..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

mardi 1 décembre 2015

La Corée

En ces temps où les questions régionales passionnent mes compatriotes, je voudrais évoquer un pays où une politique régionale audacieuse montre s'il est besoin qu'on a tout à gagner en assurant aux autorités locales une totale liberté de manœuvre. Je veux, vous l'aurez deviné (surtout si vous avez lu le titre), parler de la Corée.

La Corée est souvent surnommée « Pays du Matin Calme » (朝鮮 en hanja, est-il besoin de le préciser ?). En fait, c'est suite à une erreur de traduction car en réalité, vous aurez rectifié de vous-même, il faudrait dire « Pays du Matin Frais », ce qui, reconnaissons-le, est plus tonique que, par exemple, « Pays du Lendemain de Cuite ».

Située sur une péninsule nommée par paresse intellectuelle « Coréenne », quelque 72 millions de Coréens (car c'est ainsi que nous nommons ses habitants alors qu'ils s'appellent entre eux « Han »*) s'entassent sur 220 000 km2, avec une densité particulièrement élevée dans le sud. Baignée à l'Ouest par la Mer Jaune et à l'Est par la Mer du Japon, ce charmant pays est généralement montagneux. Des fleuves d'une longueur qui fait sourire, voire s'esclaffer, ses voisins russes et chinois parcourent des vallées boisées avant d'atteindre la mer. Le point culminant, nommé Mont Paektu atteint plus de 2700 m, ce qui n'est pas si mal vu l’exiguïté du territoire. Comme bien des pays de l'hémisphère nord il y fait plus chaud au sud qu'au septentrion lequel est frontalier de la Sibérie et de la Chine du nord, régions où le nudisme a du mal à s'imposer, surtout en hiver. Cette proximité explique qu'y vivent des animaux exotiques comme le tigre, le daim, l'antilope, le léopard, la panthère, les ours bruns et noirs (dont les femelles, comme nous le verrons, font après transformation d'excellentes épouse), le tigre, la zibeline, le cerf et la sarcelle du lac Baïkal.

L'histoire de la Corée est longue et semée d’embûches. C'est, selon la légende, en 2333 avant notre ère qu'elle fut fondée par un certain Dangun, fils de Hwanung et d'une ourse transformée en femme (phénomène si ordinaire là-bas que certains impatients, n'attendant pas la transformation, se retrouvent, bien que ravis, profondément griffés et mordus après leurs ébats). Ensuite, comme bien des pays, elle connut moult problèmes avec ses voisins (Chinois et Japonais) qui eurent une fâcheuse tendance à l'envahir et à l'annexer, illustrant ainsi la maxime de Lao Tseu : « Le voisin est un loup pour l'homme » laquelle s'applique également aux Anglais et aux Allemands comme nous avons pu le constater maintes fois à notre grand dam. Sans entrer dans de fastidieux détails, venons-en à l'époque moderne et à la politique de régionalisation que j'évoquais plus haut.

Celle-ci commença en 1945 quand, libéré du joug nippon, le pays se trouva scindé en deux parties, le Nord se trouvant sous l'influence de l'URSS (alors bénignement dirigée par le brave Joseph Djougachvili dit Staline) et le Sud peinant sous le joug d'un gouvernement fantoche vendu à la cause de l'impérialisme américain. Désireux d'assurer le bonheur de la région sud, les nordistes, aidés par leur voisin soviétique, se lancèrent dans une guerre de libération. Hélas, les tenants de l'asservissement au capitalisme Étasuniens furent épaulés par le Grand Satan et après quelques années les gens du Nord (qui en Corée n'ont pas dans leurs yeux le bleu qui manque à leur décor, preuve que les vérités d'Enrico Macias n'ont qu'une portée locale) renoncèrent à aider ceux du midi**. Les deux régions poursuivirent donc leur chemin, qui vers la sagesse, qui vers la folie.

