..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

mercredi 25 janvier 2017

Connards déchaînés ?

J'ai un temps lu le Canard enchaîné. A l'âge de vingt ans, je m'en suis lassé, trouvant chiants les mini-scandales qu'il dénonçait et lourd ce qui lui tenait lieu d'humour. Le seul avantage que cette lecture m'apporta fut de pouvoir prévenir ma mère sur les soupçons qui planaient sur la Garantie Foncière ce qui lui permit de récupérer les fonds qu'elle y avait investi avant que l'affaire n'éclate au grand jour. Mais n'est-il pas normal qu'en dénonçant plusieurs « scandales » par semaine, on finisse par hasard par en signaler un vrai ?

Le dernier lièvre soulevé par cette estimable feuille de chou tend à éclabousser M. Fillon, candidat « de la droite et du centre » à la présidence. Ce petit canaillou (excusez la force du terme!) aurait offert à son épouse un poste d'assistante parlementaire et le salaire y afférant sans que celle-ci ne fournisse en contrepartie le moindre travail. Un emploi fictif, en quelque sorte. Le montant total du butin (il n'y a pas d'autre mot!) se monterait à la somme farineuse (il ne s'agit pas d'une faute de frappe) de 500 000 € (bruts, quand même) sur plusieurs années, y compris après que son mari eut été remplacé par son suppléant pour cause d'entrée au gouvernement !

Et media de faire le buzz. Et politiciens de gauche de simuler l'indignation. Et élus de droite de justifier. Et peuple de gauche et du FN de pousser les hauts cris. Et surtout populisme de se renforcer.

Ne connaissant pas les détails de l'affaire, je me garderai bien de porter le moindre jugement. Je note simplement que ce vénérable torche-cul se serait procuré les bulletins de paye de la dame et aurait recueilli deux témoignages mettant en cause la réalité des services rendus par cette dernière tant à son mari (et à la France!) qu'à la Revue des Deux Mondes (où, prenant goût aux emplois fictifs, elle n'aurait également pas travaillé, moyennant salaire). Avec ça en tirer quelque conclusion que ce soit me paraîtrait léger.

Ce qui est bien moins léger, c'est le populisme stupide qu'exploite et suscite ce genre de « scandales ». Tous pourris, s'écrie le « bon » peuple ! Ces dérisoires affaires de « corruption » ont pour effet de concentrer l'attention sur des questions sans intérêt et de détourner des véritables problèmes que connaît le pays et qui sont bien plus graves. De plus, ils font naître dans l'esprit des foules sentimentales assoiffées d'idéal (plagiat honteux!) l'illusion qu'un changement radical pourrait amener au pouvoir des gens vertueux. On a pourtant vu ce qu'à donné un surnommé « L'incorruptible » du temps de son pouvoir.

Il n'est pas certains qu'un gouvernement des saints serait meilleur qu'un autre. Pour moi, à gauche comme à droite, ces peccadilles me laissent de marbre. On fait profiter ses proches de menus avantages, on prend un peu de beurre dans l'assiette, et alors ? Qui, étant en mesure de le faire ne le ferait pas ? Et même qui, à son petit niveau ne le fait pas déjà ? Tant qu'il ne s'agit que de montants dérisoires, peut-on parler de corruption ou de pourriture ? Il est bien des pays où le problème existe, où les dirigeants se garnissent les poches en détournant à leur profit une part non négligeable du PNB. Est-ce le cas en France ? Dans un pays démocratique comme le nôtre, où existent moult organismes de contrôle, il n'en est rien.

Alors, de papier ou pure players, Canard ou Mediapart, ces officine à scandales n'ont aucun intérêt et sont même nocives et stupides en ce qu'elles affaiblissent une démocratie qu'elles disent défendre et que, ce faisant, elles se tirent une balle dans le pied.

mardi 24 janvier 2017

Du mérite

A plusieurs reprise, j'ai entendu des gens de gauche nier l'existence du mérite personnel. Le raisonnement est simple : nul n'étant responsable de l'hérédité ou des circonstances sociales ou culturelles qui amènent telle ou telle personne à posséder tel talent ou telle qualité qui font son succès, sa renommée ou sa fortune, personne n'a de mérite. Au premier abord, ça paraît raisonnable. Il serait difficile de nier que sans être doté de dons innés et/ou de talents acquis au sein d'un environnement favorable ou stimulant (ne serait-ce que parce qu'il vous donne envie de vous en échapper) on puisse exceller en quelque domaine que ce soit.

