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mardi 10 octobre 2017

Pour un Minimum Culturel Commun

C'est un vieux con qui parle ici. Un de ces ânes âgés ennemis du « progrès » qui évoque un temps que les moins de X ans ne peuvent pas connaître. Un temps où, cancres totaux mis à part, quiconque avait un tant soit peu suivi des études secondaires partageait avec ses contemporains un minimum de connaissances non seulement en histoire mais aussi en littérature. Rares étaient ceux qui n'auraient pas tiqué en entendant que Napoléon avait abdiqué en faveur de Vercingétorix ou que Ronsard avait écrit « Spleen ». Les programmes faisaient en sorte que se constitue un minimum culturel commun (d'où mon titre).

Dans tous les lycée de France (et peut-être dans ceux de Navarre) régnaient Lagarde et Michard, imposant, siècle par siècle, leurs florilèges. Ainsi se constituait un début de culture partagé. Pas par tous , bien sûr, car beaucoup s'arrêtaient au primaire. N'empêche que « Rodrigue as-tu du cœur ? », « Mignonne allons voir si la rose », « Heureux qui commeUlysse », « Rome l'unique objet », « C'était pendant l'horreur d'une profonde nuit », « Il faut cultiver notre jardin », « Qu'allait-il faire dans cette galère ? », « Quand le ciel bas et lourd », « Ce siècle avait deux ans », pour ne citer que quelques fragments de phrases renvoyaient à un patrimoine partagé. On apprenait par cœur les mêmes poèmes, tirades et textes en prose. Et ça réunissait.

Notre très cher président a pu déclarer sans provoquer un éclat de rire général :«Il n'y a pas de culture française. Il y a une culture en France. Elle est diverse». Comment ce grand esprit parvient-il à concilier unicité et diversité reste à mes yeux un mystère. Il est vrai que sa pensée est trop complexe pour qu'un humble mortel comme moi puisse la saisir. N'empêche que mon incapacité m'amène à penser que cette déclaration est paradoxale et/ou qu'il s'agit d'une ânerie sans nom. S'il n'existait pas de culture française, autour de quoi se fédérerait la nation ? Si tel était le cas ne serait-il pas urgent que s'en constitue une afin de faciliter cette notion fumeuse nommée le « vivre ensemble » ? N'est-il pas plus aisé de vivre avec avec ceux avec qui nous partageons beaucoup qu'avec ceux dont tout nous éloigne ? Entendons-nous bien : je ne prône aucunement le rejet d'autres cultures. Avoir longtemps vécu en Angleterre m'a permis d'apprécier une autre culture mais sans que jamais je ne me sente le moins du monde Anglais. Si une nation jadis unie devient multiculturelle elle ne peut que voir se creuser en son sein fractures, discordes et même affrontements. C'est pourquoi il me semblerait nécessaire que soit restauré et développé un minimum culturel commun sans lequel l'école, ayant cessé d'être le creuset de la nation, ne serait qu'un simple lieu d'apprentissage, rôle que par ailleurs elle a de plus en plus de mal à assurer.

Ce minimum se reconstituerait bien entendu autour des auteurs classiques, qui certes, comparés au récit autobiographique d'un jeune drogué de banlieue qui se prostitue, sont moins tendance et manquent bougrement d'actualité mais qui, nourrissant les générations qui les ont suivis, ont assuré la pérennité de la culture et de la langue françaises sans empêcher leur évolution. Si l'école veut retrouver le rôle prestigieux qui fut le sien, elle ne saurait le faire en offrant à TOUS ce qu'elle réservait naguère à certains. En ne fournissant qu'un gloubi-boulga pseudo-culturel, elle ne fait preuve que de démagogie et de mépris pour ceux et celles qu'elle accueille.

