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samedi 29 juillet 2017

Du véganisme


Cette affiche m'a fait bien rire tandis que je traversais le Lot-et-Garonne l'an dernier


Le véganisme serait tendance. Et pour bien des raisons : d'abord parce que ce n'est pas bien de tuer de mignons animaux ensuite parce que l'obtention de protéines animales nuit gravement à la planète car elle épuise ses ressources. De tels arguments ne peuvent que toucher la sensiblerie des écolos amis des bêtes, c'est à dire de ce qu'une culture dégénérée produit de plus avancé (comme peut, justement, l'être une viande c'est à dire à la limite de la putréfaction). J'entendais ce matin un gentil végan narrer son évolution vers un véganisme pur et dur. D'abord, ami des animaux, il s'aperçut qu'il y avait une contradiction à en manger puis, petit à petit, la seule vue d'une boucherie lui devint insoutenable, enfin, parvenu au stade ultime de son chemin vers la sainteté, il montre à ceux qu'il voit manger de la viande des photos de petits animaux mignons. Bref un emmerdeur doublé d'un couillon.

Ce genre d'attitude me rappelle celle de certains anti-tabac du temps béni où l'on pouvait encore fumer au restaurant (je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître). Au début des années quatre-vingts, mangeant en compagnie de ma chère et tendre épouse dans un restaurant chinois de la rue Saint-Jacques, un brave jeune homme occupant la table voisine me pria d'éteindre ma cigarette car sa fumée le gênait. Un brin étonné de cette curieuse requête, je lui répondis par un élégant « J't'emmerde !» et l'affaire s'arrêta là. Et puis les choses ont évolué, on a d'abord parqué les fumeurs dans des salles spéciales, avant de ne plus les tolérer que dans des lieux ouverts. Nous verrons-nous un jour réduits à ne pouvoir consommer de la viande qu'à l'extérieur ?

Tout cela, comme les chemins qui mènent à l'Enfer part de bonnes intentions : quoi de plus touchant en vérité qu'un jeune agneau gambadant dans un pré ? Ne retrouve-t-on pas dans l’œil du veau les mêmes lueurs d'intelligence qui illuminent le visage d'un végan ? Quant au porcelet, une fois bien lavé, n'incarne-t-il pas de tout son être une pureté et une innocence rare chez l'humain ? Seulement, ces braves bêtes que leurs amis défendent avec la juste hargne du zélote, ont un défaut majeur, celui d'être les produits d'une domestication n'ayant pour but que de transformer des mammifères sauvages en producteurs de viande. Sans l'élevage en vue de satisfaire les tendances carnassières de l'homme pas plus de porcelets mignons que de tendres agneaux ou d'espiègles veaux. Ce qui, reconnaissons-le contraindrait les irréductibles carnassiers à chasser avec pour conséquence, vue la prolifération des humains, une rapide et totale extinction de leurs équivalents sauvages. Privés de leurs animaux chéris, les végans n'auraient-il pas, en ce cas, l'impression de s'être tiré une balle dans le pied ?

Ces âneries végétariennes ont pour origine un anthropomorphisme qui amène les âmes délicates à voir tant de points communs entre eux et l'animal que les manger reviendrait à une forme insupportable d'anthropophagie. On peut les comprendre : n'ont-elles pas l'intelligence du veau, l'imagination de l'agneau et l'élévation morale du porcelet ? Toutefois le végan s'alimente de végétaux. Oublieraient-il que le poireau, le chou, la patate, le soja sont des êtres vivants que l'on arrache, coupe, ou moissonne de manière brutale ? Au nom de quoi mettraient-ils fin à des vies qui, tout bien réfléchi, sont plus sereines que celle d'Aymeric Caron ? Quoi de plus aimable qu'un jeune poivron ? Quoi de plus émouvant qu'un petit cornichon ? Quoi de plus subtil qu'une betterave naissante ? On respecte TOUTES les vies ou AUCUNE.

Je conseillerais donc aux végans et autres âmes d'élite d'abandonner les légumes et céréales pour se nourrir uniquement de cailloux. En évitant bien entendu les roches calcaires, vu que celles-ci sont le produit de la sédimentation des coquillages et squelettes des micro-algues et animaux marins et reviendrait donc à manger du cadavre.

35 commentaires:

  1. Avis partagé,pourtant je suis émerveillé devant mes chats que je serais incapables de manger.

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    1. Moi, je me sentirais tout à fait capable de manger vos chats… mais certainement pas mes poules !

