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jeudi 30 août 2012

Parlons multiculturalisme ! (2)




Tournons- nous vers les cultures venues de l’étranger.

Leur présence en France est évidente. Le phénomène n’est pas récent. Dans ma lointaine enfance, à Sartrouville, j’allais parfois le dimanche, parce que son horaire me convenait,  à la messe des Polonais. Eh oui, il y avait une telle messe. Je n’y comprenais rien, mais n’importe comment, la messe ne m’a jamais vraiment passionné même avec un sermon et des cantiques en français. C’était une obligation dans la famille.

Le premier réflexe du migrant est de se regrouper. D’autant plus que la langue fait barrière.  On aime à retrouver son semblable en terre étrangère. Rien de plus naturel même si ça retarde l’ « intégration ». Parallèlement à cette tendance au repli une ouverture se produit du fait du travail qui contraint parfois à sortir de son ghetto linguistique  et surtout de la venue d’enfants qui, scolarisés, s’assimilent rapidement à la culture ambiante. Pour peu que la religion n’y fasse pas obstacle, les enfants se marieront  avec des personnes d’autres origines et, à leurs enfants, ne restera,  pour les garçons, qu’un nom plus ou moins « exotique ». Ainsi va l’assimilation.

Ce fut le cas pour les Italiens, les Polonais, les Espagnols, les Portugais, les Yougoslaves, etc. Pourtant certaines de ces « communautés » comptèrent  de très nombreux membres…

Lorsque les  différences culturelles, du fait du mode de vie, du niveau économique du pays d’origine, de la religion, de la manière de s’alimenter, de l’histoire, etc. sont plus marquées, le processus d’assimilation devient plus délicat. Dire qu’il soit impossible me paraît exagéré mais il est forcément plus difficile.  Il faut d’une part qu’il y ait désir d’assimilation de la part du pays d’accueil comme de l’arrivant. Idéalement, le migrant ne vient pas installer son pays d’origine dans celui qui le reçoit mais y chercher une nouvelle vie et s’y fondre. A moins qu’il n’y vienne que pour des raisons économiques avant de retourner chez lui « vivre parmi les siens le reste de son âge ». C’est ce que firent, dans une démarche comparable,, mes parents qui ne rêvèrent que de Bretagne et y retournèrent finir leurs jours. Ça se défend.

Et c’est là qu’intervient le multiculturalisme. Qui ne consiste pas en un simple constat de l’existence de personnes originaires de cultures diverses à mais en une politique délibérée de reconnaissance et d’encouragement à la pérennité de ces cultures.

Traditionnellement, que ce soit dans les anciennes colonies, au niveau national ou vis-à-vis des migrants, la politique française avait jusqu’à récemment été assimilationniste. Il s’agissait de transformer les éléments  allogènes en Français plus ou moins standards.

Les Anglais, avaient tendance à « respecter » davantage les cultures de leurs colonisés. Les motivations profondes de cette politique peuvent être interprétées dans bien des sens. Quand les colonisés sont à leur tour venus s’installer chez eux, il était donc naturel que cette politique se poursuive. On y est allé jusqu’à instituer des tribunaux islamiques réglant certains conflits de cette « communauté ».

Aux États-Unis, pays d’immigration fondé par des « dissenters » respecter l’existence de communautés diverses est toujours allé de soi. Ce pays fédéral semble avoir abandonné le mythe du « melting pot » au profit d’une simple juxtaposition de communautés unies autour du drapeau que chaque élève salue tous les matins. Les indiens restent sont dans leurs réserves, les noirs  dans leur ghettos, les amishs dans un autre siècle et les mormons dans l’Utah. Ainsi les vaches sont bien gardées.

Le  Canada, en partie francophone,  état également fédéral, avait vocation à se monter multiculturaliste, ce qu’il fit avec ardeur.

