..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

jeudi 10 avril 2014

Spécial esthètes !



Vous sachant amateurs de belles choses, et notamment en matière de cabanes de jardin, je ne peux résister à vous offrir ce moment d’intense émotion esthétique.

Pour ceux qui n’auraient pas eu la chance de suivre les étapes de la réfection qui affectèrent ma cabane un rapide rappel des modifications extérieures opérées l’été dernier :
Avant :

Après :

Cependant, pour la cabane comme pour l’homme (et la femme, bien sûr) ce qui compte, c’est la beauté intérieure.  Voici quel en est l’aspect, après que ses parois et son plafond ont été isolées par de la laine de roche et recouverts de Placoplatre :


Vue générale

Congélateur, réserve de bois et éclairage
Et, cerise sur le gâteau, chauffage afin d'éviter que pommes de terre, bulbes de fleurs et géraniums ne souffrent du gel l'hiver venu.
Et, en prime (ne soyons pas chien !) une vue de la porte fabriquée sur mesures de mes blanches mains. :

mercredi 9 avril 2014

M. Valls déclare aimer la France !



Nous voilà rassurés : nous avons un premier ministre qui aime son pays. Il a même choisi de devenir Français, en toute liberté alors qu’il aurait pu rester Espagnol avant de devenir, bientôt peut-être, Catalan. N’est-ce pas merveilleux ?  Comme un vieux maréchal il s’est offert à notre pays !

Ce qui est encore plus intéressant, c’est de voir ce qui l’a mené à cette grave et généreuse décision. En fait, c’est de son propre aveux, la grandeur du pays et il précise d’où elle vient : Valmy, La révolution de 1848, Jaurès, Clémenceau, De Gaulle, le maquis.  Vu que dans son envolée historique il place le Général avant le maquis, on peut penser que c’est au De Gaulle de l’Appel  du 18 juin 1940 qu’il fait allusion.  En gros, la France qu’il aime commence en 1792 par une bataille et se termine par un combat de résistance en 1944. Avant  et ensuite : R A S. Entre temps, il admire au passage une révolution établissant une éphémère république, un socialiste pacifiste, le belliqueux Père la Victoire, et la résistance. 

M. Valls fait plonger les racines de son patriotisme choisi dans quelque 150 des plus de 1500 années que compte notre histoire nationale. C’est un choix, mais c’est un peu court. Grosso-modo, la France de notre premier ministre est celle des soubresauts qui allaient tenter d’établir et ensuite de maintenir la république. Ce qu’il semble oublier, c’est que pour qu’il y ait une République Française, il fallait que lui préexiste un pays et que ce pays fût construit par l’œuvre patiente des rois comme par le travail constant de son peuple.  Si l’on regarde une carte de notre pays en 1789, force est de constater qu’à peu de choses près, son territoire est semblable à celui d’aujourd’hui.  Si on parle patrimoine architectural, on constate que ses plus beaux joyaux datent d’avant la Révolution. Il en va de même pour la littérature, les arts et les artisanats.

Que M. Valls soit attaché à un système politique est son droit le plus strict. Qu’il réduise la France au « pays des droits de l’homme », à la république est insuffisant. Aimer la France est bien plus profond. Négliger, voire mépriser tout ce qui a précédé ce système c’est faire preuve de carence mémorielle. A quoi bon des rappels historiques s’ils ne retiennent qu’un dixième de l’histoire ?

La déclaration d’amour de M. Valls pour le pays qu’il a choisi participe des lubies idéologiques de son ex-collègue de l’Éducation Nationale. La France, c’est bien autre chose. L’aimer n’est pas le fait d’une mémoire plus qu’hémiplégique, c’est l'aimer au travers de son histoire, ses hauts, ses bas, ses moments de grandeur comme de bassesse, c’est s’inscrire dans la continuité de traditions séculaires et non dans la vision positiviste d’une marche vers le « progrès »… Ça paraît bien  difficile, voire impossible, pour un socialiste, si modéré soit-il…

mardi 8 avril 2014

Normandie



De l’avis unanime, la Normandie est le plus bel endroit du monde. Au sein de cette belle province dont on fit deux régions afin d’éviter qu’unie elle ne domine le pays par le talent et la valeur de ses hommes et de ses femmes, le département de la Manche est le plus beau, le plus vert et le plus arrosé. Ce qui ne va pas sans créer de jalousies. En ce département béni des dieux, la variété des paysages est totale : marais, collines, plaines, plages sablonneuses, côtes rocheuses, forêts, bocages, riantes vallées où chantent des rivières accrochant follement aux herbes leurs haillons d’argent, tout ce qui est apte à exalter un cœur noble s’y trouve. Le reste de la province n’est pas mal non plus.  Pays d’Auge, de Caux, d’Ouche, de Bray, Vexin, Perche Ornais, la liste entière des terroirs offrant au monde leurs inouïes merveilles serait fastidieuse à dresser.