lundi 9 octobre 2017

Pauvres types

Le hasard a voulu que ce week-end, ma compagne ayant allumé le téléviseur, j'assistasse à un navrant spectacle. Sur une chaîne de déformation, lors de l'émission « Passez donc bavasser une heure » (ou quelque chose d'approchant), la parole fut donnée à une gamine. Les « journalistes »  l'avaient repérée alors que durant la manifestation du sieur Mélenchon elle portait une pancarte disant, grosso modo, « Macron, mon papa a voté pour toi et je ne suis pas contente ». Devant tant d'audace, les héros des media voulurent en savoir plus sur cette surdouée et l'interrogèrent. L'enfant étant bavarde, elle se mit à débagouler des clichés mélenchonesques sur la politique du genre Macron président des riches, Valls professionnel de la politique avant de déclarer son amour pour les idées de M. Mélenchon sans toutefois préciser lesquelles. Il va sans dire qu'entendre un perroquet débiter son catéchisme ne me transporte pas d'enthousiasme. Quant il se trouve que le psittacidé est un enfant qui a mon sens gagnerait plus à apprendre ses tables de multiplications qu'à défiler, pancarte brandie, en compagnie de braillards de quelque bord qu'ils soient, ça me désole. Eh bien, les gens du « pannel » ne partagèrent pas mes sentiments.

En entendant les slogans éculés que la pauvre petite débitait avec une assurance et une aisance d'élocution certes remarquables, les êtres d'élite convoqués pour éclairer le bon peuple semblaient ravis. Ils auraient découvert un génie de dix ans reléguant Einstein au niveau de l'idiot du village qu'ils n'auraient pas été plus transportés. Il ne vint à l'idée d'aucun d'entre eux qu'il y avait quelque chose de choquant, voire d'obscène, dans le fait que des parents endoctrinent si sottement leur progéniture. Non, hommes et femmes mûrs ou blets dégoulinaient d'admiration. Quel phénomène, quel esprit, quelle intelligence ! Il faut dire que les propos de l'enfant caressaient les gens des media dans le sens du poil. Imaginons qu'un gamin du même âge, dûment endoctriné par des parents militants du FN, ait, avec autant d'aisance, débité des lieux communs « nauséabonds ». L'eût-on considéré comme une sorte de surenfant ? J'en doute.

Ce lamentable spectacle montre si nécessaire le point de déliquescence atteint par des media corrompus jusqu'à l'os par les idées gauchiardes. Non seulement l'endoctrinement des enfants leur paraît acceptable mais comme autant de parents stupides que les âneries de leurs petits génies émerveillent, il l'admirent

dimanche 8 octobre 2017

Le juste prix




Une chose m'étonne sur Le Bon coin : l'énorme disparité des prix. On peut y voir des objets identiques proposés par l'un à 50 € et par l'autre à 200 €. Ça me laisse pantois. Qu'est-ce qui peut pousser une personne à croire qu'il pourra vendre quoi que ce soit au double ou au quadruple du prix qu'affiche un autre vendeur ? Ne renseigne-t-elle pas sur les prix pratiqués sur le site ? Ne veut-elle voir que ceux qui encouragent sa folie ?

Il faut bien se le dire : si un objet ne part pas très vite, s'il ne provoque aucune demande de renseignements, si l'annonce n'est regardée par personne, c'est qu'on propose un bien qui n'intéresse personne ou que son prix n'est pas adapté. Je conçois que vendre pour une poignée de cerises la magnifique salle à manger « Louis XV » en merisier que l'on a acquis à un prix très élevé soit un crève-coeur. De même, vendre une voiture dont on a changé l'embrayage, le moteur, refait les freins, changé les pneus au même prix qu'un même véhicule sur lequel le propriétaire n'aurait fait pratiquement aucun frais est frustrant. C'est qu'on aimerait sinon récupérer sa mise du moins limiter les dégâts. Et on a tort car la seule chose qui compte c'est le prix du marché. Il est bien triste que peu de gens rêvent aujourd'hui de ces armoires normandes qui se négociaient à prix d'or quelques décennies auparavant, il est bien dommage que l'on ait bien du mal à vendre une voiture sans moteur ni freins. Mais l'acheteur est égoïste et se fout bien de ce que vous a coûté telle ou telle chose : il veut payer un prix minimum pour le meilleur des objets. C'est tout.