Au Nord, on a bien compris que « L'argent ne fait pas le bonheur ». On y mène donc une vie saine et frugale avec parfois même de ces légères famines propres à détourner de manière définitive le citoyen des biens matériels. « Pour vivre heureux vivons cachés » n'y est pas un vain proverbe. C'est pourquoi on ne possède pratiquement pas de données économique sur la région. Probablement pour épargner aux voisins un sentiment d'envie. A sa tête se trouve le petit fils du premier président du Conseil Régional car, afin d'éviter les clivages qui font tant de mal et les dégâts que provoquent l'arrivée de dirigeants inexpérimentés et extérieurs au sérail, le parti unique a choisi la transmission héréditaire du pouvoir. Ce beau, quoiqu'un peu replet, jeune homme, grâce à une coupe de cheveux avantageuse est quasi-irrésistible : toutes les Coréennes (surtout au Nord) et la plupart des ourses en sont folles ! D'humeur taquine, il menace de temps à autre les États-Unis d'une attaque nucléaire. Ce caractère enjoué ne l'empêche pas, quand nécessaire, de se montrer rigoureux comme ont pu le constater son entourage et sa famille. Résultat : les nordistes vivent dans un pays de rêve, distraits par des défilés militaires et n'hésitent pas, lors de manifestations aussi spontanées qu'impeccablement ordonnées à exprimer leur reconnaissance à celui qui assure leur bonheur**.

Il n'en va hélas pas de même au Sud : ils n'ont même pas de bombe atomique ! Pour se consoler, ils se livrent sans retenue aux délices frelatées de la société de consommation, vice que leur permet leur gras PIB. Selon des statistiques probablement truquées**, en termes de PPA, la région Sud serait la 12e puissance économique mondiale et son revenu par habitant n'aurait rien à envier à celui des Européens. Tout cela parce qu'il produisent et exportent en masse des biens matériels. Durant les années 70, le pays exporta également des orphelins qui devinrent parfois ministre de la culture ou sénateur EELV, notamment en France. Privés du culte du leader, les Sudistes continuent de chérir des superstitions étrangères comme le christianisme ou, à un moindre degré, locales comme le bouddhisme même si 43% se déclarent athées sans y être contraints.

J'espère que ces quelques informations, même si les situations de la France et de la Corée ne sont pas tout à fait identiques, vous aideront à prendre conscience de l'importance capitale des enjeux régionaux. L'avenir de votre région et donc votre bonheur dépendront de la justesse de votre choix : ne le faites pas à la légère !


*Du nom d'une ancienne tribu du sud de la péninsule. Ce terme n'a rien à voir avec les « Han » de Chine pas plus qu'avec Sainte Anne, grand-mère du Christ et patronne de la Bretagne.

** Je dois ces informations à M. Mê-Lan-Chong, historien et fin lettré d'origine communiste et peut-être un peu chinoise dont l'objectivité scientifique ne saurait être mise en cause.

lundi 30 novembre 2015

Régionales

Dimanche prochain, à l'heure ou blanchit la campagne (pour les matinaux) ou plus tard (pour les fainéants), Françaises et Français prendront la direction de leur bureau de vote et après être passés par l'isoloir, déposeront dans l'urne le bulletin de leur choix, la mine grave mais résolue. Scrutin d'une importance extrême qui permettra à notre cher Président de constater à quel point il a su unir autour de sa personne une France naguère clivée et en proie aux plus pernicieuses tentations extrémistes.

Ces élections sont d'autant plus passionnantes que rares sont ceux qui ont clairement saisi le mode de scrutin qui les régira et que, suite à une audacieuse réforme visant à en réduire le nombre et à en assurer le poids les anciennes régions se sont vues, à l'exception de l'Île-de-France, PACA (déjà assez puissantes comme ça), de La Corse (parce qu'insulaire) de la Bretagne (parce que Bretonne) et de la Région Centre (car sans centre comment se repérer?), regroupées de manière fantaisiste. La Région Centre, faute de regroupement a vu son nom modifié en Centre-Val-de-Loire, prouvant ainsi que quand on on a une profonde volonté de réformer, on y parvient. Curieusement, les noms de la Bretagne, de la PACA , de la Corse et de l'Île-de-France n'ont pas changé signe qu'on peut être novateur tout en conservant l'essentiel.

On va donc voter et le parti qui obtiendra une majorité de sièges se verra à la tête de l'exécutif d'une région dont le nom n'est pas encore déterminé et dont l'adoption n'ira pas sans poser problème ni engendrer diverses frustrations. Une solution raisonnable serait de leur donner des numéros comme pour les arrondissement parisiens : La région capitale porterait le numéro 1 puis suivant un mouvement hélicoïdal (dans le sens des aiguilles d'une montre), les autres seraient numérotées. Les nouvelles régions n'ayant aucune unité géographique, historique, ou culturelle, je ne vois pas ce qu'on pourrait reprocher à cette méthode. Une autre serait de leur donner pour nom des indications géographiques : Nord, Sud-Ouest, Sud-Central, Nord-Est, Centre-Est-Du-Dessus, Centre-Est-Du-Dessous etc... N'importe comment, on ne m'écoutera pas, je le sais bien...


