Vu que depuis quelques jours, ma bonne
forme pratiquement recouvrée, j'ai enfin pu rejoindre la Corrèze il
serait temps que je fasse part à mes fidèles lecteurs les riches
moments que j'y vis.
Grandes satisfactions :
Dès mon arrivée
j'ai pu faire d'heureux constats : la maison n'avait pas brûlé ;
aucun squatter ne l'occupait ; aucune trace de mérule dans le
sous-sol ; aucune infestation de rats ou d'autres animaux
désagréables ; le jardinier avait en effectivement tondu la
pelouse comme je le lui avais demandé. Bref tout allait bien.
Importante
économie :
Depuis quelque
temps, je m'étais mis à guigner cette jolie voiture :
Une Mercedes SLK
200K de 2007 que son vendeur affichait à 9200 € ! Une
misère ! Même pas le prix d'une Twingo neuve ! Je me
voyais déjà à son volant, parcourant les routes de Normandie et du
Limousin sous le regard envieux des vaches et des veaux. Je fis part
de ma trouvaille à ma fille qui me fit remarquer que, pour emmener
déchets verts et gravats à la déchetterie, ce n'était pas
l'idéal. Et alors, rien ne m'interdisait de conserver le break !
Je me renseignai sur le coût de l'assurance, épluchai les notices
techniques et m'apprêtais à contacter le vendeur. Mais un matin, je
réalisai que l'idée n'était pas aussi bonne qu'elle paraissait. Je
craignis d'avoir à la rentrer dans le garage afin d'éviter le
vandalisme que j'avais connu avec ma première Mercedes. De plus, une
telle voiture nécessite qu'on la bichonne or bichonner les voitures
n'est pas dans mes habitudes. D'autre part, provoquer l'envie des
vaches et des veaux n'est pas indispensable. J'abandonnai donc l'idée
et fis ainsi une grosse économie. Je pourrai ainsi utiliser l'argent
épargné à d'autres conneries (comme par exemple remplacer mes
fenêtres) voire même le conserver.
Resurrection :
Je ne vais pas
vous parler de l’œuvre immortelle du non moins immortel Tolstoï.
Je viens de quitter Sommerset Maugham pour Graham Greene et ne me
sens pas très attirés par les interminables bavardages russes. Il
s'agit d'une métaphorique résurrection personnelle Depuis deux
mois, pour cause de maladie, je n'avais rien fait de mes dix doigts
et sourdait en moi la crainte que cette longue période oisive passée
à lire et à regarder la télé ne m'incite à renoncer à tout
effort. Eh bien, il n'en n'est rien. Dès mon arrivée je me suis mis
au boulot avec ardeur. Et à un boulot que je déteste : poncer
des portes avant de les repeindre. Me voici rassuré !
Voisinage :
Le vieux voisin
d'en bas qui l'an dernier n'était pas venu passer l'été au village
pour cause de maladie de son épouse était là et bien là.
Seulement, si je l'ai aperçu, je n'ai pas vu trace de sa moitié.
Cela m'inquiète et j'espère que celle-ci n'a pas disparu. Que
deviendrait ce brave homme sans elle ? Qui engueulerait-il ?
Vous me direz qu'il pourrait prendre un chien et passer ses nerfs
dessus mais un chien ne saurait faire oublier des décennies de
fervents conflits.
Et les fruits passeront la promesse
des fleurs...
Il en avait de
bonnes le vieux Malherbe! Il n'y a pas forcement là
de quoi pavoiser. J'ai retrouvé le prunus qui, ces dernières années
n'en donnait que quelques un couvert de fruits. Ses branches ploient
jusqu'au sol sous leur poids :
Seulement, ces
fruits ne seraient qu'à peine comestibles sous forme de confitures.
Et que ferais-je de centaines de kilos de confiture, moi qui n'en
mange jamais ? Toutefois il semble que leur côté acide n'ait
pas l'heur d'attirer les guêpes et c'est tant mieux car j'y suis
allergique et cela m'interdirai l'accès à mon abri de jardin.
J'envisage pour cet hiver une sérieuse taille...