

Et voilà que ce citoyen, après avoir un peu bu et pris quelques substances, se fait arrêter, lors d'un contrôle de cette police dont on ne dénoncera jamais assez la violence, sous le prétexte futile qu'il roulait tous feux éteints. Qu'eussiez-vous fait à sa place, sinon ouvrir le feu sur ces brutes ? Car comme tout citoyen prudent, vous auriez sur vous un pistolet à grenaille : les rues sont peu sures ! Suite à cet incident, vous prenez, au volant d'une voiture volée, la route d'Orly, car comme tout fan de Gilbert Bécaud, vous aimez y voir « s'envoler des avions pour tous les pays ». Quoi de plus apaisant ?

Et c'est là qu'à votre arrivée les effets désastreux du cocktail alcool-stupéfiants se font sentir. Allez savoir pourquoi,le paisible citoyen, l'agnostique invétéré, se transforme soudain en un crypto-jihadiste : muni d'un bidon d'essence, vous quittez le parking et avant de tenter de vous emparer de force de l'arme d'une militaire vous vous écriez :  "Posez vos armes! Mains sur la tête! Je suis là pour mourir par Allah. De toute façon, il va y avoir des morts" ! Bref, vous n'êtes plus vous-même !

Pourrait-on sérieusement penser qu'un endoctrinement radical puisse être à l'origine de votre comportement ? Que vous auriez, commis une sorte d'espèce de genre d'attentat islamiste ? Eh bien non : pour cela il aurait fallu que vous ayez planifié votre action et fait allégeance à Daech. Vous avez dit «  Je suis là pour mourir par Allah » comme vous auriez dit « Putain, ça va chier des bulles ! » ou « Y'en a marre des contrôles routiers ! ». Toute personne qui verrait dans la conduite de M. Ziyed Ben Belkacem autre chose que le résultat des effets combinés de la prise d'alcool et de cocaïne ne saurait être animé que par un désir de stigmatiser les Français. Et ce n'est pas bien. Pas bien du tout.

dimanche 19 mars 2017

Pour en finir avec les individus

Tous les crimes qui nous indignent sont le fait d'individus. Ils pillent, violent, saccagent, tuent, incendient, posent des bombes et commettent toutes sortes d'actions répréhensibles. Ce qui n'est pas bien, mais alors pas bien du tout ! Il semble cependant que la société soit désarmée face à ces nuisibles. Et pourquoi, s'il vous plaît ? Parce que l'individu n'est identifié comme tel qu'après qu'il a commis son forfait ! Comme si avant il n'en était pas un. Comme si c'était le crime qui faisait l'individu et non l'inverse. Il faut que ça cesse ! Il faut neutraliser l'individu avant qu'il ne nuise.

Facile à dire me rétorqueront les sceptiques. Je n'ai pas de temps à perdre avec de tristes sires qui ne savent que douter. Il y a toujours une solution. Je préconiserais que l'on examine sous toutes les coutures les individus que l'on capture et que de ces observations on isole le ou les points qu'ils ont en commun. Partagent-ils une odeur spécifique, des traits physique, une façon de marcher, une propension à se promener avec une Kalachnikov en bandoulière, à retenir leur pantalon par des ceintures explosives ? L'étude scientifique nous le fera connaître. 

Une fois déterminé le ou les aspects spécifiques à l'individu, ne restera plus qu'à former des individuologues capables de les identifier sans coup férir. Si l'odeur fait partie des caractéristiques de ces tristes personnages, on pourrait dresser des chiens à les repérer comme on le fait dans la lutte contre le trafic de drogue. Une fois l'individu détecté, les forces de l'ordre l'arrêtent, le conduisent dans un centre de détention où il finira ses jours en cellule individuelle afin d'éviter qu'il ne nuise aux autres détenus.

Débarrassée de ces éléments perturbateurs la société deviendra ce qu'elle n'aurait jamais dû cesser d'être : un havre de paix et d'harmonie. Des esprits chagrins diront qu'il est inadmissible de priver de liberté une personne qui n'a rien fait de mal. Peut-être pensent-ils que mieux vaut tenter de guérir (avec un succès souvent relatif) plutôt que prévenir ?

mardi 14 mars 2017

Demain, dès l'aube...

Eh oui, après plus de trois mois et demi d'absence et sauf accident (mortel ou mécanique) demain je retrouverai la verte Corrèze. J'attendais pour ce faire d'avoir rencontré mon cardiologue afin qu'il me confirme le succès de mon intervention. Ce fut chose faite hier. Le brave homme fut d'une grande jovialité et non revêche comme lors de notre rencontre de janvier. « Souvent cardiologue varie, bien fol qui s'y fie » aurait pu écrire au diamant sur une fenêtre de Chambord le bon roi François...

