..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

vendredi 24 janvier 2014

La télévision, drogue dure ou simple appareil ?



Je me vois souvent taquiner par un blogueur de talent (et néanmoins ami) pour le simple fait d’avoir en ma possession un téléviseur. Il se trompe : ce n’est pas un mais trois récepteurs que je possède. Hormis les salles de bains, le garage et la cabane à outil, on est donc en mesure, dans mon humble demeure de regarder la télévision où qu’on s’y trouve.  Serait-ce à dire que je suis un intoxiqué du petit écran ?

Eh bien non.  Ces appareils ne sont là qu’au cas où. Tout comme ma tronçonneuse, mes nombreuses perceuses, visseuses et outils à main, mon four, mes machines à laver, ou les dizaines d’appareils électriques que, comme tout un chacun, je possède, je ne me sens aucunement obligé de les faire fonctionner dès que j’ouvre l’œil. En fait, en dehors du 20 h de TF1 que je regarde distraitement en dînant, mes écrans restent noirs et muets toute la journée.  J’achète cependant un programme afin de voir si, par hasard, ne se trouverait pas programmé un film que j’aurais envie de voir (ou plus souvent de revoir). Comme ce n’est la plupart du temps pas le cas, les déformations terminées, j’éteins.  Il arrive, que, quand le thème m’intéresse et que je n’ai rien de mieux à faire, je regarde C dans l’air de M. Calvi mais c’est rare. Ainsi, la plupart du temps les récepteurs ne sont guère allumés plus de 30 minutes par jour. On est loin de l’intoxication.

Toutefois, je ne vois aucune raison de me priver de cet accessoire et des possibilités qu’il offre. Admettons que se passe un événement particulièrement intéressant comme une attaque d’extra-terrestres prohibitionnistes visant à  détruire l’ensemble  des distilleries écossaises. J’aimerais pouvoir constater en direct la progression de leurs troupes afin de prendre les mesures qu’imposerait une telle menace. Si se créait une chaîne de la TNT ne diffusant QUE mes films préférés aux horaires qui me conviennent le mieux, il serait ballot de constater qu’une absence de récepteur m’empêche d’en profiter.

Il me semble que refuser la télévision c’est lui accorder des pouvoirs qu’elle n’a pas comme celui de formater les esprits ou de provoquer l’addiction. Pour être victime de ces maux, il faut présenter un terrain favorable. En ce qui me concerne, j’écoute France Inter depuis des décennies et je ne me suis toujours pas mis à voter à gauche. De même, étant peu enclin à passer mon temps vautré dans un canapé en regardant des images qui bougent, il y a peu de chances pour que j’en devienne accro. 

En revanche, l’ordinateur me prend un temps fou. Que ce soit pour rédiger des billets, lire ceux de mes amis blogueurs, me renseigner sur tel ou tel sujet, lire des articles ou regarder des vidéos mentionnés par mes amis Facebook, voire perdre mon temps à des jeux parfaitement stupides…  Je dois avouer qu’une panne de connexion de 24 heures me contrarierait bien plus qu’une suppression définitive de toute émission télévisuelle. On ne peut pas avoir tous les vices… C’est peut-être regrettable, mais c’est comme ça.

jeudi 23 janvier 2014

C’est la crise, on est obligé de regarder à la dépense…



Une des choses qui m’amusent le plus quand il m’arrive de regarder les actualités à la télé, c’est tous ces gens qu’on entend  dire qu’à cause de la crise, ils sont obligés de faire attention à leurs dépenses. Ce qui semble indiquer qu’en période de non-crise ils dépensent sans compter. Difficile à vérifier, vu que ces quarante dernières années nous avons été en pleine crise et qu’autant que je me souvienne avant  il y avait déjà des hauts et des bas. Mais admettons. 

