..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

samedi 21 novembre 2020

Délires parlementaires (1)

 M. Rémy Rebeyrotte n’est pas n’importe qui. La preuve : il est député LREM de Saône-et-Loire depuis 2017. Entre 2001 et 2017, avant de voir la lumière macronienne, il fut maire socialiste d’Autun. Diplômé de Sciences-po, titulaire d’une maîtrise d’économie politique obtenue à l’Université Panthéon-Sorbonne, ses multiples compétences ne s’arrêtent pas à ces domaines : c’est également un distingué linguiste ( de l’école rosaellienne*). A ce titre, il a tenu à l’Assemblée Nationale les propos qui suivent :


“Face aux anglicismes, nous avons intérêt nous aussi à réinventer en permanence notre langue. Quand je vois des jeunes comme Aya Nakamura qui aujourd’hui par sa chanson est en train de réinventer un certain nombre d’expressions françaises, ça me paraît absolument remarquable, c’est-à-dire qu’elle est en train de porter au niveau international de nouvelles expressions et évolutions de la langue.” 


Vous ne connaissez peut-être pas Aya Nakamura. Je vous pardonnerai d’autant plus volontiers cette lacune qu’hier soir encore j’ignorais son existence. L’enthousiasme d’un élu de la république pour la créativité linguistique de Mme  Nakamura ne pouvait que piquer ma curiosité aussi googlai-je son nom pour voir ce qu’il en était et suis tombé sur le colossal chef d’œuvre, intitulé « Pookie**» que vous trouverez ici.  J’avoue, même aidé par les sous-titres n’y avoir rien compris. Il est vrai que, selon M. Rebeyrotte, la jeune Aya «  est en train de porter au niveau international de nouvelles expressions et évolutions de la langue. »   et qu’il n’a rien dit de leur intelligibilité au niveau national. En voici un extrait : 


« Ah, depuis longtemps

J'ai vu dans ça, depuis longtemps

Toi t'es bon qu'à planer

Ouais, je sens t'as l'seum, j'ai la boca

Entre nous y'a un fossé

Toi t'es bon qu'à faire la mala

Bébé fait du sale, allô allô allô

Million d'dollars, bébé tu vaux ça

Bébé fait du sale, allô allô allô

Million d'dollars, bébé tu vaux ça

J'suis gang, hors game

Boy ne joue pas, bang bang bang

J'suis gang, hors game

Boy ne joue pas, bang bang bang

Blah blah blah d'la pookie

Ferme la porte, t'as la pookie dans l'side

Blah blah blah d'la pookie

Ferme la porte, t'as la pookie dans l'sas

Pookie, pook-pook-pookie

Ferme, ferme la porte, t'as la pookie dans l'side

Pookie, pookie, pookie

Ferme la porte, t'as la pookie dans l'sas, etc »

(Je vous épargne le reste)


C’est peut-être un peu répétitif, un brin obscur, mais au risque de contredire M. Rebeyrotte, « ces anglicismes qui nous ont fait tant de mal »,  pour parodier un Maréchal qui connut une notoriété certaine au siècle dernier, n’en sont pas totalement absents comme en témoignent les mots  gang, game, side et l’expression « million d’dollars, bébé » traduction littérale de « Million dollar baby ».  Que voulez-vous, nul n’est parfait, pourquoi La Bonne Aya et l’excellent Rémy le seraient-ils ?


* Les fidèles comprendront

** Du Rom « poucave », fayot, cafteur, cireur de botes, ou vil dénonciateur

jeudi 19 novembre 2020

Coup de folie !


Je me plais à regarder des émissions telles que « Faites entrer l’accusé » ou « Héritages ». Non par je-ne-sais-quel goût du morbide ou parce que les faits qu’elles relatent provoqueraient en moi une quelconque indignation face à l’état de la société. Seule une froide curiosité m’y pousse. Voir des gens se livrer à des meurtres voire des assassinats pour des motifs souvent dérisoires m’intrigue toujours.


