..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

vendredi 27 novembre 2015

Un curieux sentiment d'appartenance...

Me voici rentré d'un séjour riche d'enseignements divers en Corrèze. Le temps est ce qu'on peut attendre des collines du bocage en une fin novembre : frais sans excès, brumeux et crachineux à souhait. Les sanglots longs des violons de l'automne ne se font pas entendre aussi ne suis-je en proie à aucune langueur particulière. Pour des raisons sur lesquelles je reviendrai, ce retour est plutôt heureux.

Il n'empêche que la Corrèze me semble plus que jamais l'endroit où vivre. Je ressens vis-à-vis de ce département un curieux sentiment d'appartenance. J'ai vécu ma jeunesse en Île de France, j'ai résidé en Touraine, dans le Berry, en Beauce, en Bretagne, au Sénégal, en Angleterre, en Normandie mais aucun de ces endroits ne m'a procuré l'étrange sensation d'être à ma place que je ressens en ce coin du Limousin.

Il y a vingt-cinq ans, au cœur des heures les plus sombres de mon histoire, c'est la mort dans l'âme que je quittai Brive pour Londres, poussé par les circonstances. Il aura fallu un quart de siècle pour que se réalise mon rêve d'alors : y posséder une petite maison.

Les paysages sont agréables, les gens aimables et polis mais le monde regorge d'endroits de toute beauté, grosso modo les gens sont les mêmes partout et mon bien être ne dépend pas d'eux.

Cet attachement est donc et restera probablement un total mystère...

mardi 17 novembre 2015

Seul le silence est grand

Les Français sont des héros au cœur farouche mais tendre. Rien ne saurait altérer leur indomptable courage. La preuve : ils continueront à aller au bistrot et en terrasse, s'il vous plaît ! Ils se rassemblent, font des minutes de silence, déposent fleurs et bougies, entonnent de ferventes Marseillaises, expriment leur unité, leur peine, leur résolution, sont abreuvés d'éditions spéciales, d'interprétations divergentes autant qu'indiscutables, bref : ILS FONT FACE. Leur chef de guerre, l'invincible Hollande, promet des actions formidables autant qu'aptes à écrabouiller l'hydre terroriste, envisage une modification de la constitution, décrète l'état d'urgence, largue des bombes, recrute des flics, etc. On va voir ce qu'on va voir et tout va changer.

Tout ça est beau, grand, admirable. Seulement, face à toutes ces manifestations, si j'étais terroriste, je me dirais que j'ai réussi mon coup au-delà de toute espérance. Donner un formidable retentissement à l'événement n'était-il pas le but de la manœuvre ? N'a-t-il pas été atteint ?

Quitte à passer pour un sans cœur, j'avouerai ne pas avoir été plus que ça ému par ce drame. Je conçois la peine , le deuil, des victimes survivantes, de leurs proches comme de ceux des défunts seulement je n'ai pas suffisamment d'empathie pour m'en déclarer profondément bouleversé.

Des attentats étaient prévisibles. Inévitables même, quelle qu'eût été la forme qu'ils eussent pris. Et il y en aura d'autres. On pourra être aussi Charlie qu'on voudra, être ému aux larmes ou déclarer un calme olympien, ça n'y changera rien.

Je ne sais pas comment on vient à bout du terrorisme. Je ne suis même pas certain qu'il soit possible de l'extirper car il s'agit d'une véritable hydre dont les têtes poussent et repoussent ici, là et ailleurs au gré des troubles locaux et que Paris continuera d'être à même de donner du retentissement à ses actions.

Plutôt que de déclarations tonitruantes, nous avons besoin de silence et d'actions. Lesquelles ? Contrairement à une immense majorité des Français, je n'en sais rien. J'espère que certains spécialistes en ont une idée et que s'ils se veulent efficaces il serait contre-productif qu'ils en informent tout un chacun.

Si je n'ai pas peint mon profil Facebook en bleu-blanc-rouge, si je n'ai pas assisté à la minute de silence organisée au village, si je ne me sens pas contraint d'afficher une peine infinie, c'est que je pense que la meilleure réponse aux terrorismes est de ne rien changer à sa routine. Une fois l'information communiquée, moins on lui consacrera de place, moins on relaiera les émois, plus on prendra des mesures rigoureuses et adaptées et plus les terroristes seront en échec.

Toutefois, pour que cela soit envisageable, encore faudrait-il qu'à la tête du pays se trouvent de véritables hommes d'état investis d'un minimum de confiance par un peuple adulte plutôt qu'une foule sentimentale se défiant de politiciens timorés autant qu'opportunistes.

mardi 3 novembre 2015

Entre Mad Max et Walt Disney...

S'informer pose problème : entre les media ou sites réacs, gauchistes, de gauche ou de droite « modérées », difficile de faire son choix car selon leur tendance ils donnent une idée du monde si différente qu'on se demande si c'est bien du même qu'ils traitent. Une fois ces portes ouvertes dûment enfoncées à coups de truismes, il n'en demeure pas moins que se faire une idée exacte de l'état du monde ou de la société Française est bien délicat.

