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mercredi 29 août 2012

Parlons multiculturalisme ! (1)


Il me semble qu’il existe au sujet du multiculturalisme un certain malentendu. D’aucuns se proclament « multiculturalistes » sans avoir bien compris de quoi il s’agit.  Pour eux, le multiculturalisme consisterait à reconnaître que coexistent sur le sol de la France des gens appartenant à différentes cultures  lesquelles procurent  à la culture française des apports enrichissants.  Mais le multiculturalisme c’est bien autre chose…

Qu’il existe une pluralité culturelle sur notre territoire, qui pourrait le nier ? Cependant est-il vraiment justifié de parler de multiculturalisme endogène ?

Les cultures occitane, bretonne, alsacienne, franco-provençale, catalane, basque, etc., alors que leur langue n’est souvent maintenue à bout de bras que par quelques activistes régionalistes ou indépendantistes amènent-elles vraiment ceux qui en participent à se trouver en situation de multiculturalisme ?

L’exemple breton

Traditionnellement, le breton se divisait en 4 dialectes (Vannetais, Léon, Trégor, et Cornouailles).



J’ai assisté à la mort du dialecte trégorois. Dans mon enfance, tous les adultes, jeunes ou vieux, le parlaient. A Plounévez-Moëdec, le village de ma mère, le ver était pourtant déjà dans le fruit : les discours étaient de plus en plus truffés de mots français faute de mots traditionnels pour désigner des nouveautés comme la télévision, la radio, la machine à laver (le linge évidemment : je parle des années 50). Il était fréquent aussi que sans mettre leur flèche, les locuteurs passent du breton au français le temps de quelques phrases. A Louannec, pays de mon père, on demeurait plus bretonnnant. Il faut dire que le recteur, Maodez Glanndour, Louis Augustin Le Floc'h à l'état-civil, grand érudit bretonnant, disait sa messe entièrement  en breton. Ce qui la rendait d’autant plus passionnantes pour les estivants ou pour les jeunes qui, comme moi, n’y comprenaient rien. 

Pour illustrer cette  mort, j’évoquerai l’enterrement de mes parents. Ma mère mourut en 1984. A Grâces-lès-Guingamp où eut lieu la cérémonie, l’église était bondée de « vieux » de son village et s’éleva sous les voûtes un « jesus pegen braz ve , chant de deuil traditionnel, chanté par l’assemblée entière dont le souvenir me donne aujourd’hui encore la chair de poule. Mon père mourut l’an dernier et selon son désir nous l’enterrâmes à Louannec auprès de ses parents. Bien entendu, j’insistai pour que durant la messe fût chanté ce cantique. En 27 ans, les choses avaient changé : l’assemblée était clairsemée, car les amis, cousins et relations de mon père l’attendaient plutôt sous la terre qu’à l’église et, cette fois, je faisais partie des « vieux » et parmi ces vieux personne ne parlait la langue ni ne semblait connaître le cantique. A part mon frère aîné et moi qui le chantâmes sans rien y comprendre, seuls les membres de la chorale l’entonnèrent. Ainsi meurt une langue.

Par réaction, se sont développées les écoles Diwan. La première ouvrit en 1976. D’après Wikipedia, en septembre 2011,  3500 élèves étaient scolarisés dans l’ensemble de ces écoles bilingues. C’est peu, très peu même par rapport au nombre d’enfants scolarisés en Bretagne ! On y enseigne un breton non pas dialectal mais littéraire qui, s’ils n’étaient pas presque tous décédés aurait probablement du mal à être bien saisi par les locuteurs des dialectes traditionnels. On pourrait aller jusqu’à  parler de « jacobinisme local » : de même que l’école républicaine a su imposer à l’ensemble du pays un français standard , Diwan propose un breton « de synthèse ». Pourquoi ne pas enseigner chaque dialecte ? Et à l’intérieur du domaine de chacun de ces dialectes les variantes locales ? On constate donc au niveau de la Basse-Bretagne le même désir de normalisation  qu’on a constaté au niveau national. Et c’est inévitable : à quoi servirait, dans une société où l’on bouge, un dialecte que personne ne comprend à 30 km de chez soi ?

