..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

jeudi 23 août 2012

L’amour (n’)est (pas que) dans le pré !





Mardi, au marché du chef-lieu de canton, j’ai eu l’honneur, l’avantage, le privilège insigne de croiser et d’humblement saluer des  stars. Des vraies. Rien moins que Thierry et Annie, héros de l’émission « L’Amour est dans le pré » de M6. Ceux qui ne connaissent pas peuvent arrêter ici leur lecture.

Continuons avec les autres. Thierry, le ventre dépassant avantageusement dans l’espace laissé entre le T-shirt et le bermuda tenait à la main une corde à tirer les veaux, accessoire indispensable à tout négociant en bestiaux qui se respecte. Le visage rubicond et la démarche fière, de son pas conquérant quoiqu’un rien embarrassé par le surpoids, il avançait parmi les allées suivi des regards de tous et de commentaires variés allant de l’incrédule à l’admiratif en passant par l’enthousiaste. A ses côtés, plus réservée, un petit chien dans les bras s’avançait le belle Annie. Mais sans contredit possible, c’est son séducteur ventru et sa couperose qui tenaient la vedette.

Il est saisissant de voir comme un passage à la télévision peut changer un homme quelconque en star. Le prétexte de l’émission est de faire trouver l’âme sœur à des agriculteurs. Ce qui est clivant. Loin de moi l’idée de négliger les vertus de cette profession. Ils mènent une vie rude et laborieuse et sont plus souvent à la peine qu’à l’honneur. Les femmes, attirées comme papillons par les lumières de la ville ou désireuses de joies plus exaltantes que celles que procure la vue du cul des vaches ou des sillons boueux, ont tendance à fuir les fermes. Ils ont du mal à se caser, les pauvres ! Alors, bonne fille, la télé leur offre une nouvelle chance.  Mais attention, c’est du spectacle et le casting ne laisse rien au hasard. Il y a des emplois, comme au théâtre. Il faut un bon gros plouc bien d’cheux nous bonguiou, un beau gosse,  un gentleman (ou une lady)-farmer, etc… Il faut organiser des contrastes. Si on envoie des pétasses en talons aiguilles patauger dans le purin, ça fait monter l’audimat !

N’empêche, en nos temps de grande solitude pourquoi réserver aux seuls cultivateurs, vignerons ou éleveurs la grâce télévisuelle ?  Il y a des tas de célibataires dans toutes les professions. Vous croyez qu’il suffit de passer son temps à vider les maquereaux et  à découper des filets de sole pour que des créatures de rêve ou même de cauchemar vous tombent dans les bras ? Et le plombier c’est pas en soudant sous les éviers qu’il trouvera chaussure à son pied. Le boulanger a ses chances, mais comme l’a montré avec talent M. Pagnol, si c’est pour se retrouver cocu… Et le maçon, le charpentier, le plâtrier, le vidangeur, le couvreur, l’épicier, le quincailler, le marin pêcheur, le charcutier-traiteur, l’entrepreneur de pompes funèbres  que fait on pour eux ?

L’amour est peut-être dans le pré mais pourquoi ne serait-il pas dans la poiscaille, dans les tuyaux de 12, dans le pétrin, sur l’échafaudage, sur les toits, dans l’auge à plâtre, dans le camion citerne, dans l’arrière boutique, dans les boîtes à clous,  dans le roof, dans le laboratoire ou dans la salle de recueillement ?

Ça  devrait intéresser les foules…  Surtout que, comme les paysans qu’on nous montre, ils pourraient passer leur temps à tout autre chose qu’à exercer leur métier : faire des petits tours en montgolfière, aller au restau, s’exercer au karaoké, rouler en VTT, que sais-je encore ? Ce ne sont pas les activités qui manquent…

Il sera toujours temps de revenir à la morne routine de la vie quotidienne. Et si l’amour est là il permettra peut-être de surmonter l’ennui que génèrent à la longue les conversations centrées sur le poiscaille, la soudure, la boulange, les murs en parpaings, les poutres et chevrons,  le plâtre, les fosses septiques, la tuile mécanique ou l’ardoise, le prix des nouilles, les secrets du boulon de 12, le cours du flétan, la chair à saucisse, ou les vertus du cercueil en chêne…

mercredi 22 août 2012

Ouvrir un bar à putes à Romorantin




Un de mes commentateurs réguliers, conscient de ma vaste expérience de la vie et de la sagesse que j’ai su en tirer, m’exprime dans un message personnel son désir d’ouvrir un bar à putes à Romorantin et me presse  de lui indiquer les réflexions que m’inspire  son projet.