Les sites ou media radicaux ont un goût prononcé pour l'apocalyptique même si les ingrédients qui y mènent, selon qu'ils sont de droite ou de gauche diffèrent totalement. On est au bord du gouffre, le monde est à feu et à sang,c'est de pire en pire, il est urgent d'agir, tous sont d'accord là-dessus. Seuls varient les coupables et les solutions proposées.

Les sources d'information « modérées » de quelque bord qu'elles soient se contentent de critiquer leurs adversaires tout en dépeignant une société dont les imperfections, criantes ou mineures, seront bien vite corrigées grâce au mesures qui ont été prises ou le seraient selon qu'ils soutiennent les gens en place ou leurs opposants. Dans tous les cas, vivre au pays des Bisounours n'est qu'une question de patience.

Tout ça me laisse un brin pantois : plus j'avance (en âge et en sagesse) plus je pense que le seul but des média est de rassurer. Aux optimistes de tout poil, on distille un apaisant espoir tandis qu'aux désespérés on offre la rassurante vision d'un monde à l'agonie où les insignes malheurs d'aujourd'hui ne sont qu'un pâle aperçu de ceux de demain. Aux premiers on parle « réformes » aux seconds, dans le meilleur des cas, on propose un bain de sang salvateur.

J'avoue avoir du mal à me reconnaître dans ce foutoir. Bien que mon progressisme pour le moins modéré m'éloigne des agités de gauche, il ne me rapproche pas pour autant des extrémistes droitiers. Avant d'accorder le moindre crédit à une quelconque info, j'en regarde la source. Si elle vient de sites notoirement biaisés, qu'elle aille dans le sens de mes opinions ou qu'elle leur soit contraire, elle ne présente pas grand intérêt.

En fait, les « faits divers » qu'on nous présente comme majeurs sont sans importance. Leur multiplication non plus. Que les islamistes décapitent une ou trois cents personnes ne saurait changer ma totale opposition à tout fanatisme. Que l' « Islam de France » soit modéré, virulent ou extrémiste ne change rien au fait que j'ai une certaine conception de l'identité française dans laquelle il ne saurait avoir qu'une place marginale tant les bienfaits du multiculturalisme me paraissent contestables.

Plutôt que de s'attacher à des détails il me paraît important de bien définir sa vision de la société que ce soit aux niveaux culturel ou économique. Le reste n'est qu'anecdotique. Aux « faits » toujours contestés je préfère les idées directrices, contestable certes, mais qui évitent qu'on parte dans tous les sens au gré du vent médiatique.

lundi 2 novembre 2015

Toussaint 2015, tirons-en les conclusions !

J'avoue que jusqu'ici j'étais un rien sceptique. Tenant à ma peau dans ce pays de grande liberté, je n'allais pas jusqu'à l'être climato- mais j'avoue que je me posais des questions : serait-il vraiment indispensable que je commande bermudas et T-shirts pour cet hiver ? Faudrait-il que, pour fuir la chaleur torride du bocage, je loue un appartement sur la côte belge ou bien passer février en Islande serait-il plus prudent ?

Et puis il y a eu ce week-end et mes yeux se sont dessillés : réchauffement il y a et pas qu'un peu. Et ce n'est probablement qu'un début. Ce temps de Toussaint, curieusement, m'a fait penser à la réintroduction du loup qui m'est apparue comme une fausse bonne idée. Le loup, malgré les calomnies de Perrault ou de La Fontaine, est, on le sait maintenant, une brave bête qui ne pense qu'à faire le bien autour d'elle. Toutes les brebis vous le diront (si vous parlez Ovin, bien entendu). Seulement, l'animal semble aimer la fraîcheur. Ne parlait-on pas d'un « froid de loup » quand le mercure descendait plus que de raison ? Vu le changement climatique, ne serait-il pas criminel d'exposer ces pauvres bêtes aux températures tropicales qui nous pendent au nez ? Il souffrirait de chaleur aux pôles mais chez nous, il rôtirait !

Seulement, toute personne raisonnable vous le dira, l'équilibre de l'écosystème requiert que soit tenu le rôle que ce canidé commençait à peine de tenir à nouveau. Si, par humanité, on envoie le loup vers des cieux adaptés, qui le remplacera ? Qui gambadera gaiement avec les brebis leur procurant l'occasion d'un sain exercice ? La réponse me paraît évidente : le lion.

Cet animal, tout aussi injustement accusé d'être carnivore voire nuisible, est, de par son origine africaine, adapté à notre nouveau climat. Je suggérerais que les premiers lâchers aient lieu à Paris, capitale mondiale de l'écologie.On pourrait, dans les parcs et jardins, introduire bovins et ovins afin que les félins y trouvent des camarades de jeux. J'imagine déjà la joie des enfants à les voir s'ébattre innocemment dans le Parc Monceau ! Les chères têtes blondes pourraient offrir les jattes de lait et les assiettées de patates dont ces gros chats sont si friands !

