..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

samedi 3 août 2013

Inverseur de courbe, un métier d’avenir !



De deux choses l’une : soit M. Hollande est un parfait abruti, soit il sait ce qu’il dit. Depuis des mois et des mois, il nous promet contre vents et marées d’inverser la courbe du chômage d’ici la fin de l’année. Aucun économiste sérieux ne semble partager son optimisme. Il persiste pourtant, signe et contresigne. Aurait-il envie de se retrouver piteux au 31 décembre et contraint, lors de ses vœux  aux Français (et autres) de déclarer, avec des trémolos dans la voix et cette élocution hésitante qui fait tant pour son ridicule, « J’m’avais trompé » ?

Ce serait bien mal le connaître. On ne devient pas président du conseil général de Corrèze sans être fin manœuvrier. Se retrouver grâce à une suite d’heureux hasards à l’Élysée est chose aisée, présider  aux destinées des Corréziens est une autre paire de manche. L’homme est roué. Il sait ce qui va se passer sans recourir à la moindre boule de cristal. Et il va triompher. Au moins auprès des cons mais ne constituent-ils pas son cœur de cible ?

Car il a dans sa manche un paquet d’atouts, le bougre !  Il possède dans sa boite à outils celui qui est propre à lui donner raison : l’inverseur de courbe. Supposons qu’au mois de novembre les chiffres du  chômage progressent  de, disons, 10 à 45 000 et qu’une pareille augmentation se profile pour le mois suivant. Que faut-il pour inverser la courbe ? Eh bien recruter en  décembre de 10 001 à 45001 redresseurs de courbes. Pas plus compliqué que ça. On peut même envisager, afin de produire  une impression d’inversion durable, de lancer l’opération dès octobre.

Certains esprits chagrins m’objecteront que la profession de redresseur de courbe présente le défaut  capital de ne pas exister. Ils chipotent. Certes en tant que tel le métier n’apparaît dans aucune branche d’activité. C’est qu’il s’agit d’un terme générique comme les CSP (plus ou moins). Vous avez déjà rencontré quelqu’un disant bosser comme CSP+ chez Renault ?

Un redresseur de courbe peut donc être, au choix, recruté comme teneur de mur à la médiathèque, danseur de Lambada municipal, tailleur de bavettes en quartier prioritaire, animateur culturel en milieu périurbain, clown en EHPAD, médiateur en conflits ethniques, etc.  Et pour cela, ce ne sont pas les contrats d’emplois aidés qui manquent : ils sont déjà là, bien rangés dans la boîte à outils, prêts à entrer en action.

Donc, et malgré toute attente, nous allons voir la courbe du chômage s’inverser à la fin de l’année. Les blogueurs de gouvernement s’en pisseront dessus de joie, on ne dessoûlera pas du mois à France Inter, la cote à Pépère remontera de plusieurs points, les maires sortants des villes socialos oseront se représenter sous leur véritable identité et sans masque de Mickey : il y aura grande liesse en douce terre de France. Ceux qui dénonceront l’arnaque ne se verront tendre aucun micro tant on déteste voir les fêtes gâchées.

Mais ces emplois aidés ne servent à rien, n’indiquent aucun redressement économique, coûtent aux finances publiques, et surtout  ne parviendront pas éternellement à masquer la réalité, leur nombre n’étant pas extensible à l’infini. Qu’importe si la manœuvre convainc ? Si le bon peuple qui a porté M. Hollande à la présidence reprend espoir ?  Pépère n’est peut-être pas une flèche mais comme tous les politiciens et autres bonimenteurs de foire il sait depuis longtemps que le peuple est un pigeon amnésique qui se lève chaque matin bien décidé à se laisser plumer et oublieux des tromperies de la veille.

vendredi 2 août 2013

Emplois pas francs



Pas plus tard qu’avant-hier M. Hollande, cadeau fait par Dieu à la France, leader lumineux des peuples du monde, meilleur lambadeur du Limousin,  a présidé à la signature du premier contrat d’ « emploi franc » à Clichy-sous-bois. Dies laetitiae, dies illa !  Il s’agit d’un dispositif destiné à favoriser l’emploi des jeunes originaires « de zones regardées parfois comme posant des problèmes », pour reprendre les termes du meilleur euphémiste de France. Pour tout CDI, l’heureux entrepreneur qui embaucherait un de ces malheureux jeunes recevra la somme de 5000 €. C’est beau, c’est généreux, c’est grand, c’est magnifique. Mais n’est-ce pas un peu couteux pour un état déjà obéré ?

Si on suit bien le raisonnement de M. Hollande, cadeau fait par Dieu à la France, etc., le seul problème de ces jeunes est de venir de zones injustement soupçonnées de poser (parfois) des problèmes que l’on devine menus. En aucun cas, leur difficulté à trouver un emploi ne serait due à une sous-qualification ou à toute autre raison objective. Cela établi, j’aurais une autre solution à proposer afin de pallier cette odieuse discrimination territoriale.

