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lundi 27 janvier 2014

Brassens et la Jeanne




Je ne suis pas resté fidèle à ma jeunesse. Et elle me l’a bien rendu en foutant le camp… Idées, amis, amours, chanteurs, chanteuses, auteurs, j’ai tout oublié de mes passions juvéniles. Sauf une : Georges Brassens.

De ce temps lointain il est le seul à surnager quand tant ont, à mes yeux, fait naufrage. Brel, Brassens Barbara, tel était le trio quasi-obligatoire du petit bourgeois adolescent des années soixante. Plus tard sont venus s’ajouter Ferré et Leonard Cohen. Brel me fatigue, je trouve Barbara kitsch en diable, Léo d’une lassante grandiloquence gauchiarde et Cohen indispensable à toute suicide-party.

Reste M. Brassens. Oh, pas tout. Mais tant !  La rencontre est bien ancienne. Deux cousins plus âgés me le firent connaître dès les années cinquante. Pour eux, c’était une célébrité locale. François était de Lanvollon (Côtes d’Armor), Bernard habitait rue de l’Ouest, dans le XIVe. S’étant établi chez nous lors d’un stage à Paris, le premier écoutait ses premiers disques en boucle…

Si le côté anar, paillard fut ce qui enchanta mon adolescence, le temps maintint intact l’émotion d’autres textes tout empreints d’humanité comme Les beaux assassinats, La marche nuptiale ou  Jeanne. Je retrouvais mon  pacifisme dans La Guerre de 14-18 ou Les Deux oncles… La liste n’est pas exhaustive, loin de là…

Et puis,  il y a quelques jours au hasard d’un lien sur facebook, je suis tombé sur ce documentaire évoquant la curieuse relation entre la Jeanne et Brassens, relation d’abord amoureuse entre un jeune homme d’un peu plus de vingt ans et une femme de trente ans son aînée, se transformant au fil des années en amitié jalouse (de la part de Jeanne) et fidèle (réciproquement) puisqu’il continua d’habiter le taudis de l’impasse Florimont plus de dix ans après avoir rencontré le succès. J’en fus profondément ému. J’avais entendu parler de jeanne Le Bonniec bien avant, je savais qu’elle l’avait recueilli et que L’Auvergnat était dédié à son ivrogne de mari, mais j’ignorais la nature insolite de leur longue relation.  Cela m’a rendu encore plus sensible au magnifique hommage que Brassens lui rendit en 1962 et dont les paroles suivent (si vous souhaitez l’entendre, c’est ici) :

Chez Jeanne, la Jeanne,
Son auberge est ouverte aux gens sans feu ni lieu,
On pourrait l'appeler l'auberge du Bon Dieu
S'il n'en existait déjà une,
La dernière où l'on peut entrer
Sans frapper, sans montrer patte blanche...

Chez Jeanne, la Jeanne,
On est n'importe qui, on vient n'importe quand,
Et, comme par miracle, par enchantement,
On fait parti' de la famille,
Dans son cœur, en s' poussant un peu,
Reste encore une petite place...

La Jeanne, la Jeanne,
Elle est pauvre et sa table est souvent mal servie,
Mais le peu qu'on y trouve assouvit pour la vie,
Par la façon qu'elle le donne,
Son pain ressemble à du gâteau
Et son eau à du vin comm' deux gouttes d'eau...

La Jeanne, la Jeanne,
On la pai' quand on peut des prix mirobolants
Un baiser sur son front ou sur ses cheveux blancs,
Un semblant d'accord de guitare,
L'adresse d'un chat échaudé
Ou d'un chien tout crotté comm' pourboire...

La Jeanne, la Jeanne,
Dans ses rose' et ses choux n'a pas trouvé d'enfant,
Qu'on aime et qu'on défend contre les quatre vents,
Et qu'on accroche à son corsage,
Et qu'on arrose avec son lait...
D'autres qu'elle en seraient tout' chagrines...