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    2. D'autres font moins d'histoires que vous avec les chats.
      C'était dans les années 80. Ma chatte européenne, avait disparu depuis 3 jours. Le jardiner me dit : "Grasse comme elle était, quelqu'un aura dû la cravater pour la manger !
      - Monsieur Léorat, je suis au courant que pendant le siège de Paris en 1870, les Parisiens mangeaient des chats et des rats, mais tout de même...
      - Qui vous parle de siège ? Ainsi au restaurant du village, chaque fois qu'il attrapent un chat c'est moi qui vais le leur cuisiner en civet !"

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    3. Donc, Didier, c'est un poulailler qu'inspectait (Golo ?) Pourvu que ce soient des cailles, sinon, elles risquent de se sentir à l'étroit.

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    4. Mais pourquoi seraient-elles à l'étroit, ces deux braves poules, puisqu'elles n'y seront que la nuit, pour dormir ?

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    5. Je me demande quel goût peut avoir la viande de chat sans pour autant avoir envie de le tester. Ce refus s'explique par mon manque de goût croissant pour la nouveauté.

      @ Didier: Au risque de vous peiner, je vous trouve bien moderne dans votre approche anthropomorphiste des poules. En tant que barbare impénitent, je ne vois qu'une raison d'entretenir des poules : profiter des œufs qu'elles produisent. Hélas vient un jour où la poule cesse de pondre et vient alors le temps de transformer cet animal inutile en succulente poule au riz.

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    6. La viande de chat a le goût du lapin, si on prend soin d'enlever la tête et la queue ça passe tout à fait pour du lapin.
      C'est un grand classique en braconage/restauration et, à ce qu'on dit, chez les Chinois de Paris (mais les Chinois bouffent tout ce qui bouge...)

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    7. Pour ceux qui, éventuellement, seraient gênés de manger du chat en lieu et place de lapin, il reste un autre moyen de les différencier : les côtes du chat sont rondes, alors que celles du lapin sont plates.
      Que les amateurs de civet et autres gibelottes se le tiennent pour dit !

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  2. Je pressens que monsieur B., sévissant chaque samedi et dimanche matin à 7h45 sur la RSC™, n'est pas loin de créer la Société Protectrice des Végétaux. Lorsqu'icelle existera, il ne nous restera plus pour ravir nos papilles que le gésier de végan ; cela ne me réjouit guère.

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    1. M. B. est un brave homme qui a consacré sa vie et toutes ses forces à la défense de la cause végétale. On ne peut que l'en louer (à condition que le loyer soit modique).

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  3. Bonjour Monsieur des Collines :
    Depuis que j'ai appris qu'Hitler était végétarien j'ai tendance à considérer d'un oeil peu sympathique les végétariens "militants", ceux qui, au lieu de vivre discrètement leur végétarisme, veulent culpabiliser le tranquille mangeur de steak.
    En un mot : j'ai souvent l'impression que le végétarien militant, le végétalien et autre végan sont des nazis qui s'ignorent ...

    (Hitler tendre ami des animaux, moins tendre ami de l'être humain :

    http://www.lemonde.fr/europe/article/2013/02/15/une-gouteuse-de-hitler-se-confie-a-la-presse-britannique_1833440_3214.html

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    1. Ça me rappelle une plaisanterie anglaise (je crois) : on pose à une mère la question suivante : Entre un alcoolique, un coureur de jupon et un végétarien ami des animaux lequel aimeriez-vous que votre fille épouse ? Bien entendu, la mère choisit le dernier. Son interviewer lui répond : donc, à Churchill et Roosevelt vous préféreriez Hitler.

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  4. J'ajouterai qu'il se raconte que nous avons 30% de gènes en commun avec les végétaux qui sont nos cousins au même titre que les animaux... Alors, ne les mangeons pas non plus...

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  5. je crois que ces gens confondent tourner autour et marcher dedans comme disait ma mémé, en effet, on peut demander à ce que les animaux soient tués sans torture et ne pas vouloir manger de viande halal sans devenir pour autant un fou du légume, en tous les cas, je mange un bon steak sans soucis tout en demandant que les abattoirs deviennent autre chose qu'un repaire de cinglés et de psychopathes

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    1. C'est malin, ça ! Dorénavant, je verrai tous les maraîchers du coin -et d'ailleurs- comme des cinglés et psychopathes. Il ne me reste plus qu'à aller cueillir mes fraises et récolter fruits et légumes chez les exploitants qui le proposent. De façon républicaine et citoyenne, forcément.

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    2. Je suis bien d'accord avec vous, Boutfil.

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  6. J'ai connu les végétariens, jusque là pourquoi pas ?
    Puis les végétaliens, lesquels s'enfonçaient déjà un peu plus dans la connerie ...
    Hélas, sommes nous sûrs d'en avoir touché le fond (ou atteint le plafond) avec les végans ?
    Au fait Renaud roulerait-il végan ?
    Et un végan peut-il porter un jean de la marque "Diesel" ?