Donc, nous sommes avant la crise et M. et Mme Chombier, employés modestes,  dépensent sans compter : que ce soit pour les fringues, la bagnole, l’alimentation, le resto, les sorties, ils ne regardent aucun prix et se laissent guider par leurs seules envies.  Ainsi, pour partir en vacances se sont-ils offert une Mercedes S 63 AMG. Une Bentley Continental  GT, un petit peu plus chère leur aurait plu davantage, mais les délais d’attente étaient trop longs. Lorsqu’ils arrivent à l’hôtel 5 étoiles de Saint-Tropez où ils ont réservé une suite, un yacht de location de soixante pieds et son équipage les attendent au port car Monsieur aime la pêche au gros ainsi que son confort et rien ne dit que si l’envie l'en prend il ne sacrifiera pas quelques après-midi à ce hobby.  Ils ont également loué pour trois semaines un hélicoptère avec pilote au cas où la fantaisie les saisirait d’aller faire quelques excursions dans l’arrière-pays. Bien entendu, ils déjeunent et dînent chaque jour dans un restaurant étoilé différent (ce qui  rentabilise l’hélico), leurs trois enfants prenant le menu junior à 150 €, il serait sot de s’en priver…  Afin d’éviter au chasseur la corvée du transport de nombreux bagages, ils sont arrivés quasiment les mains dans les poches et consacrent leur première journée à faire l’emplette de tenues estivales dans des boutiques de prêt-à-porter de luxe.  Raconter par le menu chaque journée de cette intéressante  petite famille serait lassant. Nous nous en tiendrons donc là. Surtout que tout ça c’était avant…

La crise a frappé les Chombier. Les salaires stagnent, l'impôt augmente. Les voici obligés de compter . Adieu, S 63 AMG, hélico, yacht, grandes tables, boutiques de luxe ! C’est à bord d’une Clio à bout de souffle qu’ils arrivent pour une semaine de vacances au camping. Ils auraient bien loué un mobil home mais le prix les a fait reculer. Ils montent donc leur tente et Mme se rend au Lidl voisin faire les courses. Saucisses-lentilles, raviolis, choucroute en boîte devraient leur permettre de tenir quelques  soirs. Le midi ce sera « sandwich party » sous la tente. S’il n’y a pas trop de surprises désagréables, durant la semaine on pourra peut-être s’offrir un McDo, à condition que les gosses se partagent deux menus pour trois.  Pendant que papa  colle des rustines au bateau en plastique, maman fait un point au short du gamin qui ainsi tiendra peut-être la semaine. Y’a pas à dire, c’était mieux avant…

Comment ça, je caricature ? Il est évident que sauf catastrophe financière totale, on ne passe pas comme ça de l’un à l’autre. De même qu’à moins de viser la banqueroute, on ne dépense JAMAIS (crise ou pas crise) sans compter. Quels que soient ses moyens, toute personne raisonnable adapte ses dépenses à ses revenus. Même M. Bill Gates. C’est pourquoi  l’idée que la crise amènerait tout un chacun à surveiller son budget  me paraît particulièrement comique. Comme si on avait jamais le choix entre le faire et ne pas le faire !

mercredi 22 janvier 2014

Des jeunes femmes



La politique ne présentant (du moins à mes yeux) aucune espèce d’intérêt en ce moment, comme il sied à tout vieux con, je continuerai donc de vous entretenir de mes inestimables expériences en espérant qu’elles s'avèreront manquer totalement d’intérêt pour les  générations présentes, passées et à venir.

Allez savoir pourquoi, le goût des jeunes femmes est assez répandu, non seulement chez les jeunes hommes et la délicieuse Caroline Fourest*  mais aussi chez des hommes, disons, plus mûrs. Curieuse mode, qui comme les autres passera, mais à laquelle j’avoue avoir longtemps succombé.

Ma première épouse n’avait que neuf ans de moins que moi. Lorsque quatorze ans après notre rencontre la vie nous sépara, je me trouvai fort dépourvu mais n’étant pas du genre à nourrir d’éternels regrets, je me mis en quête d’une nouvelle compagne. S’ensuivit une courte liaison avec une jeune personne que nos quinze ans de différence ne rebutèrent pas. Malheureusement, son caractère primesautier et mon caractère ombrageux d’alors  firent que l’affaire fut sans suite. Pas totalement abattu pour autant, je rencontrai un peu plus tard, à Londres, une jeune collègue de quinze ans ma cadette qui partagea ma vie trois ans durant.  De retour en France, je rencontrai celle qui devint ma seconde épouse. Dix-huit ans nous séparaient. Ça commençait à faire beaucoup. Aux yeux de bien des gens, une jeune et jolie femme ne peut s’intéresser à un homme mûr que pour des raisons financières. C’est faux, puisque j’étais alors complètement fauché. Cette différence n’allait pas sans créer de menus quiproquos. J’eus bien du mal à faire comprendre au gars du bureau de tabac que celle qui était passée acheter nos cigarettes n’était pas ma fille mais ma femme.  De même, l’épicier eut bien du mal à admettre que je n’avais qu’une seule fille et non deux comme il en était convaincu. Mais ce n’est pas ça qui causa notre séparation.