Mais Jeanne, la Jeanne,
Ne s'en souci' pas plus que de colin-tampon,
Etre mère de trois poulpiquets, à quoi bon
Quand elle est mère universelle,
Quand tous les enfants de la terre,
De la mer et du ciel sont à elle...

Pauvre Valérie !



Voilà une femme qui s’est trouvée propulsée aux unes de tous les journaux du Monde (et probablement d’ailleurs) suite aux escapades nocturnes de son scootériste de « compagnon ». Ça l’a chagrinée, la mignonne. Huit jours d’hosto, deux ou trois à la Lanterne – aristocratique situation ! – avant de partir pour les lointaines Indes participer à un gueuleton pour lutter contre la faim. Peut-on imaginer mode d’action plus efficace ? Là-bas, le paparazzo l’attendait en meute, avide d’informations. La gloire, quoi !

Si tous les cocus  connaissaient un tel engouement, combien s’empresseraient de le devenir ou de le faire savoir ? Hélas, il est probable que bien vite on trouvera d’autres sujets. Telle une quelconque Leonarda plus personne ne s’intéressera à son insigne malheur et elle rejoindra la foule des anonymes qu’elle n’a quitté que par hasard.  Ce sera sûrement le plus dur.

Peut-être tentera-t-elle de renouer avec la gloire en publiant quelques menues révélations sur les petites perversions et autres innocentes manies de son illustre ex-compagnon ? Donnera-t-on à cet éventuel opuscule la publicité qu’il mériterait ? On en doute…

S’abaissera-t-elle à faire des animations dans les supermarchés ? Y vantera-t-elle les mérites du beurre ou du camembert Président ?

Suite à sa triomphale tournée indienne, participera-t-elle à tous les raouts humanitaires ? L’y invitera-ton seulement ?

Sans parler de roche tarpéienne, qui intéresse-t-on encore quand on n’est plus au capitole ?

dimanche 26 janvier 2014

Invitez M. Valls, il viendra !



Nous avons un bon ministre de l’intérieur. Bien sûr, on ne peut pas dire qu’il améliore la sécurité, bien sûr, il n’aime pas beaucoup les catholiques mais c’est un gentil garçon et c’est la seule chose qui compte. Il nous en a donné une nouvelle preuve aujourd’hui en se rendant à Hénin-Beaumont. Qu’allait-il y faire ? Eh bien, le maire sortant l’avait invité à la cérémonie des vœux  qu’il avait organisée. Comme c’est un garçon poli, il s’y est rendu. Ça tombait bien, il n’avait pas grand-chose à faire ce dimanche matin et rencontrer un élu local divers-gauche est un plaisir que ne saurait se refuser toute âme éprise d’absolu.

Mme Marine Le Pen et M. Steeve Briois, candidats aux municipales en cette belle cité, sont non seulement d’affreux fascistes mais de bien mauvais esprits. Figurez-vous qu’ils voient dans cette visite une manœuvre électoraliste ! Comment de telles pensées peuvent-elles traverser des esprits, fussent-ils ceux de monstres ?  Le sang du bon Manuel n’a fait qu’un tour ! «Je vais dans de nombreuses villes. C'est le maire, Eugène Binaisse, qui m'a invité et c'était important de se retrouver là», expliqua-t-il avant d’ajouter «Je ne suis pas venu pour diviser», mais «pour rassembler autour de nos valeurs. Ici à Hénin-Beaumont il faut se rassembler autour de ce qui fait la force de ce pays, les valeurs de la République, de tolérance, d'effort, de travail». Voilà qui est clair. Quand on l’invite, il va un peu partout  causer de tolérance, d’effort et de travail.

Dire qu’il y en a pour voir dans les déplacements de notre gentil ministre des arrière-pensées politiques ! S’il va à Carpentras, Sorgues, Orange, Avignon,  et autres lieux, c’est qu’on l’a invité, un point c’est tout. S’il se trouve que ces villes soient susceptibles d’élire un maire FN, ce n’est que pur hasard et surtout pas sa faute. Parce que, comme son patron, il aime les gens, voyez-vous. Plus il en voit, plus il est content.

