..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

dimanche 3 mai 2015

Mesure scandaleuse et ingratitude !



J’apprends avec stupeur que l’Islande vient d’abroger la sage décision prise en 1615 par Ari Magnusson permettant aux locaux de tuer en toute impunité les Basques. Ainsi, après quatre siècles vient-on priver ces îliens d’une des rares perspective de distractions qu’offrait leur austère pays. Lors d’un précédent billet, j’avais expliqué à quel point la vie de l’Islandais n’était qu’une longue suite de misères. Pourtant, au firmament de cet océan de frustrations et d’ennui, une lueur, bien que pâle, permettait de garder vive la trace d’un espoir : que vienne un basque et la vie prendrait des couleurs ! Qu’en débarque avec drapeau et fanfare, un charter et l’île désolée prendrait des allures d’Éden !

Évidemment, ce droit, comme la plupart des droits n’était pas exercé*. Ne serait-ce que parce que les Basques étant, grâce à une intense politique d’information, au courant du triste sort qui les attendait au cas où par folie ils poseraient un pied sur l’île, s’abstenaient de s’y rendre. Mais n’empêche, savoir que l’on peut, sans  rien risquer, se livrer à l’assassinat de son lointain (car malgré leur piètre connaissance du monde, les Islandais savent que le Pays Basque n’est pas à la porte d’à côté) est une certitude propre à réjouir toute âme élevée ne serait-ce que de quelques mètres au-dessus du niveau de la mer.

D’une certaine manière, le bon Ari Magnusson avait, par sa sage mais timide décision, initié ce qui devait,  quatre siècles plus tard, devenir le socle de la politique judiciaire de notre estimée Garde des Sceaux.  Qu’attend-on pour lui élever, sur quelque prestigieuse place de notre capitale, la statue monumentale que son mérite requiert ?

*Ainsi ai-je obtenu, grâce à l’excellente politique de l’équipe de M. Hollande le droit d’épouser un homme de mon choix (à condition bien entendu que ce dernier y consente). Toutefois, je ne l’exercerai probablement pas ne serait-ce qu’à cause de mes réticences vis-à-vis de la vie matrimoniale et de mon hétérosexualité.

 

samedi 2 mai 2015

Retour sur une journée particulière



Il est amusant de voir les media donner une si grande importance aux minimes incidents qui ont, hier, émaillé la manifestation du FN. Je crains que nos chers journalistes, tout en pensant faire œuvre utile, ne se soient mis le doigt dans l’œil jusqu’à l’omoplate. Leur but, noble, citoyen, démocratique et pour tout dire républicain paraissait être de créer, chez les éventuels égarés que leur aveuglement aurait, un instant de démence, amenés à céder aux tentations des sirènes frontistes, un choc salutaire. Comparable à celui que vous ressentiriez si,   après avoir pris votre vessie pour une lanterne, de cruelles brulures vous ramenaient à une plus juste appréciation des choses.

Revenons aux faits. Les Femen, mouvement composé de « féministes » désireuses de sauver la démocratie en transformant leurs plus ou moins généreuses loloches  en panneaux d’affichage, tentent dans un premier temps d’agresser Mme marine Le Pen alors que celle-ci s’apprête à déposer une gerbe au pied de la statue de Jeanne d’Arc. Elles sont honteusement neutralisées par le service d’ordre. Mais le scandale ne s’arrête pas là ! Quelque temps plus tard, alors que la présidente du FN prend la parole, qui voit-on apparaître au balcon d’un hôtel voisin ? Trois charmantes jeunes femmes, tout dépoitraillées et dûment enslogantées, qui déroulent des banderoles tendant à assimiler l’oratrice à un Adolf de mémoire contestée et font le salut nazi (ce qui attirerait de graves ennuis à bien d’autres personnes) !  Le SO du FN ne tarde pas à intervenir et, plutôt que de courtoisement prier les jeunes écervelées de mettre fin à leurs excusables facéties, vous les empoignent et leur font quitter les lieux sans tous les ménagements que méritent d’honnêtes et braves citoyennes. Cerise sur le gâteau, M. Bruno Gollnish, agacé  par l’insistance que met un perchman à épier ses propos, s’énerve un peu et attaque son persécuteur à coups de parapluie.

J’espère que les âmes sensibles ont pu, malgré  la violence inouïe des scènes évoquées, me suivre jusqu’ici. Car, plus que les faits, ce qui compte sont les leçons qu’on se doit d’en tirer. En l’occurrence, celles-ci sont claires : le fascisme, ou plus exactement sa variante hitlérienne et génocidaire, est à nos portes. Ressaisis-toi, Peuple de France ! Vole au secours de tes défenseuses blondement emperruquées ! Reprends le rude chemin de la vertu ! Entends le doux appel des nibards tagués de la démocratie ! Redeviens toi-même ! Rends-toi sourd au chant des sirènes, n’écoute plus les démoniaques joueurs de flutiaux ! Etc.

Seulement, en transformant en fait majeurs d’aussi anecdotiques escarmouches, nos hérauts de la bien-pensance ne se tireraient-ils pas une balle dans le pied ?  Ne risqueraient-il pas d’exacerber plus que d’apaiser certaines colères ?  Le Campdubien® et ses héroïnes verront-ils leur vertu reconnue ou bien n’auront-ils fait que conforter une tendance à noter leur collusion objective avec tout ce qu’une partie de plus en plus importante de la population française rejette ?

L’avenir, ce bavard impénitent, nous le dira.

vendredi 1 mai 2015

Une Toussaint fleurie !