Je pense depuis longtemps que les novateurs français ont une forte tendance à aller ramasser leurs idées « originales » dans les poubelles de l’Amérique (USA) une fois que les États-Uniens les ont mises au rebut pour cause d’ineptie.  Ils sont également très friands de celles qui, que ce soit aux USA ou dans les pays scandinaves, sont peut-être adaptées à ces pays mais qui ne sauraient que difficilement s’appliquer au nôtre.

Ainsi, depuis quelques années la mode est-elle venue, en notre pays traditionnellement centralisateur et assimilationniste, de s’émerveiller sur les avantages du multiculturalisme. Plutôt que de tenter de faire se fondre les gens de toutes origines dans la masse, cette politique tend à favoriser, encourager et pérenniser  la « diversité ».  Car c’est d’une politique qu’il s’agit. En créant des cours de langue des pays d’origine, en favorisant l’établissement de « centres culturels »  idoines, on tend à maintenir les nouveaux arrivants dans leur diversité. Cela s’accompagne d’un discours tendant à mettre « hors la loi » toute pensée contraire à l’émiettement de la nation en communautés toutes plus enrichissantes les unes que les autres. Par ailleurs, il est de bon ton, au nom de la repentance, de souligner à quel point la France est historiquement coupable d’abominations envers les populations des pays d’où proviennent ces « communautés ».

Tout cela me paraît être former un cocktail explosif, d’autant plus que nous assistons dans certaines parties du monde à des mouvements en profondeur qui ne semblent pas aller dans le sens de notre propre évolution. J'en parlerai demain.

19 commentaires:

  1. PLAIDOYER POUR UNE ESPECE

    Créer des cours de langue des pays d'origine pour les enfants d'étrangers me paraît être une mesure absurde et nocive.
    Ainsi, lorsque j'ai débarqué en France à huit ans et demi, on m'aurait donné des cours de polonais au prétexte que mes grands-parents étaient polonais, alors même que mes parents n'ont jamais parlé cette langue !
    Or j'ai reçu des cours de français en quantité suffisante en tous les cas pour être choquée, comme hier au soir quand j'ai entendu, au Grand journal de Canal +, un jeune et bel écrivain à qui tous les succès sont promis, dire : "un espèce", de même que le fit Alexandre Adler ce matin sur Europe 1 !

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    1. Et quoi donc, Mildred, auriez-vous préféré qu'il dise une ispice ? (diconasse en est une belle) (pardon Jacques).

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    2. Il me semble qu'en plus il peut y avoir des dégâts collatéraux dont je parlerai demain.

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  2. Qu ' écrivez vous mon cher Jacques, tout va très bien surtout que nous avons un président normal à la tête de notre beau pays.

    Répétez après moi ce grand mantra:

    Hare François Hare François
    François François Hare Hare
    Hare Ayrault Hare Ayrault
    Ayrault Ayrault Hare Hare.

    Notre vénéré François est notre maître des moutons baisés.

    Pour en revenir à votre billet, rien à dire et le rappel sur les prénoms me fait penser à ma fille aînée qui portant 3 prénoms en possède un rappelant ses origines maternelles, il s' agit Naphatoumata.

    A propos des amishs, ils conduisent de très jolies calèches qu'ils devraient proposer à nos chers écologistes et leurs grands camarades socialistes comme solutions aux problèmes du prix de l'essence.

    Bonne journée.

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  3. Il est de bon ton de dire que l'immigration est une chance pour la France (en ce moment c'est l'immigration africaine ).
    Qui peut m'expliquer en quoi cette immigration noire, arabe et musulmane, est une chance.
    Parce que quand je regarde les autres pays, pour faire des projections d'avenir, je ne sache pas que les pays où cohabitent des races et des religions différentes comme le Brésil ou la Yougoslavie soient des pays plus aimables.
    En ce qui concerne le multiculturalisme, depuis 30 ans j'ai suivi toutes les étapes, soit dans l'ordre chronologique:
    - la France a besoin de main d'oeuvre étrangère pour faire les métiers durs.
    - nous avons colonisé ces pays et pillé leurs richesse, nous leur sommes redevables.
    - il ne rentre pas davantage d'étrangers que dans les décennies précédentes.
    - nous devons être généreux, ouverts à la diversité, accueillants.
    - l'islam est une religion de paix et d'amour.
    - il faut régulariser tous les sans-papiers.
    - la France est un pays multiculturel et communautaire avec des français issus de la diversité qui vivent dans des quartiers sensibles qui ont besoin de subventions.
    - l'islam est la religion très majoritaire dans les prisons.