Mine de rien, le temps avait passé et j’approchais la cinquantaine. C’est alors qu’une idée nouvelle me traversa l’esprit : le temps ne serait-il pas venu de délaisser les inconstantes jouvencelles pour des personnes d’un âge plus en rapport avec le mien qu’on pouvait supposer plus stables ? Comme toute nouveauté, il me fallut du temps pour l’accepter. J’avoue que cette perspective m’intimidait. Accoutumé à un mode de vie légèrement rock’n roll, j’avais tendance à suspecter mes contemporaines d’être certes de braves dames mais aussi d’avoir un mode de vie et une mentalité plus proches de ceux de ma défunte mère que de ceux de mes anciennes compagnes. Mais bon, quand faut y aller, faut y aller…

Je ne fus pas déçu. Quelques aventures plus ou moins fugaces m’apprirent que chez une femme de cinquante ans et plus la faculté d’embellir  ou de pourrir une vie demeure intacte. La chance voulut que mes deux dernières liaisons fussent des emmerdeuses de choc, ce qui me fit me détourner à jamais de cette catégorie pour cause d’overdose. Comme le bonheur s’acharnait sur moi, je rencontrai finalement celle qui depuis plus de dix ans maintenant me rend heureux...  …même si elle est un peu plus âgée que moi.

*Qui raconte dans son dernier opus, que je me suis empressé de ne pas lire, ses amours torrides avec la belle Femen  Inna Shevchenko de 15 ans sa cadette.

mardi 21 janvier 2014

Considérations hivernales



« Je vais vous dire qui est mon adversaire, mon véritable adversaire. Il n’a pas de nom, pas de visage » comme disait l’autre. Et pourtant, il vient de s’installer chez moi. Enfin, pas tout à fait : il se contente d’assiéger ma demeure sans pour autant y pénétrer. Sa présence m’incline cependant  à refuser toute sortie.

Il s’agit de ce que les gens appellent le « bon petit froid sec » et qu’ils semblent chérir alors qu’il provoque ma haine. Je n’irai pas jusqu’à dire que je regrette les ondées incessantes qui ont transformé mon terrain en bourbier où pataugent les voitures. Seulement, à tout prendre, je préférerais une petite pluie fine assortie de douceur à ce froid qu’est venu accompagner au fil de la matinée un brouillard dense.

En fait, je n’aime ni la froidure ni la chaleur. Je rêverais d’un climat où les températures oscilleraient entre un maximum de vingt degrés (allez, soyons large :vingt-deux) et un minimum de quinze. Un climat VRAIMENT tempéré. Hélas, il ne se trouve nulle part. La Normandie ou la Bretagne étaient donc pour moi la solution : douces en été, pas trop froides en hiver. Hélas, j’ai choisi de m’installer dans un des endroits les plus froids (parce que point culminant) de la Manche, paradoxalement baptisé Chaulieu.

Les étymologistes hésitent  entre deux étymons : « calidus locus» et « calvus locus». Le premier évoquant la chaleur et le second la calvitie. Je pencherais plutôt pour un lieu chauve, c'est-à-dire dont la terre aride ne favorise pas une végétation abondante même si prés et talus boisés rendent l’endroit bien vert.  Car lorsqu’on dit l’habiter, les gens du bourg  voisin vous parlent immédiatement de vent, de froidure et de neige abondante.  Exceptionnellement, la neige, objet de ma détestation, a été jusqu’ici absente. En six ans, c’est bien la première fois qu’à cette époque de l’année un épais manteau n’est pas venu à plusieurs reprises recouvrir le bocage et accessoirement  isoler  ses habitants pour cause de routes impraticables. Et ceci alors qu’en descendant de quelques kilomètres vers les vallées de la Vire ou de la Sée celle ci fond bien vite quand elle daigne y tomber. Notons au passage que les deux fleuves côtiers que je viens de mentionner prennent, ainsi que l'Égrenne (sous affluent de la Loire) leur source en notre belle commune, véritable château d'eau régional (cela serait-il lié à l'intensité des précipitations ?).

Tout ça y rend l’hiver bien morose. Mais les années où il y en a un, le printemps y est magnifique de verdure et de fleurs, à vous en faire oublier cette longue parenthèse de la nature. Tout n’est qu’une question de patience…

lundi 20 janvier 2014

Mes emmerdeuses



Entendons nous bien : il ne s’agit aucunement ici de fustiger les femmes. Je ne doute pas qu’existent des emmerdeurs de premier choix. Seulement, ma nature rétive à tout modernisme m’a prévenu d’entretenir des rapports intimes avec eux.