Quid de la culture, du costume ?

 Mes deux  grands-mères ne seraient jamais sorties sans leur coiffe bien blanche et amidonnée. Vêtues de noir, leur costume n’avait pas les chatoyantes couleurs qu’on voit lors des festivals celtiques. Quelle Bretonne, en dehors de ces défilés folkloriques, porte encore une coiffe ?

Il faut bien le constater l’assimilation s’est faite. Quasi-totale. On me dira Chouchen (beurk !), on me parlera quign aman (non, merci !), on évoquera les pardons, les danses, les chants… Il s’agit là de traces folkloriques.  C’est bien triste, mais peut-on éternellement continuer de porter le deuil de Charlemagne ?

Je n’ai rien contre cette recherche de racines. Après tout, c’est un loisir comme un autre et ça ne fait de mal à personne.   Mais force est de constater que le Breton d’aujourd’hui est plus Français qu’autre chose. S’il tient à le refuser, libre à lui mais de rares traces ne sont pas une culture et parler de multiculturalisme en ce cas me paraît abusif.  Tout au plus peut-on parler de variante régionale de la culture française…

Si on admet que le même phénomène d’acculturation s’est produit dans les autres provinces à forte identité*, on peut en conclure que parler de multiculturalisme endogène a quelque chose d’abusif.

*A part en Alsace pour des raisons historiques, géographiques et économiques

mardi 28 août 2012

Multiculturel ? Et quoi encore ?




Je suis de culture française. Irrémédiablement.

Je suis né en banlieue parisienne, de parents Trégorois. Comme ceux-ci à l’époque tenaient une épicerie à Puteaux et que les logements des boutiquiers étaient exigus, suivant une vieille coutume, je fus envoyé en nourrice peu après ma naissance chez un brave couple du village de ma mère et n’en revins qu’à l’âge de deux ans et demi quand le problème du logement fut résolu. Il paraît qu’en plus du français, à mon retour je parlais breton. C’est du moins ce que m’affirma ma bonne grand-tante Joséphine qui avait accompagné mon retour en train alors que, lors d’un repas de famille, elle cita un de mes mots d’enfant prononcé en breton.  Ça me parut très curieux, vu que je ne garde pas le moindre souvenir de cette langue que mes parents utilisaient pour parler de ce qui ne regardait pas les enfants. Bien que c’eût été logique…

Je  parle, lis et écris couramment l’anglais. Ce qui est somme toute normal pour qui a passé près de cinq ans Outre- Manche.

Je peux également soutenir une conversation dans un espagnol maladroit.

Mon latin, appris lors de mes études universitaires, s’est bien étiolé mais reviendrait, je pense,  si je m’y remettais. Ça fait d’ailleurs partie de ces vagues projets que je ne réaliserai probablement jamais.

Un an et demi au Sénégal m’ont laissé quelques phrases de base en Wolof.

Mais tout cela, savoirs embryonnaires ou plus approfondis, ne sont que des éléments dont s’est enrichie ma culture française.

J’ai pu réaliser en Angleterre que je ne serais jamais qu’un Français parlant anglais. Tout immigré se trouve dans une  situation similaire. C’est pourquoi même si la vie avait fait que j’étais resté dans ce pays je n’en aurais à aucun prix demandé la nationalité. Si j’y avais eu des enfants avec une (ou plusieurs) de mes « fiancées » anglaises et qu’ils y aient grandi, eux auraient pu être  Anglais. Moi, jamais.

Je peux concevoir que certains, pour telle ou telle raison, finissent par se sentir si proche de leur pays d’adoption qu’ils en viennent à renier leur patrie d’origine mais cela ne changera rien à leur identité profonde laquelle est forcément modelée par la culture dans laquelle ils ont grandi. Chaque langue découpe, décrit et conçoit le monde à sa manière. S’ajoutent au substrat linguistique une multitude d’éléments liés à la religion, au climat, au niveau de  niveau de développement du pays, à ses traditions, aux appartenances sociales et culturelles, aux particularités familales, etc.