Historiquement, suite au traité de Saint-Clair-sur-Epte signé entre Rollon, chef viking et Charles III le simple, la Normandie prit naissance en 911. Ce bon roi, lassé de voir ses pays ravagés par les incursions de ces pillards venus du Nord eut la sagesse de leur céder une partie de l’ancienne Neustrie. Ce territoire étant plutôt restreint, les normands se mirent bien vite en devoir d’arrondir l'étendue de leur duché afin d’avoir bonne figure lors des réunions annuelles du SGF (syndicat des grand feudataires).  Un des descendants du premier duc, vexé d’être surnommé « le bâtard »  eut une idée de génie : il s’en fut, en 1066, guerroyer en Angleterre  et suite à sa victoire d’Hastings s’y fit couronner roi du pays et fut, grâce à cette habile manœuvre, surnommé « le conquérant » ce qui a, vous en conviendrez, plus de gueule.

Un peu auparavant, les nombreux  fils de Tancrède de Hauteville, hobereau manchois, illustrèrent la tradition voyageuse et conquérante du normand en partant guerroyer en Italie du sud avant de conquérir la Sicile sur les musulmans et d’y devenir rois. S’arrêteront-ils là ?  Ce serait bien mal les connaître ! Certains Hauteville, mettant à profit les croisades, deviendront Prince d’Antioche et même Roi de Jérusalem…

Le patrimoine architectural de cette riche province, quand il n’a pas été rasé par les bombardements anglo-américains, est remarquable par ses magnifiques abbayes dont la plus belle, justement nommée « La Merveille » est celle du Mont-Saint-Michel, situé comme il se doit dans la Manche, et à laquelle FR 3 Normandie consacre au moins un documentaire par semaine.  Pour ce qui est de la littérature et des arts, La Normandie a fourni à la France tant de talents que la liste en serait interminable et ce jusqu’aujourd’hui, où nombre de blogueurs réactionnaires continuent de faire flotter au firmament l’étendard de gueules aux deux léopards d’or.

Les riches pâturages normands permettent qu’on y élève  quantité de vaches, chevaux, et autres ovins. Le lait qu’on tire des premières permet de fabriquer des fromages renommés  dont le célèbre Camembert, devenu un symbole du bien vivre à la française. A ce propos, et cela montre la bonté profonde du Normand, afin qu’au cas où il se montrerait, le soleil n’inflige ses redoutables coups aux paisibles bovidés lactifères, furent plantés nombres d’arbres leur procurant une ombre protectrice. Les paysans réalisèrent bien vite que ces arbres, non contents d’ajouter un charme certain aux campagnes lors de leur floraison, fournissaient à terme des fruits un rien acides mais qui écrabouillés dans un pressoir fournissaient, une fois fermenté, un breuvage qu’ils nommèrent cidre  (du latin ecclésiastique sicera : boisson enivrante).  Le Normand trouva ainsi un moyen de se distraire lorsqu’un ciel bas et lourd pesait comme un couvercle sur son esprit gémissant en proie au longs ennuis. Il s’aperçut fortuitement qu’en distillant ledit cidre dans un alambic, on en tirait une liqueur bien plus enivrante qu’il nomma Calvados et qui présentait l’avantage d’éloigner tout buveur non aguerri.  Proposer « encore une chotte goutte de Calva » permettant de chasser à coup sûr les cousins citadins importuns.

Les villes et villages normands sont si nombreux que nous n’en citerons que les principaux : Rouen, Caen, Le Havre, Alençon, Evreux, Saint –Lô, Chaulieu, le Plessis-Hébert et Bizou.  On s’y livre à l’industrie ou aux services avec une ardeur  modérée par le bon sens.

Mais, nous n’insisterons jamais assez sur ce point puisqu’ il n’y a richesse ni force que d’hommes comme disait Jean Bodin, ce qui fait l’attrait principal de cette province, c’est sa population. Pt’êt’ ben qu’oui, p’t’êt’ ben qu’non et il pleut sont les formules les plus usitées du Normand, prouvant à la fois la saine prudence et le sens aigu de l’observation de ce peuple d’élite. Au contraire de certains méridionaux, il ne pratique que peu l’exubérance. Ainsi, un mien voisin anglais m’a-t-il avoué que bien qu’il ait pris l’habitude ces neuf dernières années de gratifier le fermier d’à côté d’un geste de la main lorsqu’il passe en voiture, ce brave homme n’a pas encore jugé utile de lui rendre son salut.  C’est dire à quel point réserve et discrétion sont des traits marquants  d’une population qui évite de vous lasser par ses oiseux bavardages.