Or donc, je m'apprête à passer une quinzaine de jours auprès des Monédières. Contrairement à l'an passé, où j'avais fait l'erreur d'y séjourner plus d'un mois d'affilée et ainsi de retrouver le terrain des collines transformé en jungle, j'alternerai de courts séjours dans mes humbles demeures ce qui me permettra d'entretenir mon potager normand et mon terrain limousin sans trop de problèmes.

Ce n'est pas sans une certaine angoisse que je partirai : on sait ce que l'on quitte, on ne sait pas ce qu'on retrouve... La maison, malgré un maintien du chauffage en hors-gel sera-t-elle très humide ? Les herbe, grâce à une arrivée précoce du printemps auront-elles envahi le terrain ? Le ballon d'eau-chaude aura-t-il résisté aux fortes gelées ? Je serai bien vite fixé sur ces questions capitales...

Me reste à charger mon vieux break des outils, autre objets et victuailles indispensables avec la crainte d'en oublier. C'est à ça que je consacrerai cette dernière journée manchoise.

M'attend un programme chargé : dépapieter la cuisine, peindre tours de fenêtres et plinthes avant de papieter la salle, installer une prise de courant sur l'ilôt central, peindre les éléments et le vieux buffet, préparer le terrain pour y monter l'abri de jardin, etc. Programme comme toujours trop ambitieux et dont les priorités seront soumises au temps qu'il fera. Quoi qu'il en soit, je ne manquerai pas d'ouvrage et l'ennui perdra son temps à me guetter.

Il se peut qu'en conséquence le blog en pâtisse. A moins que, dans un sursaut de raison, je ne m'accorde quelques pauses me permettant d'écrire un peu...

samedi 11 mars 2017

L'illusion Macron

Si on en croit les divers sondages, en ajoutant les intentions de vote pour MM Macron, Hamon et Mélenchon, on obtient un total de 50 à 52%. Traditionnellement à droite, la France est maintenant de gauche ! De l'inoui ! On peut donc féliciter M. Hollande pour son exploit : en 2012, au premier tour, la gauche n'avait recueilli en additionnant les scores de ses 5 candidats que 43,75% des suffrages exprimés ! Ainsi grâce à sa sage administration et aux succès retentissants de sa politique le futur ex-président l'aurait fait progresser de plus de 6 à 8 % en moins de cinq ans.

A moins, évidemment qu'il soit abusif de rattacher M. Macron à la gauche. Que serait-il alors ? Centriste ? On a du mal à la croire quand on voit le nombre de vieux socialos et de communistes repentis qui le soutiennent. A-t-on déjà vu de tels personnages rejoindre un centriste ? En dehors de M. Bayrou pour qui se rallier à la gauche devient une tradition, on voit bien peu de centristes ou de gens de droite le rejoindre. Il s'est déclaré de droite ET de gauche, NI de droite NI de gauche, et encore moins du centre. Il aimerait bien se situer nulle part. Seulement, est-ce un positionnement que l'on peut occuper longtemps quand le ban et l'arrière-ban de la Socialie Hollandiste se hâtent de vous rejoindre pour des raisons dont on peut soupçonner les arrière-pensées électorales ? L'électeur peu politisé, séduit par un gadget politique présenté comme nouveau, ne finira-t-il pas par s'apercevoir qu'on essaye en fait de lui refourguer l'équipe discréditée de M. Hollande sous un emballage nouveau ? Dans ce cas, continuera-t-il à être séduit ?

Tous ces sondages, se font dans un climat d'indécision. Si l'on calcule les scores en nombre d'électeurs certains de leur vote, M. Fillon demeure mieux placé que l'ex-ministre de l'économie. Reste à savoir si ces personnes résolues le demeureront, si le quasi-passage en tête de ce dernier s’avérera procéder de la prophétie autoréalisatrice ou si le soufflé retombera. Les media ont su, par le biais de l' « affaire » Fillon, retarder le début de la campagne. Il faudra cependant bien qu'elle commence un jour, qu'on organise des débats. Inexpérience et sourire niais suffiront-ils à conforter les intentions ? Les électeurs choisiront-ils un candidat qui, élu , engagerait MM. Poutine ou Trump à « penser printemps »* ? De nouveaux ralliements socialistes feront-ils prendre conscience au bon peuple de la vraie nature du phénomène Macron ? Souhaitons, tout en déplorant qu'elle ait pris naissance, que l'illusion se dissipe car cet olibrius ne saurait que repousser les limites du ridicule que nous pensions avoir atteintes avec l'actuel président.

*A ceux qui ne sauraient pas en quoi ça consiste, cette vidéo devrait être utile :