La passion d’Arsène pour les courses de bourrins rend ses fins de mois difficiles, il assassine sa vieille mère afin d’en hériter. Le mari de Gisèle la trompe éhontément, elle le tue à coups de fourchette à huîtres avant de le découper en morceaux qu’elle congèle. Ce faisant ces braves gens se retrouvent face à une cour de justice qui les condamne à X années de prison dont ils ressortiront pour le premier sans s’être mis à l’abri du besoin et la seconde sans risquer de se retrouver à nouveau trompée. Visiblement, ils n’ont pas choisi la meilleure des solutions à leurs problèmes.


Confrontés aux mêmes soucis, la plupart des gens réagissent de manière plus raisonnable car sinon la question du surpeuplement de la planète serait vite réglée. Je ne peux que ressentir, en dehors d’une certaine peine pour leurs (plus ou moins) innocentes victimes et leurs proches un brin de pitié pour les bourreaux. Pour éviter l’inconfort, ils ont, comme dirait l’Anglois, « sauté de la poêle dans le feu » . Ce qui n’est pas très malin.


Ces considérations hautement morales me sont inspirées par un procès qui se tient actuellement et passionne les media et peut-être même les foules, celui d’un mari ayant sauvagement occis madame son épouse avant de tenter de brûler son corps. Pour tout arranger, ledit individu, une fois la disparue retrouvé avait, en compagnie de ses beaux parents montré la plus grande affliction et crié vengeance avant d’avouer son terrible forfait. Du coup, aux yeux de beaucoup, il est passé du rôle de mari modèle éploré et de gendre parfait à celui de monstre odieux.


Il me paraît évident que si ce meurtre a eu lieu, ce n’est pas qu’en rentrant d’une journée chez ses beaux-parents en compagnie de sa délicieuse épouse, ce monsieur, ne sachant pas pas trop quoi faire de sa soirée, s’est dit que massacrer sa moitié d’orange avec qui il s’entendait si bien serait une manière agréable de sortir de la routine. Il est très probable que quelque incident soit venu perturber la paix de ce couple sympathique. On peut même envisager que, sous des dehors parfaits l’harmonie entre les deux tourtereaux était loin d’être toujours totale. La défense des parties civiles tentera sans doute d’accabler le mari tueur, celle de ce dernier de mettre en doute l’angélisme de la victime. C’est de bonne guerre.


Le problème c’est qu’en dehors du prévenu (qui, selon le proverbe, en vaudrait deux), il n’existe aucun témoin de la scène et que par conséquent on ne saura jamais avec certitude le détail de ce qui s’est passé. Quel que soit l’élément déclencheur, force est de constater que l’homme a totalement perdu pied et, pris de folie meurtrière, s’est acharné sur sa victime. A partir de ce moment, il s’est trouvé pris dans une spirale d’autant plus infernale qu’il n’avait pas le courage d’avouer son forfait. D’où tentative de détruire le corps. Ensuite, vu les rapports étroits qui l’unissaient à sa belle-famille, que pouvait-il faire sinon pleurer (Sur lui-même ? Sur la perte de sa compagne ? Sur sa vie brisée ? Sur l’horreur de son crime ? Allez savoir…) ? Pouvait-on l’imaginer dire sur un ton blasé après la découverte du corps « Bah, c’est pas la première joggeuse qui se fait assassiner, c’est la faute à pas de chance ?  Elle s’est trouvée au mauvais endroit au mauvais moment, c’est tout.» Bien sûr, son retour sur ses aveux, ses accusations de complot familial ne jouent pas en sa faveur et témoignent d’un esprit pour le moins perturbé. Mais pour en venir à tuer son épouse ou toute autre personne de son entourage sur un coup de colère, quelles qu’en soient les raisons, n’est-on pas, au moins temporairement, dérangé ?


J’avoue être troublé par ce genre d’affaires. Qui peut dire qu’un être capable de perdre tout contrôle est à l’abri d’une rechute ? Qu’une peine de prison, si sévère soit-elle, qu’un traitement psychiatrique ou que l’association des deux seraient en mesure de le régénérer ? Personnellement je n’en sais rien et me réjouis, vue mon incapacité, de n’avoir pas à en juger et que cette obligation sociale soit remplie par d’autres aux idées mieux arrêtées.


mercredi 18 novembre 2020

Merco ou pas Merco, telle est la question oiseuse.