Au sein d’une même culture cohabitent nombre de marqueurs culturels divers. Un grand bourgeois marseillais a peu de points communs avec un prolétaire lillois parlant Chti. N’empêche que chacun participe à son niveau de la culture française. Cette relative homogénéité est le résultat de siècles d’efforts. Que certains « progressistes » aimeraient annihiler.

Au nom d’une modernitude de pacotille qui leur fait croire que s’ils ont regardé Rintintin dans leur enfance, lu un livre traduit du serbo-croate, mangé des pizzas et demandé du feu à quelque étranger ils sont « citoyens du monde ». 

Tristes couillons qui oublient ce qu’ils sont pour se rêver ce qu’ils ne seront jamais.

lundi 27 août 2012

Juillet 1969




Cette année-là durant mes vacances, je faisais le facteur. En plus je vivais des amours compliquées (surtout pour moi) avec une jeune fille dont je tairai le nom histoire de ne pas provoquer l’ire d’une mouette anglaise comme je l’ai fait il y a quelque temps.

J’avais à l’époque un meilleur sommeil qu’aujourd’hui. J’entretenais avec la ponctualité des rapports distants. Ce qui m’amenait à arriver très souvent en retard à la poste. L’horrible gorgone qui tenait en cet endroit le poste de receveuse avait tendance à me le reprocher.  Allez savoir pourquoi . Je pense avoir rarement rencontré femme si laide et désagréable. Sa subordonnée guichetière était une bonne grosse dame maternelle qui considérait avec indulgence mes écarts de jeune chien  fou.

Ainsi, lorsqu’au matin qui suivit  les premiers pas de l’homme sur la lune  la receveuse m’adressa d’amères  remontrances, la brave femme prit-elle ma défense  déclarant qu’après une nuit pareille, mon arrivée tardive était excusable.   Je ne pouvais qu’acquiescer. Cependant, n’ayant rien fait de particulier durant cette fameuse « nuit pareille » je ne voyais pas de quoi elle pouvait bien parler. La gorgone en ayant convenu, tout allait pour le mieux.

Ce n’est qu’ensuite que j’appris que j’avais raté un des événements clés du siècle. Raté est un bien grand mot. En fait, je n’avais strictement rien à cirer de ce qu’un amerloque ait posé le pied sur la Lune, Mars ou Jupiter. Je suis très mauvais public.

dimanche 26 août 2012

Le lecteur ne savait pas lire





Ma vie est une interminable suite d’épiques aventures. Je comprends qu’elle passionne le monde. Pas plus tard qu’avant-hier, afin de mettre fin au long lamento de ma compagne qui se plaignait que je monopolise MON ordinateur lors de ses séjour en mon humble demeure je décidai de faire l’emplette d’un routeur Wifi. Appareil qui permettrait  la connexion sans fil dans l’ensemble de la maison.

Sitôt dit, sitôt fait. On est homme d’action ou pas ! Nous nous rendîmes donc en la bonne ville de Vire dans le magasin spécialisé de M. Leclerc. Pour une somme raisonnable, j’acquis la chose et nous revînmes  tout guillerets à l’idée, elle, de se livrer sans retenue aux joies de l’Internet,  et moi à celle de ne plus entendre ses récriminations.

Hélas, le fatum frappa une fois de plus ! L’appareil s’installait suivant un processus indiqué sur le CD qui l’accompagnait. J’ouvris donc le tiroir du lecteur et là une vision d’horreur m’attendait : l’intérieur de ce lecteur apparut couvert d’une poussière brunâtre que j’évacuai à l’aide d’un chiffon.  Il faut dire que je n’écoute jamais de musique pas plus que je ne visionne de films. Une fois le disque introduit un message apparut : « Mettez un disque dans le lecteur ». « Mais c’est ce que je viens de faire, pomme à l’eau ! » Rétorquai-je à l’imbécile. Un nouvel époussetage suivit mais sans effet. Plus les échecs et les conseils de mon aimée  se multipliaient, plus montait en moi une vision claire, amère et rageuse de la condition humaine en général et de la mienne en particulier. Je me voyais déjà contraint de retourner à Vire supplier le SAV de Leclerc  de changer le lecteur tout en devinant par avance la réponse dédaigneuse du vendeur : « Mais, mon pauvre monsieur, votre modèle ne se fait plus ! »