C’est pourquoi vous ne devriez pas hésiter à l’inviter à  vos fêtes. Non seulement il vous fera un petit discours sur ce qui fait la force de la France mais, n’en doutons pas, il saura, à vos mariages, baptêmes, communions ou enterrements mettre  une ambiance folle. Jarretière de la mariée, chansons de corps de garde ou pathétiques lamentos, gageons qu’il saura satisfaire vos attentes. Sans compter que, comme son nom le suggère, c’est sans doute un fier danseur…

Ne comptez pas sur lui pour vous bassiner avec des propos politiques, ce n’est pas son genre.

vendredi 24 janvier 2014

La télévision, drogue dure ou simple appareil ?



Je me vois souvent taquiner par un blogueur de talent (et néanmoins ami) pour le simple fait d’avoir en ma possession un téléviseur. Il se trompe : ce n’est pas un mais trois récepteurs que je possède. Hormis les salles de bains, le garage et la cabane à outil, on est donc en mesure, dans mon humble demeure de regarder la télévision où qu’on s’y trouve.  Serait-ce à dire que je suis un intoxiqué du petit écran ?

Eh bien non.  Ces appareils ne sont là qu’au cas où. Tout comme ma tronçonneuse, mes nombreuses perceuses, visseuses et outils à main, mon four, mes machines à laver, ou les dizaines d’appareils électriques que, comme tout un chacun, je possède, je ne me sens aucunement obligé de les faire fonctionner dès que j’ouvre l’œil. En fait, en dehors du 20 h de TF1 que je regarde distraitement en dînant, mes écrans restent noirs et muets toute la journée.  J’achète cependant un programme afin de voir si, par hasard, ne se trouverait pas programmé un film que j’aurais envie de voir (ou plus souvent de revoir). Comme ce n’est la plupart du temps pas le cas, les déformations terminées, j’éteins.  Il arrive, que, quand le thème m’intéresse et que je n’ai rien de mieux à faire, je regarde C dans l’air de M. Calvi mais c’est rare. Ainsi, la plupart du temps les récepteurs ne sont guère allumés plus de 30 minutes par jour. On est loin de l’intoxication.

Toutefois, je ne vois aucune raison de me priver de cet accessoire et des possibilités qu’il offre. Admettons que se passe un événement particulièrement intéressant comme une attaque d’extra-terrestres prohibitionnistes visant à  détruire l’ensemble  des distilleries écossaises. J’aimerais pouvoir constater en direct la progression de leurs troupes afin de prendre les mesures qu’imposerait une telle menace. Si se créait une chaîne de la TNT ne diffusant QUE mes films préférés aux horaires qui me conviennent le mieux, il serait ballot de constater qu’une absence de récepteur m’empêche d’en profiter.

Il me semble que refuser la télévision c’est lui accorder des pouvoirs qu’elle n’a pas comme celui de formater les esprits ou de provoquer l’addiction. Pour être victime de ces maux, il faut présenter un terrain favorable. En ce qui me concerne, j’écoute France Inter depuis des décennies et je ne me suis toujours pas mis à voter à gauche. De même, étant peu enclin à passer mon temps vautré dans un canapé en regardant des images qui bougent, il y a peu de chances pour que j’en devienne accro. 

En revanche, l’ordinateur me prend un temps fou. Que ce soit pour rédiger des billets, lire ceux de mes amis blogueurs, me renseigner sur tel ou tel sujet, lire des articles ou regarder des vidéos mentionnés par mes amis Facebook, voire perdre mon temps à des jeux parfaitement stupides…  Je dois avouer qu’une panne de connexion de 24 heures me contrarierait bien plus qu’une suppression définitive de toute émission télévisuelle. On ne peut pas avoir tous les vices… C’est peut-être regrettable, mais c’est comme ça.