C’est simple, efficace, et surtout peu coûteux. Chaque demandeur d’emploi du 9-3 se verrait offert une adresse dans les quartiers les plus prestigieux de la capitale ou dans les communes les plus huppées des Hauts-de-Seine ou des Yvelines avec bien entendu un numéro de téléphone  fixe correspondant à l’endroit choisi. Pour ceux postulant à d’humbles emplois on pourrait trouver des adresses moins prestigieuses quoique honorablement connues. Il suffirait que le courrier soit immédiatement réexpédié et les appels téléphoniques retransmis vers le portable de l’impétrant et le problème serait résolu. Tout cela pour pratiquement pas un rond.

Ce procédé pose cependant quelques problèmes : d’abord il est difficile de lui donner  la publicité que son ingéniosité mérite. Ce qui, d’un point de vue politique est toujours un peu dommage. Notre Extra-lucide-qui-seul -voit-les-reprises-et-les-inversions-de-courbes aurait du mal à superviser la signature du premier contrat d’"emploi pas franc". On ne peut pas tout avoir… D’autre part, il nécessiterait une totale discrétion de la part  de ses bénéficiaires. Ce qui n’est pas évident à obtenir.  

jeudi 1 août 2013

Panique à Cavaillon et dans les Charentes !



Au prix de risques inouïs, notre reporter a pu prendre ces photos dont nous vous prions d’excuser la faible qualité due aux circonstances de leur prise.




Elles ont été prises dans un endroit que nous tiendrons secret situé dans les collines du bocage Bas-Normand. Ce lieu, réputé peu propice à ce genre de culture est en passe de supplanter  Cavaillon et les Charentes et de bientôt inonder le marché mondial du melon.

Si ces délicieuses cucurbitacées ne mesurent pour l’instant que 3 à 4 cm de diamètre, leur rapide croissance et leur nombre laisse présager d’une récolte propre à provoquer une baisse importante des cours.

Si cette information sonne comme un tocsin pour les régions traditionnelles de production gageons que les gourmets du monde entier ne manqueront pas de s’en réjouir.

Nous ne manquerons pas de vous tenir informé des prochains développements de ce que certains n'hésitent déjà pas à qualifier de "Révolution du Melon".

mercredi 31 juillet 2013

Qu’est-ce qu’un dictionnaire et à quoi ça sert ?



Les quelques truismes qui suivent m’ont été inspirés par un commentaire sur le billet d’hier  de l’Iconoclaste réactionnaire qui  semblait regretter l’évolution des dictionnaires et porter un amour inconditionnel  au Petit Larousse (édition de 1982).


Pour les dictionnaires de langue (par opposition aux dictionnaires encyclopédiques) la réponse à la seconde interrogation est évidente : à définir les mots d’une langue donnée. Seulement, tous ne sont pas d’accord sur les mots qui constituent  ladite langue. Et ça se comprend car le problème est complexe.



Le dictionnaire est  de manière commune considéré comme une sorte de juge de paix auquel on fait appel afin de décider si tel ou tel mot appartient ou non à la langue. C’est, je pense, confier  à ces gros livres une mission qu’ils sont incapables de remplir. Car aucun dictionnaire ne saurait être exhaustif. Même le Trésor de la Langue Française en 16 volumes et un supplément ne concerne que la langue des XIXe et XXe siècles bien qu’il compte quelques 100 000 mots dont il donne 270 000 définitions.

La langue est chose complexe, en perpétuelle évolution. Des mots naissent, fleurissent  et meurent. Leur sens évolue, se diversifie. Elle a ses niveau du précieux, du soutenu au vulgaire et à l’argotique. Chaque secteur d’activité  a son jargon. Et l’établissement des frontières entre vieilli et disparu, entre familier et vulgaire entre jargon et langage courant et plus généralement les critères qui permettent que tel ou tel terme se voit offert ou non une place dans tel ou tel dictionnaire dépend du bon vouloir et des options idéologiques et méthodologiques des lexicographes qui le rédigent.

En fait, le dictionnaire de langue se contente de définir les mots censés permettre la communication sociale de l’ « honnête homme » et d’éclairer ses lectures ou plutôt l’idée que se font d'un tel corpus ses auteurs.

Pour le reste, il y a les dictionnaires spécialisés, qu’ils traitent des états historiques successifs de la langue, du jargon de telle ou telle activité, des divers niveaux de langue, des régionalismes etc.…

Car TOUS les mots employés, que ce soit par le plus ignare des locuteurs ou par le plus archaïsant des fins lettrés, fussent-ils des emprunts à une quelconque langue étrangère appartiennent qu’on le veuille ou non à la langue française à partir du moment où ils permettent à un nombre même réduit de locuteurs de cette langue de communiquer.