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vendredi 7 février 2014

Deux pas en avant, un pas en arrière !



Corto mettait hier en doute l’intelligence de nos dirigeants. Et si c’était tout le contraire ? Et si les atermoiements et pseudo-reculades relevaient d’une stratégie ?

 M. Vladimir Ilitch Oulianov qui se fit un pseudo en se faisant appeler Lénine écrivit en 1904 un article intitulé Un pas en avant, deux pas en arrière en réponse à un texte de Mme Rosa Luxemburg (la vraie, pas l’innommable) consacré à un sien opuscule. Je le recommande aux insomniaques : ça marche même les nuits de tempête.  Et si les socialistes appliquaient la stratégie inverse ?

Ça peut paraître une curieuse manière de marcher, vu que la meilleure est de mettre un pied devant l’autre et de recommencer, mais ça fonctionne.

Prenons un exemple : Je souhaite donner le droit de vote aux lapins angoras. J’annonce la prochaine adoption d’une loi en ce sens. L’idée paraît choquante. Immédiatement, se produit une levée de boucliers de la part des anti-lapins. Défilés dans les rues, sondages hostiles, discours rabiques de crypto-fascistes opposés au progrès.  Je feins de prendre cette colère en compte. Le projet est profondément modifié : le droit de vote ne sera accordé qu’à tout lapin (angora ou pas) pouvant justifier d’une maîtrise parfaite du grec ancien ainsi que de l’hébreu et pour lequel la physique quantique n’aura pas de secrets.  L’opposition ricane : projet ridicule, vu qu’un nombre infime de lapins (même angoras) remplit ces critères.  Seuls quelques ronchons, opposants systématiques, s’insurgent pour le principe. Le texte est donc adopté. Dans un deuxième temps, la ministre chargée de la lutte contre les insupportables différences ou un obscur député divers gauche berrichon arrivent qui avec un projet, qui avec une proposition de loi bannissant  toute discrimination basée sur la connaissance des langes anciennes ou les compétences scientifiques. Quoi de plus acceptable ? Vu le niveau moyen d’éducation, il est difficile de réunir une majorité hostile à un tel projet. Seul un nombre très restreint de personnes  sagaces ayant fait le rapprochement entre les deux lois protestent dans le désert : les médias les ignorent. Le second texte est adopté et TOUS les lapins, angoras ou non, obtiennent le droit de vote. Et Bébert est ton oncle !*

Il ne s’agit là que d’une métaphore mais la démarche, si curieuse soit-elle, me semble avoir été utilisée avec bonheur  ces dernières décennies par les tenants du progrès pour faire passer en douce des  mesures qui n’auraient eu aucune chance d’être adoptées autrement, le premier projet n’ayant pour but que de susciter le débat sur une question que l’on ne se posait pas. Une fois le débat engagé, la question  devient acceptable, obtient automatiquement le soutien  des partisans du progrès et suscite l’opposition des conservateurs. Ces derniers étant généralement décrits comme des personnes qui souhaiteraient voir les rivières remonter à leur source, il est aisé de les ridiculiser et leur défaite est quasi-assurée. Ainsi va  la vie en Modernie.
*Expression traduite de l’anglais « and Bob is your uncle » expression d’origine inconnue se traduisant par « et voilà le travail ! »

jeudi 6 février 2014

Record et inquiétudes




Le dernier Baromètre du Figaro Magazine annonce une nouvelle chute de la popularité de notre (pas si) bien aimé président. Je pensais impossible que la cote de M. Hollande continuât de descendre. Ne serait-ce que parce qu’il existe des gens par lesquels un cochon avec une casquette, du moment qu’il se dit socialiste, est soutenu quoi qu’il fasse. C’est vous dire l’enthousiasme que provoque chez eux un libidineux casqué. Eh bien non : même ceux-là semblent tourner casaque. Où allons-nous, je vous le demande ?

Les 78% de défiants constituent un ensemble hétéroclite allant de l’extrême gauche à l’extrême droite, il serait pour cela illusoire d’y voir un revirement de l’opinion publique. Les mécontents basent leur désaffection sur des causes aussi diverses que contradictoires. Ne bénéficiant pour ainsi dire plus d’aucun soutien à droite,  pour atteindre de nouveaux records, il lui faudra perdre sur sa gauche. Décourager les inconditionnels est un défi de taille ! Le président et son équipe sauront-ils le relever ? Peut-on leur faire confiance, ne serait-ce que pour cela ? Pourquoi pas ?