Donc on va voter et le suspens est total. Certains sondages (mais que valent-ils?) annoncent de possibles victoires du FN. M. Éric Ciotti , qui n'est pas un imbécile, vu qu'il est député des Alpes-Maritimes, a balayé cette hypothèse d'un revers de manche : comme il le disait si bien à Mme Léa Salamé mardi dernier (à partir de 7:26), une telle victoire est inconcevable et donc M. Estrosi va l'emporter. Imparable, non ? Sans compter qu'il se peut qu'exceptionnellement notre vénéré président prononce un de ses discours quotidiens autant que définitifs propre à faire tomber l'ensemble des régions dans l'escarcelle socialiste. Hasarder un pronostic serait aventureux sauf pour la Région PACA comme l'a si judicieusement fait M. Ciotti, qui n'est pas un sot, vu qu'il est Président du Conseil Départemental des Alpes-Maritimes.

C'est pourquoi je ne saurais trop encourager mes lecteurs à prendre part à un scrutin dont dépend l'avenir des régions, donc de la France et accessoirement du Monde.

dimanche 29 novembre 2015

Riche d'enseignements !

Riche d'enseignements, c'est ce que fut mon dernier séjour au pied des Monédières. Ce qui le motiva fut le rendez-vous pris avec le sous-traitant d'ERDF afin que, pour la modique somme de 500 € (ils sont quand même restés une heure et demie à deux pour faire le travail!), ils fissent passer mon raccordement du haissable triphasé à l'aimable monophasé,ce qui impliquait de leur part un peu de câblage et la pose d'un nouveau compteur :
Magnifique (et moderne) !





Avant l'intervention de ces mercenaires, il me fallait tirer une ligne permettant de raccorder ledit compteur au tableau situé à une dizaine de mètres de là. Ce que je fis. Il eût également fallu que je repérasse les divers circuits électriques afin de les raccorder au nouveau tableau dont j'avais fait l'emplette chez le bon Leroy (vive lui!) et son enchanteur d'associé. Et c'est là que les choses se corsèrent car sur cette installation ancienne seule les phases étaient protégées tandis que les neutres se cachaient derrière ledit tableau sans que rien ne permit d'identifier à quelle phase ils pouvaient correspondre. Les initiés me comprendront. Sans rentrer dans d'inutiles et lassants détails, disons que douze heures durant, je me bagarrai avec un embrouillamini de fils afin de rétablir le fonctionnement des éclairages et prises. J'y parvins terminant l'opération à la lumière d'une lampe à pétrole, ma baladeuse à leds ayant rendu l'âme.

Les jours suivants furent dédiés à un meilleur repérage des circuits, à l'installation des nouvelles lignes requises et au remplacement des anciennes. Ce qui eut pour conséquence l'amoncellement des déchets électriques suivants :






 

Bien que le temps fût très clément, l'installation de radiateurs électriques s'imposa :




 
La salle d'eau se contenta d'un sèche-serviettes supposé y assurer une température convenable :





 

C'était sans compter sans l'arrivée inopinée d'une bise glacée qui, comme c'est parfois l'usage me laissa fort dépourvu. De quasi-printanières, les températures se firent hivernales. En un jour on passa de mai à janvier. Ce qui fut l'occasion de vérifier que l'absence totale d'isolation et l'état lamentable du plancher rendaient ma maison quasi inchauffable. Par les nuits de gel et les journées où le mercure monta péniblement au-dessus de zéro je ne parvenais à obtenir que 14 à 16 degrés avec le chauffage à fond. De plus, tirer les lignes électriques dans le jardin entraînait de pénibles onglées. Bref, la fin de mon séjour ne fut que moyennement réjouissant. Profitant d'un redoux, je décidai d'aller revoir ma Normandie sans prendre le temps de raccorder correctement les nouvelles lignes au tableau : 



Qu'importe au fond, vu qu'ainsi il fonctionne et qu'il bénéficie des sécurités requises.

Venons-en aux enseignements : cette expérience peu cuisante m'a amené à de clairs constats :
  • Faute d'une isolation du sous-sol, des murs et des plafonds, point de confort possible
  • L'installation des isolants nécessite que soit terminée la rénovation des circuits électriques
  • Lors de ma prochaine campagne de travaux, prévue pour mars-avril, je vais de ce fait devoir à nouveau me geler sévère !

Mais cela ne devrait que renforcer ma détermination à rendre confortable mon séjour Corrézien. D'ailleurs, si on excepte le désagrément passager de la froidure, ça commence à se dessiner, non ? :







vendredi 27 novembre 2015

Un curieux sentiment d'appartenance...