Pourquoi fallait-il que le destin s’acharne ?  Béotien que je suis, j’ignorais si mon ordinateur jouait ou non un rôle central dans le réseau. Je me voyais donc avec sur les bras un appareil inutile et des jérémiades continuées. Mon amie eut une idée. Et si nous copions le disque sur une clé USB. Pourquoi pas, mais que le contenu d’un disque tînt sur une clé de 2Go me paraissait peu probable surtout si le disque contenait un logiciel d’installation. L’ordinateur de ma compagne nous révéla que la taille du disque n’était que de 2 ou 300 mo. Alléluia ! Il ne s’agissait que d’un mode d’emploi ! La copie du disque faite, je procédai à l’installation et, ô miracle ! , nous disposâmes bien vite d’un réseau Wifi. L’harmonie nous revint avec le sourire qui l’accompagne.

Avouez tout de même que nous n’étions pas passés loin du drame !

samedi 25 août 2012

Breivik : soyons clair




Hier, Anders Behring Breivik a été condamné à 21 années de prison dont 10 années incompressibles après avoir été reconnu responsable de ses actes. Il se peut que les 21 années de sa condamnation soient prolongées au cas où on le considérerait comme dangereux.  Dangereux, un gars qui a tout juste tué 77 personnes et qui n'en exprime aucun remords ? Ce serait étonnant !

Ce jugement me semble montrer les limites d’un système judiciaire totalement incapable de protéger la société alors que c’est tout de même sa seule et unique raison d’être.  Pour moi, les choses sont simples : une personne qui exécute de sang froid  autant d’êtres humains se retranche lui-même de l’humanité et mérite la peine de mort. J’ai déjà exprimé ce que je pensais de l’homme à l’origine de sa suppression dans notre pays.

Mais me dirons certains, et de tous bords, vous êtes en totale contradiction  avec vous-même ! Vous vous déclarez ennemi d’une société multiculturelle et vous appelez à exécuter un brave garçon qui partage vos idées ! Ma réponse est claire : ce garçon n’est pas brave et je peux être d’accord avec quelqu’un qui dit qu’il fait jour à midi sans pour autant lui pardonner les crimes  qu’il commettrait pour défendre cette évidence. S’il existe des idiots pour la nier, ce n’est pas en les zigouillant qu’on fera avancer les choses.

Il est important d’exprimer pourquoi on est pour ou contre une conception de la société. Si je suis contre le développement d’une société multiculturelle et du communautarisme qu’elle porte en elle c’est  que je pense qu’à terme elle mène à  l’instabilité sociale et à des affrontements. Surtout quand certaines de ces communautés ont une conception irrémédiablement  incompatible avec nos valeurs démocratiques. Il s’agit donc de défendre la démocratie et non de prôner la pureté de la race ou le repli sur soi comme l’insinuent ou le pensent certains. Or la démocratie ne se défend pas avec les armes totalitaires que sont la violence et le terrorisme.

Pour moi, ce qu’à fait Breivik est IMPARDONNABLE.  Les simplistes bisounours de gauche peuvent pratiquer tous les amalgames  qu’ils veulent, ça ne changera rien à mes convictions profondes tout au plus cela me renforcera-t-il dans l’idée que bêler avec les moutons est aussi stupide qu’hurler avec les loups. Je ne me sens ni loup ni mouton : simplement humain et en tant que Français, m’inscrivant dans une civilisation occidentale ou règne une forme imparfaite mais cependant acceptable de démocratie, je ne fais que défendre des valeurs qui me paraissent plus aptes que d’autres à assurer le développement harmonieux des personnes.

Comprenne qui pourra…