Un autre enseignement intéressant de ce sondage est la descente de la cote d’avenir de M. Valls. Sept points de moins en un mois. C’est beaucoup, ce n’est pas assez. Les résultats médiocres de sa politique en matière de sécurité y seraient-ils pour quelque chose ?  Qu’il se mette en avant avec une vigueur qui n’a rien à envier aux meilleurs idéologues de gauche sur des questions ne relevant pas  de son domaine aiderait-il ceux qui, à droite, lui trouvaient des qualités à réaliser leur erreur ? On peut le supposer…

Tout cela est bien inquiétant car, qu’on le veuille ou non, l’équipe en place aura, sauf bouleversement  majeur, à diriger la France pendant plus de trois ans encore. Il serait préférable qu’elle le fît avec un minimum de soutien. Surtout que, n’ayant rien  à perdre sur sa droite et pas grand-chose au centre, elle risque, pour se remplumer sur sa gauche, de concentrer ses « efforts » sur les questions sociétales avec les ravages divers et les troubles publics que cela peut impliquer.

Je le regretterai !



L’autre jour, je m’en fus voir mon bon docteur. Dans la salle d’attente j’eus droit à un épisode inédit des Deschiens. En live et gratuit. Un vieux et une vieille qui faisaient succéder des salves de « Y’a plus rien qui va ! C’était pas comme ça dans le temps ! » aux anecdotes du temps où tout  allait et où c’était pas comme maintenant.  Le récit des petites bêtises de leur jeunesse les faisait rire aux éclats. Un « on s’amusait, c’était pas méchant » venait les ponctuer comme il soulignait l’écart entre le bon vieux temps d’alors et le mauvais temps de maintenant. A l’école, au catéchisme, voire à la messe, ils semblaient s’amuser (sans méchanceté) comme petit fou et petite folle. Quant à la politique, pas de doute, il était nul ce président. Au lieu de faire des conneries, il aurait dû tout laisser comme c’était ! Tout un programme…

Mon tour finit par arriver. Le bon docteur me demanda comment ça allait. Je lui fis part des découvertes du gastro-entérologue concernant mon foie. Il n’en fut pas étonné vu qu’il pensait que j’étais moi-même au courant de cette conséquence logique de mon hygiène de vie. Nous conversâmes du rôle du médecin, plus conseiller selon lui que prescripteur-moralisateur.

Cette formalité expédiée, nous pûmes passer aux choses sérieuses : il avait reçu le roman de Michel Desgranges que je lui avais chaudement recommandé mais n’en avait encore entamé la lecture. Il commenta le  curieux mélange d’angoisse et d’humour source du « cynisme » qu’il m’attribue.  Bref, la bien agréable routine qui s’est établie entre nous. Je lui exprimai mon inquiétude vis-à-vis de « notre » avenir. Car ce médecin selon mon cœur a un défaut capital : il a mon âge.

Être né en 1950 n’est pas une tare en soi mais a une inéluctable conséquence : l’an prochain il fêtera ses 65 ans et en profitera sournoisement pour prendre sa retraite. Bien que passionné par son métier et parfaitement à l’aise dans son environnement rural, il voudrait, l’égoïste, profiter un peu de la vie. Il se plaint, ce fainéant, de devenir moins dynamique, de se fatiguer plus vite, que sais-je encore ?

On me dira que je suis mal placé pour le critiquer, que ce calme auquel il aspire j’aurai commencé à en jouir  plus de quatre ans avant lui. Et alors ? Il m’a fallu plus de soixante ans pour rencontrer le médecin de ma vie et Monsieur, sous d’infimes prétextes me planterait là ? N’y aurait-il point de justice ?  N’a-t-il point de cœur ?  La moindre des corrections n’eût-elle pas dû lui faire attendre ma mort ou mon départ du secteur pour oser se retirer ?

Inutile d’argumenter : il n’en fera qu’à sa tête et emportera avec lui les regrets de sa nombreuse clientèle. Qui le remplacera ? Sera-t-il seulement remplacé ? Me faudra-t-il aller consulter à la ville voisine ? Avoir affaire à un jeune qui me parlera comme à un gamin rebelle ?   

Les perspectives sont sombres !

mercredi 5 février 2014

Gros malins !



Le scootériste était bien embêté. Alors qu’il pensait qu’il serait impossible à La Manifestation Pour Tous de mobiliser des foules, alors qu’il avait envoyé le plus hargneux (et accessoirement le plus populaire mais pour combien de temps ?) de ses chiens de gardes prévenir que ça allait barder (scrogneugneu !) s’il se produisait le moindre débordement, voilà que même minimisés, les chiffres étaient là : mobilisation il y avait bien eu contre sa loi sur (ou pour ?ou contre ?) la famille.

Mince, zut et flute, s’écria-t-il écumant de rage ! Seule son excellente éducation l’empêcha de justesse d’ajouter « et crotte de bique ! ».  Que faire ? Il convoqua le cerbère de l’intérieur, au nom du sacro-saint principe socialiste selon lequel qui a foiré réussira. Le bon ministre, toutes  mâchoires dehors proclama que ces gens avaient tort de manifester contre des projets qui n’existaient pas. On s’opposerait  même à toute adjonction d’amendements qui viendraient donner ne serait-ce qu’un début de soupçon de commencement de justification à l’opposition des paranoïaques que leur folie fasciste poussait à défiler.