Conscient qu’il n’est probablement pas le seul à nourrir une telle ambition et préoccupé de mettre mes lumières au service de ceux qui me font l’honneur de leur accorder quelque crédit, j’ai décidé de publier aujourd’hui ma réponse.

Cher Léon *,

Ah Romo! Que de souvenirs !  Ainsi, c’est dans cette charmante cité du Loir-et-Cher que vous souhaiteriez monter votre petite affaire ! Comme je vous comprends ! Ouvrir un bar à putes à Romorantin est le rêve que caressent,sans oser s'y lancer,  bien des politiciens, capitaines d’industrie et stars de l’audio-visuel en quête de reconversion. Si j’avais votre âge, je serais tenté de vous voler l’idée.

Mais foin de vains regrets, je ne saurais trop vous encourager dans ce projet  d’entreprise familiale. La prudence qui vous pousse à ne commencer qu’avec votre femme, sa sœur et votre belle-mère me paraît tout-à-fait recommandée à une époque aussi incertaine que la nôtre. N’oublions pas que les projets de Mme Najat Vallau-Belkacem s’ils se trouvaient appliqués risqueraient de nuire à votre commerce. D’autre part, la photo jointe me laisse penser que votre équipe devrait être  en mesure de satisfaire la plupart des demandes d’une sous-préfecture. La France est un pays vieillissant et les goûts de nos contemporains tendent à devenir bizarres : l’offre me paraît donc adaptée.

Sinon, le nom que vous avez choisi pour votre établissement est  parfait. « Le Baraputh » ! Il annonce la couleur et laisse sous-entendre par la rime qu’il appelle que quelques diableries y seraient permises…


Une chose me chiffonne cependant : repeindre en rouge l’enseigne du négociant en bilboquets qui occupait auparavant les lieux que vous guignez me semble de nature à égarer vos clients potentiels. Pour beaucoup, bilboquet = Henri III et Henri III = vous voyez ce que je veux dire… Il serait dommage que les chalands ne viennent que pour vous. Croyez m’en : une lanterne peinte en rouge, si plus classique,  serait mieux adaptée.

J’espère que ces quelques remarques seront propres à encourager votre entreprise.

Cordialement vôtre,

Jacques

*J‘ai bien entendu changé le nom


DERNIÈRE MINUTE : Inspiré par mon commentaire sur le nom de son établissement, Léon*, jamais à court d'inspiration me soumet une nouvelle appellation : "Belles et putes". Le coup d’œil diabolique est plus souligné. Néanmoins, à voir la photo qu'il me fit parvenir, je crains qu'un de ces qualificatifs n'entraîne une certaine désillusion chez le client ainsi alléché.
*J‘ai bien entendu changé le nom

mardi 21 août 2012

Ces voix du passé qui nous hantent…




Depuis quelque temps, je recevais des appels téléphoniques  où une voix préenregistrée m’annonçait que j’allais bientôt être mis en contact avec une certaine Madame Dumoulin  qui voulait me parler d’une affaire urgente me concernant. Vu que je ne suis concerné par aucune affaire urgente, je m’empressais de raccrocher avant que la mère Dumoultruc ne vienne me casser les choses avec ses propositions honnêtes ou pas.