Je pensais depuis déjà quelque temps à écrire un billet sur ces emmerdeuses qui ont tant fait pour éviter que ma vie ne s’enlise dans les sables mouvants de la monotonie…  Après bien des hésitations, j’ai décidé de laisser parler la voix du devoir : un commentateur m’ayant exprimé sa perplexité suite à un billet où je disais avoir vécu trois longues et souvent pénibles années auprès de l’une d’elle, il me fallait  m’expliquer.

J’ai longtemps cru les attirer. En fait, mon problème fut plutôt de ne pas les repousser. Comme bien des gens dont le parcours rappelle, par sa cohérence et son nomadisme, à celui d’une balle de flipper, j’ai souvent rêvé de stabilité. Cette tendance m’a fait admettre bien des attitudes qui eussent fait fuir tout homme raisonnable. Et puis, il faut bien que les complémentaires s’assemblent. Plutôt que l’alter ego, il me semble qu’on cherche le compatible. La seule personne adaptée à l’emmerdeuse est celle qui ne l’est pas. Après dix ans de vie commune, ma première épouse m’avait fait le rare compliment de me reconnaître cette qualité.

Établir une taxinomie exhaustive de l’emmerdeuse est délicat. Mon expérience est trop réduite pour embrasser les variantes probablement infinies de l’espèce. Je me bornerai à  en évoquer les types rencontrés.

Celle qui ne sait pas ce qu’elle veut peut être une personne douce, gentille mais légèrement cyclothymique. Un jour vous êtes l’homme de sa vie. Le lendemain, vous n’êtes rien. Aspirant à une vie en accord avec ses sentiments, elle vous fait passer ainsi d’un projet d’éternelle  félicité commune à une rupture aussi inéluctable qu’urgente.  La première fois, ça fait de la peine. Mais cette espèce a un côté boomerang : elle revient, certaine cette fois-ci de ses sentiments comme de ses projets. Une nouvelle séparation ne tarde pas, suivie d’un retour, puis d’un nouveau départ...  Ça finit par tourner à la routine. Séparations comme retrouvailles perdent de leur  intensité. Puis elles s’espacent. La vie continue. On fait d’autres rencontres.  On ne reçoit plus qu’une lettre de temps à autres, évoquant le temps heureux où l’on était amis. Ça peut s’éterniser…

Il se peut aussi qu’étant de nature plus volcanique, celle qui ne sait pas où elle va soit d’une violence inouïe, assortissant ses revirements de terribles scènes avec cris, larmes, insultes diverses. Ça rend le rabibochage plus délicat. Mais, passion oblige,  le boomerang fonctionne quand même....

La jalouse vous pourrit la vie d’une autre manière. Elle ne risque pas de s’en aller, tant son attachement est fort. Seulement, on a tous les défauts de nos qualités : une jalouse ne supporte pas que vous puissiez vous intéresser à autre chose qu’à elle-même. S’il n’y avait que les femmes de votre entourage qui la perturbaient, ce serait délicat mais supportable. Hélas, chez une jalouse de compétition, le moindre de vos intérêts est ressenti comme une trahison. Enfants, famille, passe-temps, chat, chien, canari, poisson rouge, sont ressentis comme autant de voleurs de l’attention que vous lui devez. Ça finit par agacer.

Celle qui vous trouve tous les défauts est plus rare. On se demande, en dehors de l’affection qu’elle vous porte, ce qui peut bien faire qu’elle supporte un si triste sire. On s’interroge d’ailleurs sur ce qui peut avoir engendré ladite affection. Enfin, les sentiments, ça ne se commande pas. A moins qu’il ne s’agisse d’un tour du fatum qui l’a condamnée à expier une faute gravissime : vous n’êtes que l’outil d’un destin cruel. N’empêche que se voir reproché ses opinions, ses intérêts, sa manière de vivre, sa façon de marcher voire de respirer est lassant. On se console en se disant qu’elle est comme ça avec tout le monde. De temps à autre un membre de sa famille ou un ami vous plaint. Ça met du baume au cœur…

Et puis, reconnaissons-le, l’emmerdeuse peut par moment être d’extrêmement agréable compagnie. C’est ce qui vous a attiré vers elle. A moins, bien entendu que vous souffriez d’une forme aiguë de masochisme…

Quoi qu’il en soit, comme tout dans la vie, ces femmes ont un côté positif : après vous en avoir fait voir de toutes les couleurs, elles font naître en vous un désir de paix, d’harmonie, de repos  qui vous pousse à apprécier des personnes peut-être moins hautes en couleurs mais qui engendrent la sérénité.