En fait, avec ce genre de raisonnement, on parviendrait à nier l'existence de n'importe quoi. Puisqu'une personne n'est pas personnellement responsable de ses tares ou de ses avantages, ceux-ci n'existent pas. N'aurait de véritable existence que ce qu'on ne devrait qu'à soi-même, indépendamment de toute hérédité ou de tout environnement. En gros, aucune qualité, aucun défaut, n'existeraient.

Seulement, quelle que soit l'origine de ce qui amène un individu à développer des qualités morales, une conduite estimable ou à surmonter les difficultés, ça ne change rien au résultat : certaines personnes méritent une grande estime, d'autre une bien moindre.

Cette confusion entre l'origine et le résultat permet de tout rendre équivalent et partant de tout accepter et excuser. De renvoyer dos à dos l'abbé Pierre et Landru, l'un comme l'autre n'étant que le résultat de leur équation personnelle.

Ce refus du mérite est fondamental à l'idéologie de gauche : s'il n'existe pas, il n'y a pas non plus de culpabilité. D'où une indulgence de la justice. Allié à la croyance en une prépondérance de l'acquis sur l'inné, la personne, perdant toute valeur, se trouve n'être que le produit mécanique d'un ordre social injuste qu'il faut bouleverser de manière à ce que tous atteignent l'excellence. Tel est le rêve socialiste. Dommage que, basé sur des erreurs, il ne mène dans un premier temps qu'à l'anarchie avant de conduire à la barbarie totalitaire.



lundi 23 janvier 2017

Perte irrémédiable ?

Selon M. Amadou Hampâté Bâ, « En Afrique, quand un vieillard meurt, c'est une bibliothèque qui brûle. ». En Europe, ce n'est pas le cas car tous nos vieux sont des ignares qui n'ont rien à transmettre. Je suis bien placé pour le savoir. En Europe, il arrive que quand une bibliothèque brûle ce soit un vieillard qui meure, surtout quand l'incendie est violent, les secours lents et le vieillard peu ingambe.

Donc, la perte de nos vieillards n'aurait rien d'irréparable. Et pourtant que de choses se perdent ! Ainsi, Tonton Roger, mon parrain (qui n'était ni vraiment mon oncle ni vraiment mon parrain mais c'est une autre histoire) mourut il y a quelques décennies déjà. Comme je l'ai conté ici même, dans mon enfance,lors des fêtes de famille, chaque convive y allait de sa petite chanson. Tonton Roger en avait deux à son répertoire : Méfiez-vous d'Anatole (de M. Georgius) et une autre dont je crains la perte irrémédiable. En vieillissant, Roger se fit de plus en plus prier pour pousser la chansonnette, prétextant d'abord ne plus se souvenir des paroles puis, bien vieux, se refusant carrément à l'exercice. Ses chansons étaient de ces petits bijoux des années vingt ou trente, heureuse période, où, malgré la difficulté des temps, on savait cultiver la fantaisie.

Cette merveille il ne m'en reste qu'un peu plus d'un couplet. J'ai eu beau chercher sur le net, je n'en ai trouvé aucune trace. Et pourtant, elle valait son pesant de choucroute. Jugez plutôt :

J'ai pour voisine une repasseuse
Pour m'amuser quand j'vais la voir
E' m'met la tête dans l'essoreuse,
E'm'pend par les pieds au séchoir,
J'aime ça, j'aime ça,
J'peux pas vous dire pourquoi
Ça m'fait des trucs et des machins
Enfin, ça m'fait du bien.
Quand je sens l'fer qui rentre
Dans la peau d'mon p'tit ventre
Ça m'fait, ça m'fait
J'peux pas dire c'que ça m'fait
Ça m'fait des trucs et des machins
Enfin, ça m'fait du bien.

Eh oui ! Du pur génie. On ne peut que s'incliner devant la créativité burlesque du poète. Existe-t-il en quelque coin de France (ou d'ailleurs) un bien vieux qui se souviendrait du reste ? L'a-t-il transmis à de plus jeunes ? Qu'importe au fond quand plus personne ne chante ?

dimanche 22 janvier 2017

Rions un peu avec le New-York Times

Mr. New-York Times aime à rire. Aime-t-il, à l'image de la Fanchon de la chanson, à boire et à chanter comme nous ? Mystère. Son goût pour la rigolade est cependant indéniable. J'en veux pour preuve ce qu'il écrit dans une pub : « Truth. It’s hard to find. But it’s easier with 1,000+ journalists looking. » (La vérité. Elle est difficile à trouver. Mais ça devient plus facile avec plus de 1000 journalistes qui la recherchent.).