J'ai de nouveau fait l'expérience de cette réalité en mettant en vente mon magnifique break Focus (un peu plus de 15 ans, seulement 181 000 km, bref comme neuf). J'ai regardé les offres concernant des modèles similaires à ce véhicule et me suis aligné sur les prix les plus bas. Mon idée n'était pas de le vendre le plus cher possible mais de m'en débarrasser au plus vite. Le moins qu'on puisse dire c'est que ça a marché, vu qu'en moins de 48 h l'affaire était conclue. Si je n'avais pas été homme de parole, il serait parti en moins de vingt-quatre heures. J'avais prévu une marge de négociation : mes deux acheteurs potentiels n'ont même pas suggéré une réduction. Je pense même que si j'avais été plus âpre au gain, j'aurais pu la vendre plus cher. En effet, après qu'un client m'eut dit qu'il était intéressé et qu'il viendrait le chercher le lendemain, un autre vint le voir l'après-midi même, l'essaya, fut conquis et me proposa un paiement immédiat en espèces. Seulement, ayant assuré le premier que je le lui réservais, il était hors de question que je ne m'y tienne pas. Je ne pus qu'assurer le deuxième qu'en cas de non-vente je le contacterais. La vente se fit, j'en prévins l'amateur malheureux.

Il n'est pas toujours suffisant de s'aligner sur le prix le plus bas (à qualités comparables) que l'on a constaté. Encore faut-il qu'à ce prix l'objet ne soit pas resté des semaines sans acquéreur. Car rien n'interdit de penser que d'autres, similaires, se sont vendus rapidement et que le juste prix est inférieur au minimum constaté.

Ainsi, j'ai pu, en dehors des frais d'entretien normaux, bénéficier d'un véhicule fiable plus de sept ans durant pour un prix de 2700 € ( une fois le prix de revente déduit du prix d'achat). C'est raisonnable, non ?


jeudi 5 octobre 2017

L'araignée d'aspirateur

Il est probable que comme moi, sans y voir malice, il vous arrive, volontairement ou pas, d'aspirer une araignée laquelle finit dans un tourbillon de poussière. Même s'il ne s'agit pas d'un accident peut-on pour autant vous taxer d'arachnéophobie ? Je ne pense pas. Ce n'est pas la peur des poussières qui vous pousse au ménage mais le simple et compréhensible désir de vivre dans un logement propret. Mais revenons à nos araignées.

Après en avoir aspiré quelques unes l'autre jour, je me suis posé une question : ne serait-il pas concevable que certaines survivent à cette épreuve voire prennent plaisir à virevolter au gré du souffle d'air qui les emporte un peu comme certains humains connaissent d'agréables émotions dans les toboggans des centres de loisirs nautiques ? En admettant ces deux possibilités ne peut-on imaginer que mâles et femelles se rencontrent dans le sac ou le réservoir à poussière et qu'ils s'y livrent aux plaisirs de la copulation (l'araignée étant, comme chacun sait, une créature lascive et doté d'une inextinguible soif d'ébats sexuels) ? En naîtraient des individus aspiro-résistants dont la plus grande source de plaisir serait de se voir entraînés par un souffle puissant avant d'aller se vautrer dans le stupre. Maintenant, on peut craindre que la vie ne soit un rien ennuyeuse dans un bac ou un sac à poussières. Sans compter qu'on y manque de gibier. Aussi ces sympathiques arachnides regagneraient-elles leurs plafonds chéris après avoir retrouvé l'air libre par le chemin qu'elles avaient emprunté pour venir. Ceci expliquerait pourquoi, malgré tout le soin qu'on met à se débarrasser d'elles, on se retrouve toujours avec des araignées en attente d'une prochaine aspiration..