Il y aurait tant à ajouter en faveur  de cette belle province… Je m’en tiendrai là, car on pourrait m’accuser, bien que je ne sois aucunement Normand,  de manquer d’objectivité et me contenterai de vous inviter à y venir passer d’agréable séjours  que ce soit sur sa côte ou en son intérieur (prévoir de chauds vêtements, quelle que soit la saison).

Petit jeu : Deux extraits de célèbres poèmes se sont harmonieusement intégrés à notre exposé afin d'ajouter un brin de lyrisme à l'austérité du discours scientifique. Sauras-tu les identifier ? 

lundi 7 avril 2014

Le cerisier à fleurs prouve que ce monde est mal foutu !





Pas plus tard qu’hier, le bon Didier Goux se plaignait dans un billet poignant de ce que les pétales des fleurs de son cerisier  s’étaient mis à choir comme neige en août normand. Je lui exprimai ma jalousie car ici, la fleur est encore bouton. Il fut reproché à l’ermite haut-normand d’avoir illustré son billet d’un cerisier fleurissant rose ; il s’en excusa au prétexte que Google ne lui avait offert que des floraisons de cette couleur avant de changer de photo.

Comme chacun sait (ou devrait savoir si chacun voulait bien s’en donner la peine),dans  le succès de M. André Claveau les couleurs de fleurs sont inversées :

Quand Nous jouions à la marelle
Cerisier rose et pommier blanc
J'ai cru mourir d'amour pour elle
En l'embrassant

Le cerisier fleurit  blanc, le pommier rose. C’est comme ça. Vous pouvez voter pour qui vous voudrez, ça n’y changera rien. Alors comment expliquer  que M. Google, homme dont il serait malvenu  de questionner le sérieux, offre à nos yeux médusés des cerisiers si roses ?  La réponse est simple : ces cerisiers à fleurs sont des arbres ornementaux importés du Japon connus par ceux qui les connaissent sous le nom de prunus serrulata.  Le Japonais, toujours avide de célébrations et d’excuses pour se piquer la ruche au saké, fête sa floraison lors de fêtes nommées Hanami (ou Ohanami). Les variétés qu’on cultive chez nous sont à fleur double et ne donnent  aucun fruit. J’en ai deux qui encadrent mon portail :


Cette photo fut prise le 6 mai dernier. On voit que la floraison n’est encore  que partielle ce qui prouve si nécessaire que le printemps est bien précoce cette année.

Mais, me dira le l’observateur attentif qui lit jusqu’à mes titres en quoi cet arbre magnifique prouve-t-il que nous vivons dans un monde imparfait ? Eh bien parce que magnifique, il ne le reste qu’une semaine. Ensuite les pétales tombent, couvrant le sol d’une épaisse couche rappelant les neiges de nos juillets les plus torrides. Et c’est scan-da-leux !  Car à quoi sert une beauté si éphémère, sinon à aviver nos attentes et à pleurer sa fuite ? Prunus serrulata tente bien de se faire pardonner l’automne venu en nous offrant l’or et la pourpre de son feuillage mais ça non plus ne dure pas. 

Dans un monde bien fait, la floraison s’étendrait sur des mois et les rutilances automnales nous mèneraient jusqu’au printemps….

dimanche 6 avril 2014

Êtes-vous préfectophobe ?



Les phobies constituent  un ensemble de maladies mentales très à la mode. En fait, s’il est peu de gens pour déclarer en souffrir, légions sont ceux qui en accusent autrui. Pour être taxé d’homophobie, de xénophobie ou de gauchophobie, un simple manque  d’enthousiasme face aux homosexuels, aux étrangers ou à M. Hollande suffit. Ce qui tend à banaliser nos bonnes vieilles phobies et à les vider de leur substance. Car la phobie est, selon Bobby*, une « crainte excessive, maladive et irraisonnée de certains objets, actes, situations, ou idées »  Etant moi-même affecté de cette curieuse phobie nommée vertige je sais de quoi je parle. Quand vous vous êtes trouvé, paralysé de peur, en train de bloquer un escalier  de fer à Rocamadour tandis que des dizaines de personnes vous agonisent d’injures parce que votre incapacité de bouger les boque aux degrés inférieurs, ou quand  vous êtes resté cramponné plusieurs minutes, tremblant, à la rambarde du chemin qui fait le tour du toit de la cathédrale de Chartres sous l’œil médusé de votre fille qui se demande ce qui peut bien vous arriver, vous êtes en mesure de faire le tri entre vraies phobies et phobies supposées.