Me voici rentré d'un séjour riche d'enseignements divers en Corrèze. Le temps est ce qu'on peut attendre des collines du bocage en une fin novembre : frais sans excès, brumeux et crachineux à souhait. Les sanglots longs des violons de l'automne ne se font pas entendre aussi ne suis-je en proie à aucune langueur particulière. Pour des raisons sur lesquelles je reviendrai, ce retour est plutôt heureux.

Il n'empêche que la Corrèze me semble plus que jamais l'endroit où vivre. Je ressens vis-à-vis de ce département un curieux sentiment d'appartenance. J'ai vécu ma jeunesse en Île de France, j'ai résidé en Touraine, dans le Berry, en Beauce, en Bretagne, au Sénégal, en Angleterre, en Normandie mais aucun de ces endroits ne m'a procuré l'étrange sensation d'être à ma place que je ressens en ce coin du Limousin.

Il y a vingt-cinq ans, au cœur des heures les plus sombres de mon histoire, c'est la mort dans l'âme que je quittai Brive pour Londres, poussé par les circonstances. Il aura fallu un quart de siècle pour que se réalise mon rêve d'alors : y posséder une petite maison.

Les paysages sont agréables, les gens aimables et polis mais le monde regorge d'endroits de toute beauté, grosso modo les gens sont les mêmes partout et mon bien être ne dépend pas d'eux.

Cet attachement est donc et restera probablement un total mystère...

mardi 17 novembre 2015

Seul le silence est grand

Les Français sont des héros au cœur farouche mais tendre. Rien ne saurait altérer leur indomptable courage. La preuve : ils continueront à aller au bistrot et en terrasse, s'il vous plaît ! Ils se rassemblent, font des minutes de silence, déposent fleurs et bougies, entonnent de ferventes Marseillaises, expriment leur unité, leur peine, leur résolution, sont abreuvés d'éditions spéciales, d'interprétations divergentes autant qu'indiscutables, bref : ILS FONT FACE. Leur chef de guerre, l'invincible Hollande, promet des actions formidables autant qu'aptes à écrabouiller l'hydre terroriste, envisage une modification de la constitution, décrète l'état d'urgence, largue des bombes, recrute des flics, etc. On va voir ce qu'on va voir et tout va changer.

Tout ça est beau, grand, admirable. Seulement, face à toutes ces manifestations, si j'étais terroriste, je me dirais que j'ai réussi mon coup au-delà de toute espérance. Donner un formidable retentissement à l'événement n'était-il pas le but de la manœuvre ? N'a-t-il pas été atteint ?

Quitte à passer pour un sans cœur, j'avouerai ne pas avoir été plus que ça ému par ce drame. Je conçois la peine , le deuil, des victimes survivantes, de leurs proches comme de ceux des défunts seulement je n'ai pas suffisamment d'empathie pour m'en déclarer profondément bouleversé.

Des attentats étaient prévisibles. Inévitables même, quelle qu'eût été la forme qu'ils eussent pris. Et il y en aura d'autres. On pourra être aussi Charlie qu'on voudra, être ému aux larmes ou déclarer un calme olympien, ça n'y changera rien.

Je ne sais pas comment on vient à bout du terrorisme. Je ne suis même pas certain qu'il soit possible de l'extirper car il s'agit d'une véritable hydre dont les têtes poussent et repoussent ici, là et ailleurs au gré des troubles locaux et que Paris continuera d'être à même de donner du retentissement à ses actions.

Plutôt que de déclarations tonitruantes, nous avons besoin de silence et d'actions. Lesquelles ? Contrairement à une immense majorité des Français, je n'en sais rien. J'espère que certains spécialistes en ont une idée et que s'ils se veulent efficaces il serait contre-productif qu'ils en informent tout un chacun.

Si je n'ai pas peint mon profil Facebook en bleu-blanc-rouge, si je n'ai pas assisté à la minute de silence organisée au village, si je ne me sens pas contraint d'afficher une peine infinie, c'est que je pense que la meilleure réponse aux terrorismes est de ne rien changer à sa routine. Une fois l'information communiquée, moins on lui consacrera de place, moins on relaiera les émois, plus on prendra des mesures rigoureuses et adaptées et plus les terroristes seront en échec.

Toutefois, pour que cela soit envisageable, encore faudrait-il qu'à la tête du pays se trouvent de véritables hommes d'état investis d'un minimum de confiance par un peuple adulte plutôt qu'une foule sentimentale se défiant de politiciens timorés autant qu'opportunistes.