Je n’aime pas vraiment les voitures. De temps à autre, cependant, me vient l’envie d’en acquérir une belle. Ainsi ai-je un temps été au début des années 80 l’heureux propriétaire de deux 604 puis d’une Mercedes 230 e et plus récemment d’une superbe Daimler XJ 40. Le seul problème, c’est qu’au contraire du fan de bagnoles, bichonner mes carrosses ne m’intéresse pas et que l’attrait que je leur trouve tend à vite s’étioler.


Je viens de traverser ce qui fit que ma fille, lorsque je lui déclarai avoir trouvé en une Cadillac Bsl la voiture de mes rêves, me répondit « Revoilà une phase maniaque qui se profile ! » prouvant ainsi sa bonne connaissance de son animal de père. Il faut dire que je sortais tout juste de la crise d’enthousiasme fébrile qu’avait suscité en moi un cabriolet Mercedes SLK 200 Kompressor :

 


Pas mal,non ? Seulement, pour un gars de 70 ans un brin corpulent, j’ai craint qu’il ne me faille un chausse-pied pour y entrer et un palan pour en sortir. Ainsi s’évapora le rêve…


Plus berline que coupé mais coupé quand même, je tournai mes regards vers une CLS CDI :



Je fus même sur le point d’en acheter une samedi soir, l’ayant marchandée à un prix correct. Seulement, celle-ci se trouvait en région parisienne, et, confinement aidant, la récupérer posait problème. Je proposai donc à son aimable vendeur turc de me la réserver moyennant acompte. Il s’en trouva d’accord moyennant un virement de 300 €. La somme me parut trop dérisoire pour être honnête et quand il m’envoya son RIB ayant googlé son nom et adresse, je vis que sa société était domiciliée à Saint-Denis , 93, dans ce qui ressemblait plus à une boîte aux lettres qu’à un garage. J’ai beau avoir une confiance infinie dans mes semblables, pigeon déjà plumé redoutant l’arnaque, je ne donnai pas suite. Décision d’autant plus sage que, vérification faite je m’aperçus que cette belle automobile était trop longue pour entrer dans mon garage. L’expérience m’ayant appris à quel point une Mercedes attire le vandale, la laisser dans ma rue me parut hasardeux.


J’abandonnai ce modèle et me tournai vers un moins long, une classe E, bien moins tentante. Mais de Merco en Merco l’enthousiasme fit place au scepticisme : pourquoi cette marque ? Parce que son entretien en est hors de prix ? Parce que sa fiabilité est plus légendaire que réelle ? Pour une esthétique qui ne saurait manquer de me lasser ? Pour un « prestige » dont je me bats le coquillard ?


Foin des voitures de prestige, après tout pourquoi ne pas se tourner vers une Française moins glamour mais fiable et robuste ?  Une Peugeot 508, par exemple ? N’importe comment, tant que nous serons confinés et qu’une occasion en or ne se présentera pas à deux pas de chez moi, tout ça relève de la spéculation. Sans compter que mon vieux break 407 me donne entière satisfaction et pour ce qui est d’apporter déchets végétaux et autres à la déchetterie bien mieux adapté qu’un coupé ou une berline  si élégants soient-ils.



jeudi 12 novembre 2020

Que faire face à la situation dramatique que nous vivons ?

 

La situation est grave, très grave même. Une large majorité de Français tremble. La perspective de voir un vaccin venir les priver de ces confinements qu’ils aiment tant leur fait perdre tout espoir. La consolation que le vaccin pourrait avoir des effets secondaires désastreux est bien maigre. Désorientés, nombre de nos concitoyens se demandent que faire, cherchent en vain un semblant de lueur au bout de ce tunnel sans fin qu’est devenu leur vie. Que faire ? Que faire ? Que faire ?


J’ai une réponse : DU PÂTÉ !


Vous prenez de la gorge de porc, de la poitrine et de l’échine du même métal. Vous désossez, découennez et coupez en morceaux. Ces morceaux, vous les placez dans un saladier contenant une marinade composée de cognac, de porto, d’ail, d’oignon, d’échalote, de thym de laurier et d’estragon puis vous mettez au réfrigérateur pour la nuit :


Le lendemain matin, après un petit déjeuner copieux, vous passez le tout au hachoir à main (ou électrique) muni d’une grille à gros trous (10 ou 12 mm). Vous ajoutez à votre viande ce qu’il faut de sel et de poivre, un peu d’arôme Maggi, deux œufs et un bouquet de persil haché :