Et voilà-t-il pas qu’au courrier d’hier, je reçois une lettre émanant d’une société parisienne dont le sigle ne disait rien. Je l’ouvre et mes yeux étonnés découvrent  un papier intitulé « Lettre-Télégramme ». Mazette, me dis-je ! Une Lettre-Télégramme à moi adressée ! Mais qu’est-ce donc qu’une Lettre-Télégramme ? Eh bien, c’est un papier sur lequel on a écrit en en-tête « Lettre-Télégramme » et sur lequel  cette inscription est répétée à l’envie. Et qu’est-ce qu’elle me disait la fameuse Lettre-Télégramme ? Je ne vous ferai pas languir d’avantage : elle me demandait d’appeler au plus tôt la mère Dumoulmachin pour une affaire que vous aurez déjà devinée urgente et me concernant. J’aurais pu m’inquiéter, craindre que la mère Dumoul’ ne soit plus en état de m’appeler et qu’elle recoure en désespoir de cause à l’écrit pour me contacter.  Je n’en fis cependant rien. Pas plus que je n’appelai le numéro donné.

Je relevai simplement les coordonnées de la société et les tapai sur Google. Je tombai sur des forums où il était question d’une société de recouvrement de créances de ce nom. Je n’en fus qu’à demi étonné. Des gens affolés posaient la question de savoir que faire lorsque l’on recevait ce genre de courrier ou d’appel après qu’ils aient eu la faiblesse d’y répondre ou d’écrire. La réponse est bien évidemment : rien. Ces sociétés rachètent à vil prix des créances pourries à des sociétés de crédit. Celles-ci n’ont aucune valeur, les démarches nécessaires n’ayant pas été accomplies ou s’étant avérées vaines. Il n’empêche qu’en harcelant certaines personnes fragiles, ils parviennent à obtenir des paiements…

Il y a plus de 12 ans que je n’avais pas eu affaire à ces braves gens. Je les avais envoyés se faire voire chez Dumoulin (ou étaient-ce les grecs ? Va savoir, il y a si longtemps…)

Normalement, si cette option existait sur Blogspot, vous devriez voir l’image de votre écran se troubler puis redevenir plus claire et me voir apparaître avec 23 ans de moins comme dans tout flashback qui se respecte. Comme cet effet spécial n’existe pas, imaginez-le.

Nous sommes en 1989. Après huit ans de commerce, nous venons de déposer le bilan. Le ménage bat méchamment de l’aile. Comme l’affaire était au nom de mon épouse, elle est protégée par la cessation de paiement. Moi pas. J’étais caution pour tout. C’était donc à moi que les créanciers s’en prennent. Heureusement, comme j’étais au chômedu (sans rien toucher comme il se doit) l’œuf était dur à tondre. Même impossible à tondre qu’il était l’œuf ! Il lui arrivait parfois des envies de faire l’omelette mais évitons le pathos. Ayant à ma seule charge une cinquantaine de milliers d’Euros à payer, pas un rond, plus d’amour ni de logement et pas de boulot, je jugeais mon avenir pas très brillant. C’est pourquoi je pris la sage décision d’aller voir en Albion si l’air était meilleur. Il l’était. J’en revins  trois ans et demi plus tard. Tout s’était calmé…

Et puis voilà qu’un beau jour de l’an de grâce 2000, quelque temps après mon deuxième divorce,  une charmante personne vint troubler ma quiétude, me réclamant avec force menaces  des sommes que j’aurais été bien en mal de lui donner si jamais j’en avais eue l’envie. J’expliquai à la mère Tatzy (ou était-ce Tapdur ? Moi et les noms…) qu’elle était certes charmante mais que je ne me souvenais plus très bien de cette époque lointaine et que si je me mettais à verser quelques dizaines de milliers d’Euros  à toute personne qui viendrait me les réclamer  je ne serais pas l’homme raisonnable auquel elle pensait s’adresser. La mère Tatzy prit très mal les choses.  Elle allait saisir ma maison, bloquer mes comptes et tout le bastringue. C’est tout juste si elle n’allait pas m’emmener captif en Alger (clin d’œil littéraire). Je lui dis que si telle était la conduite que lui indiquaient son devoir et sa conscience je ne pouvais que l’approuver. Je n’entendis plus jamais parler de cette brave femme. Et rien ne se passa.

Et voilà que ça recommence. Par quels mystérieux canaux d’information ont-ils trouvé mes coordonnées actuelles ? Mystère. N’importe comment, je m’en tape.