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    1. C'est quand qu'on a colonisé les Roms et pillé leurs richesses ?

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    2. @ Brindamour : A propos de votre dernier point : un copain (gauchiste et donc non suspect) qui a travaillé dans un centre de détention me disait que 92% des repas qui y étaient servis étaient halal. Non pas que 92 % des détenus soient musulmans mais parce que pour avoir la paix, ceux qui ne l'étaient pas mangeaient comme eux qui constituaient cependant une majorité.

      @ Mildred : Ils ont été persécutés par les nazis. Les Français étaient collabos. Il est normal que nous compensions. CQFD

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  4. Globalement d’accord avec vous, maître Jacques, sauf avec votre paragraphe sur les Etats-Unis.
    Là, je pense que vous vous trompez complètement.
    Chaque chose que vous dites dans ce paragraphe mériterait d’être discutée. Je n’en ai pas le temps, malheureusement, aussi je me contenterais de recopier un extrait du livre d’un Américain qui connait bien la France, et l’Europe en général.

    “Perhaps the most cherished European myth about the United-States is that Americans make no particular claims for their culture (to the extent they even have one) and don’t particularly care whether newcomers hold on to theirs. This is quite wrong. America may be open in theory, but in practice it exerts Procrustean pressures on its immigrants to conform, and it is its pressures, not its openness, that have bound America’s diverse citizens together as one people. Yes, you can have a “hyphenated identity” if you insist on it - but you had better know which side of the hyphen your bread is buttered on.”
    (C. Caldwell, Reflexions on the revolution in Europe)

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    1. Dommage que vous n'en ayez pas le temps...

      Vous m'avez appris un nouveau mot "Procrustean" !
      Maintenant, il est bien de faire référence à ces pressions autoritaires mais quelles sont-elles ?

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    2. “What confuses outsiders is that these pressures to Americanize are never stated. They are embedded in the social and (especially) economic systems through which immigrants must move to survive. (...) It is true that an immigrant can maintain his ancestral culture. But if it is a culture that prevents him from speaking English well or showing up to work promptly, he will go hungry. Then he will go home. No one will miss him.” Etc.

      En deux mots : beaucoup moins d’Etat-providence qu’en Europe et beaucoup plus de patriotisme. Si vous n’adoptez pas les mœurs américaines vous aurez du mal à survivre et vous resterez isolé. Swim or die. En fait c’est très largement le genre de situation qui prévalait dans les pays européens avant 1945. Et c’est l’une des raisons pour lesquelles personne n’a jamais entendu parler des Italiens ou des Polonais de la deuxième génération.
      Il vrai que les Etats-Unis eux-mêmes sont atteints, et même gravement, par le multiculturalisme, et les pressions qui poussent à l’assimilation deviennent moins fortes. Mais je crois qu’elles restent bien supérieures à ce qui existe en France aujourd’hui.