Ce blog devient au fil du temps un blog scientifique dont les domaines de prédilection sont l’entomologie (piérides), la géographie et la médecine. Fidèle à cette volonté de vulgarisation, je vais donc traiter aujourd’hui  de cette maladie plutôt rare et insidieuse qu’est la préfectophobie.

Il est essentiel de préciser d’emblée que la préfectophobie ne saurait se confondre avec la casquetteàfeuilledechênophobie. Elle n’est qu’un cas particulier de cette dernière phobie qui déclenche chez qui en est affecté un sentiment de panique irraisonnée en présence de tout officier général, préfet ou commissaire de police en grand uniforme. Le préfectophobe ne s’affole qu’en présence d’un préfet ou, dans les cas les plus graves, d’un simple sous-préfet.

Cette maladie affecte plus de gens qu’on ne croit. Seulement, on peut en souffrir sans le savoir, surtout lorsqu’on évite les inaugurations, vernissages et autres raouts ou qu’on omet, allez savoir pourquoi, de vous y inviter.  Ainsi la plupart des préfectophobes quittent-ils cette vallée de larmes sans qu’aucune crise ne les ait affectés.  Seulement, il est important de savoir si on en est ou non atteint. Car nul n’est jamais totalement à l’abri d’une rencontre fortuite ou officielle avec ce type de haut fonctionnaire. Vos efforts en faveur de la sauvegarde du Niktamère à crête mauve-burne, la valeur de vos écrits (listes de courses, pense-bêtes, commentaires sur « Vu des collines » etc.)  peuvent vous valoir de la part de la république ce merveilleux acte de reconnaissance qu’est une décoration (Légion d’honneur, Mérité agricole, ordre des Arts et Lettres ou plus rarement décoration de la chambre du petit dernier). Imaginez donc que vos mérites soient ainsi reconnus et que,  pour donner plus de relief à la cérémonie, le préfet y soit convié ou même chargé d’épingler sur votre poitrine les insignes de votre distinction. Imaginez également  que vous soyez sans le savoir l’innocente victime de cette affreuse phobie. Que se passera-t-il ? Au lieu de recevoir avec calme et dignité tandis que vos yeux s’embrument l’accolade du fonctionnaire vous pâlirez, serez saisi d’un irrépressible tremblement, de l’écume apparaîtra aux commissures de vos lèvres avant que d’une voix rendue suraigüe par la terreur vous vous mettiez à  hurler « Là ! Là ! Un préfet ! Un gros préfeeeeet ! »;des gardes du corps  vous ceintureront et  vous évacueront vers l’hôpital psychiatrique le plus proche, ce qui devait être votre jour de gloire se transformant ainsi, pour vous comme pour votre entourage, en un jour de honteuse humiliation.

Comment éviter cela ? Eh bien en vérifiant de manière préventive que vous n’êtes pas atteint de cette redoutable phobie. Pour cela, procurez vous l’agenda du Préfet de votre département (quitte à arroser quelque fonctionnaire corrompu : on n’a rien sans rien). Accompagné de plusieurs robustes compagnons aptes à vous maîtriser et à vous évacuer en cas de crise,  rendez vous à une quelconque cérémonie qu’il honorera de sa présence. Si sa seule vue vous laisse de marbre,  n’en restez pas là. Car il se peut que la crise ne se déclenche que suite à un contact physique.  Toujours encadré  de vos accompagnateurs, approchez vous du préfet, et d’un air confiant  serrez lui la main en lui disant : « Alors, Lucien (vous vous êtes renseigné sur son prénom), ça boume ? Toujours dans la préfectorale à ce que je vois ! On peut pas dire que t’aies maigri, ajouterez-vous en lui tapant sur le ventre ». Si rien ne se passe, passez au test ultime : la bise que vous pratiquerez après avoir lancé un joyeux « Ah, j’suis tellement content de te r’voir que j’vais t’embrasser ». Si vous ne ressentez suite à la virile accolade, aucun symptôme, c’est que vous êtes exempt de toute préfectophobie. Vous pouvez donc attendre votre croix en toute quiétude. Dans le cas contraire, exigez qu’aucun préfet ne soit convié à votre cérémonie et continuez de vous procurer l’agenda de votre préfet afin d’éviter toute rencontre fortuite.

*C’est ainsi qu’une longue fréquentation  du Petit Robert m’a amené à le surnommer affectueusement.