Dès que mes nombreuses activités m'en laisseront le temps, je me pencherai avec toute la rigueur scientifique nécessaire sur la question et vous communiquerai les résultats de mon enquête qui, je l'espère, corroboreront mon intuition.

mercredi 4 octobre 2017

Le Limousin

Entre autres curieuses caractéristiques de cette région il est à noter que le mot « Limousin » désigne à la fois la province et son habitant. Il en va certes de même en Corse mais là, c'est la femme autochtone qui est désignée par le nom de l’île. Il faudra donc se montrer attentif et bien discerner les phrases consacrées à l'habitant de celles traitant de la province. Si, par exemple, je dis que le Limousin compte plus de 730 000 habitants, il s'agit de la région et non de l'homme qui y vit car celui-ci a, en général, bien d'autres choses à faire que de compter la population. De même si je déclare qu'il est fréquent que le Limousin épouse une Limousine, il s'agit bien entendu d'un mariage entre un homme et une femme du pays. Notons au passage que, bizarrement, le mot « Limousine » a trois acceptions : il peut désigner une voiture rallongée, une vache et une femme native de la Corrèze, de la Haute-Vienne ou de la Creuse. Le contexte permet généralement de lever toute ambiguïté : si vous louez une limousine en vue du mariage de votre fille ou pour épater votre voisin, il est fort probable qu'il s'agit de l'automobile. En revanche si un fermier possède cinquante Limousines, on peut parier qu'il s'agit d'un élevage de bovins et non d'une prouesse sexuelle. Enfin, si vos yeux s'embuent au souvenir d'une nuit torride avec une Limousine, il s'agit normalement d'une femme. Quoique, en notre époque de grands progrès, rien n'empêche la mariée d'arriver à la mairie juchée sur le dos d'une vache, ou un anti-spéciste de copuler avec des bovins adultes et consentants.

Ces précisions apportées, venons en à notre sujet : le Limousin en tant que région. Ou plutôt ex-région vu que dans sa grande sagesse le gouvernement du président Hollande a jugé bon, en 2016, de l'amalgamer à la Nouvelle Aquitaine. Les journaux régionaux de France 3 continuent cependant à traiter de nouvelles locales tant il est difficile à un Creusois de se passionner pour ce qui se passe à Hendaye. Le Limousin non content d'être une ex-région est également une ex-province comprenant le territoire d'un ex-évêché lui-même calqué sur la cité gallo-romaine des Lémovices. C'est dire l'ancienneté et l'unité de son territoire et par conséquent l'urgence qu'il y avait à la supprimer. Unité géologique aussi vu que la région se situe presque entièrement dans l'ouest du Massif Central.

Décrire la beauté de ses verdoyants paysages exigerait un talent que je n'ai pas. Je me contenterai donc de conseiller à mes lecteurs d'aller les contempler. Le limousin est, après la Corse, la région la moins densément peuplée de France et pour tout arranger les aires urbaines de Limoges et de Brive concentrent plus de 50% de sa population. C'est dire qu'en nombre d'endroits on n'y est pas trop emmerdé par les voisins. Malheureusement, cela a pour conséquence que nombre de villages sont désertés par leurs habitants et que bien des maisons y sont inhabitées et périclitent. L'avantage c'est que l'on peut s'y offrir une maison avec du terrain pour moins que ne coûterait un placard à Paris. Pour des raisons qui souvent m'échappent, il semblerait pourtant que plus de gens rêvent d'un placard à Paris que d'une demeure en Corrèze. L'être humain est un mystère...

Du point de vue économique, en dehors des deux villes précitées qui ont activité industrielle, ce n'est pas le Pérou. Mis à part la sylviculture et l'élevage, l'activité y est réduite et la population vieillissante mais très accueillante.

De belles rivières nées des reliefs modérément montagneux (point culminant : le mont Bessou, 976 m) parmi lesquelles la Vézère, la Gartempe, la Vienne et la Corrèzel a parcourent avant de rejoindre qui la Loire, qui la Dordogne et font le bonheur des kayakistes comme des amateurs de noyade.

Je crois que vous savez maintenant l'essentiel. Pour le reste : allez-y voir !