      Sur votre paragraphe, et très rapidement, vous voudrez bien m’en excuser.
      Les pilgrim fathers n’étaient absolument pas tolérants au sens actuel. Tout ce qu’ils toléraient en terme de diversité c’était les différentes versions du protestantisme, et encore, pas toutes.
      Les Noirs sont arrivés en tant qu’esclaves. Il n’était aucunement question d’en faire des citoyens en départ. Ensuite l’esclavage a été aboli et les Américains ont tenté de les intégrer (surtout depuis les années 1950) à la communauté nationale. Avec un succès très mitigé en dépit de beaucoup d’efforts. S’ils restent (en partie) dans leurs ghettos ce n’est pas parce que les Américains « tolèrent » ces ghettos, c’est parce qu’ils ne parviennent pas à les faire disparaitre. Comme le craignaient les Pères Fondateurs, la présence des Noirs sera sans doute toujours une plaie ouverte au flanc des Etats-Unis.
      Les Indiens ont pendant très longtemps été considérés comme « nations étrangères », il n’était pas question de les intégrer à la République américaine. Ils n’ont obtenu la citoyenneté qu’en 1924 et si aujourd’hui ils bénéficient de statuts dérogatoires c’est avant tout par une sorte de remords et de compassion pour ce qui leur est arrivé. Il n’est pas sûr que ça leur rende service, mais c’est une autre question.
      Les amish et les mormons sont des anglo-saxons qui pratiquent des variantes du christianisme. Ils participent donc déjà à la « culture de base » des Etats-Unis. Ensuite leurs cas sont un peu différents. Le gouvernement fédéral laisse les amish vivre comme au 18ème siècle simplement parce qu’ils sont peu nombreux et qu’il ne voit pas pourquoi il devrait prendre un marteau pilon pour écraser une mouche. Ils ne dérangent personne et ne représentent aucune menace pour l’intégrité de la nation. Quant aux mormons ils sont aujourd’hui aussi Américains que la tarte au pomme. A noter que lorsqu’ils pratiquaient la polygamie, à leurs débuts, le gouvernement américain les a traqué et emprisonné jusqu’à ce qu’ils abandonnent cette pratique.

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    3. Je découvre vos précisions un peu tard pour y répondre ce soir. Remettons ça à demain, sans procrastination...

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    4. Tout bien réfléchi, je suis assez d'accord avec votre analyse.

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  5. "des mouvements en profondeur qui ne semblent pas aller dans le sens de notre propre évolution. J'en parlerai demain."
    C'est drôle, je viens de lire chez une lectrice de Didier, un billet sur la conscience de l'humanité, à savoir s'interroge-t-on assez sur la manière dont nous, êtres humains, nous positionnons dans l'univers. Agissons nous tel que nous sommes entrain de nous préserver, ou agissons-nous comme des rockstars dans un hôtel?
    J'ai déjà ma petite idée. J'ai avoiné une humaniste sur un forum une fois, qui pensait que l'homme était au centre de tout. Je trouve ça nombrilique. Je pense que les gens s'accordent bien trop d'importance. L'homme devrait se faire petit pour comprendre qui il est, et l'époque le fait narcissique...
    Bref, je ne développe po plus. Ce sera peut-être plus approprié demain.

    En fait on s'émerveille de l'homme, de la même manière que des parents gagas avec leurs enfants. L'Etat, c'est un peu la mère qui donnerait le sein à ses enfants jusqu'à l'âge de 17 ans. Gouzi gouzi, vous avez vu comme il est incroyable mon bébé de 12 ans?

    On met l'humain au-dessus de toute chose tandis que nous ne sommes absolument pas des êtres parfaits. Ca, c'est la gauche, et jamais je m'y ferai!

    Juste, je me permets de mettre le lien de l'article, je crois que c'est l'usage: http://oralaboraetlege.blogspot.fr/2012/08/recreer-la-verite.html#comment-form

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    1. Vous m'excuserez, Pierre, mais tout ce qui touche de près ou de loin à la métaphysique a tendance à m'échapper.

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  6. La bêtise est une grave maladie. Elle tue, lentement mais sûrement. Comme nous sommes désormais bien atteints, il
    semble que nos jours soient comptés.
    Amitiés.

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    1. Mouais... mais ne peut-on pas, vu qu'elle est omniprésente et omnipotente, en inverser le cours ?

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