Vous mélangez bien puis vous placez cette préparation dans un moule :


Ayant préchauffé votre four à 110° C, vous laissez mijoter entre 4 et 5 heures avant d’en sortir ce beau pâté bien doré :


Lorsqu’il aura refroidi, après un séjour d’un jour dans votre réfrigérateur, vous pourrez déguster ce succulent pâté. Vu que le mien pèse environ 1,5 kilos et que je ne connais pas les ineffables joies qu’apporte une famille nombreuse, en venir à bout prendrait du temps. Qu’à cela ne tienne : vous pouvez le découper en tranches et le congeler. Ainsi vous profiterez longtemps de ses vertus anxiolytiques et verrez sans trop d’angoisse se profiler le déconfinement ou toute autre catastrophe (allocution présidentielle, retour de l’être aimé, chute brutale et/ou massive des dents et/ou des cheveux, etc.). 

Vous trouverez la recette détaillée ici

jeudi 5 novembre 2020

Petits commerces et grande distri

Je suis pour la réouverture des petits commerces. 8 ans durant j’ai été commerçant indépendant en moyennes surfaces et en libre-service. J’ai connu les affres que l’on traverse quand on voit son gagne-pain, pour une raison ou pour une autre, devenir un gouffre financier qui engloutit tout ce qu’on a et surtout ce que l’on a pas, la peur qu’engendre la perspective de se retrouver sans emploi, sans indemnités aucunes, couvert de dettes, sans avenir imaginable. Certes, comme de toute expérience, on en tire des leçons. Ça renforce même à condition de s’en sortir et de ne pas se retrouver indéfiniment contraint à une vie misérable.


C’est pourquoi je trouve inadmissible que des confinements à répétitions suivis d’une molle reprise limitée par des protocoles d’accès viennent inéluctablement mener à la ruine un nombre immense de petits commerçants et les plonger, avec leur famille, dans des années de misère voire les amener à des gestes de désespoir. Surtout que leur rôle dans la propagation du virus me semble plutôt négligeable, au moins en dehors des centres urbains où les clients ne se bousculent pas et où les rues commerçantes sont loin d’être encombrés par des foules nombreuses.


Plutôt que de les rouvrir, le gouvernement qui n’en rate pas une à préféré interdire à la grande distribution de vendre des produits qui ne seraient pas de première nécessité (concept on ne peut plus flou). Ainsi, plus de textile, de vaisselle, de livres, de jouets chez MM. Leclerc, Carrefour, Lidl et consorts. Afin d’empêcher une concurrence déloyale, nous dit-on. C’est stupide, car voyant leurs chiffres baisser, les grandes surfaces mettront une partie de leur personnel en chômage partiel. Sans compter que si, comme c’est très probable, cette situation se prolonge bien au-delà du 1er décembre, seuls MM. Amazon, Cdiscount et autres Rakusen obtiendront un monopole de fait du vêtement, des jouets, de la vaisselle et de bien d’autres choses. On pourrait, en poursuivant la logique gouvernementale, interdire ces ventes au e-commerce, ce qui entraînerait encore plus de chômage et une baisse des rentrées de TVA.


Plutôt que de tout interdire, ne vaudrait-il pas mieux tout autoriser et faire confiance au civisme ? N’importe comment, ceux qui en manquent ne se gêneront pas pour contourner les interdictions.


Ce n’est pas par amour du petit commerce que je dis ça. En fait, je suis un inconditionnel de la grande distri et ni le sourire commercial des boutiquiers ni leur conversation n’ont d’attraits pour moi. Je fais toutes mes courses en grandes et moyennes surfaces, généralistes ou spécialisées et ce qu’ils ne proposent pas, je me le procure sur le Net. A cela plusieurs raisons : Les centre-villes où sont les boutiques posent des problèmes de parking, je ne suis pas intéressé par le lèche vitrine, j’ai horreur que l’on vienne m’importuner sous prétexte de m’aider dans mes choix, et les prix et les promotions sont y sont nettement plus intéressants. Je laisse donc le plaisir des boutiques aux badauds et à ceux qui apprécient le « contact humain » qu’on y trouve. Leur fermeture ne me gène en rien, je ne vois cependant aucune raison valable pour qu’on les assassine.