En ce premier jour d’un week-end de (pour moi et si tout se passe bien) 365 jours, je note une température d’à peine 7° C, un ciel uniformément gris, une bruine persistante, bref un vrai temps de Toussaint, mais une Toussaint fleurie.

 Difficile en novembre de joncher son entrée de fleurs de prunus :



A la Toussaint, pas de lilas, ni blanc




Ni lilas




Pas de pommiers en fleurs :



Détail :


Pas de muguet : 


Pas d’arbre à muguet fleuri :


Pas d'iris:


Pas de parterres sur le point de fleurir : 


Pas plus de tomates sous la serre


Que de fleurs en godet attendant d’être repiquées



Et pas de bouquets sur la table : 


Heureuse Heureux Toussaint Premier mai à tous !

jeudi 30 avril 2015

On est tous sur le même bateau, mais moi je rame !



Il y a quelque temps de cela, j’avais remarqué que Raymond s’occupait à fagoter dans le terrain des Anglais où, par pure charité, il fait paître deux ou trois brebis afin que celui-ci ne se transforme pas en jungle. Je me fis la réflexion que, vue la saison, il se pourrait bien qu’il coupât ces branches afin d’en faire des rames pour ses pois.

Avant-hier, je profitai de ce qu’il nourrissait ses bêtes pour lui demander innocemment s’il ne connaîtrait pas un endroit où je pourrais trouver quelques branchages qui puissent servir de tuteurs aux miens, avec, peut-être, l’arrière-pensée que, si le hasard faisait qu’il eût conservé quelques ramures surnuméraires par devers lui, il se ferait une joie de me les offrir. Hélas, il n’en fut rien.

Il déplora que je ne lui en aie pas parlé plus tôt car quelques jours auparavant, il avait fait du fagot avec des branches de la haie des anglais. Mon hypocrisie n’alla pas jusqu’à prendre un air étonné à cette annonce ni à maudire à haute voix mon imprévoyance. De fagot il n’avait point à me donner, cependant il avait un plan B : pour soutenir mes pois, je pourrais user de ce grillage plastique dont on arme les chapes de mortier anhydrique , maintenu à chaque bout de rang par un piquet. Seulement, où en trouver ? On en trouverait bien chez le marchand de matériaux, mais qui dit acheter dit dépenser des sous et dépenser l’argent durement reçu de la caisse de retraite fait toujours tiquer le vieux Normand.

D’un autre côté, il était tard, les bois seraient feuillus… Les feuilles mourraient, se répandraient dans le jardin… Et où en trouver ? Peut-être sur la voie (c’est-à-dire l’ancienne voie de chemin de fer transformée en voie verte par les bons soins de la région et l’aide financière de l’Union Européenne) ? Oui, on devrait en trouver sur la voie… Ben écoutez, si vous avez le temps, on pourrait aller voir ça demain matin me proposa Raymond réalisant que ne pas rendre service à un gars qui lui avait sauvé une brebis ne se faisait pas. On prendra une serpette et on y ira…

Hier matin donc, à l’heure convenue, je m’en fus le trouver et dûment munis de l’outil tranchant et des cordes nécessaires, nous traversâmes son grand pré où il me montra ceux des ses agneaux aînés qui allaient bientôt passer à l’abattoir. Pour calculer le poids de viande de la bête, il suffit de prendre son poids sur pieds, d’en retirer 4 kg et de diviser le restant par deux. Ainsi un agneau de 50 kg représente-t-il 23 kg de bidoche. C’est toujours bon à savoir, mais nous n’étions pas là pour ça.

Le problème avec les vallons, c’est qu’ils sont plus aisés à descendre qu’à monter. Plus de cinquante ans de tabagie forcenée rendent le souffle court. C’est donc en haletant que j’atteignis la clôture de barbelés qui séparait le pré de la voie. Toujours obligeant, Raymond me tint les fils tandis que, souple comme un verre de lampe, je peinais à la franchir. Je lui rendis la pareille et pus constater que ses soixante-seize ans étaient souples et alertes. La coupe des branches fut une promenade. Nous regroupâmes nos trouvailles en un joli fagot qu’il se mit à porter. A l’occasion d’un passage de clôture, je le lui confisquai, vu qu’il existe des limites à l’obligeance. Chargé de ramures, j’atteins, de nouveau essoufflé, sa petite maison des prés (il réside au bourg voisin) où il insista pour me payer le café. Je lui fis remarquer que c’eût plutôt été à moi de l’offrir, vu l’insigne service qu’il venait de rendre à mes pois. Il balaya l’objection d’un péremptoire : puisqu’on est là !

Nous bûmes le café-calva suivi d’une minuscule rincette (on sait se tenir en société !) et parlâmes. Surtout lui. J’eus droit à une nouvelle version, plus détaillée,  de son exploit militaire en Algérie durant lequel il fut blessé lors d’une embuscade contre des pillards du FLN. Sur les trois gars de sa classe venus canton, l’un avait été tué, l’autre était rentré paraplégique et lui, veinard, n’avait eu qu’un poignet éclaté et l’autre main blessée. Tout ça, comme il disait, pour un café et un paquet de cigarettes… Il avait quand même reçu une médaille… La France sait être généreuse avec ses guerriers enrôlés.

Chargé de mon fagot, je pris congé et m’empressai de mettre les rames en place. Voici le résultat : 


 Pas mal, non ? Ainsi mes pois ne se vautreront pas sur la plate-bande et leur cueillette sera facilitée.