Mais je bavarde, je bavarde et le travail n'avance pas : si je veux manger des bananes et des dattes du jardin cet hiver, il serait urgent que j'en lance la culture. A bientôt les amis !

vendredi 30 octobre 2015

Au service du public

Je trouve dans ma boîte aux lettres cette feuille de maladie ornée d'un joli Post-it :

Elle m'avait été adressée par un laboratoire d'analyse, était pré remplie mais n'indiquait pas mon numéro d'assuré. Soucieux de récupérer mon dû, je remplis donc les cases vierges et collai sur la feuille un Post it exprimant ma désolation face à cette bévue mais signalant toutefois que le nombre d'assurés portant mes nom et prénom,  nés le même jour que moi et habitant le même hameau de la même commune devait être assez restreint...

Plutôt que se donner la peine de compléter le document, le  ou  la zélé (e) employé (e) de la CPAM a préféré m'envoyer un courrier !  Quel sens du service ! Surtout que cette démarche est soi-disant justifiée par un désir d'accélérer le traitement des dossiers....

A question simple, réponse simple !



Question : Quand de sa fenêtre on voit un tel spectacle, peut-on ressentir du vague à l’âme ?


Réponse : Oui ! (Et pourtant j'ai un joli ordinateur tout neuf et aujourd'hui Internet fonctionne !)

mardi 27 octobre 2015

Vive la barbaque  et la charcutaille!

Voilà-t-il pas qu'on apprend que la bidoche et les rillettes, ça vous tue raide comme balle. C'est à vous coller une trouille bleue ! Vous ne vous rendez peut-être pas compte mais dans le monde 84 000 personnes succomberaient tous les ans, victime du sauciflard, du pâté et de l'andouille ! Je ne sais pas combien de gens meurent chaque année dans le monde mais ça doit quand même faire beaucoup plus. Si ça se trouve, il y en a même bien plus qui meurent de faim, allez savoir... Mais quand même 84 000, c'est pas rien. Pour prendre des comparaisons idiotes comme en raffolent les journaleux, c'est l'équivalent d'une agglomération moyenne ou de 2000 cars de tourisme emmenant un club du troisième âge en ballade ! Et pour ces victimes du jambon serrano, du cervelas ou des rillons, pas d'hommage présidentiel, aucun deuil national !

Il était temps qu'un nouveau drame vienne faire le buzz. Les brûlés du week-end commençaient à sentir le réchauffé. Eh bien on nous en v'là un et un beau ! Moi qui vous parle, après cette annonce, quand je suis allé faire mes courses chez Leclerc, j'ai eu du mal à réprimer le frisson qui me parcourut l'échine lors du passage dans les rayons boucherie et charcuterie. Je n'irai pas jusqu'à dire qu'en s'emparant d'une barquette de bourguignon ou d'un saucisson à l'ail ma main tremblait, mais on n'en était pas loin. Et puis des pensées rassurantes sont venues calmer mes alarmes : qu'est-ce que ça peut bien faire à quelqu'un qui depuis des décennies fume comme un pompier et dont la consommation de whisky et de pinard booste les statistiques de voir ses chances de survie légèrement diminuées par la consommation de cette chair animale qu'il aime tant ?

Je dois reconnaître que mon hygiène de vie est particulièrement déplorable. Je ne serais qu'à moitié étonné si dans les décennies qui viennent (et peut-être même avant qu'une nouvelle ne se soit écoulée) je ne me voie adresser la facture à payer sans délai. Eh bien, s'il faut partir, je partirai. Ça ne me fait pas plus peur que ça. Faudra voir au pied du mur... N'importe comment, on a vu des gens éviter bien des choses par lâcheté mais jusqu'ici aucun ne s'est montré suffisamment lâche pour éviter la mort.

Et puis il faut bien le dire cette manie moderne qui pousse à aspirer à une vie saine censée mener à une heureuse longévité m'agace particulièrement. On veut faire de nous des gens bien propres, bien nets, sans aspérités, standards, sains, des clones ne se différenciant que par leurs orientations sexuelles, l'équipe de foot qu'ils « supportent » (je n'en supporte pas plus que je n'en soutiens) ou d'autres foutaises. Cette tendance de plus en plus marquée m'insupporte : excessif je suis, ai été et resterai tant que je serai libre de l'être. Si je devais un jour me trouver privé de cette liberté pour une cause quelconque, il ne me resterait plus que le malheur.

Alors les steaks de 80 g, bouillis de préférence, qu'on s'autorise une fois la semaine, je les laisse aux amateurs. Je continuerai à les préférer trois fois pus gros et grillés. Cancérogènes ou pas. Après tout si on fait tout ce qu'il faut pour l'obtenir, le cancer n'est qu'une juste récompense. Ce n'est pas faute d'avoir été prévenu, c'est faute de trouver le moindre intérêt au style de vie qu'on préconise.