Dieu qu’ils sont lassants

lundi 20 août 2012

Normal et attentionné




Ça fait plaisir de voir notre président gâter ses concitoyens, être aux petits soins pour eux. Ainsi dimanche a-t-il envoyé un message de vœux aux musulmans de France, à l'occasion de la fin du ramadan. C’est vraiment touchant cette nouvelle preuve d’affection qu’il adresse à une minorité. Surtout qu’il se peut que beaucoup d’entre eux ne soient pas français. Cette sollicitude paraît donc totalement dépourvue d’arrière-pensées électoralistes.

Ce n’est pas du tout comme s’il avait tenu à faire parvenir ses vœux aux catholiques à la fin du carême. D’abord, le carême s’est terminé avant son élection. Ensuite, ce n’est pas son genre de s’éloigner de l’idéal républicain de laïcité. La preuve : dans son message d’hier il a insisté sur ce point : la laïcité « assure la liberté de conscience comme elle garantit la liberté religieuse » ajoutant ensuite qu’[il] " souhaite que cette fête du pardon, du partage et du souci de l'autre, contribue à la concorde, dont notre Nation a tant besoin". C’est vrai ça !  De la concorde, la Nation elle en a un besoin, surtout après 5 ans de clivage sarkoziste !

Voir à la tête de l’état un homme d’une telle sagesse réchauffe le cœur des gens de bien. Malheureusement il y a des  gens de mal qui refusent la Concorde et mériteraient la Bastille afin d’en débarrasser la Nation et la République (quatre places de Paris dans la même phrase, enfoncé le Hollande).  Ces sans-cœurs, plutôt que  d’adhérer à ce message de paix et d’amour y verront une basse manœuvre clientéliste.

Quelle idée ! Comme si de telles pensées pouvaient ne serait-ce que traverser un esprit si peu manœuvrier. Après tout, il n’y a que 70 % des musulmans qui pratiquent le jeûne  diurne et seulement  90 % des français de confession musulmane qui aient voté pour lui… On ne voit vraiment pas comment ni pourquoi cette bienveillance pourrait  avoir à son origine un quelconque calcul.

dimanche 19 août 2012

Sites de rencontres




Un site de rencontres dont le nom m’échappe proclame dans sa pub être conçu « pour les célibataires  exigeants ». Ce qui laisse supposer que d’autres sites s’adressent à des publics qui ne seraient ni célibataires ni exigeants.

Afin de faciliter le travail à ceux de mes lecteurs qui caresseraient l’ambitieux projet de lancer leur site de rencontre ciblant un créneau particulier de ceux qui, solitaires ou non, sont à la recherche d’un couvercle à leur pot ou d’une chaussure à leur pied,  j’ai conçu ce petit tableau :


misogynes
catholiques

Polygames
musulmans

époux
juifs

veufs et veuves
animistes

misanthropes
bouddhistes

poissonniers
lubriques

carreleurs
infâmes

érotomanes
égoïstes
Pour les
boudins
instables

vieilles filles
de moralité douteuse

grenouilles de bénitier
imberbes

communistes
atteints de priapisme

nazis
pédophiles

mythomanes
de gauche

pêcheurs  à la ligne
de droite

célibataires
centristes
 NB: La liste des catégories, adjectifs ou compléments apparaissant dans ce tableau n'est nullement exhaustive. Libre à vous de la compléter à votre goût.


Il vous suffira de choisir un nom dans la deuxième colonne et de lui accoler un des adjectifs ou compléments de la troisième : vous aurez trouvé votre public. Certaines niches peuvent paraître plutôt restreintes. Que cela ne vous décourage pas : « Mieux vaut être le premier dans son village que le deuxième à Rome », disait César.

Que ce soit les communistes atteints de priapisme, les carreleurs imberbes, les grenouilles de bénitier centristes, les vieilles filles animistes ou encore les polygames de moralité douteuse que vous guiderez sur le chemin du bonheur, dites-vous que votre tâche est noble en plus d’être rémunératrice.

Il y a peu, j’ai fait de vous l’égal des plus raffinés poètes, aujourd’hui je vous trouve un métier. Où s’arrêtera mon dévouement ?