Il est urgent de mettre fin à la
grève des transports parisiens. Puisque M. Martinez met pour
condition à la reprise du travail par la poignée de conducteurs qui
le suivent le retrait de la réforme envisagée,
il faut, afin de ne pas
amplifier un déséquilibre du système déjà préoccupant, accéder
à ses exigences. Non parce qu’on les juge raisonnables ou
justifiées mais parce que la continuation sur des mois et des années
du mouvement aurait des répercussions économiques indirectes
catastrophiques.
A
quoi assistons-nous
en effet ? Des millions de
Parisiens et
des banlieusards, privés de
transports en commun, se mettent qui
à marcher
qui à pédaler, qui à
trottinetter. C’est loin de
leur déplaire, vu le soutien qu’ils apportent aux grévistes.
Plutôt que de rester faire du
gras au lit, ils se lèvent tôt et d’un mollet gaillard ils
traversent Paris et sa banlieue. Quelques
heures d’exercice quotidiennes auxquelles, une fois les premières
fatigues dues au manque
d’entraînement passées, si
le conflit s’éternise, il finiront par prendre goût et qu’ils
prolongeront la grève terminée.
Tout
le monde le sait, la vie sédentaire est nocive. Elle entraîne
toutes sortes de problèmes de
santé. Que recommande
le bon praticien à ses patients
mous du genou ? De la marche, du vélo, de l’exercice !
Grace aux amis
de M. Martinez, les Franciliens
vont se trouver en meilleure santé. Qui
dit meilleure santé dit augmentation de l’espérance de vie.
Et
c’est là que le bât blesse
car depuis que les Français ont pris la détestable habitude de
vivre de longues années après avoir pris leur retraite*, il
est difficile d’équilibrer les comptes des caisses. L’augmentation
de la durée de vie est donc à éviter à tout prix. Des millions de
Franciliens régénérés par l’exercice coûteront à terme bien
plus que ne rapporteront les misérables économies réalisées par
de timides réformes.
Puisse
le gouvernement en prendre rapidement conscience.
*Notons
au passage que si les Français avaient le bon goût de mourir à
l’âge où il mouraient en 1944, date de
parution du programme du CNR
auquel M.Martinez , en homme de
gauche, se doit d’être attaché,
le financement des retraites serait probablement assuré.