Grâce à ces courtes phrases nous apprenons des choses surprenantes. D'abord que le but d'un journal est d'apporter la vérité. Moi qui croyais innocemment que c'était d'influencer ses lecteurs de façon à ce qu'ils partagent le point de vue défendu par l'équipe rédactionnelle ! J'étais bêta !

Ensuite, que le nombre de chercheurs favorise la trouvaille. Ainsi, si vous envoyez 1000 personnes chercher la clé du champ de tir (ou la corde à virer le vent), il serait étonnant qu'ils ne trouvent pas cette fameuse clé (ou corde). Il se pourrait même qu'en plus ils ramènent quelques dahus de rencontre !

De plus, on pose comme principe que le lectorat d'un journal serait intéressé par rien moins que la Vérité ! Ne chercherait-il pas plutôt dans ses colonnes la confirmation de ses préjugés ?

Enfin, de telles déclarations supposent qu'il existerait UNE vérité. Que celle-ci serait intangible et nullement fonction de convictions toujours sujettes à caution. Que la sélection des événements présentés comme majeurs découlerait uniquement d'un amour de cette Vérité. Que le ton et le contenu des articles traitant de tel ou tel sujet serait dictés par elle. Curieusement, ce n'est pas tout à fait l'impression que me laisse la lecture de sa une d'aujourd'hui.

samedi 21 janvier 2017

Ils sont mignons...

Selon un rapport de l'ONG britannique OXFAM, largement relayé par les media, le patrimoine des 8 hommes les plus riches du monde serait égal à celui de la moitié la plus pauvre de l'humanité. C'est pô bien, pô bien du tout, où sont l'égalité voire la justice ? Et les braves gens de s'offusquer. Comment cela est-il possible ? Dans quel monde vit-on, ma pauv' dame !

Venons-en aux chiffres. Ces 8 accapareurs disposeraient ensemble de 426 milliards de dollars soit une moyenne de 53 milliards par tête de pipe. Les 3,5 milliards de pauvres humains n'auraient, eux, en moyenne que 121 dollars ce qui, reconnaissons-le, n'est pas beaucoup. C'est même 438 millions de fois moins que ces 8 gaziers ! Maintenant, si on confisquait leurs 426 milliards à ces mauvais humains et qu'on les distribuait équitablement aux misérables sus-mentionnés, ils n'auraient que 242 USD, ce qui n'en ferait pas vraiment des riches. Et ils seraient 8 de plus...

Le mode de calcul d'OXFAM est contestable comme le signalent Les Échos. Mais même si ces chiffres étaient justes, ils n'en seraient pas moins sujets à caution. Ce que cette œuvre charitable ne semble pas prendre en compte c'est que les fortunes de ces multimilliardaires sont constituées d'actions dont la valeur est variable. Ce n'est pas comme s'ils disposaient d'espèces sonnantes et trébuchantes en devises stables (devises qui n'ont pas l'avantage d'exister). S'ils se mettaient en tête de tout vendre d'un coup et de redistribuer le produit de ces transactions aux plus pauvres, il est fort probable que les cours baisseraient et qu'en conséquence les pauvres verraient leur part diminuer.

Imaginons que l'on supprime la propriété privée. Avec elle disparaîtraient les bourses. Pas les entreprises, devenues propriétés collectives. Quelle serait alors le moyen d'en évaluer la valeur ? Cela apporterait-il un supplément de richesse aux 3,5 milliards de pauvres ? Les expériences communistes ne semblent pas prouver qu'en manière économique la propriété collective amène un grand bond en avant de la prospérité.

Les gens d'OXFAM font dans le sensationnel. Ils mettent en rapport des chiffres de nature à frapper les esprits, à provoquer l'indignation. Mais quelles solutions proposent-ils ? On peut s'indigner de tout et du reste, trouver scandaleux qu'en France un allocataire célibataire du RSA touche mensuellement 535 € à ne rien faire de ses dix doigts quand un bangladais chargé de famille ne perçoit en moyenne que 70 $ (soit 65,58 € ) pour un mois de dur labeur. Cet écart de 1 à 8 est-il supportable ?

Tout ça n'est pas très sérieux. Si le champ de mon cousin est plus grand que le chapeau de ma tante à quoi mène cet irréfutable constat ? Comparer ce qui n'est pas comparable n'est pas très honnête et surtout stupide.