    Cette progression me rappelle quelque peu celle qui se colporte quand à l'Afrique, continent qui aurait connu successivement:
    - les explorateurs
    - les colonisateurs
    - les administrateurs
    - les coopérants
    - et pour finir les humanitaires ...
    Pour être présent sur place je ne peux que confirmer que ces derniers ne valent pas mieux que les premiers !

    Pour revenir à ces huruberlus de végans, quel est leur propos quand aux chats attrapant des souris, aux requins se nourrissant de poissons et autres lions se goinfrant d'antilopes et autres gazelles ? (liste non exhaustive loin s'en faut ...)

    Et s'ils bannissent le cuir, je leur suppose donc "tongs" et autres tout aussi élégantes chaussures telles que les "crocs" issues de la plasturgie, activité ne me semblant pas d'un écologisme échevelé et militant ...

    Puisse ce blog tout aussi courtois que son auteur m'autoriser à conchier ces triste-sires !

    Dominique

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    1. Merci pour votre feu vert (flagornerie écologiste ...) !

      J'en profite pour rappeler aux djihadistes et végans de tout poil (mêmes si taxidermistes) ce fort sage propos de Georges Brassens (pléonasme ?):
      "Gloire à qui n'atyant pas d'idéal sacro-saint
      se borne à ne pas trop emmerder son voisin" !
      (Don Juan)

      Et pour ces deux mêmes catégories et assimilées, Albert Einstein aurait dit:
      "Deux choses sont infinies: la connerie humaine et l'univers.
      Mais pour l'univers le doute existe ..."

      Dominique

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    2. C'est ma devise :je me borne à pas trop emmerder mes voisin. Ce qui n'est pas forcément évident : il se peut qu'on les dérange par notre seule existence.

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    3. Auriez-vous été adepte (et non pas inepte ...)au jeu des "1.000 bornes" ?
      Tandis que d'autres se font un plaisir de casser les burnes des voisins ...

      Dominique

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    4. " C'est ma devise :je me borne à pas trop emmerder mes voisins."
      Contradiction flagrante avec ce que vous nous avez vous-même raconté, à savoir que, non content de les enfumer vous leur faites positivement, oralement et bruyamment savoir qu'en plus vous les emmerdez...

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    5. Objection, votre honneur : c'est ce voisin qui était venu m'emmerder. Le Parisien ayant souvent du mal a comprendre le Français dont les mœurs diffèrent des siennes, je me suis contenté de lui signifier, de manière courtoise, la réprobation que provoquait en moi son intempestive intervention.

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  7. Comme je vous comprends. L'autre jour, j'écoutais du heavy-metal à fond les potentiomètres et mon
    voisin est venu me demander de baisser un peu le son. J'ai répondu à ce vieux con qu'il aille se faire foutre.

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    1. Ne mélangeons pas tout : dans les temps lointains que j'évoque, aussi curieux que ça paraisse aujourd'hui, fumer au restaurant était totalement admis.

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    2. Je ne suis pas sûr qu'écouter du heavy-metal à fond les potentiomètres soit très bon pour les esgourdes et les neurones ...

      Dominique

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  8. Et que vous faites-vous des réacs qui mangent très peu de viande (poisson, poulet) et qui fument ?

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    1. J'oubliais je mange surtout du porc, car je sais qu'au moins, il ne sera point hallal.

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  9. Suggestion tout à fait judicieuse à laquelle j'adhère sans réserve.
    Précisons toutefois, pour éviter toute ambiguïté, qu'Aymeric Caron n'est pas comestible, il est même imbuvable.
    Amitiés.

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    1. Je ne peux que partager votre avis sur ce tristissime sire !

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  10. A propos des fumeurs et de certains anti-fumeurs pourtant fumistes, il me souvient d'une époque de la fin des années nonantes à celles du début du millénaire actuel durant laquelle adepte de cigarillos et ce y compris dans les restaurants de certains amis j'y étais plus emmerdé par des fumeurs de clopes que par de stricts non-fumeurs !...

    Pour en revenir aux "Djihadistes, Végans & Cie" et à Georges Brassens, il me revient sa chute extraordinaire du "Grand Pan":
    "J'ai bien peur que la fin du monde soit bien triste"

    Dominique

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    1. Il faut bien reconnaître que l'odeur du cigarillo peut déranger certaine narines...

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  11. Permettez-moi de revenir sur l'un de mes commentaires précédents en recommandant de ne pas confondre le "Jeu des milles bornes" avec un jeu débile (et) morne ...

    Dominique

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