Et puis, non, tiens, si ce n’était pas assez on irait plus loin : la loi sur (ou pour ?ou contre ?) la famille, on n'en causerait  plus. Du moins, pas cette année. Remise aux calendes grecques, qu’elle serait ! Enfin, p’têt’pas si loin, mais après les élections prochaines, en tout cas. Du coup, l’ivrogne communiste se mit à braire, les pastèques se dirent trahies, le sénateur Michel (craignant de voir son titre de roi contesté à sa gauche) s’insurgea, d’autres parlementaires socialos parlèrent d’une proposition de loi allant dans le sens du progrès et à contresens du gouvernement…

Prendraient-ils tous  leurs opposants pour des cons ?  Penseraient-ils vraiment les apaiser à coup de reports ? Croiraient-ils qu’une dissimulation passagère de ses objectifs vaut renoncement ?

Je l’ai déjà dit, je ne suis pas de ceux qui manifestent. Mais si j’en étais, je n’en manifesterais que plus ardemment. Pas pour m’opposer à une loi sur le point d’être votée mais pour montrer  clairement que ce que j’ai refusé, je continue et continuerai de le refuser, que je ne me laisse pas abuser par les atermoiements d’une clique, que ce n’est pas une question de date et que nous sommes nombreux à penser comme moi. Car il ne s’agit pas seulement de s’opposer à des délires modernistes  mais de se battre POUR le maintien  (assorti, bien entendu,  d’une nécessaire évolution) d’un mélange subtil et inextricable  d’inné et d’acquis qui permet à une société de fonctionner de manière plus ou moins harmonieuse.

mardi 4 février 2014

Avortement : vers plus d’audace ?



Un intéressant article publié par le Huffington Post  m’a confirmé dans l’idée que les lois sur l’avortement étaient bien timides en ce qu’elles faisaient de la naissance de l’enfant (ex-fœtus) une frontière à sa mise en pratique.  L’avortement  est considéré comme un droit inaliénable auquel on peut désormais avoir recours sans nécessairement se trouver dans une situation de détresse particulière. Dire qu’il devrait n’être pratiqué que de manière exceptionnelle fait de vous un individu pour le moins suspect.

Or donc, de quoi parle cet article ? Il traite d’une publication de deux chercheurs en bioéthique,  Alberto Giubilini et Francesca Minerva dans le prestigieux Journal of Medical Ethics intitulé: "After-birth abortion: why should the baby live?" ("Avortement post-natal, pourquoi le bébé devrait-il vivre?").  C’est vrai, ça ! Pourquoi devrait-il vivre ce petit con ? Donnez-moi une raison, une seule raison (et une bonne s’il vous plait) ! Ces deux braves chercheurs estiment que "tuer un nouveau-né devrait être acceptable dans tous les cas dans lesquels l'avortement est autorisé" c'est-à-dire, en plus des cas de handicaps avérés, si la situation familiale des parents ne leur permet pas de l’accueillir voire même s’il n’est pas désiré.

Pour ces chercheurs, le bébé n’est pas à proprement parler une « personne » en ce qu’il est incapable de développer des espoirs, des objectifs et des rêves caractéristiques constitutives selon eux de la « personne ». Définition certes intéressante mais qui refuserait la qualité de « personne » a qui se montrerait incapable d’espoirs, d’objectifs et de rêves avec pour corolaire la possibilité de l’avorter. On peut alors se demander quels seraient les critères d’évaluation de ces capacités. Est-il certain qu’un enfant de un, deux, trois ou quatre ans, voire davantage, les possède ?  Ne peut-on pas envisager qu’il y ait dans ce domaine des possibilités de régression ?  Ainsi, certains adolescents apathiques et un rien dépressifs ne pourraient-ils pas se voir niées ces précieuses caractéristiques ? Serait-on alors en droit de les supprimer ? Entendrons-nous un jour ce genre d’échange :
-          Alors, Mme Michu, qu’est-ce qu’il devient votre deuxième ? Toujours au lycée ?
-          Ben non, Mme Chombier, j’ai eu recours à l’avortement…
-          Comme je vous comprends, Mme Michu ! A votre place je ne l’aurais pas gardé ! Surtout que vous ne saviez pas trop qu’en faire pendant vos vacances aux Maldives.

Trêve d’humour noir.  Les chercheurs en question  ont déclaré qu’il ne s’agissait aucunement d’appeler à légiférer mais de susciter un débat sur la question entre chercheurs. Mouais… N’empêche qu’il me paraît dangereux d’engager la discussion sur de tels sujets.

L’analyse que donne l’auteur de l’article des éventuelles conséquences d’une telle conception de la « personne » est très intéressante. Je ne saurais donc trop vous engager à le lire ainsi que la publication qui l’a suscité (si vous lisez l’anglais, bien entendu).